Dans le cadre du projet 3M Mes droits, Ma santé, et Mon avenir, l’association tchadienne pour le bien-être familial, organise une formation à l’endroit des jeunes du mouvement d’action des jeunes de l’ASTBEF. La formation porte sur la pair-éducation et la planification familiale en milieu jeune. Les travaux se déroulent au sein de l’ASTBEF sis au quartier Abena. Reportage.
Tout à commencer avec un jeu appeler brise-glace qui consiste à faire la connaissance des autres à travers la première lettre de son prénom et sa passion. Ces 15 jeunes vont s’approprier de ces outils qui sont nécessaires à utiliser dans les séances de pair-éducation avec la base. Aussi, les amener à créer leurs propres outils en tant qu’animateur pendant les séances. Pour Christine Manget, formatrice en droits de santé sexuelle et reproductive et du planning familial a abordé avec les jeunes dans un premier temps la question de la planification familiale. Pour elle, les jeunes qui sont confrontés à l’expérience de la sexualité sont confrontés à des problèmes d’accès au planning familial pour mieux gérer cette étape de la vie. « Les jeunes tchadiens font face à des barrières socioculturelles qui les empêchent d’avoir accès au planning familial. Il y a nécessité d’informer les jeunes sur le planning familial pour qu’ils en bénéficient parce qu’ils en ont le droit », dit-elle. Pour elle, la loi 006 portant promotion de la santé de la reproduction n’est pas claire et certains l’interprète comme ils veulent et mettent de côté les droits des jeunes à avoir accès au planning familial.
Christine Manget a également abordé avec les jeunes la question sur les rapports sociaux inégalitaires, les violences basées sur le genre (VBG). Il estime qu’il fallait faire un test sur le tabou et la sexualité en milieu jeune pour briser le tabou et les barrières. « Les adultes ne donnent pas beaucoup la parole aux jeunes sur la sexualité. Très souvent, ils ont souvent des messages formatés aux jeunes. Ces messages sont éloignés de la réalité des jeunes, mais représentent ce que les adultes pensent. Cette forme de communication révolue à l’heure actuelle », a-t-elle affirmé. La formatrice s’est également appuyée sur les statistiques de l’utilisation des méthodes contraceptives modernes par les femmes tchadiennes, le taux de fécondité et le taux de mortalité au Tchad pour étayer sa thèse. L’occasion pour la formatrice en droits de santé sexuelle et reproductive et du planning familial Christine Manget de rappeler les jeunes l’importance de célébrer certaines journées internationales comme la journée internationale de la contraception célébrée tous les 26 septembre et la journée internationale sur la dépénalisation de l’avortement célébré tous les 28 septembre.
Kouladoum Mireille Modestine
Djénom Josiane
Il est jeune, très jeune. 18 ans seulement, mais déjà c’est la terreur des défenseurs. Mince,vif, rapide et très technique dans le jeu. Alkhali Torbo, attaquant d'As Santé d'Abéché a surpris tout le monde par son extraordinaire talent, ses coups de reins et ses vitesses à la Mbappé. Il met en toujours en difficulté les défenseurs et gardiens de but adverses. Même si le collectif prime sur l'individualité, le mérite de l'exploit d'Abéché et sa qualification pour la finale revient aussi à Torbo, le turbo. Ce jeune talentueux est désigné meilleur joueur de cette compétition. Mais qui est-il réellement.
Qui êtes-vous Torbo ?
Je suis Alkhali Torbo, né le 10 mai 2004 à Amtimane. Je suis l'attaquant N°25 de As Santé d'Abéché. J'ai commencé à jouer au football depuis 2011. A mes débuts, j'ai évolué au centre de formation de football Ouara à Abéché. J'ai participé à plusieurs compétitions de haut niveau pour les jeunes notamment, Airtel jeunes talents en 2015 ici à N'Djamena où notre équipe d'Abéché a remporté la finale et j'ai été retenu comme l'un des meilleurs joueurs de ce tournoi et envoyé au Cameroun pour un stage avant de retourner au pays. C'est en 2017 que j'ai signé en pro, après le championnat U-17 avec Aigle du Ouaddaï ensuite As Santé d'Abéché. Je suis étudiant à l'Institut privé de Santé d'Abéché. Je fais la première année en IDE (Infirmier Diplômé d'État).
Vous êtes désigné meilleur joueur, personne ne s'y attendait. Dites-nous, en toute franchise, c'est quoi votre secret?
Le secret de tout succès, c'est le travail. Personne ne fera un tel exploit sans le travail. C’est grâce au travail bien fait, à la rigueur et à la discipline que nous sommes arrivés à transformer l'impossible en possible. J’ai toujours cru au travail.
Au football, quel est votre joueur préféré ?
Il sont deux. Klyan Mbappé et Marcus Rashford.
Quels sont les points qui vous ont séduit chez ses deux joueurs?
Ils sont forts physiquement, techniquement et mentalement. Ils ont la capacité de terrifier les défenseurs adverses et marquer des buts même dans l'impossible. Ils sont impeccables. J'aimerais être comme eux.
A part As Santé d'Abéché, quel est votre club de cœur?
J'ai une forte admiration pour les reeds, le Liverpool. C'est une équipe qui a une histoire extraordinaire et son style de jeu me plaît beaucoup.
Dans quel club aimeriez-vous évoluer un jour?
Je souhaite être un grand joueur professionnel et évoluer dans des grands championnats européens ou asiatiques. Pour être franc, j'aimerais jouer un jour pour le Paris Saint-Germain (PSG), pas pour de l'argent, mais à cause de son dynamisme, sa philosophie et son projet promoteur surtout pour les jeunes comme moi. J'aimerais jouer là-bas pour prouver au monde mon niveau.
Réalisation Abderamane Moussa Amadaye
L'Office national pour la sécurité alimentaire (ONASA) vient de déballer son stock mardi, 19 juillet à N'Djamena capitale tchadienne. Pour soulager un tant soit peu les ménages démunis, des ventes subventionnées des céréales sont organisées dans les dix (10) arrondissements. Reportage.
11heure vient de sonner ici à l'école officielle au quartier Repos dans le 4ème arrondissement de N'Djamena, capitale tchadienne. C'est aussi là que la cérémonie du lancement s'est tenue. Une foule majoritairement féminine a pris d'assaut la cour de l'école. Chaque père de famille attend impatiemment d'acheter un sac pour sa maisonnée.
Haroun Adef Djibrine est le tout premier bénéficiaire à acheter un sac de mais à 10 000 f. « C'est un soulagement pour moi et ma maisonnée. Je suis fier des autorités qui ont enfin pris une bonne décision pour aider les tchadiens les plus démunis », dit-il d'un air jovial. Fatimé Bitchéré assise dans la foule est venue dès le matin. L'attente va être longue mais je dois rentrer absolument avec un sac pour mes enfants, affirme-t-elle. Au marché, soutient Fatimé, le sac de mais se vend à 30 000f. « Je suis veuve avec beaucoup d'enfants. Je crois que si j'arrive à avoir 2 sacs de céréales, nous allons traverser cette période difficile du mois d'aout. S'ils nous font cette faveur chaque trois mois, on aura moins de problème de ration. Pour un ménage, s'il y a le céréale à la maison même avec un 1000 F CFA on peut préparer du gombo aux enfants ».
Le maire de la commune du 4ème arrondissement Haroun Ramad Mahamat, est ravis par le choix porté par l'ONASA sur sa circonscription pour le lancement officiel de la vente subventionnée des céréales. C'est un acte salutaire, dit-il. A son avis dans les marché de N'Djamena, les commerçants augmentent chaque jour le prix des denrées alimentaires. « On a toujours demandé qu'ils soient justes mais en vain. Aujourd’hui, cette vente est la vraie solution. Ce contre-poids de l'État tombe bien. Le sac de 50 kilo du riz se vend à 12500 Fcfa et les sacs de céréales à 10 000 Fcfa », dit le maire. Il précise que les bénéficiaires sont d'abord des démunis, ensuite les pères de famille qui ne peuvent pas acheter un sac de mil aujourd'hui sur nos marchés.
Selon M. Haroun Ramad Mahamat, les stocks peuvent suffirent, rien n'est à craindre. D'après le gestionnaire du 4ème arrondissement, une personne démunie ne se cache pas, on peut facilement l'identifier. « Nous avons fait un travail en amont avec nos agents pour les identifier avec des listes. Nous redoublons la vigilance afin que les commerçants véreux ne viennent pas s'infiltrer », prévient le maire. Il fait observer que s'ils trouvent un sac d'ONASA sur le marché, ce serait zéro tolérance. Haroun Ramad confirme que les sacs ne sont pas estampés mais des services de renseignements vont mener des investigations pour desceller les travers.
Moyalbaye Nadjasna
L’association tchadienne pour le bien-être familial (ASTBEF) forme depuis le 18 juillet des agents pour le plaidoyer en matière de santé sexuelle et reproductive. Cette formation est rendue possible par expertise France à travers le programme TISSER. Les participants à cette formation vont désormais travailler pour sensibiliser sur la santé de la reproduction (SR) et ses composantes à travers la ville de N’Djamena. Reportage
10 agents issus des cellules de plaidoyer de l’ASTBEF suivent une formation sur l’élaboration d’une stratégie de plaidoyer, les modes d’action et d’outils de plaidoyer et comment mesurer l’efficacité et la visibilité de son plaidoyer. C’est pour répondre au besoin en matière de sensibilisation pour l’appropriation des questions relatives à la santé sexuelle et reproductive de toutes les couches sociales. La responsable plaidoyer international Sharlen Sezester affirme que la présente formation vise à renforcer les capacités de l’association, de l’aider à structurer davantage ses stratégies de plaidoyer. Pour elle, il faut que la population soit bien informée sur les droits en matière de la santé de la reproduction. « Tout commence par la loi, si la loi en matière de SR est garantie, il y a des directives pour le mettre en œuvre. Et c’est en ce moment que les associations comme l’ASTBEF sont en droit d’aller demander et réclamer la mise en place des dispositifs, le financement des structures, et l’accès à des méthodes diversifiées de planification familiale auprès de l’État et les partenaires », dit-elle. Elle ajoute que son institution travaille sur comment obtenir un changement de cadre et de norme afin que ce changement soit favorable aux droits des femmes pour les permettre d’avoir véritablement accès à la planification familiale.
De son côté, Christine Manget, formatrice en droits de santé sexuelle et reproductive souligne pour sa part que leur but est de faire le partage d’expérience et de compétence avec les acteurs qui œuvrent dans le domaine du planning familial et d’impulser la dynamique de collaboration. Pour elle, l’importance est de pouvoir renforcer et accompagner leurs partenaires sur les aspects de plaidoyer dans la mesure où il faut avoir un certain nombre d’expériences dans le domaine.
Les participants après la formation vont faire le travail de plaidoyer à travers la ville en mettant en place des stratégies pour informer toutes les couches sociales, a fait remarquer le président de l’antenne ASTBEF de N’Djamena Nadjingar Gollaou. « Ces 10 participants seront désormais comme des ambassadeurs de l’ASTBEF. Ils vont communiquer avec la population sur les objectifs, la mission et la vision de l’ASTBEF, les droits en matière de SR, la planification familiale et surtout la loi 006 portant promotion de la santé sexuelle et reproductive au Tchad », a-t-il expliqué.
Le programme Tous Impliquer pour la Santé Sexuelle et Reproductive TISSER, couvre deux zones du Tchad : le Ouaddaï et Moyen-Chari.
Kouladoum Mireille Modestine
Suite à l’arrestation d’un des leurs du Centre de santé de Hillé Houd hadj dans la commune du 10e arrondissement, le Syndicat National des Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé au Tchad (SYNTASST) dénonce cette arrestation et exige la libération de l’agente technique de santé. Ils ont tenu une Assemblée Générale (AG) à l’issue de laquelle le SYNTASSAT décide d’observer une grève d’avertissement de 3 jours à partir du 20 juillet. Reportage.
Les membres du SYNTASST se sont réunis le 18 juillet dernier en AG à la bourse du travail afin d’analyser l’évolution de l’incident survenu au centre de santé Hillé Houdjadj le 23 juin passé. Après analyse du préavis de grève lancé le 11 juillet, suivi d’une entrevue avec le ministre de la Santé publique, l’Assemblé constate qu’aucune solution n’a été trouvée suite à leurs revendications. Ils revendiquent la libération de leur camarade Falmata Oumar Moumine et la présence des agents de sécurité dans les structures sanitaires concernées. N’ayant pas obtenu gain de cause, l’AG décide d’observer une grève d’avertissement et de solidarité pour 3 jours du mercredi 20 au vendredi 22 juillet avec un service minimum sur toute l’étendue du territoire. Le SYNTASSA demande à toutes les cellules, les sections, sous sections de respecter ce mot d’ordre de grève et de se préparer pour d’autres actions.
L’affaire remonte au 23 juin dernier lors de la prise en charge médicale d’une patiente qui s’est présenté au centre de santé Hillé Houdjadj pour prendre des soins ventre creux. L’infirmière lui aurait demandé d’aller manger quelque chose avant de prendre ses médications. La patiente est allée prendre une bouteille de jus et une bouteille d’eau qu’elle a prise à moitié. Arrivé dans la salle de soins, elle commençait à vomir et n’a même pas eu le temps de prendre ses soins et a fini est décédé. Les parents de la victime ont accusé l’infirmière d’être à l’origine de la mort de la patiente. L’infirmière et le boutiquier qui a vendu à la patiente le jus et la bouteille d’eau sont mis aux arrêts explique Younouss Mahadir Président Syntasst. Au sujet de l’autopsie qui serait établie pour lequel Mme Falmata Oumar Moumine serait mise aux est rejeté par Younouss Mahadir. Pour lui le problème de l’autopsie est douteux, même l’ordre des médecins a indiqué que l’autopsie, on ne le fait pas de cette manière. « Il y a des procédures qu’il faut respecter. C’est un staff qui doit le faire et non un individu. L’ordre des médecins a donné son rapport donc j’irais vers le ministre pour en parler. Si le rapport indique que l’agent n’est pas coupable, alors il n’est pas question de la garder. Pour l’instant nous observons une grève d’avertissement, mais au cas où le gouvernement refuse de nous entendre, nous allons passer à une vitesse supérieure », souligne Younouss Mahadir.
Djénom Josiane
Les retraités et les ayants droit continuent toujours de contester l’enrôlement biométrique lancé par les autorités de la caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT). Après avoir contesté la biométrie, ils continuent de contester cette fois l’imposition de la nouvelle carte nationale d’identité, seule garante de la fiabilité pour s’enrôler avant de percevoir les arriérés de pensions et de coupons. Reportage.
Le bras de fer entre les retraités, les ayants droit composés de veuves et les orphelins et les autorités de la CNRT continuent de faire couler l’ancre. Ils se sont opposés à l’enrôlement biométrique imposé par les autorités de la CNRT avant de percevoir les arriérés de pension et de coupons. Après plus de 2 semaines d’enrôlement, la CNRT a découvert beaucoup de faux documents avec certains retraités et les ayants et a exigé que désormais ces derniers doivent être munis de la nouvelle carte nationale d’identité contenant le numéro national d’identification (NNI) avant de se faire enrôler. Mais cette suggestion est aussi dénoncée par les retraités.
Pour Tamtangar Abdoulaye, retraité, l’ancienne carte d’identité nationale, même si elle est valable, les autorités de la CNRT rejettent. Le retraité explique qu’entre temps il gagnait avec l’ancienne carte, même si elle est expirée, mais avec l’enrôlement biométrique, tout a changé et il faut la nouvelle carte d’identité nationale avec le numéro NNI pour être recensé. M. Tamtangar Abdoulaye dénonce la lenteur pour l’enrôlement biométrique et la paie des arriérés de pension et de coupons. Le retraité souhaite qu’on revienne à l’ancienne méthode pour payer les retraités, car la nouvelle méthode fatigue les retraités et montre déjà ses limites.
Dans le même élan, Nadjimbang Michel, ajoute que l’ancienne carte est rejetée par la CNRT et il faut une carte contenant le NNI, sans cela il est inutile de se présenter à la CNRT pour se faire enrôler. Il souligne que la CNRT demande pour ceux qui n’ont pas la nouvelle carte d’identité d’apporter la copie de leur extrait de naissance et deux photos d’identité pour leur établir un numéro national d’identification (NNI). Le retraité explique la procédure est longue et fatigante. Il suggère que la CNRT trouve un compromis pour soulager les retraités et les ayants droit.
Du côté des autorités de la CNRT, il y’a juste un problème de mauvaise foi de la part de certains retraités. L’administration de la CNRT justifie que l’imposition de la nouvelle carte d’identité nationale contenant le NNI qui est unique chaque personne avec ses empreintes et sa photo et permet de sécuriser les bases de données.
Pour le président du conseil d’administration (PCA) de la CNRT et vice-président de la commission de paie des arriérés, Mahamat Saleh Yaya, les gens se plaignent et ce n’est pas nouveau, au début, la plainte c’était qu’on ne voulait pas la biométrie, et qu’on ne peut pas justifier cela. Selon lui, quelqu’un qui est dans les règles à qui on lui demande de faire un contrôle ne devrait pas poser problème. Le PCA souligne que le NNI permet de détecter le double emploi, des gens qui émargent à la solde et qui sont aussi déclarés de retraités. Il confie que la CNRT a un nombre important des personnes qui à travers le NNI, ont été identifiées pour doubles emplois et sont des retraités. Mahamat Saleh Yaya ajoute qu’il y’a de faux retraités qui ne peuvent pas passer à travers la biométrie et cela ne peut être arrêté que par le NNI.
Au sujet de payement des arriérés des passions, le PCA soutient que depuis le début du recensement biométrique, jusqu’aujourd’hui, 1464 retraités ont été payés pour un montant total d’un milliard 116 millions 378.538 de F CFA. Pour ceux qui n’ont pas des arriérés et qui ont perçu seulement leur pension, 3107 retraités sont servis pour un montant de 500 millions475.084 F CFA. Il précise que la CNRT ne fait pas du surplace.
Pour permettre aux retraités et surtout, ceux qui sont malades d’entrer rapidement dans leur droit, la CNRT a mis en place une stratégie permettant de les recenser tout le long de week-end tel que le samedi et le dimanche.
Jules Doukoundjé
Le 20 août prochain, une autre date pour le dialogue national inclusif (DNI) au Tchad. L'Enseignant-Chercheur le Professeur Avocksouma Djona, président du parti « Les Démocrates » estime que cela n'a pas été toujours fait dans les règles de l'art. Pour un dialogue plus inclusif et souverain, il faut selon lui, une Commission paritaire pour définir la méthodologie de participation.
L'Enseignant-chercheur, prof Avocksouma Djona lors d'un entretien lundi 18 juillet, observe que c'est exactement quinze (15) mois et rien n'a été fait. À son avis, le Conseil Militaire de la Transition (CMT) n'a pas été efficace. Pour lui, un dialogue ne peut être souverain que si les deux parties décident ensemble de son Agenda. « Aujourd'hui, il se passe qu'ils veulent fixer de façon unilatérale, toutes les dates. Ils n'ont consulté personne pour arrêter la date du 20 août 2022. Par deux fois ils ont fixé des dates qu'ils n'ont pas pu respecter et cette fois encore, ils décident seuls. Comment les gens vont les prendre au sérieux », affirme Avocksouma Djona. Le président du parti « Les Démocrates », estime que les propositions qu'ils ont faites au CMT n'ont pas été prises en compte.
Prof Avocksouma rappelle qu'ils ont suggéré la mise en place d'une commission paritaire entre CMT et eux. Ensemble, dit-il, ils pouvaient s’asseoir et monter l'Agenda du DNI. Selon l'Enseignant-chercheur, on ne peut pas aller au Dialogue sans savoir ce à quoi on va parler. « C'est exactement ce qui s'était passé à Doha à Qatar. Il faut nécessairement un préalable à travers une commission paritaire pour définir la méthodologie, voir à charge et à décharge les conditions sereines de travail. Une telle démarche va aboutir à des critères crédibles pour la participation au dialogue », signifie le leader politique. Le chef du parti Les Démocrates renseigne que dans deux jours, le gouvernement va fixer la liste des gens qui vont prendre part au DNI. Voilà tout se fait toujours de façon unilatérale, regrette-t-il. Avocksouma Djona se demande quelles vont être les garanties pour le bon déroulement de ce dialogue.
Le politique relate qu'un gouvernement de la transition ne peut pas être juge et partie. D'après lui, les autorités de transition doivent être au-dessus de la mêlée. « Tel que c'est parti, on va se retrouver face à des gens qui n'ont pas de profils nécessaires qui vont venir dialoguer des choses qu'ils ne connaissent pas. Pour n’aboutir à rien sinon exactement à ce qui est arrivé à Doha d'où les gens qui n'avaient pas de qualificatifs sont allés pour brouiller les cartes », s'inquiète-t-il. Le président du parti les Démocrates rappelle qu'il ne coûte pas au gouvernement de transition de mettre cette commission paritaire sur pied. Wakit Tamma, l'UST, le Groupe de Réflexion d'Appel du 1er juin, les cadres d'une Nation pour tous, les cadres du parti les Démocrates constituent une majorité civile signifie le politique. Selon Avocksouma Djona, si le gouvernement ne veut pas la paix, il va seulement récolter ce qu'il sème. Il souligne qu'on ne peut qu'avoir dans la tête que tout peut s'obtenir que par les armes. On aurait tort, dit-il, de le penser ainsi. Le peuple soutient-il, a son mot à dire et ils sont avec ce peuple. « S'ils n'arrivent pas à faire de telle sorte que les politico-militaires viennent, autrement c'est de les renvoyer encore à la guerre. Or nous ne voulons plus la guerre. Les gens qui ont doubles nationalités vont peut-être partir, mais nous autres, c'est notre pays, nous n'allons nulle part », confie l'Enseignant-chercheur. Il y a encore du temps à rectifier le tir, déclare Avocksouma Djona. À en croire l'homme politique, ils sont disposés à répondre à toutes les sollicitations du gouvernement même à cette fourchette du temps. Car rajoute le politique, ils ont a priori, toutes les propositions requises pour un bon DNIS. « Nous les attendons, s'ils sont prêts, nous allons travailler avec eux, s'ils ne le veulent pas, nous allons travailler pour le Tchad d'une autre façon », indique le président du parti les Démocrates.
Moyalbaye Nadjasna
Les bouillons culinaires ou épices sont incontournables dans la plupart de plats tchadiens, mais sa consommation ou sa surconsommation pose problème de santé à l’organisme. Malgré les sensibilisations et les études qui ont montré le côté néfaste du bouillon chimique, le choix de ce produit va croissant. Le bouillon comme les grains de nérés (dawdawa) semblent revenir en force dans le panier de la ménagère, grâce à la sensibilisation des vendeuses de ces grains. Reportage.
Les grains de Nérés sont des matières organiques d’origine végétales parfumées et piquantes qui relèvent le goût des aliments ou d’une sauce. Pour se passer du cube Maggi, certains consommateurs portent leur choix sur le « dawdawa » et le sel naturels. Ces grains sont aussi utilisés pour des soins pour soulager le rhumatisme, selon les vendeuses sur la place du marché.
Selon Marte Dénémadji, les grains de nérés appelés dawdawa sont des bouillons utilisés et consommés par ses grands-parents jadis quand il n’y avait pas encore de produit chimique comme les cubes magies. Et ils ne se plaignaient guère. Ils cultivaient eux-mêmes ces plantes pour en consommer, c’est avec le temps qu’ils ont commencé à le commercialiser. « Les grains de nérés peuvent aussi remplacer la viande ou les poissons dans la marmite. Si je n’ai pas de pattes d’arachide, je m’en sers de ce grain comme la patte et j’obtiens à peu près la sauce que je voudrais. Depuis que j’ai commencé à consommer le cube Maggi, je commence à sentir les maux au niveau de jambes, je sais que c’est nuisible pour la santé, mais je consomme quand même. Cela fait 20 ans que je consomme le cube Maggi et les grains de nérés en même temps, j’ai voulu cesser, mais les enfants refusent de manger sans le cube donc j’étais obligé d’utiliser les deux ingrédients. À 50 FCFA tu as de l’arôme naturel sain et de qualité », explique-t-elle.
Les grains de nérés après leur cueillette sont bouillis et séchés avant d’être utilisés comme bouillon. La plante de ces grains pousse généralement au sud du Tchad, c’est une plante qui a beaucoup de vertus.
Pour Solmem Marine Baysegoum, vendeuse et consommatrice de grains de nérés, il faut une sensibilisation de masse pour que les femmes connaissent l’importance du « dawdawa », certaines femmes pensent ce produit naturel n’est pas un bon ingrédient à cause de son odeur désagréable. « La majorité de femmes N’Djamenoises ne savent pas l’utiliser. Mais pour le bon fonctionnement de mon commerce, j’étais obligé d’adapter une stratégie de communication, donc j’ai commencé à demander toute cliente qui vient acheter chez moi du poisson sec ou fumé quelle sauce elle voudrait préparer? Si elle me répond, je lui propose de prendre un sachet de « dawdawa » gratuitement, parfois elles refusent de prendre, mais j’insiste pour qu’elles prennent pour goûter. Ensuite, je leur explique et leur montre son utilisation. Au fur et à mesure que je donnais, elles reviennent prochainement acheter et y’ a même certaines qui me remercient pour mon conseil », dit-elle.
À côté il y a l’étale de Mme Yolande vendeuse, elle aussi, de poissons fumés affirme, « je mettais 3 à 5 cubes dans ma cuisson, mais heureusement j’ai eu la chance d’avoir une voisine infirmière retraitée qui m’a éveillé avec ses conseils sur les dangers du cube Maggi. Elle m’a donné l’exemple de sa sœur qui est morte de cancer dû à la consommation du cube Maggi. Grâce à elle j’ai diminué ma consommation ».
Selon plusieurs spécialistes, pour une bonne santé, épanouie, le choix de consommer des produits locaux et naturels est sage.
Maryam Mahamat Abakar