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L’organisation de l’examen unique de certification et l’intégration des lauréats des écoles privés au Tchad à la Fonction publique préoccupent la Coordination nationale des écoles privées (CNEP). Ce mercredi 22 juin, son coordonnateur Souleymane Babikir Barka avec son staff a échangé avec le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale Dr Abdel-Madjid Abderahim. Reportage.

Selon le ministre, les ressources humaines font partie des six piliers du système de santé. Elles constituent la colonne vertébrale du secteur de santé et la qualité de la formation est une obligation. A son avis, la mauvaise qualité de formation des cadres peut être plus dangereuse que les maladies. Concernant la certification, le ministre a précisé qu’elle doit se tenir à la date fixée pour faciliter l’insertion des lauréats du privé.

Le secrétaire général du ministère de la Santé publique Dr Ismael Barh Bachar complète son ministre en justifiant que la perturbation de la certification est causée par la Covid-19 et l’insuffisance des ressources qui doivent accompagner l’exécution du chronogramme. Il demande une synergie d'action pour l'atteinte des objectifs. Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale a proposé la redynamisation du comité, mais aussi des conditions meilleures pour l'organisation régulière de l’examen unique de certification. Dr Abdel-Madrid Abderahim exige la transparence et l'inclusivité. S’agissant de l’intégration des lauréats, il précise que son département va faire de son mieux pour que les jeunes formés puissent servir les populations.

Le ministre suggère la mise en place d’un cadre d’échange et de concertation. Cela, dit-il, va améliorer le rendement des écoles de santé privées et d’asseoir des bases solides pour plus de complémentarité. Il estime qu'un suivi régulier va est gage de crédibilité et d'efficacité. La coordination nationale des écoles privées a été créée en 2011. Elle œuvre pour une formation de qualité des agents de santé dans le privé conclut le coordonnateur.

Moyalbaye Nadjasna

La musique est célébrée dans le monde depuis mardi 21 juin 2022. C’est la fête de la musique. Les musiciens tchadiens sont aussi en fête. Depuis l'avènement du covid-19, l'ardeur et l'engouement festifs n'y sont plus. Certains musiciens estiment que le plus grand problème que rencontrent les musiciens tchadiens c'est le manque de volonté politique pour soutenir la musique tchadienne. Pis, le tchadien ne consomme pas sa musique, s’il le fait c’est très marginalement. Chronique.

La fête de la musique est célébrée à N'Djamena ce 21 juin dans un seul site en occurrence, à l'Institut Français du Tchad (IFT). L'ambiance du passé avec plusieurs sites semble être un vieux souvenir. Quelles pourraient en être les raisons ? Difficile à répondre à cette question. Mais l'important est que, les musiciens tchadiens trouvent enfin après l'avènement de covid-19, un cadre pour s'exprimer leurs talents et se faire évaluer par leurs fans. Comprise comme l'art de combiner les sons pour les rendre agréables à l'oreille, la musique se transporte. Des efforts ont été consentis par les musiciens tchadiens pour combler leurs fans des bienfaits de la musique. Il y a un retour à la source, une révolution qui se traduit par la quête de l'identité nationale. La musique adoucit les mœurs. Et combats le stress.

Les débuts de la musique populaire au Tchad datent de 1962 à cette époque c'était l'orchestre « Tchad succès » qui évoluait à Fort-Lamy, ancienne capitale du Tchad aujourd'hui N'Djaména. Deux plus tard en 1964, l'orchestre Chari-Jazz est né à Fort-Archambault actuel Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari. Certains membres de cet orchestre vont bénéficier d'une formation au Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo (RDC),  financée par le premier président tchadien, Ngarta Tombalbaye.

Aujourd'hui, le nombre des orchestres tchadiens est passé du simple au triple avec un environnement musical cosmopolite. La culture musicale étrangère a pénétré les frontières tchadiennes et le système musical national est influencé de toute part. Certains rythmes tels que le hip-hop des États-Unis et de l'Europe ainsi que d'autres rythmes africains comme le Dombolo, le coupé décalé, les Zouk ont infecté le milieu musical tchadien. Les figures de la musique tchadienne les plus connues actuellement sont entre autres, Abdoulaye Ndergué, Talino Manu, Ahmed Pécos, Matania, Maître Gazonga, Matibeye Généviève, Cidson Alguewi, Caleb Rimtobaye (Afrotronix), Mounira Mitchala, Kaar Kass Sonn, Moussa Chauffeur, Yasmine Abdallah, Diégo, Aimé Paly.

Seulement, les musiciens ont toujours déploré le fait qu'on les considère comme des amuseurs du public. Or, ils jouent un rôle important dans la promotion de la culture. Selon eux, les autorités les ignorent, le public voire les médias les évite. Les difficultés rencontrées souvent par les musiciens tchadiens sont le, par exemple, le paiement de leurs redevances, le manque des infrastructures, etc. Le bureau des droits d'auteurs a toujours évoqué l'insuffisance des moyens lui permettant d'effectuer de contrôle de la déperdition des redevances des musiciens ou artistes en général auprès des redevables (Bars, média, alimentations, kiosques, etc.).

Au-delà du rôle récréatif et de divertissement, la musique a toujours été un instrument de la promotion des cultures. Mais aussi une véritable industrie pouvant booster l'économie nationale. Il existe des talents, il suffit d'investir en eux pour révolutionner la musique tchadienne.

Moyalbaye Nadjasna

À l’occasion de la fête de la musique un concert géant a été organisé ce jour 21 juin 2022 à Institut français du Tchad (IFT) par l’artiste Ray’s Kim et ses invités dans le quartier Ardedjounal dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena.      

Dès son entrée, le hangar de podiums placé à droit, la cour est embellie par des géants photos collantes de l’artiste Ray’s Kim et des embellissements artistiques sur lesquelles vous pouvez voir des images de quelques artistes locaux et internationaux à l’exemple Talino manu, Bob Marley.

16h. La mise en place est terminée. Les fans viennent peu à peu et de tous les arrondissements de la capitale. La cour est à peine à claquer. L’animation libre est assurée jusqu’à 20h par deux animateurs. Ils font leur boucan et commentaires sous les applaudissements des mélomanes.

Il est  20h 30 min la toute première artiste entre dans la piste en arrachant les applaudissements du public pour mettre le show devant le public et exprimer mon talent et le partager avec mes frères. « C’est une grande joie pour moi. Je donnerai de meilleur de moi pour que la musique tchadienne ait le plus de visibilité ».

Pour Lingui la musique est plus spirituelle et ça permet d’adoucir les mœurs et de dégager les soucis. Il ajoute qu’il faut que les mélomanes supportent  les musiciens tchadiens, car il y a des talents et des légendes dans ce pays pour donner de l’énergie positive. Après cet artiste les animateurs reprennent la parole en demandant au public d’allumer la torche de leur téléphone pour rendre hommage aux artistes tchadiens qui ne sont plus de ce monde.

Ensuite vient Geneviève, très émue et contente pour ce public magnifique et adorable qui a répondu présent, elle a aimé ce public et dit même vouloir chanter jusqu’à demain, « je suis prête à le faire. Ma chanson parle de de la violence faite aux femmes et les critiques sur les hommes, c’est un problème de communication dès le départ il faut de la compréhension pour faire un bon choix dès le début.

Le quatrième artiste est M2A Téguil, il affirme « c’est la fête, tout le monde est présent c’est vraiment impeccable je suis très touché je pense que ces très important, nous allons faire de mon mieux pour satisfaire c’est une fierté ».  Juste après lui les animateurs annoncent l’arrivée de l’artiste du jour à la Ray’s Kim. Il fait son apparition accompagnée des artistes qui montent sur la piste en chantant de l’histoire du Tchad et des évènements qu’a connu le Tchad de 1960 jusqu’à 2022.

Ousmane Bello Daoudou                

Lancé officiellement depuis le 20 juin sur l’ensemble du territoire national, 97915 candidats tchadiens et étrangers repartis dans différents centres des examens du pays composent le baccalauréat du second degré.  Ces dernières années, des Camerounais viennent composer cet examen. Beaucoup d’entre eux éprouvent souvent des difficultés. L’équipe de Ialtchad Presse est allée dans quelques centres d’ examens de la capitale pour recueillir leur avis. Reportage.

Chaque année une centaine des candidats camerounais viennent composer le baccalauréat du second degré au Tchad.  Leur nombre ne cesse de croître. Plusieurs raisons expliquent ce nombre élevé des candidats et les difficultés sont aussi nombreuses.

Pour Achta Oummou Lakoum, candidate camerounaise (série G2) au centre du Lycée Félix Éboué I, le baccalauréat du Tchad est abordable, « c’est ce qui m’a beaucoup plus motivé à venir composer ». Elle affirme que la première épreuve s’est déroulée dans des conditions acceptables. Par rapport aux difficultés, Achta souligne le transport, « à N’Djamena le prix de transport est trop élevé et le minibus met du temps pour nous faire venir au centre d’examen », dit-elle. Yasmine Awalou est aussi candidate, mais en série G3, le baccalauréat tchadien est mondialement reconnu et donne accès aux universités, instituts et écoles professionnelles partout dans le monde. Toutefois, elle relève des difficultés, «Contrairement au Cameroun, ici le transport, le manger, la connexion internet sont chers ».

Au sujet de la première épreuve, elle déclare « ça été abordable malgré que nous avons des programmes qui ne sont pas identiques ». À quelques mètres d’elles, c’est Boné Isabelle, candidate en série C. Pour elle, le bac du Tchad est abordable plus que celui du Cameroun. Elle souligne des difficultés au niveau de transport et du programme « j’ai constaté que le moyen de transport ici est extrêmement cher, surtout les mototaxis ». Elle ajoute également que « pour trouver à manger même c’est un problème, j’ai fini tout l’argent que mes parents m’ont donné ». Pour la première épreuve, elle affirme que « ça été abordable, mais il y a une différence au niveau de programme et formulation des sujets» dit-elle. Une autre candidate Benyamine Bouba affirme que le Bac au Tchad est facile à obtenir. Pour lui, la première épreuve est aussi abordable. Comme ses compatriotes, il confie que les difficultés sont le transport et la connexion internet qui leur pose problème. « Les moyens de déplacement sont chers ici, on préfère prendre le minibus que la mototaxi qu’on a l’habitude de prendre là-bas » affirme-t-il. Toutefois, le candidat Bouba estime également que « la durée de composition entre les épreuves est très longue, alors que nous composons seulement deux épreuves par jour, mais nous passons pratiquement toute la journée de 7h à 16h à composer, c’est vraiment énorme » lance-t-il.

Soulignons que le Baccalauréat session de juin 2022  lancé ce 20 juin prendra fin samedi 25 juin prochain. Selon le communiqué officiel de l’Office National des Examens et Concours du Supérieur (ONECS) les résultats de la première session écrite seront proclamés le mois de juillet prochain.

Abderamane Moussa Amadaye

Les épreuves écrites sont à leur deuxième jour pour certains élèves et à leur 3e pour d’autres. Ialtchad Presse est allé dans quelques centres recueillir les impressions des candidats. Vox pop.

Alhamdou est élève du lycée Felix Éboué, « mon impression par rapport aux premières épreuves, français c’est bon, l’épreuve s’est bien passé. Pour le moment nous avons bien débuté, tout ce que nous pouvons dire, Dieu est grand. Ce que nous avons étudié pendant 9 mois, ils sont entraînés de nous résumer en quelques jours ».

Mahamat Abakar, « pour la journée d’aujourd’hui  les sujets sont abordables nous espérons que la journée de demain sera encore meilleur. La seule chose qui nous rassure, c’est la tête. J’ai confiance à ma tête »

Vadanki Djona,  « nous avons bien  commencé, les épreuves sont abordables. Je fais de mon mieux. Quand ils m’ont présenté les sujets j’ai lis 3 fois avant de me lancer. En fait les sujets ne sont pas compliqués ni difficiles comme nous pensons ». 

Fatouma Oumar Abdicsadik, « je suis arabophone, nous avons démarré avec l’épreuve de Français, mais nous avons pu faire ce qu’on peut faire ce n’est pas à 100% mais c’est acceptable. Les surveillants nous surveillent rigoureusement, nous sommes très concentrés sur le travail nous rappelons que le baccalauréat session de juin 2022 au centre de lycée Felix Éboué se déroule sans incident majeur et dans le calme ».

Propos recueilli par Ousmane Bello Daoudou 

Depuis l’ouverture du pré dialogue à Doha au Qatar entre le gouvernement tchadien et les politico-militaires en mars dernier, les deux parties ne cessent de s’accuser mutuellement. Les politico-militaires dénoncent les manigances du gouvernement de la transition qui cherche coute que coute à faire capoter le pré dialogue. Mais le gouvernement nie et rejette la responsabilité sur les politico-militaires en qualifiant de mauvaise foi. Ce climat délétère inquiète les tchadiens. Un analyste décortique ici le jeu entre le gouvernement de la transition et les politico-militaires. Reportage  

Les accusations entre le gouvernement de la transition et les politico-militaires sur un éventuel échec du pré-dialogue qui a député depuis le 13 mars dernier à Doha au Qatar, inquiète les tchadiens. Dans un communiqué rendu public, les politico-militaires accusent les autorités de la transition de vouloir planifier l’échec de cette rencontre si importante pour le dialogue national inclusif (DNI). Mais les autorités de la transition balaient à revers de main ces allégations en qualifiant de mauvaise foi les propos des politico-militaires. Ce jeu de passe inquiète bon nombre de nos concitoyens.

Pour l’enseignant chercheur et analyste politique, l’ancien ministre de la justice, garde des sceau, Pr Ahmat Mahamat Hassan, c’est malheureux ce qui se passe à Doha. Selon lui, dès le début le gouvernement de transition était convenu d’organiser un dialogue inclusif et souverain pour que tous les tchadiens, que ce soit ceux qui ont opté pour la voie des armes pour la recherche et l’exercice du pouvoir et autres entités du pays se retrouvent dans une sorte de conférence nationale pour redéfinir les conditions de vivre ensemble. Il souligne qu’il est prévu que la rencontre avec ceux qui ont pris les armes soit prioritaire et primordiale à la tenue du dialogue national inclusif. Le Pr Ahmat Mahamat Hassan ajoute que c’est dans cette optique qu’on a confié l’organisation à un médiateur qui est le Qatar. L’ancien ministre de justice sous le défunt président Idriss Deby Itno précise que cette rencontre de Doha a un seul objectif qui est celui de discuter et de s’accorder sur les conditions sécuritaires et de garantir la participation des politico-militaires au DNI et non de débattre de questions de fond. « Les débats de fond doivent être menés au DNI », insiste-t-il. Le chercheur soutient que les politico-militaires ont fait de propositions au gouvernement et celui-ci a fait de contrepropositions et a remis les deux au médiateur qui devrait être la garantie des éventuels accords qui seront conclus. Mais, dit-il, les politico-militaires ont posé de questions de fond telles que la charte de la transition, la liberté et autres questions qui devraient être en principe de la compétence du DNI. Ahmat Mahamat Hassan argue que le débat actuel est entre un gouvernement de transition qui a une sorte de volonté de conservation du pouvoir par la violence et de l’autre côté, les politico-militaires qui sont des candidats par la violence à la conquête du pouvoir pendant ce moment de flottement. Et cette neutralisation aboutit à ce communiqué et contre communiqué dans les médias. « Ils s’accusent mutuellement et tout cela n’augure pas de bonne choses pour un bon avenir du DNI », ajoute l’ancien ministre de justice. Le Pr Hassan rejoint la conférence épiscopale des évêques du Tchad du mois dernier qui dit que les conditions sincères ne sont pas réunies. Selon lui, on se retrouve malheureusement dans cette situation de blocage et ça n’augure pas un bon climat pour le pays. L’analyste politique affirme que le peuple tchadien est voué au sacrifice comme cela l’a été toujours et c’est dangereux, parce que le dialogue n’aura pas de sens.   Cela risquerait d’être une sorte de négociation partisane, au ralliement et de partage de gâteaux. Il craint qu’on occulte les vraies questions de vivre ensemble, de liberté, de démocratie, de l’égalité citoyenne et de la justice sociale. Le Pr soutient que ce tâtonnement donne raison à ceux qui optent pour la partition du pays, parce que personne ne veut être esclave des autres.

Ahmat Mahamat Hassan affirme que c’est la France qui tire les ficelles pour la recherche de ses intérêts et que le maintien du Tchad dans son giron par rapport à son manque de crédibilité et sa perte d’influence en Afrique de l’Ouest. Pour le politologue, cela pose un sérieux problème et le pays vit par le devenir de la géopolitique internationale entre la Russie et la France, quand à la conquête de l’Afrique et ses ressources.

Jules Doukoundjé

Les ex-travailleurs de Tchad Cameroun Contractor TCC ont décidé de camper ce 21 juin à la direction générale d’Esso. C’est pour faire suite à la déclaration de l’inspecteur général de la justice qui demande aux ex-travailleurs d’exiger le paiement de leurs droits sociaux à Esso et non au ministère. Ils ont passé des heures et il a fallu l’intervention du directeur général de la police pour que ces derniers acceptent de quitter les lieux. Reportage

Ils  sont nombreux à  camper devant la Direction générale d’Esso et exigent qu’un programme de  paie ou un chèque sorte de cette institution avant qu’ils ne quittent les lieux. Parmi eux, des personnes de troisième âge et des malades couchés à même le sol. La tension est très vive. Quatre heures plus tard, les leaders Ali Hassan Zakaria et Djédouboum Apollinaire ont quitté pour une audience qui leur sera accordée à la présidence. À la sortie de cette audience, l’ordre est donné par les plus hautes autorités au pouvoir judiciaire d’exécuter l’ordre. Séance tenante, le greffier en chef du tribunal de Moundou qui est chargé du dossier a reçu l’ordonnance lui permettant de prendre connaissance de la grosse. Reste à se mettre en collaboration avec Esso afin de procéder au paiement des ex-travailleurs. Une nouvelle accueillie par de larges sourires aux visages par les ex-travailleurs qui ont bravé les intempéries.

Bien avant, le commissaire central arrive à la direction générale d’ESSO et tente de calmer la tension. Il a pris avec lui les représentants des ex-travailleurs de TCC pour aller voir la directrice générale d’Esso. Après presque 45 min de discussion, les représentants font leur sortie et tout le monde accoure pour écouter la nouvelle. À la surprise de tous, le commissaire central a plutôt proposé aux ex-travailleurs de retourner à la Bourse de Travail. Les voix se sont levées  pour dire non à cette proposition.

Ali Brahim rejette en bloc cette proposition et affirme que c’est son cadavre qui va bouger de la direction générale d’Esso. Pour lui, le verdict est tombé depuis plus de dix ans mais Esso refuse d’exécuter l’ordre de justice. Les autres ex-travailleurs ont quitté Doba, Moundou, Miandoum, Bébedjia pour venir à N’Djamena et c’est très difficile pour ces personnes, a-t-il souligné. « Nous ne voulons rien que notre argent », a-t-il dit. Une autre Zenaba Abakar très remontée ajoute que s’il s’agit de mourir, ils vont mourir. « Je refuse de subir l’injustice pendant tout ce temps. Cela fait 18 ans que nous sommes au chômage. Si je meurs aujourd’hui, mes enfants vont prendre l’argent. Je demande aux ex-travailleurs de ne pas avoir peur, on va dormir ici aujourd’hui s’il le faut ».

Au final, c’est le directeur général de la police nationale qui est venu sur les lieux pour calmer la colère des ex-travailleurs. Il leur a fait entendre raison en donnant un délai de 3 jours pour lui permettre d’utiliser ses relations afin de trouver d’une solution définitive à ce problème. Il a promis prendre la lutte en main et promet de venir voir le ministre de la justice pour discuter avec lui sur l’annulation des ordonnances et remettre les copies à Esso. C’est alors que les ex-travailleurs ont pris la route pour Bourse du Travail.

Kouladoum Mireille Modestine

Difficile de le mettre dans une case tellement il est partout. Il porte plusieurs casquettes : est-il un influenceur? Un leader d’opinion? Un libre penseur? Il préfère le titre de spécialiste des politiques publiques. Il ne se lasse jamais de débattre même lorsqu’il est attaqué de toute part. Il est fonctionnaire de métier. Il rejette le droit à la réserve du à son statut de fonctionnaire avançant des arguments juridiques de la Fonction publique qui l’autorise. Il a été le plus jeune candidat à l’élection présidentielle de 2016 avant de se faire recaler. Il a été membre du cercle de réflexion stratégique pour la réélection, en avril 2021, du défunt président Deby Itno. Il est président du Think Tank « Tchad, notre patrimoine ». C’est un soutien du Conseil Militaire de Transition. Nous recevons Kébir Mahamat Abdoulaye pour échanger sur l’actualité, sur ses prises de position, sur la transition, etc.

Vous êtes fonctionnaire, M. Kébir, vous êtes partout dans les médias et sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui disent Kébir est un fonctionnaire, il est tout le temps dans les médias en train de parler ?

C’est une question qui revient de façon récurrente, pour moi c’est normal, les gens posent cette question pour pouvoir comprendre. Effectivement un fonctionnaire est un travailleur qui a un contrat avec l’État, il a des droits et des obligations. Il faut rappeler que nous sommes dans un système démocratique et la liberté d’expression est garantie par la Constitution. Nous avons la loi 17 en son article 7 qui reconnaît que le fonctionnaire jouit de la liberté comme les autres citoyens. Plus loin, l’article 8 et 9 disent que les fonctionnaires peuvent se constituer en association, en organisation syndicale pour garantir leurs intérêts. Cependant certains fonctionnaires sont tenus à l’obligation de réserve, ce qu’on appelle la neutralité politique selon leurs statuts. Il s’agit des magistrats, des policiers, les militaires, les gendarmes, etc. Dernier point important tous les fonctionnaires sont tenus à respecter le secret professionnel qui est différent de l’obligation de réserve.

Vous êtes président d’un Think Tang (groupe de réflexion), cela fait partie de la société civile ?

Think Tank est une appellation anglaise. C’est un groupe de réflexion. J’aime être dans ces genres d’organisation.

On peut-être fonctionnaire et être dans un Think Tank, être dans un parti politique, etc. sans problème ?

Oui cela ne pose pas un problème. La loi le permet.

Vous avez suggéré la baisse de la bonbonne de gaz à 1000. Il y a depuis quelques jours une pénurie. Vous l’économiste, qu’est-ce qu’on fait ?

Oui j’ai constaté aussi. Jusqu’aujourd’hui je ne sais pas les causes de cela. Est-ce que c’est une spéculation ? Est-ce qu’il y a un problème de spéculation, est-ce que c’est au niveau de l’apprivoisement ?Au niveau de la production ? Au niveau des prix ? Est-ce que la demande et plus forte ?C’est un phénomène nouveau qui se répète. Bref la production est suffisante pour couvrir les besoins de la population. Maintenant par rapport au prix, nous au niveau du Think Tank Tchad, notre patrimoine nous avons fait 100 propositions qui correspondent aux 100 jours de l’avènement du Conseil Militaire de Transition (CMT). C’est dans ce document que nous avons fait la proposition de baisser le prix de la bouteille de gaz de 2000 à 1000 pour donner accès aux ménages les plus démunis.

On est carrément dans la pénurie. Pas de solution, vous l’économiste ?

Est-ce qu’on parle de pénurie ? Je crois qu’il faudra attendre pour voir la réaction du ministère du Commerce ou de l’Autorité de régulation du Secteur Pétrolier Aval Tchad (Arsat) ou un communiqué de société nationale du raffinage.

M. Kébir vous êtes un soutien affirmé et assumé du CMT. La transition se déroule depuis plus d’un an. Tout va bien ? Il y a quelque chose à améliorer ? À corriger ?

Comme toute transition il y a des moments difficiles. Lorsque le CMT a été mis en place, au début les gens n’avaient pas compris. Et disaient pourquoi le CMT a été créé ? Certains réclamaient le retour à l’ordre constitutionnel ? Aujourd’hui la transition fonctionne. Elle fonctionne sans grande difficulté, sans grand obstacle et sans crise majeure même s’il y a eu quelques couacs.

Quels couacs ?

Par exemple certaines manifestations organisées. Des manifestations qu’il faut au bénéfice du CMT. Le droit de manifester est devenu une réalité effective dans notre pays. Plus de 20 manifestations ont été organisées soit le nombre le plus élevé depuis 1960. C’est une avancée. Les partis politiques continuent de fonctionner normalement, la presse et les libertés d’association aussi marchent bien.

Est-ce que vous êtes en train de nous dire que c’est un cadeau fait aux Tchadiens par le CMT ? Les Tchadiens ont le droit de manifester, non ?

Ce n’est pas le CMT qui donne, mais le CMT assure. Malgré le contexte sécuritaire et le décès du Maréchal, le CMT a assuré. Vous avez vu depuis un an le Conseil national de transition (CNT) fonctionne, il y a un gouvernement d’union nationale et la continuité de l’État.

M. Kébir. Non pour rétablir un peu la vérité ce n’est pas un gouvernement d’union nationale pour préciser à nos téléspectateurs. C’est issu d’un coup d’État.

Non je récuse votre terme de coup d’État. Ce qui s’est passé n’est pas un coup d’État.

C’est quoi selon vous ?

Le gouvernement n’a pas été renversé, le président est mort au combat, aucune arrestation, les membres du gouvernement étaient là. Donc un coup d’État est quelque chose de prémédité.

M. Kébir c’était des civils qui ont pris le pouvoir ?

Non ce ne sont pas des civils. Ce sont des généraux lorsqu’on parle de CMT. Ils ont pris leurs responsabilités historiques.

Vous ne répondez pas à ma question. C’était un coup d’État oui ou non ?

Non ce n’était pas un coup d’État. Le président de l’Assemblée nationale a décliné l’offre de prendre le pouvoir.

Il y a eu des manifestations contre la France, vous étiez contre. Vous avez qualifié les manifestants d’enfants et d’idiots. Pourquoi vous dites cela?

Je vais un peu préciser l’expression que j’ai utilisée. Les téléspectateurs peuvent aller lire mon texte qui est encore disponible. J’ai employé l’expression « les idiots utiles ». Une expression utilisée par Lénine, dirigeant de l’ex-URSS pour qualifier les gens instrumentalisés, manipulés.

Par qui ?

On a vu des gens instrumentalisés, des enfants, des gens qui ne connaissent même pas la cause. Moi-même je suis allé rencontrer les manifestants pour échanger avec eux. La plupart étaient des adolescents, des enfants, il y avait aussi des adultes, mais « c’est quoi France barra ? »

Pour l’équilibre M. Kébir, les manifestations du 14 mai étaient contre l’ingérence de la France dans les affaires tchadiennes.

Il y a un autre objectif aussi, c’est demander le départ de l’armée française du Tchad et des bases militaires françaises.

Vous êtes pour ou contre ?

Ce n’est pas la France qui a décidé d’envoyer ses troupes ici. Ce n’est pas aussi la France qui a décidé d’avoir des bases ici. Ce sont les anciens chefs d’ États tchadiens qui ont fait appel à la France. Vous savez les bases militaires étaient justifiées à l’époque.

Est-ce vous êtes en train de dire que les Tchadiens n’ont pas le droit de manifester chez eux contre la présence d’une force étrangère ?

Pas les Tchadiens. Ceux qui sont sortis manifester le 14 sont des Tchadiens. Ils ont le droit de manifester contre le CMT combien de fois contre la France. Ils ont le droit de manifester contre la France, mais ils n’ont pas le droit d’aller au-delà du but, de casser, de vandaliser les biens d’un ami historique du Tchad. Il faut réviser les accords entre le Tchad et la France pour un nouveau partenariat entre les deux pays. Ces accords doivent être votés par l’Assemblée nationale pour qu’ils soient transparents et accessibles.

Et les arrestations des leaders ?

 Ils sont les responsables en cas de débordements, de casses et de morts. Ils sont les premiers responsables. Ils doivent assumer, c’est ainsi qu’ils ont étés arrêtés conduits à Moussoro et jugés. C’est une décision de justice qu’il faut respecter. Je pense que la justice a même été clémente. 1 an avec sursis. Je dis cela par rapport à la gravité des faits. Personnellement je ne veux pas de cela, mais malheureusement on est arrivé à cela.

Le Dialogue national (DN), qu’est-ce que vous en pensez ?

Le DN n’est pas mené au rythme qu’on souhaitait. Le pré dialogue au niveau national c’est fini depuis longtemps. Maintenant, il y a le pré dialogue avec les politico-militaires qui prend du temps, cela fait 3 mois qu’ils sont à Doha. Qu’ils arrivent à un accord pour que le grand dialogue puisse se tenir rapidement sans aucun tabou.

Justement question sans tabou, le fédéralisme va-t-il faire partie des débats ?

Oui. Le fédéralisme est aussi l’une des thématiques. Il y a d’autres sujets plus importants.

Le sentiment de beaucoup des Tchadiens ce que l’État unitaire a échoué. Ils ont le droit de tenter le fédéralisme non ?

 Nous avons commencé avec l’État unitaire puis nous sommes arrivés à L’État unitaire décentralisé. Puis dans les années 2000, nous sommes passés à l’État unitaire fortement décentralisé qui n’a pas connu une application effective.

Vous avez suivi la sortie de celui qu’on appelle le grand-frère national Daoussa Deby qui disait en gros que la transition va mal, le pays va mal. Il appelait la jeunesse à plus de compétence. Plus de patience lorsqu’on sait qu’il faisait partie de ceux qui ont géré bien ou mal géré ce pays. Qu’en pensez-vous de sa sortie sur l’état de la nation?

J’ai suivi l’entrevue. C’est l’un des oligarques de l’ancien régime. Lorsqu’il qualifie les climats des affaires de dégueulasse voire très dégueulasse, je suis étonné. Il jette des accusations, surtout des accusations qui concernent le CMT.

Il dit que tout va mal  

Est-ce que ce qu’il a dit s’est passé en une année ? Je ne pense pas. Donc sans se rendre compte, il rappelle les années ou lui-même faisait partie intégrante, l’épine dorsale du régime. De toutes les façons, c’est un Tchadien il a le droit de s’exprimer.

Vous comme soutient du CMT, vous n’avez pas senti qu’il réglait ses comptes ? Qu’il est mécontent ?

Qu’est-ce qu’il vise derrière cette entrevue, mais tout ce qu’il a dit n’est pas justifié. S’il n’est pas content est-ce qu’il faut qu’il le dise à travers une entrevue ? Je constate qu’il retrouve sa liberté d’expression.

C’est juste une liberté d’expression ?

Il ne pouvait pas dire cela quand le Maréchal était vivant.

Est-ce qu’il n’a pas dit la vérité sur le CMT ?

J’ai dit qu’il a le droit d’exprimer son avis. Je ne partage pas entièrement son avis.

Vous êtes aussi comme dit plus haut président du Think Tank Tchad, notre patrimoine. Vous avez été reçu par le président de la transition. On ne rentre pas à la président sans sortir avec une enveloppe, dit-on. Avez reçu un appui financier du président de la transition ? Dites aux Tchadiens clairement qu’est qui s’est passé ?

Depuis l’arrivée du CMT au pouvoir, le président de la transition reçoit régulièrement les partis politiques, les associations, des Tchadiens de la diaspora, etc. C’est dans ce cadre et à notre demande que nous avons été reçus. Nous l’avons rencontré le 12 janvier et lui ont remis un document qui contenait 100 propositions. Nous lui avons présenté nos vœux du Nouvel An. Et nos activités. Nous sommes dans une phase importante de notre, nous n'avons rien reçu. Aucune enveloppe. Aucun centime. S’il faut demander ou recevoir quelque chose du président de la transition, est-ce que c’est à travers une rencontre publique ? Je ne pense pas. Il y a plusieurs autres moyens.

Non c’est parce qu’il y a eu beaucoup de bisbilles dans votre organisation.

Je voulais que tous les membres soient reçus par le président de la transition, mais le protocole exige un maximum de 5 personnes, pas plus. C’est comme cela que j’ai choisi 5 personnes pour cette rencontre. Certains ont mal interprété.

Comme vous êtes proche du CMT, le président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno ne se présentera pas ?

Moi j’ai une autre approche, c’est-à-dire que tout Tchadien qui souhaite se présenter à une élection présidentielle il faut lui accorder ce droit. Il ne faut pas accorder ce droit à certains et empêcher d’autres.

Parce qu’il assure une transition. Il ne faudra qu’il reste juge. Non ?

En 1990 il y a eu une période de transition, jamais on n’a soulevé un problème.

30 ans plus tard, est-ce que c’est faisable ? C’est acceptable ? Il n’est pas mieux d’être arbitre ?

La décision lui appartient. Ce n’est pas à nous de décider à sa place. S’il estime que non moi j’assure la transition jusqu’à la fin sans me présenter c’est son droit. S’il souhaite se présenter à l’élection présidentielle, c’est aussi son droit. On ne peut pas accorder ce droit aux autres et le lui refuser.

Parce que les autres n’ont pas assuré la présidence de la transition

Est-ce que c’est la première fois qu’on organise une transition et que ceux qui sont à la tête de cette transition ne se sont pas présentés. Vous savez en 2016, on a commis la grosse bêtise en relevant l’âge de candidature à la présidence de 35 à 45 ans. Cela a cristallisé l’année 2017, 2018 jusqu’au second forum de 2021 pour encore pour relever l’âge de 35 à 40 ans. Il faut laisser les Tchadiens choisir leurs dirigeants.

Bello Bakary Mana

 

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