DT

DT

Le Brevet d’enseignement fondamental est lancé ce matin lundi 6 juin 2022 sur l’ensemble du territoire. 104.205 candidats vont composer pendant neuf jours les épreuves écrites, orales et physiques. Ialtchad a fait un tour dans quelques centres. Reportage

Au centre Félix Eboué dès l’entrée de la porte une ceinture de dispositif policière est mise en place. Tout est calme. Élèves, surveillants sont concentrés. Chacun fait son boulot. Par contre au centre du lycée de la concorde les élèves sont distraits dans la salle de composition, mais déterminés.

Quelques élèves interrogés donnent leurs avis. Pour Brahim Mahamat 0usmane tout est à leur portée, « les deux sujets sont abordables. Je pensais que ça allait être difficile, mais Dieu merci ». Quant à Moutonna Norina, il trouve que le premier jour s’est bien passé par la grâce de Dieu je vais l’avoir. Abdoulaye Mahamat renchérit  « alhamdoulilah pour le premier, nous avons fait et nous attendons le résultat ». Tous sont d’accord pour dire que le sujet n’est pas difficile c’est ce qu’il ont fait en classe. « Les ainés nous disaient que c’est compliqué, mais c’est abordable ».

Un premier surveillant trouve que les épreuves sont abordables pour les élèves, ils affirment n’avoir pas connu des difficultés, tout se passe bien. Ils ont commencé par la rédaction et pour continuer avec la mathématique, les candidats sont très disciplinés. Ils sont concentrés dans leur travail.

Pour un deuxième surveillant, l’examen se déroule dans les bonnes conditions depuis le matin. « Nous n’avons rien constaté, mais nous avons eu une candidate qui a fait un malaise, mais elle s’est retrouvée pour repartir dans la salle de composition ». Pour le président du centre du lycée de la concorde Alladoum Guebabere l’examen se déroule dans des bonnes conditions. Le lancement a eu lieu ce matin par les autorités compétentes, « pour l’heure nous sommes à la deuxième épreuve et nous allons finir par le civisme le soir ». Selon le président du centre, les surveillants ont assumé normalement leur travail, mais il y a trop des absents « nous n’avons pas le motif de leur absence ».

Le président du centre Felix Eboué avait au début des inquiétudes, mais après l’ouverture tout s’est passé à merveille, il y a l’engouement et motivation de l’équipe qu’il dirige, a-t-il affirmé. « Je pense que le BEF dans notre centre se passe normalement sauf qu’au début nous avons eu quelques soucis, certains élèves n’ont pas leur nom sur la liste des candidats et d’autres n’ont pas des cartes. Certaines listes sont venues avec un grand retard, mais nous avons pu résoudre ce problème en les mettant dans une salle en attendant la liste avec nos chefs hiérarchiques ».

Rappelons qu’après 10 ans des études secondaires le Brevet d’enseignant fondamental est le premier diplôme dans la vie d’un élève.

Ousmane Bello Daoudou

Une décision de justice c'est lorsqu'il y a un conflit qu'il soit correctionnel, social, civil ou commercial entre deux parties pour lesquelles le juge a prononcé son verdict. Elle n'est exécutoire définitivement que si les voies de recours judiciaires sont épuisées. Sauf pour les mesures conservatoires ou les jugements avant dire droit. Au Tchad, assez d'obstacle sapent l'exécution de la décision judiciaire. Me Hisseine Ngaro, huissier commissaire-priseur explique le mécanisme. Reportage.

Le juge du Tribunal de Grande Instance (TGI) prend ses décisions, mais si l'une des parties n'est pas d'accord, elle va faire appel, dit Me Hisseine Ngaro, huissier et commissaire-priseur. En appel, dit-il, si les parties sont toujours insatisfaites, elles peuvent se pourvoir en cassation. C'est alors toute une procédure lorsqu'on parle de décision judiciaire ou décision de la justice, assure l’huissier. Il précise que c'est une décision qui revêt l'autorité de la chose jugée, ou exécutoire.

Selon Me Ngaro, aujourd'hui les décisions de justice n'arrivent pas à être exécutées à cause de la déliquescence judiciaire que nous vivons. Pourtant, soutient-il, la loi est claire sur la question d'exécution de la décision de justice. « Vous allez trouver un huissier-commissaire de justice qui rencontre toutes les difficultés pour l'exécuter. Or cette décision a acquis l'autorité de la chose jugée. L'huissier de justice ne peut pas exécuter la décision qui n'a pas acquis l'autorité de la chose jugée. Sauf pour les mesures conservatoires ou les jugements avant dire le droit, l'huissier est tenu de rester dans le cadre de ce dispositif », dit-il.

Pour illustrer son propos, Me Ngaro, affirme que le juge peut par une décision conservatoire suspendre des travaux de construction. L'huissier qui va vers le propriétaire de ce terrain litigieux lui signifie cette mesure conservatoire de suspension des travaux. « Mais s'il refuse d'obtempérer, on établit un procès-verbal de constat notifiant la poursuite de la construction. Ensuite, on dresse un procès-verbal de revenant pour déposer auprès du Procureur de la République. Et la plupart des cas, ces gens ne sont pas poursuivis. Si d'aventure le juge rend une décision pour ordonner la destruction, il revient toujours à l'huissier de l'exécuter ». Dans un tel cas d'espèce, dit-il, le Procureur de la République demande la poursuite de la personne incriminée pour rébellion à la loi. D'après Me Ngaro, maintenant de manière globale, tout le monde fait obstacle à la décision de justice. « Par exemple le juge rend une décision et lorsqu'un huissier va pour son exécution il l'appelle pour surseoir. Ce sont des cas que nous avons vécus. Mais moi je continue l'exécution parce que demain, c'est la crédibilité de l'huissier qui est mise en cause », soutient l'huissier. À son avis, le plus souvent, les juges et les procureurs reçoivent des appels du politique.

« Quand nous étions arrivés à la justice dans les années 88-89, la justice était respectée et non celle d'aujourd'hui. Je faisais partie de ceux qui ont composé la justice et nous avions condamné Chedeille Soukoudou qui était la sœur du défunt président tchadien Hissène Habré. Il nous l'a livrée lui-même pour qu’elle soit jugée. il n’y a pas cela depuis 32 ans », rappelle Me Ngaro. La justice doit se démarquer du politique. C'est dommage, on apprend que certains magistrats détiennent les cartes des partis politiques, dit cet huissier qui a 35 ans dans le métier. Pour lui, la magistrature c'est un pouvoir, si les magistrats continuent à plaire à l'exécutif, ils n'auront jamais la main libre pour prendre des décisions. Le magistrat doit être un homme indépendant qui rend la décision au nom du peuple tchadien, insiste-t-il.

Le judiciaire doit arriver à dire stop et dire qu'il n'a pas des ordres à recevoir de l'exécutif ou du législatif. « Nous sommes tous des esclaves de la loi et non au-dessus de la loi tant que cela n'est pas résolu, on va nous traîner toujours par le nez. Ce n'est pas une question d'huissier seulement au cours de l'exécution des décisions de justice, on a des camarades qui ont été tués et blessés », affirme Me Ngo Hisseine. Aux jeunes huissiers, il leur conseille le respect de la déontologie et l'éthique de la profession. D'après lui, le gain facile est nuisible, il faut faire le travail avec plus de professionnalisme. Il déplore surtout la division au sein de leur corps. C’est un obstacle pour l'avenir de ce métier qui dépend surtout des anciens huissiers, affirme Me Ngaro.

Moyalbaye Nadjasna

La série de la conférence-débat publique organisée par le comité technique d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) prend fin. Le dernier thème est « les conflits intercommunautaires au Tchad : état des lieux et solutions ». 5 panélistes composés de chefs traditionnels, des chefs religieux, mais aussi des enseignants chercheurs et experts ont mis à nu le nœud du problème et ont suggéré quelques pistes de solutions. Reportage.

Les conflits intercommunautaires ont endeuillé plusieurs familles au Tchad. Chaque année le pays enregistre plusieurs de conflits intercommunautaires et les autorités en charge de la sécurité publique et de l’administration du territoire peinent à mettre fin à ces conflits qui désolent les citoyens, surtout ceux du monde rural, éleveurs et agriculteurs. Pour mettre fin à cette situation malheureuse, le CODNI, dans le cadre du prochain dialogue organise une série de conférence-débats publiques. Le dernier thème de cette série de conférences-débats est « les conflits intercommunautaires : états des lieus et solutions ».

Pour sa majesté Tamita Djideingar, président de l’association des chefs traditionnels au Tchad, qui expose sur les conflits liés aux chefferies, souligne que la recrudescence de ce phénomène posent problème pour un Tchad en construction. Selon lui, les chefs traditionnels sont avec la population à la base et vivent au quotidien avec les populations et connaissent aussi bien comment cela se passe. Le chef de canton de Donomangua, soutient que les autorités traditionnelles sont les détentrices et garantes de valeurs traditionnels de ces communautés et exercent de pouvoir profond et en cas de trouble, ils sont impliqués dans la recherche de solution. Il ajoute que les conflits méritent d’être traiter avec une grande attention. Il estime que ces conflits sont liés à l’accès aux ressources naturelles telles que les terres, les forêts, les cours d’eau et leurs répartitions. Sa majesté Tamita Djideingar suggère le rétablissement de l’harmonie au sein de la communauté.

Pour le Pr Djérareou Abel, qui expose sur le conflit interreligieux, et comment les religieux contribuent à trouver de solution, les religieux ont contribué à atténuer la tension dans les conflits interreligieux et interethnique pour pouvoir vivre ensemble. Selon lui, les conflits ont pour cause la manière de vivre sa foi qui amène les conflits interreligieux. Il affirme que la principale cause de division est la méconnaissance de l’autre. Le pasteur souligne que pour promouvoir le vivre ensemble, les religieux proposent l’enseignement de valeurs humaines partagées. Il ajoute que le tchadien utilise souvent le nom de Dieu, et que ce sentiment religieux peut faciliter le dialogue.

L’expert du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, Kabadi, estime que le ministère éprouve beaucoup de difficultés pour résoudre les conflits intercommunautaires dans notre pays. Il énumère l’absence et l’insuffisance de moyens de travail. Il révèle que le pays compte 420 sous-préfectures et les chefs des unités administratives travaillent dans de conditions difficiles et cela ne favorisent pas la gestion des conflits. L’expert évoque aussi la multiplication des unités administratives et les chefferies traditionnelles sans assises territoriales précises qui seraient aussi une des causes du problème. Pour résoudre, M. Kabadi propose qu’on revalorise le salaire des agents de commandement et leur allouer les moyens conséquents pour faire correctement leur travail. Il propose qu’on renforce les mécanismes traditionnels et communautaires de règlement de conflits. Selon lui, les communautés ont leurs moyens de régler les conflits.

Tirant la conclusion de la série de conférences-débats organisées durant la semaine, le président du comité technique du CODNI, Djégoltar Gambaye Armand se réjouit des panels et du niveau de débats qui sont francs et ouverts. Il appelle les médias à organiser les débats contradictoires sur les sujets d’actualité.

Jules Doukoundjé

L’Union des Syndicats du Tchad (UST) a tenu sa deuxième Assemblée générale (AG) évaluative ce samedi 4 juin à la Bourse du Travail. Des travailleurs des secteurs publics et privés se sont présentés et ont évalué à tour de rôle la grève au niveau sectoriel. Il a été décidé de tenir une autre Assemblée au cours de laquelle le service minimum dans les hôpitaux sera suspendu si les leaders arrêtés ne sont pas libérés le lundi. Reportage. 

La grève est évaluée de temps à autre pour voir ou est-ce les syndicalistes vont. L’UST se réjouit du fait que les travailleurs des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’administration du territoire, du pétrole ont pris part à l’AG de ce samedi. Chaque représentant des cellules syndicales a pris la parole pour évaluer la grève au niveau de son secteur respectif. Pour le président de L’UST Barka Michel, son organisation syndicale est satisfaite du fait que la grève continue à être suivie. Il poursuit en disant que des décisions allant dans le sens de leurs camarades en prison ont été prises. « Il a été décidé que jusqu’au 06 juin si nos camarades ne sont pas libérés, une autre AG sera conviée le mardi et probablement le service minimum sera suspendu. Les syndicalistes du secteur de l’élevage disent que les heures d’battage seront fermées. Le secteur privé décide de faire une grève de solidarité non pour soutenir, mais l’observer normalement comme il le faut. Alors nous sommes contents que les gens comprennent le sens de la lutte que nous menons », affirme-t-il.

L’occasion est toute indiquée pour l’UST de faire le point sur le soutien international qu’ils ont. Pour lui, toutes les organisations syndicales internationales leur ont apporté leur soutien. Elles ont en même temps pris de dispositions pour se faire entendre au niveau de Genève. « On ne peut pas négocier avec des gens qui ne respectent pas leurs propres lois. On va plutôt durcir les actions pour montrer au gouvernement que la solidarité des travailleurs ne va pas s’arrêter. Nous avons le soutien de la population face aux agissements du gouvernement. La seule chose qui reste au gouvernement c’est mettre les gens en prison et nous nous sommes fatigués de leur prison », a affirmé Barka Michel.

Il ajoute également que les autorités les insultent au téléphone, les suivent partout, mais tout cela ne veut rien dire pour les syndicalistes. L’UST a elle aussi engagé des procédures judiciaires contre l’État tchadien en déposant une plainte au niveau du Bureau international du travail (BIT). Me De La Rochelle suit le dossier et il a saisi la cour de Justice des droits de l’Homme et des peuples de l’Union africaine (UA). Le président de l’UST demande à tous les syndicalistes et militants de Wakit Tamma de converger tous au Tribunal de Grande Instance de N’Djamena pour dire qu’ils ne sont pas contents du déroulement du procès à Moussoro.

Kouladoum Mireille Modestine

Josiane Djikoloum Darwatoye a présenté ce jour 4 juin au Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) deux (2) articles de recherche. L’un intitulé « Une analyse conceptuelle du sentiment anti-français au Sahel » composé de cinquante (50) et l’autre « Action des femmes en matière de prévention de l’Extrémisme violent en quoi est-ce pertinent ? » composé de vingt-sept (27) pages. Reportage.

Le premier article intitulé « Une analyse conceptuelle du sentiment anti-français au Sahel » parut au Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE). Pour la chercheuse, cette étude intervient à un moment où les relations entre la France et les pays du sahel sont remises en cause par les populations locales. Selon l’auteur, la remise en cause de ses relations s’explique par la montée en puissance de sentiment anti-français. Elle ajoute que cette question ne doit être prise au sérieux, sinon les conséquences seront désastreuses dans la lutte contre le terrorisme d’une part et sur le plan politique et diplomatique, d’autre part.

Pour elle, quelques conséquences sont déjà visibles, le départ de l’armée française du Mali et les manifestations anti-françaises un peu partout sont des parfaites illustrations, dit-elle. L’auteur affirme aussi que les populations locales sont frustrées par la présence militaire française et le résultat mitigé dans la lutte contre le terrorisme.  Josiane Djikoloum Darwatoye présente trois (3) pistes de solution.

Tout d’abord, mettre la population au cœur de toute action de partenariat et prendre en compte le besoin de la population et respecter son choix. Ensuite, ouvrir un débat franc avec les universitaires, les chercheurs, les acteurs de la société civile afin de réajuster le partenariat Nord-Sud, rétablir le lien de confiance qui s’est brisé entre la France et les pays de l’Afrique dans le respect et la non-ingérence dans les affaires internes des États.

Le second article intitulé « Action des femmes en matière de prévention de l’Extrémisme violent en quoi est-ce pertinent ? ». Selon l’auteur, la croyance populaire veut que les femmes ne soient que victimes de l’extrémisme violent, pourtant les récentes tendances terroristes dans la région du sahel indiquent que les femmes sont à la fois victimes et auteurs des conflits. Pour Josiane Djikoloum Darwatoye, ces femmes peuvent à l’inverse être des auteurs clés dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent à tous les niveaux. Pour l’auteur, l’élaboration des politiques seules ne peuvent pas changer leurs communautés, mais plutôt la sensibilisation globale au Genre pourra être encore plus bénéfique afin de détecter les changements et les influences néfastes dans la société. Elle invite par cet article, l’opinion publique a porté un regard sérieux sur cette thématique. Si les femmes sont instrumentalisées dans l’extrémisme violent, elles peuvent aussi être vitales dans cette lutte et doivent à cet effet être impliquées.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou 

Le président du Parti pour le Rassemblement et L’équité au Tchad maître Théophile Bongoro a tenu une réunion d’information avec ses membres militants du PRET ce samedi 04 juin au siège dudit parti au quartier Dembé dans la commune du 7èmè arrondissement. Le président du Prêt a présenté les membres du bureau exécutif.

Dans son mot d’ouverture de la réunion maître Théophile Bongoro s’est violemment attaqué au Mouvement patriotique du Salut (MPS), l’ex-parti au pouvoir en affirmant,  «  l’efficacité n’étant pas la résultante du nombre, certains membres fondateurs, après avoir porté aux fonts baptismaux le parti, ont vécu de loin la vitalité de celui-ci pour des raisons diverses et variées. Mais tout est compréhensible par nous les gardiens du temple, tant le clientélisme et le politique a servi au pouvoir du Mouvement patriotique du Salut (MPS) comme mode captation des militants des partis sérieux et redoutables ».

Selon lui, le PRET a dès sa naissance, sous le leadership dynamique et clairvoyant de son président, entouré d’une équipe volontariste a conquis du terrain dans sa politique de maillage du territoire grâce aux femmes et aux hommes engagés. Au regard de l’activité politique émaillée de tuerie et de massacre à grande échelle à Abéché, Sandana, Danamadji, et aujourd’hui à Kouri-Bougoudi. Le président du PRET appelle les pouvoirs publics à assurer la sécurité des Tchadiens où qu’ils se trouvent en cette période d’incertitude.  « Car, il relève de son pouvoir régalien, la protection de la population tant dans son intégrité physique que ses biens », dit-il.

Me Bongoro dit que cette réunion n’a d’autres objectifs que de mettre au même niveau d’information ses militants, les sympathisants et amis des jours passés et ceux d’aujourd’hui. Il rajoute qu’il est de bon aloi de se pencher sur l’état de la transition et surtout sur « nos choix et perspectives en tant qu’acteur politique majeur qui fait et fera le Tchad de demain », dit-il. Aussi, il soutient que le renforcement de l’équipe dynamique du parti est un atout dans un environnement politique en pleine recomposition et dans une période qui appelle les acteurs politiques à mener de front les préparatifs du dialogue national annoncé. « C’est pour cette raison que le parti demeurant dans l’alliance Victoire qui l’a porté à bout de bras lors de l’élection présidentielle inachevée d’avril 2021  a choisi d’être avec ses alliés ». Et ce avec la bénédiction du Bureau Politique National lors de sa réunion du vendredi 7 mai 2021, les institutions devant œuvrer pour les préparatifs de ce dialogue. Ainsi avec l’Alliance Victoire, le PRET et quelques nouveaux amis ne voulant laisser leur sort entre les mains des tiers, ont fait le choix d’investir les organes préparatifs du Dialogue National Inclusif Souverain (DENIS) pour le raisonnable motif que «  ce qui se fera pour nous sans nous se fera  contre nous » a-t-il conclut.

Le jugement des organisateurs de la marche autorisée du 14 mai dernier prévue pour le 6 juin va se dérouler en audience foraine à Moussoro. Pour éclairer nos lecteurs sur  certains termes  juridiques et l'appréciation de la procédure pénale enclenchée, Ialtchad Presse s'est entretenu avec Me Mouné Koudanbé et le prof Ahamat Mahamat Hassane, ex-ministre de la Justice, analyste politique et enseignant-chercheur. Explications.

Pour  éclairer la lanterne des lecteurs, Me Mouné Koudanbé précise qu'une audience foraine est une audience qui se tient hors de son tribunal de juridiction ou d'un bâtiment juridique officiel, dans une autre localité que celle où siège la juridiction. Il explique que dans le cadre de l'audience foraine, l'administration juridique se rend directement au-devant des justiciables. l'avocat souligne que la procédure engagée pour cette audience qui vise les leaders de la manifestation du 14 mai dernier est illégale parce que le tribunal de Grande Instance ne peut pas aller siéger dans le ressort d'un autre tribunal de même degré que lui.

Selon professeur Ahmat Mahamat Hassane, toute la procédure est nulle et les avocats des prévenus  l'ont soulevée d'une manière assez explicite et exhaustive. « Le tribunal compétent dans cette affaire quel que soit la qualification qu'on puisse donner, c'est le Tribunal de N'Djamena. D'abord la procédure de leur arrestation est illégale même si certains ont refusé de répondre aux convocations, le Code de procédure pénale prévoit le mandat d'amener et le mandat d'arrêt. On aurait dû fait usage de toutes les procédures prévues par le Code de procédure pénale tchadien », dit prof Ahmat. À son avis, l’arrestation du porte-parole de Wakit Tamma Me Max est un enlèvement. Par conséquent ils ont commis une autre infraction, dit-il. Il rajoute que, c'est une déportation sans qu'il ne soit reconnu coupable d'une infraction, ou condamné. « Ils sont des prévenus et en droit tchadien ils sont dans la présomption d'innocence. C'est dommage, le droit tchadien a été violé dans tous les sens », martèle le professeur.

Autre précision : l'analyste Ahmat déclare qu'il ne faut pas oublier également que le procureur de la République de N'Djamena a fait une déclaration, soi-disant qu'il a reçu des instructions, ont signifié les avocats des prévenus. Le procureur quel qu’est son rang, qu'il soit procureur de la République près d'un tribunal de Grande instance ou procureur général, près la Cour d'Appel et leurs substituts, ils sont dans une situation de subordination vis-à-vis de l'exécutif. Il s'agit notamment du ministre de la Justice et de sa hiérarchie. « Ces parquetistes ne sont pas comme le juge de siège qui jouit de son intimité et guidé par son intime conviction. En ce moment, nous voyons que la Justice est dans une situation de violation de ses propres règles de procédure. C'est dommage pour la République du Tchad », lance-t-il.

Pour compléter son analyse, le spécialiste en Droit public affirme que les gens se sont rendu compte des multiples violations de la loi pénale et de la procédure pénale, ils ont déporté l'audience qui devrait se tenir à N'Djamena en audience foraine à Moussoro. Les raisons soutient prof. Ahamat, les magistrats de Mossoro ne sont pas compétents, car les infractions n'ont pas été commises sur leur ressort territorial, mais sur celui de N'Djamena. Pour couvrir leurs fautes de procédures et toutes les violations, ils ont contourné la loi pour organiser une audience foraine, poursuit l'analyste. Professeur Ahamat indique que les conditions de la tenue d'une audience foraine en dehors du tribunal sont claires. Et dit-il, il n'y a aucun impératif pour ouvrir une procédure d'une audience foraine. « C'est de la gymnastique intellectuelle pour couvrir le manquement de la procédure et les violations », assure l'enseignant-chercheur.

Moyalbaye Nadjasna

La série de conférences-débats publiques organisées par le comité technique pour l’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), continue. Le thème de ce vendredi est « pardon, réconciliation et dialogue ».  Cette avant-dernière conférence-débat qui a lieu dans l’auditorium de l’office national des médias audiovisuels (ONAMA) a mobilisé plusieurs leaders des associations féminines et de la société civile. Reportage.

Les dialogues nationaux sont des processus politiques nationaux visant à générer les consensus parmi un large éventail d’acteurs nationaux en temps de crises politiques profondes, dans les situations d’après-guerre ou lors des transitions politiques profondes, définissent un auteur. Ces cas de figure sont expérimentés par notre pays. C’est dans ce sens que le CODNI organise depuis le 30 mai dernier une série de conférences-débats publiques pour informer et sensibiliser les citoyens sur les enjeux du dialogue national inclusif (DNI). Ce vendredi, le débat est accès sur le thème « pardon, réconciliation et dialogue ». 5 panélistes ont tour à tour expliqué l’importance d’organiser le dialogue avant d’ouvrir le débat qui a suscité la réaction de certains des jeunes, des responsables politiques, mais aussi des leaders de la société civile et des associations féminines.

Pour Abdéraman Djasnabaille, président du sous-comité thématique cohésion sociale, les facteurs qui divisent les Tchadiens sont multiples. Il énumère le problème de manque de la justice et le problème de la gouvernance. Selon lui, le pays a un déficit de bonne gouvernance. Abdéraman Djasnabaille souligne que les membres du gouvernement ne respectent pas les textes votés à l’hémicycle.

Dans la même logique, la directrice générale de la maison de la femme de N’Djamena Mme Dékoubou Mbaitoloum c’est urgent de trouver les voies et moyens pour une réconciliation. La directrice qui débat sur le thème « les conditions de pardon et de réconciliation » souligne que c’est un thème pertinent et vaste, qu’il faut avoir une expertise avérée. Selon elle, la réconciliation est un cheminement qui passe par la révélation de la vérité. Elle ajoute que pour se réconcilier, il faut se parler vrai et que l’autre reconnaît sa faute. Et c’est à ce niveau qu’il peut y avoir la réconciliation.  Au sujet du pardon, elle a cité quelques versets du coran et de la bible pour démontrer l’importance de la réconciliation et du pardon pour les Tchadiens.

Djimta Martial est revenu sur les différents points de vue de la directrice de la maison de la femme. Il soutient que pour qu’il ait dialogue et réconciliation, il faut tenir compte de la vérité, il faudrait que les langues soient déliées, et que la vérité devrait être dite dans le respect de l’autre.  Le juriste affirme qu’après le pardon, il tenir compte de la justice qui est un élément fondamental. Selon lui, sans la justice il est impossible de se faire la paix. « La réconciliation, c’est l’acte de mettre deux personnes en rapport ou un comportement d’unir deux communautés en état de conflit. Lorsque vous arrivez à les concilier vous être en train de développer le processus de réconciliation », explique-t-il.  Il a pendant longtemps mis l’accent sur la justice transitionnelle. M. Djimta précise que dans un pays qu’on l’accent sur la justice transitionnelle, c’est une nation qui a traversé des périodes difficiles, autoritaires, totalitaires ou la dictature. Dans ce pays, dit-il, le peuple est opprimé et subit un mauvais traitement. Dance ce cas de figure, il propose la justice transitionnelle. Il soutient que le pays sort d’une situation difficile et il est raisonnable de rechercher la démocratie. Le juriste propose aussi que l’on établisse la vérité, offrir une tribune aux victimes en mettant sur pied les tribunaux. Il ajoute qu’après avoir offert une tribune aux victimes, il faut faire apparaître la responsabilité des auteurs de violations. Il suggère aussi que ceux qui ont commis de crimes soient poursuivis et renforcer l’État de droit et promouvoir le débat public.

Jules Doukoundjé

  1. Arts & Culture
  2. Musique
  3. Mode-Beauté

-Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

  1. Divertissement
  2. Sports
  3. Mon Pays