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Recrutés en qualité de mécanicien-chauffeur depuis le 08 octobre 2021 par la Direction Générale des Réserves Stratégiques puis envoyés au Mali, 22 mécaniciens-chauffeurs ont travaillé sans salaire pendant 19 mois. Ils ont eu à traverser des hauts et des bas pour joindre les bouts surtout assurer les besoins de la famille qui se trouve au Tchad. Rentrés au pays, ces derniers se rapprochent de la direction pour avoir des éclaircissements sur leur situation salariale, mais ils sont toujours sans salaire. Reportage.

Ils s’appellent Sylvanus Miskine, Ngueadoum Doumdongar et Nodjiressengar Kemiyalngar, 3 mécaniciens-chauffeurs sur les 22 recrutés la Direction Générale des Ressources Stratégiques (DGRS) dans la période du 08 octobre 2021 au 23 avril 2022. Ils sont déployés au Mali et y ont travaillé pendant 19 mois sans salaire. De retour au pays, ils mènent des démarches à la DGRS pour entrer dans leur droit, mais rien de clair ne se pointe à l’horizon. Pour eux, la DGRS doit à chacun des 22 mécaniciens-chauffeurs, une somme de 150.000FCFA par mois pendant 19 mois. « La direction nous doit au total 2.850.000 par personne. À notre arrivée, nous avons espéré être payés, mais c’est le contraire. La DGRS a laissé entendre que notre dossier est en cours et depuis ce jour, personne ne nous donne de suite sur notre revendication », a dit Sylvanus Miskine.

Pour Ngueadoum Doumdongar, ils sont partis dans l’intention de subvenir aux besoins de la famille, mais sont surpris sur place avec les difficultés sur le plan salarial. Père de 5 enfants avec des enfants adoptifs, Ngueadoum affirme que les femmes de certains de leurs collègues ont quitté la maison, les unes ont des arriérés de location, d’autres ont vu leurs ustensiles de cuisine confisqués par les bailleurs elles ont vécu toute sorte d’humiliation. Il ajoute que tous les agents déployés comme mécanicien-chauffeur se débrouillaient pour envoyer le crédit appelé dans le jargon militaire « cigarette » que l’État tchadien et l’Organisation des Nations Unies les donnent à la famille. « Même ce crédit qui est de 70.000 FCFA ne tombe pas régulièrement. On fait de mieux pour envoyer les 70.000 à la famille, mais avec les commissions et tout, quelquefois c’est 50.000 ou 45.000 qui arrive aux mains de la famille », ajoute-t-il. Alors difficile pour eux de répondre favorablement aux besoins de leurs petites familles.

Père de 3 enfants, Nodjiressengar Kemiyalngar déplore lui, les conditions de travail auxquelles ils sont soumis. « C’est un endroit pas facile, mais nous sommes rentrés sains et saufs. Nous sommes recrutés comme mécanicien-chauffeur, mais arrivés au Mali, on fait le travail des militaires malgré qu’on n’a aucune formation dans le domaine. Ils nous ont divisés en groupe. Une partie est avec le service de déminage, une autre dans l’équipe de patrouille, on assure le tour de garde et la dernière équipe fait le travail de mécanicien», précise-t-il. Il souligne également qu’ils vont revendiquer leur forfaitaire jusqu’au bout. La DGRS a lancé un avis de recrutement, mais a fait le déploiement de ces 22 agents mécaniciens-chauffeurs recrutés sur le terrain sans un contrat dûment signé par les deux parties.

Kouladoum Mireille Modestine

Un bébé de sexe masculin est trouvé vivant et seul, ce samedi 21 mai. C’était au petit matin au quartier Ridina dans le 5e arrondissement de N’Djamena la capitale tchadienne. Alertée par le chef de carré 4, M. Abdelkader N’Guembang, les éléments de sécurité du commissariat de police CSP5 sont appelés sur les lieux pour constater le fait. Sur leur instruction et à bord de leur véhicule, le bébé est transporté à l’hôpital de la Mère et de l’Enfant pour un suivi médical. Reportage.

Un bébé jeté sur les tas d’ordures a été découvert très tôt ce matin au quartier Ridina carré 4. Un bébé est de sexe féminin. Elle a été bien emmaillotée d’une couverture et abandonnée par sa mère biologique qui a disparu dans la nature. Et cela pour des raisons inconnues, seule elle pourrait avouer les faits. Cette découverte a drainé une marrée des habitants de ce quartier, hommes et femmes. Informé, le chef de carré4 M. Abdelkader N’Guembang a alerté le plutôt possible la police du 5e arrondissement. La CSP5 aussitôt envoyée les éléments pour constater le fait avant de conduire l’enfant et quelques témoins pour le déposer à l’hôpital de la mère et de l’Enfant de N’Djamena.

 Mme Migueyamta Djibrine environ 40 ans est aussi témoin de l’évènement de ce matin. Teint clair, taille moyenne, la jeune dame est mère de plusieurs enfants. Elle se propose par compassion de récupérer le bébé pour le garder. Une de ses voisines elle, s’appelle Fatimé Zara n’a pas d’enfants et se propose-t-elle aussi pour l’adoption du bébé. Selon le chef de carré  numéro 4, tout dépend des autorités qui peuvent décider de remettre l’enfant à qui peut le garder. Selon une source policière du CSP5, la police a déjà fait son travail, ce qui reste c’est de déposer un rapport relatif au fait constaté.

Pour un vieil homme du quartier M. Abdoulaye Issa, autrefois, il n’y avait pas de telle dérive sociale. Aujourd’hui dit-il, les jeunes gens, filles et garçons ne respectent plus leurs parents. C’est la conséquence de la récalcitrante, le phénomène d’abandon des enfants qui ne cesse de se perpétuer. « Je conseille aux parents de ne pas se fatiguer à parler à mes petits-enfants et d’attirer leur attention sur cette dérive sociale. Car la vie humaine est sacrée, il faut la respecter et ne pas le supprimer. Si le vagabondage sexuel qui s’invite entre les jeunes adolescents s’arrête, le phénomène lui aussi va cesser », conclut-il..

Moyalbaye Nadjasna

L’Union des syndicats du Tchad (UST) tient son assemblée générale (AG) ce samedi à la bourse du travail de N’Djamena pour demander la libération sans condition de leurs camarades arrêtés le 14 mai dernier. La centrale syndicale donne 6 jours aux autorités de la transition pour libérer leurs camarades. Ce délai passé, ils déclencheront une grève sèche le mercredi prochain. Reportage

Les travailleurs affiliés à la centrale syndicale (UST) décident d’aller en grève sèche le mercredi prochain si les autorités de la transition ne libèrent pas leurs camarades arrêtés le 14 mai dernier lors d’une manifestation autorisée contre l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad.  Les responsables de l’UST informent leurs bases au cours d’une AG des démarches à suivre pour faire grève, si leurs camarades ne sont pas libérés. Cette Assemblée générale fait suite à une réunion du Conseil national syndical qui a eu lieu le mercredi dernier sur l’arrestation des membres du syndicat. L’AG a pour but d’expliquer la base de la décision prise par le bureau exécutif concernant l’arrestation de leurs camarades. D’une manière unanime, les travailleurs affiliés à l’UST décident de faire grève la semaine prochaine si les leurs ne sont pas libérés. Ils vont se retrouver en AG le mardi prochain pour discuter les modalités de la grève qui va commencer le mercredi.

Pour Barkar Michel, président de l’UST, ce qui choque les travailleurs, un ministre de la République convoque les leaders syndicaux dans son bureau pour une réunion, puisse arrêter leurs camarades et les envoyer en prison. La centrale syndicale pense que ce comportement est un acte que les travailleurs ne vont jamais accepter. Le président de l’UST soutient que leurs camarades ne sont pas encore été jugés, sont en mandat de dépôt et que rien ne justifie leur déportation à la prison de Moussoro dans le Nord du pays. « De toute façon, un préavis de grève a été envoyé au gouvernement lui donnant six jours pour réfléchir sur ce qui va arriver », dit-il. Selon lui, lorsque l’UST va déclencher ses actions, le gouvernement se rendra compte que la grosse difficulté sera de son côté. Le président explique que leur appartenance à Wakit Tamma  les oblige à se lever comme les autres citoyens pour dire non à la manière dont le pays est conduit.

Au sujet de la marche du 28 mai prochain, Barka Michel précise que cette marche aura lieu et ils la préparent activement et contre la France. Il confirme aussi que ses camarades ont été amenés à Moussoro par avion hier mardi dans l’après-midi.

Lors de cette assemblée, plusieurs travailleurs ont affirmé leur engagement de marcher contre les intérêts français au Tchad. Ils estiment que la France est responsable de la misère des Tchadiens. Ils exhortent les Tchadiens à mobiliser pour bouder la France hors du pays. Les responsables syndicaux ont tour à tour dénoncé l’ingérence française au Tchad et demandent le PCMT d’être vigilant et à ne pas se laisser manipuler par la France. Ils estiment l’UST est un pilier de wakit Tamma et va continuer cette lutte pour demander le départ des Français au Tchad.

Plusieurs centrales syndicales de la sous-région d’Afrique centrale et celles d’Europe ont envoyé un message d’encouragement à l’UST et demandent aux autorités de la transition de libérer sans condition les syndicalistes arrêtés.

Jules Doukoundjé

Il y a eu plusieurs manifestants et non-manifestants arrêtés, le 14 mai dernier après la fin de la marche. Et surtout après les casses des stations-service de la compagnie française Total Énergie. Quelques parents de ces jeunes arrêtés dénoncent ces arrestations au micro de Ialtchad Presse. Reportage.

Ahmat Moustapha, parent d’un manifestant arrêté affirme, « nous voulons la paix dans notre pays. Si les enfants ont manifesté, c’est parce qu’ils sont mécontents de l’ingérence de la France dans les affaires de leur pays. Je trouve que cela est normal. Le Tchad nous appartient à nous tous. C’est eux même qui ont donné l’autorisation de la marche et ils disent encore pourquoi les enfants ont marché ? Qu’ils arrêtent et déposent à la maison d’arrêt de Kléssoum tous des Tchadiens. On veut leur libération ».

Un autre parent, Adoum Moussa dit, « dès que les enfants ont vu les policiers ils ont fui pour se réfugier dans la chambre de leur maman. Sans gêne, les policiers les ont suivis à l’intérieur de la chambre pour les arrêter. Pourtant, ils n’ont pas pris part à la marche. Il faut que l’État prenne sa responsabilité. Nous demandons la libération de nos enfants ».

Hassabalkerim est lui aussi en colère. «  J’ai mon petit qui a été arrêté lors de la manifestation alors qu’il était devant la porte sans prendre part à la marche. Il a fait 5 jours en prison pourtant il est en classe d’examen. Nous demandons simplement sa libération sans quelque chose en contrepartie. Je ne comprends pas, est-ce qu’il y a les Tchadiens supérieurs et inférieurs » ?

Ababa Hassan, un parent s’interroge « je ne sais pas le motif de l’arrestation de mon enfant. Ils étaient nombreux devant la porte et les policiers étaient venus les ramasser. Ils ont fait 5 jours en prison sans qu’on ait leur nouvelle. Même s’ils tuent ils doivent être traduits à la justice et auditionnés. Je demande à l’État le motif de l’arrestation de mon enfant. S’il vous plaît, libérez-les ».

Ousmane Bello Daoudou

Le Conseil International des Musées (ICOM) célèbre cette semaine la journée internationale des musées, placée sous le thème : « le pouvoir des musées ». Reportage.

À l’instar des autres pays, le Tchad a également célébré ce lundi 18 mai 2022, la journée internationale des musées. Cette journée est placée sous le thème « le pouvoir des musées ».

Au Musée Nationale du Tchad, situé au quartier Amriguebé dans le 5e arrondissement de la commune Ndjamena, l’engouement est fort ce vendredi 20 mai. Élèves, étudiants et enseignants ont pris d’assaut la cour ainsi que les pavillons du musée pour découvrir le passé historique de leur pays et du monde exposés dans cette structure.

Pour Mingala Eliane, élève du lycée CEFODEV,  la visite du musée national lui a permis de découvrir le passé lointain et proche du Tchad à l’exemple des images des anciens présidents du Tchad, les résistants contre la pénétration coloniale, la découverte de crâne de Tomai, la culture et art Sao etc. « C’est grâce au Musée national que j’ai pu découvrir mon passé, le passé de mes aïeux et de notre pays. J’invite les autres à venir découvrir », affirme-t-elle. Dans le même ordre d’idées que Mingala, Zakaria Abdelkader, élève au lycée sans frontière de Nguéli souligne que c’est grâce à la visite du musée national qu’il a découvert l’histoire du Tchad et de certains objets préhistoriques. « Certes, nous avons fait des cours en histoire sur le passé de notre pays, mais c’est grâce à la visite d’aujourd’hui que nous avons appris davantage notre histoire » dit-il.

Selon Dr Manga Makrada Maina, historien, enseignant chercheur à l’Université de N’Djamena, Directeur de la Coopération Économique Internationale au Ministère de l’Économie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, la journée internationale des musées appelée au JIM est une initiative de l’ICOM qui est une organisation qui s’occupe des musées et qui a initié cette journée depuis 1977 avec notamment des thèmes qui sont proposés et autour duquel cette journée est célébrée chaque année. Cette année, l’ICOM a choisi le thème « le pouvoir des musées ». Ce thème est très significatif et fait des musées comme des centres de partage de connaissance, de culture, un facteur d’unité et de paix. Dr Manga Makrada Maina, c’est aussi prononcé sur le rapatriement d’objets d’art volés par la France lors de la colonisation. Il souligne que le rapatriement des collections d’art du Tchad en France ne doit pas être uniquement politique, mais aussi motivé scientifiquement. Pour lui, il faut préparer des conditions adéquates pour la réception de ses objets. Certes, ils doivent retournés dans leur pays, mais tant qu’il n’ya pas un cadre idéal, ses objets vont perdre leur valeur et voir disparaître. « Oui on veut rapatrier les objets qui nous ont été volés, mais il va falloir que nous soyons convaincus que nous sommes prêts à recevoir ses objets ». Il ajoute aussi « ce n’est parce que certains pays africains l’ont fait, à l’exemple du Bénin (un pays avancé dans le domaine de muséologie) qu’on doit forcément l’imiter pendant que nous ne sommes pas prêts. » Dr Manga Makrada Maina soutient également qu’« il faut faire une réception officielle des objets volés, mais tout en prêtant aux musées européens le temps que nous soyons prêts aux risques de les voir cachés dans les réserves sans être mis en valeur ».

Pour le Directeur du Musée national du Tchad, Dr Adoum Gariam Philippe, la journée internationale des musées est une journée de communion, de réflexion et de découverte de patrimoine. Aujourd’hui 90% des visiteurs sont d’élèves, des jeunes, qui seront les adultes de demain et qui pourront bien maîtriser leur passé historique du Tchad et contribuer à l’unité et au développement. Sur la question de restitution des objets d’art spoliés lors de la colonisation par la France, le Directeur du Musée National du Tchad affirme que 9400 objets ont été identifiés dans les musées français répartis comme suit : 9296 objets au Musée du Quai Branly, 87 objets au Muséum naturel de Rochel et 7 objets au Musée Angoulême.  « La restitution de ses objets nécessite un long processus, mais nous devons le réclamer », conclut-il.

Il faut rappeler que cette journée internationale des musées est un évènement organisé par le ICOM tous les ans autour du 18 mai. Chaque année, met en valeur un thème particulier, au cœur des préoccupations de la communauté muséale internationale.

Abderamane Moussa Amadaye

Pour éviter une éventuelle manifestation qui pourrait encore dégénérer, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration a ordonné les forces de l’ordre composées de la police, la gendarmerie, mais aussi des forces de la défense nationale à occuper les points stratégiques de la capitale. Les éléments de la sécurité publique patrouillent aussi dans les grandes artères de N’Djamena. Reportage.

Les marches et les manifestations qui auraient été prévues pour ce vendredi à N’Djamena et dans les autres grandes villes du pays, sont strictement interdites sur toute l’étendue du territoire national. Pour dissuader une éventuelle manifestation, les forces de l’ordre composées du groupe mobile d’intervention de la police (GMIP), la brigade urbaine de la gendarmerie, mais aussi des forces de la défense nationale ont occupé les points stratégiques de la capitale tchadienne telles que les ronds-points, les lieux de prières et les grandes artères. Certains patrouillent dans les quartiers pour disperser les regroupements.

Le viaduc situé en face du palais du 15 janvier est transformé en un camp de police et de la brigade urbaine de la gendarmerie nationale. Plusieurs véhicules de la police composée de pick-up et les citernes à eaux chaudes y sont garés pour parer à une éventuelle manifestation. Le rond-point à doubles voies, situé dans les quartiers Sud est occupé par la garde nationale et nomade du Tchad (GNNT). Ce rond-point est aussi transformé en un véritable camp. Dans certains quartiers Nord de la capitale, certaines forces de l’ordre patrouillent et se placent devant les lieux de culte pour éviter de regroupements.

Dans l’après-midi de ce vendredi, les mosquées sont bondées de fidèles musulmans qui prient. Certaines mosquées de la capitale sont sous surveillance des forces de l’ordre qui craignent une manifestation après la prière. À la grande mosquée Roi Fayçal, la prière du vendredi s’est déroulée convenablement. Et les fidèles vaquent normalement à leurs occupations, mais sous le contrôle vigilant de certains policiers et de plusieurs véhicules de forces de défense nationale.

La décision du ministre de la Sécurité publique et de l’immigration d’interdire la marche de ce vendredi est liée à des rumeurs qui circulent dans la capitale qu’après la prière de ce vendredi, les fidèles musulmans organiseraient une marche pacifique. Cette tension palpable à N’Djamena et dans les autres villes du pays est la conséquence de la marche organisée le 14 février dernier par la plateforme des organisations de la société civile Wakit Tamma contre l’ingérence française dans les affaires internes du Tchad. En furie, certains marcheurs avaient vandalisé quelques stations-service du groupe français Total. Plusieurs leaders de la société civile, organisateurs de la marche et des responsables des partis politiques d’opposition ont été arrêtés et déférés.

Jules Doukoundjé

La franchise est un contrat qui lie deux opérateurs économiques à savoir le franchiseur et le franchisé. Ce contrat est défini comme un mécanisme dans lequel le franchiseur met à la disposition du franchisé soit un savoir-faire, soit une marque, un certain nombre de produits dans le cadre de leurs affaires. Me Danoné Fréderic, avocat à la Cour d’Appel de N’Djamena au cours d’un entretien accordé à Ialtchad donne quelques précisions sur le cas de Total Marketing au Tchad. Entrevue.

Selon Me Danoné Fréderic, dans la franchise, le franchisé écoule ou utilise le savoir-faire mis à sa disposition par le franchiseur, les produits ou la marque pour mener ses activités. L’avantage pour le franchisé dit-il, dépend du contexte socioéconomique et de la nature du contrat. Pour entrer dans la franchise, une garantie est exigée par le franchiseur. L’avocat précise qu’au Tchad, c’est la caution à verser une somme assez importante. Une autre condition d’entrée c’est aussi, l’utilisation non abusive de savoir-faire, des marques et des matériels fournit par le franchiseur.

Me Frédéric affirme que généralement dans les contrats, l’équité voudrait que ce soit une entente mutuellement bénéfique pour les deux parties. Sinon tout dépend de la négociation du contrat entre les parties, soutient-il. « Mais il faut savoir que l’entreprise franchiseuse est une très grande entreprise avec un poids lourd soit à l’échelle nationale ou internationale. Or les franchisés souvent n’ont pas leur gabarit et ont des moyens limités. Ce qui pose un problème de l’équilibre dans la négociation du contrat de franchise », a clarifié le praticien du droit. À son avis, le franchiseur, lui dispose déjà une structure et un réseau bien établis. Ce qui entraîne une réalité incontestable, le déséquilibre dans les conclusions des contrats. Me Frédéric clarifie qu’on peut se retrouver parfois avec des clauses léonines. C’est-à-dire des clauses imposées par la partie la plus forte à la partie la plus faible, assure l’avocat. De telles clauses jouent contre les avantages des franchisés, indique le juriste. D’après lui cela fait que certaines entreprises franchisées ne font pas long feu tout simplement parce qu’elles ont mal négocié leur contrat.

Me Frédéric donne une précision par rapport au régime juridique de multinationale au Tchad. Selon lui, la législation nationale impose la soumission de la création de toute filiale ou société à part entière, à la réglementation tchadienne. « Total Marketing est une entreprise qui s’est constituée sur le territoire tchadien selon la loi tchadienne et d’autres textes subséquents. Bien qu’il appartient à un grand groupe d’origine française. Cela en fonction du code OHADA, une législation africaine commune qui encadre les milieux des affaires », clarifie l’avocat. Les textes subséquents peuvent être relatifs à la question de sécurité de la population, les employés et les entreprises elles-mêmes. Il s’agit de la vente de produit dangereux tel que le carburant et certains lubrifiants. « En ce moment, suite aux actes de vandalisme, nous constatons tous d’ailleurs que les dégâts sont plus ou moins importants. La sortie médiatique du directeur de Total Marketing, qui a estimé le dégât matériel à plusieurs centaines de millions. À ce niveau, et le franchiseur et les franchisés sont impactés. Pour les franchisés en tant qu’opérateurs économiques, le temps pour eux de se remettre et réparer les matériels leur fait un manque à gagner de quelques jours », dit l’avocat. Du point de vue économique répond-il, les franchiseurs et les franchisés sont des victimes. Par contre la responsabilité de deux personnes qui ne font pas partie du contrat de franchise est engagée, explique Me Frédéric. Il cite l’État tchadien qui a un pouvoir régalien de sécurité des personnes et biens et les vandales. « S’il y a eu des actes de vandalisme qui ont été commis, je pense que la responsabilité de l’État pourrait être mis en avant. Mais les vandales sont aussi responsables individuellement et personnellement de leurs actes. Il faut que les choses soient bien précises, il n’y a pas de responsabilité collective en matière pénale », souligne Me Frédéric. À son avis, c’est l’une des raisons pour laquelle, Total Marketing entend envisager une poursuite judiciaire contre X. autrement dit, chaque personne doit être identifiée et selon le degré de son implication dans la chose afin de situer la responsabilité de chacun, conclut l’avocat.

Moyalbaye Nadjasna

Suite à la manifestation du samedi 14 mai, quelques leaders ont été appréhendés par la police, auditionnés et déposés à la maison d’arrêt de Klessoum. Il y a eu plusieurs réactions. Ialtchad Presse a recueilli les réactions des artistes à ce sujet.

Maoundoé Célestin affirme, « globalement, je suis d’accord pour la marche parce qu’elle a été autorisée. Mais casser les stations ce n’est pas bien, je condamne. Maintenant, il faut qu’on sache les motifs de leur arrestation. Est-ce que c’est à cause des casses ou c’est l’organisation de la marche ? Je ne peux pas me prononcer. Je ne peux pas dire que leur arrestation est normale, il y a toujours des choses qui leur sont reprochées. Je ne suis pas pour des actes de vandalisme. Et casser des choses. Par exemple, casser le goudron, je condamne. Puisqu’il faut 40 ans pour qu’on ait des rues bitumées. Ils ont le droit de marcher, mais pas de casser. Je condamne ».

Cidson Alguewi, « je parle en tant que Tchadien. Je pense qu’il faut être libre. Est-ce qu’ils ont cassé les biens de leur frère ? J’espère que non. Les biens de l’État et des étrangers ? C’est le ras-le-bol- contre la France. Tout ce qui est détruit n’est rien d’autre que les biens de la France y compris son drapeau. Si on évalue, ce n’est rien du tout. Au lieu de comprendre la population, on crée d’autres problèmes. À mon humble avis, on devait libérer toutes personnes arrêtées. Ce n’est pas normal. Il faut reconnaître que pendant cette manifestation les forces de l’ordre ont brutalisé les manifestants. Est-ce que les policiers qui ont brutalisé ces personnes ont été identifiés et traduits devant la Justice ? La réponse est non. Nous n’avons vu aucun policier ou gendarme traduit en justice. Jamais. Il n’y a pas d’équilibre. Pourquoi certaines personnes sont en prison alors d’autres font du mal sans être traduits à la justice ? »

Pour Tchadiano, la voix de la jeunesse, « l’État a fait une faute grave en arrêtant ces leaders puisque nous connaissons que parmi les manifestants, il y a toujours des personnes mal intentionnées, des bandits, etc. Nous demandons à l’État de libérer ces leaders. L’État est le détenteur du pouvoir si une erreur s’est glissée, il faut pardonner. Nous tous nous faisons des erreurs sans rendre des comptes. Nous demandons la libération de nos leaders ».

Raïs’Kim soutient, « je pense que les arrestations des leaders de la société civile suite à la marche du 14 mai 2022 n’ont respectées aucune norme démocratique. Leur arrestation n’était pas respectée puisqu’ils sont protégés par la loi. Pourtant la marche a été organisée contre l’ingérence de la France dans la politique au Tchad et en Afrique, disons la marche a été autorisée, la police devait encadrer la marche du début jusqu’à la fin alors que cela a été fait. Les policiers ont été applaudis à la fin de la marche  de 9h-10h. Tous les manifestants sont rentrés chez eux. C’était dans l’après-midi que nous avons appris qu’il y avait des casses. Cela devait être la responsabilité de la police dans l’exercice de leur métier. Le gouvernement veut mettre tout le mal sur le dos des leaders qui dénoncent la mal gouvernance, l’injustice surtout la dynastie. Je condamne ces arrestations et je demande leur libération. ».

Ousmane Bello Daoudou

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