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Le personnel de la direction générale de l’Agence Nationale pour le Développement Rural (ANADER) et celui du terrain observe ce 4 août une grève sèche et illimitée sur tout territoire national, et ce, après plusieurs prorogations des préavis de grève. Ils revendiquent le paiement des arriérés des salaires de 2016, 2017 et 2018, le paiement des frais de transport de 2016 à 2022 et le reversement effectif des retenues à la CNPS de 2021-2022 par la direction générale de l’ANADER. Reportage.

Ce 4 août, la cour de la direction générale de l’ANADER est déserte. Sur la porte principale est affiché le communiqué qui annonce la grève d’aujourd’hui. Les agents de terrain et ceux de la direction générale revendiquent le paiement des arriérés de salaire de 2016, 2017 et 2018, le paiement des frais de transport de 2016 à 2022 et le reversement effectif des retenues à la CNPS de 2021-2022 par la direction générale.

Selon le communiqué signé par le chargé de revendication Bagaou Ndikwe Badinga, plusieurs rencontres ont eu lieu avec l’administration et les délégués du personnel, mais rien de concret n’a été décidé. Alors l’Assemblée générale décide à l’unanimité d’arrêter toutes les activités de vulgarisation et administratives avec les partenaires par l’observation d’une grève sèche sur le territoire national jusqu’à satisfaction des points énumérés ci-haut.

L’Assemblée générale attire enfin l’attention des chefs d’antennes et chefs de secteurs qui tenteraient de dissuader les agents grévistes. Toutefois, les délégués du personnel restent à l’écoute de l’administration pendant la période de grève et annoncent en même temps que les actions de grande envergure seront envisagées dans les jours à venir.

Mireille Kouladoum Justine

Le Comité technique du CODNI a organisé cet après-midi 4 août 2022 au Palais du 15 janvier, dans la commune du 8e arrondissement de N'Djamena, une conférence de presse relative au quota des participants au prochain DNI.

À la suite d'un arrêté signé ce 4 août par le Premier ministre de la Transition, Pahimi Padacké Albert a entériné les quotas des participants au DNI. Une conférence de presse a été animée par le comité technique du CODNI par Armand Djogoltar, président de ce comité. Il a tenu a clarifié, « toute personne âgée de 18 ans, de nationalité tchadienne et savoir lire et écrire l'une ou les deux langues officielles peut prendre part aux assises. Il a souligné aussi que 1360 personnes prendront part à cette messe nationale de réconciliation. En ce qui concerne les critères de répartition de différentes corporations, le Président dit qu'un travail de fond a été abattu. M. Djogoltar indique le quota des partis politiques est faite sur la base des législatures et l'autorisation de fonctionnement. Il fait savoir  que les trois législatures ont été retenues, celle de 1997, ensuite 2002 et enfin de 2011, les partis politiques qui ont un plus de sièges aux différents parlements auront aussi un nombre important au DNI et ceux qui n'ont jamais participé à une élection législative et ayant une autorisation de fonctionnement n'aura qu'un seul siège. Par rapport au quota des religieux, Djogoltare signifie qu'ils auront au total 24 places répartis comme suit, 7 pour les catholiques, 7 pour les protestants et 10 pour la communauté musulmane. Le Président du Comité technique souligner aussi que la société civile, les autorités traditionnelles, etc. ont un quota bien établi.

Signalons que le DNI est fixé pour le 20 août prochain. Il se tiendra à N'Djamena.

Abderamane Moussa Amadaye

La cérémonie de l'avenue Adoum Tchéré a eu lieu ce jeudi 04 Août 2022 sous le viaduc du palais du 15 janvier dans 8ème arrondissement de la ville de N’Djamena, Reportage.

Dès 9h parents, fils, filles, amis et connaissances se sont mobilisés dans une ambiance de haute facture à travers les danses de terroir pour immortaliser la mémoire du feu Adoum Tchéré à la cérémonie du baptême du boulevard portant son nom. Adoum Tchéré est né le 29 décembre 1925 à Mataya dans la sous-préfecture de Bikine province du Guera. Il a été ministre 5 fois dans le gouvernement de Tombalbaye et Koulamallah. Du 22 décembre 1960 à 22 décembre 1963, il a été respectivement le président du conseil de l'ordre National Tchadien, président de l'assemblée nationale, Secrétaire Général Adjoint du parti progressiste Tchadien (P.P.T) réélu député du PPT-RDA du Guera. Dans son parcours M. Adoum Tchéré a eu de distinction honorifique comme de grand chancelier, grand officier de différents pays notamment son propre pays le Tchad, la France, le Zaïre, la centre Afrique, Niger, Nigeria, Sénégal, Gabon, Allemagne et la Chine nationaliste.

Selon le témoignage Mme Zenaba Bidjere, petite fille de Adoum Tchéré, il a marqué l'histoire du Tchad depuis l'ère de l'indépendance. Pour elle le boulevard que porte le nom de son grand père est significatif parce qu’il croise le boulevard Ngarta Tombalbaye qui était son intime ami et à l'encontre du boulevard Maloum Bada qui est son cousin. Zenaba ajoute que « comme son nom indique Tchéré, signifie la gentillesse, il était tout pour les Tchadiens, bref c'est un père national », conclut-elle émue.

 Ousmane Bello Daoudou

La cérémonie de baptême d’une avenue en l’honneur de Ali Kosso, cadre administratif et député, a eu lieu ce jour, 4 août 2022 à Moursal dans la commune du 3e arrondissement de la ville de N’Djamena en présence des autorités administratives et communales. Reportage.

Il est 10h, sur l’avenue est installée une grande tente où se sont retrouvé la famille biologique, les connaissances et les invités du regretté, Ali Kosso. Danse moderne et chant traditionnel gorane, Baguirmi, kanembou, etc ont rythmé le lieu. L’ambiance était festive. 

Feu Ali Kosso est né en 1923 à N’Tiona dans le nord Kanem et décéda dans son village natal le 23 novembre 1989. Il est le fils de Kedellah Kosso Doungouchi, légendaire Chef de Canton Gorane du Kanem. Il est issu d’une fratrie de 12 frères et 6 sœurs. Très éveillé, Ali Kosso embrasse la politique très jeune. Il a rencontré l’instituteur François Tombalbaye, futur Président de la République lorsqu’il fréquentait l’école à Mao. Ce contact lui a permis d’être parmi les fondateurs du PPT-RDA local et devient le confident du président Tombalbaye parmi les cadres du Nord. Il a été Délégué Sénateur de la communauté française en 1958, puis Député du Grand Kanem en 1959, mais il aussi fut membre de la commission des affaires économiques de cette assemblée. Conseiller de l’Afrique Équatoriale Française (AEF), et inspiré par les idéaux indépendantistes du PPT-RDA d’obéissance progressiste, le Député Conseiller et ses compagnons, notamment Tombalbaye, Allahou Taher, Gabriel Lisette et autres s’engagèrent dans la lutte pour l’indépendance du Tchad qui sera acquis le 11 août 1960.Après l’indépendance du pays, il entre au Gouvernement en occupant successivement le poste de Secrétaire D’État aux finances et au Plan, ministre de la Justice à partir de mars 1962, Vice-Président du Conseil Economique et Social, Membre du bureau exécutif du PPT-RDA et MNRCS.Véridique, c’est d’ailleurs ce qui lui a valu la prison quand le Président Tombalbaye a refusé d’appliquer les résolutions du congrès de réconciliation tenu à Doyaba comme l’a si bien expliqué l’historien Arnaud Dingamadji. Selon Mr Pirkolossou Bénoit, homme politique et Chef traditionnel de Bayaka-Baba par Kelo, lorsqu’il s’agissait du premier permis d’exploitation du pétrole tchadien, au cours d’une réunion restreinte du bureau exécutif du parti, il fut le seul a prié le Président de la République à signer le contrat d’exploitation avec les Américains, car cela permettait au pays de se développer à l’instar des pays du Golf, quel que soit le risque à encourir.

Mahamat Hissein Adoum, jeune, présent sur lieu de la cérémonie confie qu'il ne savait qui était ce grand monsieur. « Aujourd'hui grâce à cette cérémonie de baptême de cette avenue, j'ai connu le passé glorieux de Ali Kosso », dit-il. Il relève que cette initiative est à saluer, « parce qu'elle est bénéfique pour la nouvelle génération de connaître qui sont les hommes qui ont marqué l'histoire de notre pays », dit-il.  Pour Général Ali Kouloutou Tchaïmi, c'est un sentiment de fierté. « Ali Kosso est un monument, un patriote et un patrimoine national ». Il souligne que de son vivant, il était une personne qui n'a pas d'ethnie ni de région ni de religion, il se définissait comme tchadien, « c'était un homme généreux et au service de tous » dit-il. Il ajoute, « si vous avez vu les différentes personnes, les danses traditionnelles de différentes ethnies...ici, cela reflète parfaitement la personnalité de ce grand homme, Ali Kosso ».

Signalons que le baptême de cette rue s’inscrit dans le cadre du projet « N’Djamena, ville de la paix » lancée le 5 juillet dernier en prélude au dialogue national inclusif qui va se tenir dans la capitale le 20 août prochain.

Abderamane Moussa Amadaye

Le contournement de la grande mosquée Roi  Fayçal est baptisé  ce jeudi 04 août à l'honneur du feu  Imam Hassan Hissène Abakar, ancien président du Conseil Supérieur des affaires islamiques (CSAI) au Tchad. Ialtchad Presse a promené son micro pour recueillir des avis au sujet du choix de nom de ce contournement. Vox pop.

Dogos Victor « baptisée la rue du contournement de la grande mosquée en honneur à imam Hassan Hissène Abakar, sans hésitation, c’est une bonne chose. Il a été imam de la grande mosquée de N’Djamena et président du CSAI après ne présente aucun point faible inconvénient. Il a fondé la plateforme interconfessionnelle, il a semé la paix entre les communautés. Ces bienfaits sont incomparables, il est toujours disponible à intervenir pour résoudre les problèmes entre les communautés il est respectueux de toutes créatures de Dieu, c’est bien de l'honorer ».

Ismaël Hassan Youssouf, « aujourd'hui Imame Hassan Hissène Abakar est honoré pour l'immortaliser, car il collabore avec tous les Tchadiens sans hésitation, plusieurs différends communautaires  sont résolus par lui, même en dehors du pays l'honorable Hassan Hissène Abakar a cohabité ».

Abdelbasit Hassane, « l’imam Hussein Hassan Abakar est honoré ce matin, c’est une très bonne chose. Il a marqué l'histoire du Tchad, il a aussi instauré la langue arabe au Tchad, baptisée une rue en sa mémoire me rappelle sur son existence , je suggère aux Tchadiens de copier le bon chemin de l’ imam ».

Kaltouma Abdallah Mahadi, « le défunt de son vivant à réaliser beaucoup de choses pour nous, il a assisté les démunis, les veuves et les orphelins. L'existence de la cimetière de Lamadji est instaurée grâce à lui, il intervient positivement en vers les Tchadiens, il est normal de baptiser cette avenue en son honneur pour  le  rappel des antécédents ».

Sangnoudji Francine

La voie de contournement de la grande mosquée Roi Fayçal est baptisée au nom du défunt Imam Hassane Hissène Abakar, ancien président du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAI) du Tchad ce jeudi 4 Août. C’était en présence de plusieurs autorités. Reportage.

C’est sous un ciel nuageux que les autorités de la commune de N'Djamena ont organisé la cérémonie de baptême de la rue qui entoure la grande mosquée Roi Fayçal. Cette rue prend désormais  le nom de l'ancien président du conseil supérieur des affaires islamiques Imam Hissène Hassane Abakar. Plusieurs invités de marque dont les religieux et amis du défunt, hommes de Dieu ont assisté à cette cérémonie.

Natif d’Am-dam en 1947 et mort le 14 janvier 2018 à Paris, Hissène Hassane est un grand dignitaire religieux musulman Tchadien. Président du conseil supérieur des affaires islamiques du tchad, membres fondateurs de ligue islamique mondiale. Fayçal Hissène Hassane Abakar fils du défunt se dit honoré de prendre la parole au nom de la famille et souligne que c'est une famille qui s’étend de Mbaïbokoum à Aouzou. Une famille qui n'est pas séparée par des différences géographiques, religieuses, tribales et culturelles une famille unie par l'amour, la paix et l'amour de la patrie, a-t-il dit.

Il a témoigné que le défunt Imam Hassane Hissène Abakar n'a jamais vécu un seul jour pour lui-même, mais il a vécu pour la nation toute entière, comme une bougie qui fond pour donner de lumière aux autres. Il a servi son pays en toute sincérité, dévouement. Il a œuvré sans fatigue ni ennui, jusqu’à son dernière heure. Son souci était toujours la patrie et l’union de ses fils. Fayçal Hassane Hissène a ajouté que le choix de cette rue n'est pas fortuit, mais a plutôt une grande signification. Car cette rue est considérée comme l'une des rues les plus populaires de la capitale où le défunt la parcourait tous les jours de son vivant. Parmi les symboles de cette rue il y a l’édifice de l'islam dans ce pays et même pour l’Afrique. C'est le CSAI, à travers lequel le défunt a donné ce qu'il a pu donner au Tchad et au peuple tchadien dit-il.

La cérémonie a pris fin par la remise des attestations de reconnaissances aux autorités de la commune de la ville de N’Djamena.

Haoua Adoum Ibeth

Le président du conseil militaire de transition (PCMT) aurait récemment déclaré que « rien, au plan juridique, ne [l’]obligeait à organiser [le] Dialogue » mais qu’il a « décidé en [son] âme et conscience, que c’était la voie idéale ».

Une déclaration qui rappelle celle de son père disant ce qui suit à Jeune Afrique en 1994 : « personne ne m’a rien imposé. Dès juin 1990, alors que j’étais encore au maquis, j’avais déclaré que le but de notre combat était l’instauration de la démocratie » (Transition et élection au Tchad – 1993-1997, R. Buijtenhuijs, p. 60)

La déclaration du PCMT aurait, semble-t-il, fait bondir les quelques derniers irréductibles, dont le leader des Transformateurs, qui osent encore résister aux promesses inaudibles mais exubérantes, et presque envahissantes, de partage du généreux gâteau que le pouvoir militaire et ses tentacules civiles, composées essentiellement d’anciens opposés (opposants et Mps) réconciliés et fusionnés, ne cessent de faire miroiter.

Selon, donc, le Général d’armée à la tête du pays depuis un peu plus de 15 mois, « rien, au plan juridique, ne l’obligeait » à organiser le Dialogue.

Dit-il vrai ?

Réponse en demi-teinte :

  1. Sur le plan sémantique, d’abord

En disant « rien ne m’obligeait », le PCMT parlait à l’imparfait, et donc au passé. Sauf s’il a appris la conjugaison à l’armée comme ce fut le cas pour son illustre prédécesseur dont l’inoubliable « je mourrirai » a été propulsé au premier rang des mots les plus recherchés sur facebook un soir de mars 2021, le PCMT ne dit pas que « rien ne l’oblige » à organiser le Dialogue national. Il ne parlait pas au présent. La grand-messe, tant attendue pour ses immanquables selfies et moments de ridicules grandiloquences à l’effet de masquer la vacuité des propositions issues des soi-disant pré-dialogues, aura bel et bien lieu. Ne nous inquiétons pas. Même pour la photo, ils l’organiseront, le fameux dialogue national que la classe politique traditionnelle voudrait « inclusif » et que la société civile ne le conçoit que « souverain ».

  1. Sur le plan juridique, ensuite

Le PCMT dit-il vrai lorsqu’il affirme qu’«au plan juridique», rien ne l’obligeait à organiser le Dialogue national ? Pas tout à fait.

En effet, le Conseil militaire de transition, après le coup d’état du 20 avril 2021 qui lui a permis de prendre pouvoir, a dissous la Constitution du 4 mai 2018 et lui a substitué une Charte de transition de la République du Tchad (qui n’est ni plus ni moins qu’un patchwork de la Charte nationale provisoire du 28 février 1991 et de la Charte de transition de la République du Tchad du 5 avril 1993 légèrement remaniées).

La Charte de transition du 20 avril 2021, à laquelle les textes législatifs ultérieurs (art.103), les dispositions de la Constitution dissoute, les lois et règlements non-contraires (art. 102) servent de béquilles, ne contient, il est vrai, aucune disposition claire rendant obligatoire la tenue d’un Dialogue national.

Mais, si elle ne prévoit pour aucun des organes de la transition l’obligation d’organiser une quelconque conférence nationale, la Charte de transition dit, en revanche, expressément que « la paix et la sécurité sont des préalables à la consolidation de la démocratie au Tchad » (Préambule) avant d’ajouter que « le Conseil militaire de transition [PCMT] est un organe de définition et d’orientation des questions de paix, de stabilité et de sécurité nationale » (art. 36) pour enfin rendre le président du conseil militaire de transition (PCMT) « garant de l’unité nationale » (art. 38)

Or, si la rhétorique de ‘‘Paix’’, de ‘‘stabilité’’ et d’‘‘unité nationale’’ a permis à son prédécesseur de confisquer le pouvoir à vie, la dissolution de la Constitution de 2018 par le Conseil militaire de transition et l’engagement quasi-constitutionnel (art.97) de celui-ci à limiter à 18 mois l’état d’exception dans ce pays profondément meurtri par plusieurs décennies de « guerres sans fin » (Les Temps Modernes 2017, M. Debos, N. Powell) impliquent nécessairement de réunir , dans ce laps de temps, autour d’une table, l’ensemble des acteurs politiques, bandes armées et militants associatifs afin de fixer les meilleures résolutions pour permettre à la nation de sortir du cycle de la violence et de surmonter ses divisions.

En cela, contrairement à l’analyse du PCMT, la tenue d’un Dialogue national trouve son fondement juridique dans la Charte de transition du 20 avril 2021.

Aurait-il dû dire « rien ne m’obligeait à instituer une Charte de la transition » ? Affirmatif ! La Constitution de 2018 suffisait largement à garantir l’expression démocratique. Si Kabadi avait accepté d’assumer, « en âme et conscience », ses responsabilités, les Tchadiens auraient déjà élu démocratiquement un président et ainsi pu éviter le spectacle désolant qu’offre ce régime d’exception qui ne survit que grâce à l’incommensurable tolérance des 16 millions de citoyens qui se laissent asservir, acceptent toutes les injustices et détournent le regard face à la négation de leurs droits les plus élémentaires.

Lyadish Ahmed

Le dialogue nation inclusif (DNI) est pour bientôt. Il ne reste que 17 jours. Plusieurs intellectuels, des organisations politiques et la société civile s'interrogent sur un rendez-vous qui, disent-ils, risque d'être sans enjeux. D'aucuns invitent le Président du Conseil militaire de transition (CMT) à mettre en place un organe paritaire, gage d'un dialogue sincère. D'autres s'inquiètent que ce dialogue accouche d'une souris. Reportage.

Selon le Huissier Commissaire de Justice Me Hisseine N'Garo, le 20 août 2022, est la date fixée par le CMT pour la tenue des assises du Dialogue National Inclusif ( et Souverain). En tant qu’observateur de la sphère politique tchadienne, l'auxiliaire en charge d'exécution des décisions de justice  s'interroge sur le but, la catégorie des participants et les résultats à attendre de ce dialogue. « Excusez-moi, étant observateur de la sphère politique de notre pays depuis toujours, ayant vécu les différents conflits politico-militaires depuis mon très jeune âge, j'ai une idée peut-être pas assez sûre, mais quand même proche de la réalité pour conclure que ce DNI accouchera d'une souris, comme beaucoup d'autres ont entendu parler des différentes rencontres de réconciliation entre les Tchadiens par le passé », affirme-t-il.

Pour Me Hisseine N'Garo, certains noms et prénoms de ceux qui se disent surtout politico-militaires ont contribué depuis des décennies à faire du Tchad leur propre fonds de commerce. D'après lui, ils ne veulent toujours pas se reposer pour que la paix revienne dans ce pays. À côté d'eux, dit-il, certains soi-disant politiciens, dont les programmes politiques, se résument à adhérer au parti politique de la mouvance présidentielle pour en vivre. Il affirme que des quadragénaires en fin de vie, ont pendant plus de 50 ans de participation à la gestion de ce pays, n'ont innové que dans le pillage des ressources du pays. Ils n’apporteront aucune plus-value à ce pays, lance-t-il. « Qu'ils acceptent cette vérité et avec la fortune qu'ils se sont faîtes qu’ils partent se reposer en attendant leurs derniers jours, surtout en invoquant le pardon à Allah ou Dieu qui est Pardonneur et Miséricordieux », dit l'huissier.

Me Hisseine se demande si cette jeunesse impliquée dans la politique pour dit-elle apporter le changement dans ce pays, est réellement bien préparée pour le faire?  Selon lui, il suffit tout simplement de faire un constat de leurs comportements, discours et surtout leurs manières de faire pour se rendre à l'évidence. La plupart, poursuit-il, ont suivi les pas de ces vieux fossoyeurs de notre pays et s'illustrent par des critiques beaucoup plus stériles qu'innovatrices. Ils font, dit-il, des propositions de redémarrage socio-économique dans une vision politico-stratégique afin de rattraper ce retard dont ils sont victimes par ceux-là qui les manipulent aujourd'hui. « Au vu du comportement de certains qui hier vilipendaient le Feu Maréchal, se sont fait une santé financière et deviennent les porte-voix de ce même régime, sous le fils du Feu Maréchal. N'est pas là la politique du ventre comme celle de nos aînés qui ont mis ce pays sous perfusions, mais qui reste toujours dans un état de coma? », s'interroge l'huissier.

Définir clairement l'agenda, les critères et la liste des participants

Le juriste soutient qu'à quelques jours de l'ouverture de ce dialogue, combien ont développé ou ont fait des propositions allant dans le sens d'un changement ou d'une refonte socio-économique et politique? Pour lui, c'est une manière de distraire les Tchadiens afin de les mettre devant les faits accomplis, comme les résultats des différentes rencontres des pré-dialogues organisées il n'y a pas longtemps. « Lorsqu'on accepte le prix en numéraire ou matériel de sa conscience, il ne reste plus qu'une chose, la boucler », conclut-il. Il implore le ciel de sauver le Tchad.

Dans une lettre ouverte adressée au Président du conseil militaire de transition (PCMT), le Groupe Appel du 1er juin, Wakit Tamma, les Démocrates, l'UNPT, le COP, l'UTPC, la Plate-forme Diaspora tchadienne, le MPUD, le FNC, Un Nouveau jour, invitent le gouvernement à un dialogue sincère et inclusif pour le Tchad. Ils insistent sur la mise en place d'un organe paritaire. Cet organe, disent-ils va comprendre les pro-CMT et les contre-CMT. Il va être chargé dans une atmosphère apaisée de préparer de façon inclusive, consensuelle et transparente, l'agenda, les critères, la liste des participants ainsi que le projet de règlement intérieur du dialogue pour sortir le Tchad des interminables violences et asseoir des institutions légitimes, des dirigeants démocratiquement élus, le dialogue vrai et sincère s'impose, soutiennent-ils.

Moyalbaye Nadjasna

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