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Par un communiqué rendu public le 20 juillet dernier, l’Autorité de Régulation de Communication Électronique et des Postes (ARCEP) avait informé les abonnés des téléphonies, Tchadiens ainsi que les étrangers résidant au Tchad de se faire identifier avec leur carte nationale, passeport ou encore une carte de séjour valable comportant un numéro d’identification national (NNI) auprès des téléphonies faute de quoi ils seront suspendus des réseaux jusqu’à leur régulation. Ce matin 27 juillet 2022, devant le siège commercial d’Airtel, l’ambiance est électrique. Reportage.

Un peu partout dans la capitale tchadienne, des banderoles, des affichent inondent les grands axes et des caravanes se multiplient dans les quartiers et les lieux sensibles appelant les abonnés à compléter leur identification avec le numéro d’identification national (NNI). Des messages sont envoyés quotidiennement par les téléphonies invitant les abonnés à se présenter munies d’une pièce d’identité NNI pour l’opération d’identification. Ce jeudi matin, à la direction commerciale d’Airtel, l’ambiance était électrique. Plus d’une centaine de personnes alignées en file indienne veulent se faire identifier. Bousculade et échanges verbaux tendus avec la sécurité à l’entrée des lieux.

Kouri Batin, abonné d’Airtel est dans le rang, il est venu de Massakory pour se faire identifier. « Je suis là depuis plus de 4 heures de temps ici. Ma ligne a été coupée. Je suis ici pour me faire identifier malheureusement, ils viennent de nous faire savoir que les machines sont en panne » dit-il. Batin ajoute qu’en province, les personnels d’Airtel sont incompétents,  « l’identification ne se fait pas  comme il se doit, voilà pourquoi nous sommes venus ici à N’Djamena pour compléter notre identification ». Un peu au fond se trouve Tchilouet. Il confie, « hier, j’ai voulu faire un retrait airtel money et subitement mon compte a été bloqué » a-t-il déclaré. Il affirme que la téléphonie airtel lui a laissé un message pour venir compléter son identification sans pour autant préciser les pièces exigées. Pour lui c’est une surprise, «j’ai été surpris par le blocus, en principe airtel doit nous avertir avant de de suspendre la ligne » a-t-il confié.  Une autre femme s’est livrée sous anonymat. Elle estime que la décision de l’ARCEP est à saluer, mais la durée accordée à la population est irréfléchie. « Il faut au moins 2 mois pour l’identification générale de la population, sinon cette opération sera quasiment impossible pour les personnes qui sont dans les coins reculés du pays  et qui ne disposent pas de NNI », a-t-elle fait savoir.

Abderamane Moussa Amadaye

La farine de maïs appelé « YES » fabriqué au Tchad par une entreprise locale est contestée ce dernier temps dans les réseaux sociaux par les consommateurs. Cette farine semble contenir des toxines cancérigènes et sa consommation va provoquer un problème de santé aux consommateurs. Le CECOQDA a fait des analyses qui révèlent cette la farine est dangereuse pour la santé humaine. Les consommateurs, les vendeurs et l’ADC se prononcent sur la question. Reportage

YES est une farine de maïs contenu dans un sac de 22 kg qui se vend sur le marché au prix de 11.000 FCFA. Cette farine est consommée par les Tchadiens depuis plus de 3 ans déjà. Elle est contestée ces derniers temps sur les réseaux sociaux par les consommateurs et certains journalistes. Un résultat d’analyse fait par le CECOQDA circule sur les réseaux sociaux. Ces analyses microbiologiques révèlent que la consommation de cette farine de maïs est dangereuse pour la santé. Quelques consommateurs à l’exemple de Dénémadji Adèle, affirment qu’elle a consommé par le passé par ignorance. « C’est ma sœur qui m’a donné un sac et j’en ai consommé. Mais personnellement je n’ai jamais payé un jour. S’il s’avère que la farine comporte des cellules cancérigènes, vaut mieux la retirer du marché. J’interpelle les autorités à prendre leurs responsabilités parce que c’est une question de santé publique », a-t-elle souligné. Un autre citoyen Brahim Mahamat soutient ne jamais consommer la farine YES un jour. Tout de même, il demande aux autorités de jouer pleinement leur rôle en interdisant la vente de cette farine. « J’aimerais que l’État fasse réellement son boulot parce qu’au Tchad, on nous fabrique des produits nuisibles à la santé et on en consomme. En plus de la YES, qu’il interdit aussi la vente du jus KK et du whisky frelaté qui se vend à 50 FCFA là », dit-il

Au grand marché, cette farine remplit les boutiques et les alimentations. Il se vend et se consomme tranquillement en attendant la décision des autorités de la retirer ou pas du marché. Les vendeurs eux, affirment qu’il n’est pas question qu’on retire cette farine du marché sans leur donner les prix d’achat. « Nous sommes prêts à évacuer cette farine de nos boutiques si l’État rembourse notre argent. Si la farine n’est pas bonne à consommer, que les autorités ferment l’usine et le magasin de la farine YES », a-t-il avoué.

L’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs ADC par la voix de son coordonnateur Abdallah Saleh Aboubakar, a dans un communiqué de presse signé ce 27 juillet, a qualifié le gouvernement de transition d’insensible aux besoins de santé de ses populations même quand elles sont exposées. L’ADC demande tout simplement aux consommateurs de cesser de consommer cette farine jusqu’à ce que la lumière soit faite. « En tant qu’organisation des droits des consommateurs, nous ne pouvons pas rester en marge de cette affaire qui mérite une attention consciencieuse. Nous rappelons enfin au gouvernement, au CECOQDA et les ministères concernés de prendre position par un communiqué officiel sur la question », écrit-il.

Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth  

Après quelques mois de vacances, les lycées et les collèges organisent les cours de vacances pour améliorer les niveaux de leurs élèves. Ialtchad Presse est allé ce 27 juillet constater les faits. Reportage

Il est 11h au lycée Forlamy. Tout est calme, les administrateurs sont dans leur bureau et certains élèves sont rentrés, d’autres révisent leurs exercices. Pour joindre l’utile à l’agréable, quelques élèves se sont confiés à notre microphone de Ialtchad Presse.  

Pour Daralssalam Hisseine passante en 1re S, le fait de faire des cours d’Été est tellement important pour savoir qu’est-ce qui se passe en classe de 1re   S et quelles sont les difficultés? Selon elle, les aînés nous disaient la classe de 1re S est difficile et aussi pour apprendre les matchs et autre, en plus être capable d’affronter l’année scolaire.

C’est la première fois pour Achta Aguid Mahamat de prendre des cours d’Été. Elle affirme que c’est pour apprendre uniquement les matières scientifiques et rehausser mon niveau pour l’année prochaine, « pour le moment je comprends bien, j’aimerai que toutes les écoles organisent des cours d’été pour permettre aux élèves de faire mieux ».

Ali Adam Ali élève en classe de 3e dit être inscrit au cours de vacances pour améliorer son niveau. « Auparavant j’ai des difficultés dans certaines matières, mais depuis que j’ai commencé avec les cours je sens que mon niveau a substantiellement augmenté. De plus, je traite des exercices, je demande à mes amies de venir se joindre à nous c’est génial ».

 Le surveillant de lycée Adam Hamid Adam confirme, « ces cours que nous organisons à une importance primordiale, cela permet aux élèves d’assimiler les cours. Nous avons uniquement les matières de bases par séries par exemple en Terminale A nous avons la philosophie et le Français. La série scientifique ce sont les mathématiques, la physique chimie et science de la vie et de la terre. Nous sommes dans la 3e  semaine des cours. Tout se déroule dans des bonnes conditions et les prix sont abordables. Nous avons fixé à 5000f par contre dans d’autres établissements le prix est plus élevé ». Il ajoute « nous prenons quelques minutes pour leur parler de vivre ensemble et l’amour de prochain ».

Ousmane Bello Daoudou      

Oseilles, épinards, choux, feuilles de maniocs, feuilles de haricots sont des légumes les plus consommés par les N’Djamenois. Étalés partout aux marchés de la capitale tchadienne. Seulement, la plupart de ces légumes sont périodiques et viennent de Koussérie, ville camerounaise frontalière du Tchad. Les nutritionnistes conseillent de consommer régulièrement du légume pour bien maintenir sa santé. Reportage.

Les légumes sont vendus dans les différents marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. Plusieurs variétés sont proposées par les vendeuses aux clientes. Citons, épinards, boudou, ngago, oseilles, feuilles de maniocs, feuilles de haricots, choux moringa, etc. Selon certaines vendeuses que nous avons interrogées, la plupart des légumes étalés aux marchés proviennent du Cameroun voisin, de Moundou ville économique du pays et du lac-Tchad. Elles les acheminent avec beaucoup de peines et tracasseries. Ladjoga Martine est aussi vendeuse des légumes depuis 30 ans. Elle souligne qu'elle achète ses légumes comme les choux, et ngago à Koussérie, Moundou et au Lac pour les revendre ici. « Les choux sont vendus cher parce qu’on les exporte avec beaucoup de difficultés, on nous arnaque assez dans nos mouvements. Si les clientes trouvent que  les prix sont exorbitants, elles ont raison il faut qu’on gagne quelques choses en retour. Nous avons assez des clientes, mais quelques fois le problème de conservation nous fait perdre nos légumes comme les épinards, oseilles, feuilles de maniocs et feuilles d'haricots », confie-t-elle.

Maxim Madjou consommateur rencontré devant l’étal de Ladjoga Martine. Il achète les choux, et affirme que sa famille et lui aiment savourer la sauce des choux accompagnés d’oseille. « Malgré les incapacités, on se défend quelques fois au quotidien pour manger la sauce des choux. Si madame nous présente ce plat au menu du jour, mes enfants et moi sommes à l'aise. Puisque c’est notre goût préféré », dit Maxim.

Toussainte Magoume consommatrice rencontrée au grand marché de la ville de Ndjamena préfère manger le boudou avec l’oseille « quand je prépare la sauce de boudou je savoure bien et l’appétit même vient seule. Après avoir mangé ce plat, je prends beaucoup de l'eau et je me sens bien ». Contrairement à Maxim, Toussainte n'aime pas les choux, « le jour où je ne trouve pas mon boudou je prends le moringa, mais ma sauce préférée c'est le boudou », souligne-t-elle.

Pour les nutritionnistes, les légumes donnent de l’énergie, éveillent les vigilances, l'efficacité au travail. Elles apportent à l'organisme des éléments indispensables pour son bon fonctionnement, expliquent-ils. Les nutritionnistes soutiennent que les légumes sont riches en vitamines et en minéraux. Les légumes jouent un rôle protecteur dans la prévention des maladies, disent-ils.

Oblom Jean, doctorant en nutrition et alimentation et sciences des aliments à l'université Abdou Moumouni, conseille la consommation des légumes. D'après lui, il faut s'assurer que les conditions d'hygiène sont respectées. Le contraire, dit-il, c’est le risque de contamination par microbes. « Les légumes font partie des 7 groupes des aliments. Elles sont considérées comme une alimentation santé, à cause de leur forte teneur en eau et faible densité chlorique. Leurs richesses en fibres en font des alliées du quotidien », dit-il. Les fibres sont indispensables pour à notre alimentation et notre bien être en général, ajoute-t-il

Haoua Adoum Ibeth

Pour obtenir ce qu’elles désirent, certaines personnes succombent aux tentations des marabouts féticheurs qui se révèlent souvent grands escrocs  et charlatan. Ensorcellement, envoûtement ou autres appellations, cette pratique est devenue une source de revenue fructueuse pour les vendeurs d’ illusions. Et une monnaie courante pour les femmes ou les hommes qui cherchent à satisfaire coûte que coûte leurs fantasme ou ego. Mais cette pratique ne reste pas sans des effets néfastes. Reportage.

Des gris-gris, ou amulettes en poudre, eaux ou autres formes sont en forte hausse sur le « marché de fétichisme ». Pour M. Abdallah Abakar, les femmes ou les hommes qui pratiquent ces genres des manœuvres pour une raison ou autres sont des femmes injustes, et qui n’ont pas confiance en elle. « Aller chez un féticheur ou le marabout pour empêcher son mari à prendre une deuxième femme cela ne change pas grand-chose si c’est ne pas pour s’appauvrir et empirer la situation. Pour moi, ce qui t’es destiné finira par te trouver, le féticheur s’enrichit sur le dos de femmes ignorantes qui ne savent pas où se trouvent leurs intérêts. En faisant cette pratique, elles appellent la malédiction pour sa progéniture et elles peuvent facilement perdre ce qu’elles ont déjà fondé », explique-t-il.

Quelques femmes interrogées sur ce sujet disent qu’elles sont soulagées après consultation chez les féticheurs. Certaines de ces femmes pensent que le fétichisme résout leur problème social, économique et de ménages.

D’après le témoignage d’une victime de cette pratique qui requit l’anonymat, les féticheurs sont des escrocs. « Mon époux était destitué de son poste de Directeur General, je voulais l’aider. Alors une amie m’a conseillé de voir son féticheur qui lui procure de produit porte chance pour son commerce il pourrait avoir la solution à mon inquiétude. Il m’a demandé de lui apporter une de mes voiles et une somme de 300 000 F CFA pour le début ce qui était fait. Je suis revenue le matin pour prendre le produit, on me dit que le marabout a quitté la maison. Les femmes qui font ça sont souvent mal intentionnées, impatientes et naïves » estime-t-elle.

Selon les hommes qui ont donnés leur avis, c’est une génération des femmes instables qui s’adonnent à cette pratique. D’après Djimressem Erche on ne peut pas forcer l’amour quand ton partenaire ne t’aime plus ce qu’il ne t’aime plus. Les femmes de nos jours connaissent de nombreux hommes avant de se marier et même une fois dans leurs foyers, elles ont de « pneus secours ». « Je pense que si nos sœurs fréquentent le féticheur c’est à cause de rareté des hommes sérieux pour fonder un foyer. En plus de la finesse féminine, il faut accompagner cela avec la sorcellerie pour voir maintenir son foyer. Par exemple si tu n’es pas accueillante ou tu ne sais pas préparer afin d’éviter que ton mari te quitte il faut le marabouter. Je me sens comme victime de cette pratique, je pense que le droit des hommes est violenté on nous contraint à aimer », relate-t-il

Selon M. Begui Tedim il y a des féticheurs qui peuvent te sauver la vie et d’autres te tuer. Ils peuvent te mettre dans des situations complexes. « Si tu pars chez un féticheur pour ton bien-être, je ne vois pas le mal. C’est d’abord une question de foi, si tu crois à une chose, il n’y a pas de discussion ».

Pour le féticheur qui exerce ce métier depuis des années beaucoup de femmes et hommes viennent se procurer les différents produits. Selon lui, certains clients demandent le produit de protections, de prophylaxies et d’autres les produits de porte-bonheur, attirances, chances, des remèdes de certaines maladies par exemple le mal des dents. M. Goni Oumar affirme que de nombreuses clientes s’intéressent à l’attirance et la chance. Il faut respecter les étapes et les conditions pour avoir un bon résultat dans le cas contraire il pourrait mal tourner. Il faut respecter certaines incantations, selon sa version il travaille avec des djinns (des êtres invisibles) qui sont chargés de leur apporter le récit et certains produits mystiques.

Mariam Mahamat Abakar

Deux journalistes de la rédaction de ialtchad Presse se sont rendus ce 26 juillet  à la direction de l’ADAC à Farcha dans la commune du 1er arrondissement de N’Djaména dans un cadre de travail s’est vue interdit l’accès. Les responsables ont instruit au vigile d’interdire l’accès aux journalistes, dit ce dernier.

Parti dans le cadre de travail, deux journalistes ont été interdits l’accès d’une institution publique, en l’occurrence l’ADAC. Il est 10h passé, l’équipe notre équipe s’est présentée devant la porte munie de leur pièce. Grande est leur surprise, le vigile leur demande de se présenter avant d’entrer au sein de cette institution. Après la présentation de leur pièce, le vigile refuse l’accès. Il dit, « j’ai reçu de fermes instructions des responsables de l’institution de ne pas laisser les journalistes entrer ici », dit-il.  Il ajoute « par le passé, des journalistes sont entrés, après leur sorti, les responsables m’ont instruit de ne plus laisser les journalistes entrés ». Après des échanges verbaux tendus avec un des journalistes, le vigile affirme que l’accès se fait soit par appel téléphonique ou sur rendez-vous par le biais d’une connaissance qui travaille au sein de l’ADAC. Un employé sort habillé en « kaptani » de couleur verte et portant des lunettes vues claire avait répété pratiquement la même chose, « bien que c’est une institution publique, mais vous n’allez pas entrer » a-t-il déclaré. Ce refus délibéré a empêché les journalistes de faire leur travail.

Rappelons que l’Autorité de l’Aviation du Tchad (ADAC) est un établissement public à caractère administratif et technique créée en 2005. Malgré qu’elle soit une institution publique et qui doit normalement être libre d’accès et sans contrainte à tout citoyen ou journaliste, aujourd’hui ce n’est plus le cas.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Le cinéma ou encore « le 7e art » est un domaine de transmetteur et de prometteur de culture sans frontière. Le cinéma est un art mourant au pays de Toumaï. Certains jeunes Tchadiens passionnés par ce métier se lancent dans la course du « sauvons le reste » pour que le cinéma tchadien vive. Intelligent, créatif et motivé, nous recevons aujourd’hui un jeune talentueux producteur et réalisateur de film, Habib Étienne.

Comment dire ? Bon allez, faisons simple et direct. Qui est Habib Étienne ?

Oui, c’est bien moi Habib Étienne, dans nom d’état civil c’est Étienne Djoguina Habib connu sous le nom ED Habib. Je fais tout comme métier fructueux qui a trait au cinéma, mais concrètement je suis réalisateur de film, de clips et de couverture médiatique.

Avez-vous étudié en cinéma ?

Non, en communication. Je n’ai pas fait des études de cinéma. C’est  à travers les réseaux sociaux que je me suis formé dans le 7e art. Je suis un autodidacte.  Je fais de recherches, je regarde des vidéos sur l’Internet et je lis des articles sur comment produire, réaliser un film et comment rédiger un scénario. J’ai appris tout ça sur le tas, sur le Net.

Quand est-ce le coup de foutre vous a-t-il foudroyé ?

J’étais en classe de troisième il y avait une miss du lycée de Koumra qui a demandé de faire avec elle un spot, quand elle a émané ce spot à la radio et que le responsable a écouté, il a envoyé quelqu’un me chercher, c’est comme ça que je suis devenu DJ. Quand mon père  a appris la nouvelle il était furieux, ma mère le calmait elle lui a dit « quand il était très petit il m’a promis de faire parlé de lui, qu’il laissera un héritage dont les gens vont parler ». Après l’obtention de mon baccalauréat, mon père m’a dit de venir à N’Djamena  pour continuer mes études. Quelque temps après j’ai abandonné les études  pour me concentrer sur mes films. Les parents ont mal pris cela, mais quand ils ont compris que je ne changerai pas d’avis et que je compte gagner bien ma vie ils ont fini par lâcher prise.

Depuis quand avez-vous commencé à réaliser des films ?

Je me suis retrouvé dans la production et la réalisation des films en 2015, c’est à cette année précise que j’ai commencé à produire. Au début je voulais être un DJ (disc joker). Mais quand tu voyages en bus généralement on regarde de films et quand c’est un film tchadien les gens disent « oh il faut passer ce pas intéressant, on connaît déjà la fin. C’est tellement basic » et  deuxième quand on regarde le début d’un film tchadien les téléspectateurs devinent immédiatement  la fin. Il faut donc du ménagement dans le style de réalisation et de production dans nos films. J’ai sorti mon premier court métrage en 2017, cela m’a pris beaucoup du temps comme c’est le premier court métrage, je jouais un peu sur la mentalité de gens. Les gens pensaient connaître la fin, mais je les ai surpris la fin du film était complètement différent de ce qu’ils s’imaginaient. Vu le manque de salle de cinéma dans ce pays, j’ai fait le lancement officiel de mon deuxième film dans un ciné-club de la maison de culture Baba Moustapha sinon mon premier film  « Laurie ». Je n’ai pas fait son lancement officiel.  « Laurie » est un film fiction. C’est l’histoire de 3 amis garçons qui draguent une même fille du quartier au même moment au lieu de céder la fille à l’un d’eux, ils vont faire appel au service d’un féticheur qui va mal tourner.

Êtes-vous chanceux et heureux d’être réalisateur ?

Oui je suis chanceux et heureux. À chaque fois que je tourne un film, je reçois de bons retours. Cela me donne du sourire aux lèvres. Je pense que je suis arrivé là pile au moment où le cinéma tchadien a besoin de prendre une bonne bouffée de souffle et changer un peu de cap. Je suis content de mes réalisations jusqu’à présent.

Quel genre de film fiction réalisez-vous ?

Des films politiques on n’a pas encore touché parce qu’il faut plus des moyens. Malheureusement on ne l’a pas encore, ces moyens. Je fais de film qui expose des forces mystiques, des énergies surnaturelles, mais je compte entrer dans le film dramatique. Il faut que les téléspectateurs pleurent un peu, on veut faire bouger les émotions. Le documentaire je l’ai réalisé pour le compte d’autrui et il y a un en cours, mais aussi un autre pour le compte d’une entreprise.

Avez-vous des sponsors ?

Non pour le moment pas de sponsors. On tourne avec nos propres moyens financiers et techniques. On a déposé des projets partout dans les ministères et les ONG, mais nos demandes sont restées sans suite. En général c’est moi qui produis les films et je réalise les clips vidéo. Ce que je gagne dans la réalisation de  clips je l’injecte dans le film. On a reçu un financement sur le projet  en collaboration avec un ami pour le film réalisé dans le camp de réfugiés « les larmes d’une orpheline». Actuellement j’ai un studio de production « Habib Film » qui regroupe tous les passionnés du 7e art.

Comment choisissez-vous vos scénarios ?

Avant c’était moi qui écrivais tous les scénarios, maintenant j’ai donné la possibilité à ceux qui travaillent avec moi d’écrire aussi. Ils écrivent et je corrige avec eux.

Les films que vous produisez répondent-ils à une pédagogie ?

Bien sûr que oui, je ne peux pas produire un film qui va à l’encontre de l’intérêt de la société. Je produis pour tous les Tchadiens et les Tchadiennes de tous les âges. Nous on respecte la vie sociale, notre société n’accepte pas certaines scènes, nous sommes Tchadiens et nous produisons pour les Tchadiens ensuite pour les autres nations. On n’est pas en Amérique où les acteurs sont devenus purement commerciaux.

Comment se fait la sélection des acteurs et actrices ?

Au départ c’était par gage, après on a commencé à sélectionner  par talent. Par exemple, le besoin d’un nouveau personnage se présente, je fouille voir dans les films qu’il a joué avant et s’il répond aux critères il sera sélectionné. Si on lance un casting, l’intéressé pense automatiquement qu’il aura un salaire pourtant ce ne pas le cas chez nous. On te sélectionne et si tu acceptes de jouer on te fait signer un papier et si on trouve un financement même après une certaine durée on te paye. Donc on a arrêté le casting ouvert au public. Souvent je travaille avec les employés de la maison puisque je les connais très bien.

Est qu’il y a de rôles où il faut un personnage précis ?

Oui évidemment, je cherche à tourner un film et je cherche un personnage qui doit avoir un beau physique, une taille de 1m 65, musclé, charismatique et qui sait conduire une voiture. Et si dans mon équipe, il y a un tel profil, mais qui ne sait pas conduire je ne la sélection pas, peut-être, il jouera le rôle secondaire.

Vos réalisations rencontrent-elles de succès ?

La réalisation du film « la roue tourne » qu’on a tourné au moment de la COVID-19 nous a réellement boostés. C’est un film qui nous a lancé, démarqué des autres, il nous a permis d’être sélectionnés dans les deux festivals : cinéma Paris, en France  et  de Bangui, en RCA, pour représenter le Tchad. Au fait au casting, ils ont demandé à chaque pays d’envoyer leurs courts métrages. Ils se sont retrouvés avec  environ 382 films pour retenir seulement 18 films. Et parmi le 18, on était présent donc c’est le Tchad. Malheureusement on n’a pas pu représenter le pays par faute de financement, c’était aussi pendant la période de COVID il était très difficile d’avoir le visa, on a toqué partout, on est même parti voir les anciens réalisateurs, mais hélas.

Un mot pour ceux qui veulent suivre le même chemin que vous ?

Je leur dirai d’emboîter mes pas, de ne pas avoir peur. Ça peut marcher tout comme le contraire, mais il faut essayer. Si tu échoues, ne dis pas que ce n’est pas fait pour moi, il faut plutôt changer de stratégie. Moi j’ai abandonné les études pour ça, il est impératif pour moi de réussir dans ce métier. Pour les acteurs et actrices du pays, je pense qu’ils doivent continuer à travailler dure qu’ils ne se lassent jamais parce que le terrain est encore vierge. Aujourd’hui ça ne paie pas bien certes, mais avec le temps j’espère que ça s’arranger. Même si c’est un petit rôle juste passer sans dire bonjour il faut l’accepter on ne sait jamais. Restez connectés sur IalTchad Presse.

Réalisation Mariam Mahamat Abakar

L’Union des journalistes tchadiens (UJT) en collaboration avec la fédération internationale des journalistes organise une formation des journalistes sur le thème « médias et changement climatique ». La formation a regroupé les journalistes issus des médias de N’Djamena et se déroule du 25 au 26 juillet au siège de l’ONAMA. Reportage.

En Afrique, le changement climatique met en péril la vie humaine et les moyens de subsistance. Les journalistes locaux ont des missions primordiales à accomplir comme expliquer quels sont les causes et les effets du changement climatique à leurs concitoyens. Décrire ce que les pays et les populations peuvent faire pour s’adapter aux impacts à venir et rendre compte de ce que les gouvernements et les entreprises font pour riposter à ces menaces. C’est pour répondre à cette mission d’information, de communication et de sensibilisation que les journalistes des différents organes de presse de N’Djamena participent à cette formation. Pour le président de l’UJT Mahmoud Abbas,  le changement climatique président de l’UJT directeur de la fédération internationale des journalistes région Afrique.

Dans son discours de circonstance, le directeur de la fédération internationale des journalistes pour la région Afrique Pa Louis Thomasi rappelle à ses pairs qu'en 2013, la fédération internationale des journalistes a estimé que les journalistes africains et les médias africains en général n’ont pas été en mesure de répondre très efficacement en ce qui concerne la lutte mondiale contre le changement climatique. Il ajoute que le changement climatique reste un énorme défi pour la plupart des pays du monde, y compris le Tchad qui souffre également de la désertification, de la sécheresse et de régimes de précipitations incohérents.  « Notre continent, l'Afrique, est considéré comme l'un des continents les plus durement touchés par les effets du changement climatique. En Afrique, par rapport à d'autres continents dans le monde, les médias ont failli dans un reportage efficace sur le changement climatique et de création de l'impact souhaité qui est nécessaire pour renforcer le changement de comportement du côté des citoyens », a-t-il relevé. Le directeur de la fédération internationale des journalistes pour la région Afrique conclut en disant que les médias africains ont sans aucun doute gravement sous-estimé les questions de changement climatique, malgré les dégâts colossaux que les conséquences du changement climatique ont accumulés sur le continent, alors les journalistes présents à cet atelier seront désormais les spécialistes en la matière pour inverser la tendance.

Le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable Mahamat Lazina, affirme que le Tchad est un pays de tout en matière environnementale. Il souligne également que L’UJT et la FIJ viennent de placer les journalistes au cœur de leur responsabilité en matière de l’environnement.  « En envisageant d’organiser cet atelier de formation, l’UJT vise à vous équiper et à vous outiller dans la rédaction des articles de sur les questions de l’environnement. La nécessité de la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers du Tchad doivent être comprises par toute la population », explique-t-il. Il précise aussi que la formation va permettre une bonne mise en œuvre des actions entreprises par le gouvernement en faveur de l’environnement dans notre pays.

Kouladoum Mireille Modestine

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