Avec l’approche de la saison des pluies, les populations riveraines de la tranchée creusée par l’ancien président Idriss Deby Itno et curée par le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT), sont inquiètes. Certains pensent que cette tranchée perturbe leur sommeil et craignent qu’avec la pluie, leurs enfants en s’amusant autour risquent la noyade. Ils dénoncent aussi l’insécurité créée autour du trou. Reportage
Les habitants du long de la tranchée creusée par l’ancien président Idriss Deby Itno, sont inquiets. À l’approche de la saison des pluies, ils craignent que leurs enfants se noient dans ce trou béant. Ils déplorent aussi l’insécurité qui règne aux abords sur plus de 6 kilomètres. Pour traverser cette tranchée, les riverains ont comblé une partie avec du remblai. Selon les témoignages, plusieurs enfants seraient tombés dans le fossé, certains ont eu de fractures.
Ndoungalar Christine, riveraine pense que ce n’est pas facile pour les personnes âgées et surtout ceux qui sont malades de traverser. Elle soutient qu’il sera encore plus difficile en saison des pluies de vivre autour de cette tranchée. Pour elle, les autorités de la transition les ont abandonnés « la tranchée creusée par l’ancien président et curée par son fils est une continuité de l’œuvre du père est une preuve suffisante de cet abandon », dit Mme Christine. Dans le même registre, Dénéramadji Henriette, vendeuse de légumes et présidente de l’association des femmes vendeuses de légumes au marché Ambata 2 ajoutent « avec la pluie et ses corollaires d’inondations, je suis inquiète que les enfants se noient dans ce trou de la honte et d’abandon », affirme-t-elle. Pour la jeune dame, les brigands se cachent dans cette tranchée pour braquer les passants tard dans la nuit. Elle témoigne que son cadet conducteur de moto taxi s’est fait arracher sa moto en décembre dernier. Selon elle, pour être en sécurité, les jeunes riverains s’organisent pour faire de patrouilles. Mais dit-elle, avec la pluie, il sera difficile de faire des rondes de patrouilles. Mme Henriette évoque aussi les maladies hivernales, car ce tranchet est un nid de moustiques.
Le creusage du fossé par le gouvernement a fait couler beaucoup d’encre. En octobre dernier, un pool d’avocats et un parti politique d’opposition avaient intenté une action contre le gouvernement qui a ordonné le creusage du tranchet.
Le secrétaire général (SG) du parti « Un Nouveau Jour », Nasra Djimasngar avait aussi lancé un recensement de toutes les victimes de la tranchée surnommée « le trou de Deby ». Selon l’enquête, il y a plus de 300 familles.
Jules Doukoundjé
L’UST a déclenché une grève sèche depuis le 25 mai pour demander la libération des leaders de Wakit Tamma arrêtés suite à leur marche autorisée du 14 mai dernier. Pour l’analyste politique Prof. Ahamat Mahamat Hassan, les conséquences auraient dû être évitées. Il note une responsabilité co-engagée. Entrevue.
Le Tchad selon le Prof. Ahamat Mahamat Hassan, est entré dans une période de transition, entre deux normalités. Pour retrouver l’équilibre normal, dit-il, il faut un dialogue inter-tchadiens. Seulement, il déplore qu’en interne, les forces vives aient de tout temps revendiqué une meilleure gouvernance. L’analyste rappelle que la dernière manifestation contre la France supposée être à la base de la mauvaise gouvernance au Tchad. A son avis, les marcheurs ont considéré la France comme coauteur des malheurs tchadiens (la pauvreté, la paupérisation, le chômage, etc). Il dit avoir malheureusement constaté qu’au cours de ces manifestations, des casses et autres brigandages ont été relevés. « Ils sont déplorables et d’ailleurs condamnables. Le gouvernement à travers les forces de la sécurité à appréhender les leaders considérés comme les organisateurs de ces manifestations qui ont eu de débordement », signifie-t-il.
Pour revenir à la question juridique et judiciaire, Pr Ahmat précise que le Tchad est sous le régime de l’autorisation préalable en matière de manifestation depuis 1962. Premièrement, selon M. Ahmat, après l’octroi de cette autorisation préalable, les organisateurs de la marche (Wakit Tama) et le gouvernement devraient prendre de prédispositions relatives aux textes réglementant les manifestations sur les voies publiques au Tchad. Une telle prédisposition permettrait de prévenir le débordement, estime-t-il. Ce manquement de deux côtés a conduit au-delà des questions pacifiques, cause de la destruction des biens publics et privés, analyse l’enseignant chercheur. Pour lui, les deux responsabilités sont co-engagées : le gouvernement a failli à sa responsabilité de prévention, mais les organisateurs de la marche aussi. Car, soutient-il, l’autorisation n’a pas été soumise à l’obligation d’encadrement.
Deuxièmement chose, pour le Pr c’est l’idée de poursuite judiciaire relative aux casses opérées. « Le premier manquement de ces poursuites judiciaires est la procédure d’arrestation. On devrait arrêter les auteurs directs. En matière pénale, la responsabilité n’est pas collective, mais individuelle et personnelle », explique-t-il. La police souligne l’analyste politique, devrait prendre les manifestants qui ont détruit les biens privés. Ce qui est déplorable c’est que le gouvernement ait envoyé arrêter les leaders, dit-il. « La procédure de leur arrestation ressemble à un enlèvement. Car si on convoque un individu et qui ne répond pas il commet une infraction. La 2e étape c’est de lui délivrer un mandat d’arrêt qui permettrait de le prendre par contrainte ou par force », explique le chercheur. Il rappelle que, le cas de Me Max Loalngar où le gouvernement a envoyé les gens en civile le cueillir à la maison. C’est une procédure illégale, un enlèvement, critique le professeur.
Autre précision, l’analyste affirme que le gouvernement était dans la détente d’autoriser la marche sans prévenir les exercices de la liberté. « Nous sommes dans une dynamique du dialogue, et ces arrestations conduisent les gens à se radicaliser. Ces arrestations n’apaisent pas l’atmosphère pour un dialogue sincère de cœur et d’esprit. Ce que je déplore pour mon pays », dit le prof. Ahamat.
Légale? Illégale? les conséquences de ces arrestations
D’après prof Ahamat, il faut d’abord analyser que l’Union des Travailleurs du Tchad (UST) a déclenché la grève sèche avec un service minimum au niveau des districts sanitaires. C’est déjà une conséquence des arrestations qu’il faut gérer. Le gouvernement dit que cette grève ne correspond pas à des revendications sociales. Pourquoi attendre maintenant pour signifier que l’UST sort du cadre de pacte social en déclenchant sa grève ? Pour l’analyste, il ne faut pas toujours attendre les conséquences d’un fait souvent difficile de gérer, souligne-t-il. « J’appelle à la libération des leaders. On constate que l’évènement devient une surenchère politique. Les politico-militaires demandent la libération, les politiques aussi s’entremêlent. Cela ne soigne pas l’image de la transition et surtout du dialogue national inclusif projeté ». Il insiste sur le caractère illégal de la procédure d’arrestation. « Le tribunal compétent c’est celui de N’Djamena. Le Procureur de la République est compétent pour déclencher l’action publique. On aurait dû les garder à la maison d’arrêt de Klessoum à N’Djamena. Ils n’ont pas été encore jugés et sont présumés innocents donc en aucun cas on ne doit les transférer à Moussoro. Puisqu’ils n’ont pas été condamnés, cette procédure est aussi illégale », explique l’enseignant chercheur. Prof. Ahmat soutient que c’est un amalgame et dans cette confusion c’est le Tchad et le peuple tchadien qui perdent. Un tel extrémisme n’augure pas un bon dialogue, insiste-t-il.
Moyalbaye Nadjasna
Une conférence-débat a eu lieu ce jeudi, 26 mai à l’hôtel Méridiana dans la capitale tchadienne, sous le thème « Énergie au Tchad, quelles solutions vers un accès durable ? » organisé par la plateforme numérique Watch Africa Development (Watch-AD). Plus d’une heure, les panellistes et les participants ont épluché de long en large l’épineuse question de l’énergie au Tchad, les difficultés et les solutions a apporté à court et long terme pour qu’enfin les Tchadiens puissent avoir accès à l’électricité. Reportage.
Face à la crise d’accès à l’énergie que traverse le Tchad depuis plus de trois décennies dont l’impact est énorme tant sur le plan économique, industriel et social, la plateforme numérique Watch Africa Development (Watch-AD) a organisé ce 26 mai à la salle Toumai II de l’hôtel Méridiana (ex hôtel kempinski) une conférence débat animé par l’ancien ministre des Finances et du Budget, Bedjoumra Kordjé et l’actuel Directeur général de l’Autorité du secteur de l’énergie Électrique (ARSE), Jean Paul Mbatna.
Pour Bedjoumra Kordjé le problème de l’énergie au Tchad est en avant tout d’ordre politique et organisationnel. Il affirme que les décideurs politiques sont laxistes face à ce sujet, il manque de la volonté politique à résoudre pour de bon cette question. Il estime que l’intérêt égotiste des certaines personnes au sein de l’appareil étatique prime sur l’Intérêt général. Il souligne que cette pratique est l’une des causes si non directes du problème de l’énergie qui perdure depuis plusieurs années et qui demeure sans solution.
Quant à Jean Paul Mbatna, le problème de l’énergie au Tchad est lié à la croissance démographique. Selon lui, il y a une forte demande d’énergie, mais les capacités énergétiques disponibles ne peuvent pas satisfaire la demande. Il rappelle que les autorités en charge de l’énergie ont pris des batteries de mesures afin de résoudre ce problème dans les mois avenirs. Selon lui, le projet de l’interconnexion du réseau énergétique entre le Tchad et le Cameroun est en cours, son exécution permettra à plusieurs villes du Tchad d’être desservi, en commençant par le Mayo-Kebbi Est et la ville de N’Djamena. Il a souligné aussi que la Banque mondiale (BM) a débloqué une somme colossale de 295 millions de dollars pour aider le Tchad à construire des infrastructures dans la capitale tchadienne et dans 12 autres villes pouvant accueillir d’autres sources de production supplémentaire et distribuer l’énergie de la bonne manière pour pallier au problème de délestage.
Pour leur part, les participants à la conférence ont trouvé ces échanges bénéfiques. Selon Ahmat Oumar, grâce à cette conférence « j’ai reçu assez d’information sur l’électricité au Tchad, les problèmes et les solutions. J’ai un peu d’éclairage et je repars moins muet », dit-il. D’Après Juliana, l’accès à l’électricité est devenu une denrée rare pour les ménages surtout pendant cette période de canicule. Selon elle, cette conférence lui a permis d’avoir une idée sur le problème de l’électricité. Toutefois, elle interpelle le gouvernement de transition à prendre ses responsabilités afin de résoudre ce fléau.
Dans un contexte caractérisé par la crise sanitaire, le réchauffement climatique et les crises sociopolitiques, la question d’accès à l’énergie au Tchad a fait l’objet d’une conférence-débat et le public a été éclairé sur la situation et les perspectives.
Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou
Un atelier de fabrication artisanale des chaussures, sacs, et porte-monnaie est installé au grand marché de N’Djamena. Les tanneurs utilisent les produits locaux comme la peau du mouton et du bœuf pour fabriquer ces produits. Ils exercent ce métier depuis plusieurs années et c’est une véritable petite entreprise. Cependant, le marché n’est pas au bon fixe et les fabricants peinent à joindre les deux bouts. Ialtchad est allé à la rencontre de ces fabricants de chaussures. Reportage.
Assis sous un petit hangar, devant une petite table contenant quelques paires de chaussures fabriquées de manière artisanale. Abdou Younouss vit de ce métier depuis plus de 27 ans. À la main, il fabrique 10 à 15 paires de chaussures par jour. Comme outils de travail, Abdou Younouss utilise le marteau, la moule, le ciseau, les pointes, etc. C’est avec la peau du mouton et du bœuf qu’il produit ces chaussures. Il utilise aussi quelques produits importés du Nigéria. Pour lui, c’est un métier libéral qui te permet de survivre. « Nous fabriquons les chaussures par amour du métier et pour vivre aujourd’hui sinon le métier ne permet pas de vivre demain. Les Tchadiens ne veulent pas consommer les produits locaux, ils préfèrent acheter les produits importés. Cela fait que nous n’évoluons pas dans ce métier », déclare-t-il.
Adoum Mahamat, lui, dispose d’un atelier et une boutique où il vend des chaussures, des sacs à main, des sacs à dos, des porte-monnaies, des chaussures pour hommes, femmes et enfants. Né à Abéché, il a suivi une formation à l’École des petits métiers d’Abéché avant de venir s’installer dans la capitale, N’Djamena où il excelle dans la fabrication artisanale, il y a 15 ans déjà. L’atelier de fabrication et de vente de chaussures de Adoum Mahamat n’est pas encore très connu du public malgré son slogan « Portons ce que nous fabriquons ». « Ce qui fait ma fierté dans ce métier c’est la formation que je donne aux jeunes ». Ces jeunes formés dans la fabrication artisanale des chaussures et autres produits sont maintenant au service de la société dans différents coins du pays, a-t-il ajouté.
Toutefois, il déplore le fait que les autorités ne font pas la promotion des produits locaux. « Lors du festival Darry par exemple, on ne voit que les artistes qui viennent d’ailleurs et qui présentent leurs produits. Mais chez nous, personne ne rend visite à nos stands. Nous aimerions bien qu’ils achètent nos produits, mais ils préfèrent acheter ceux venus des autres pays. Que le gouvernement nous aide à développer notre carrière comme les autres pays le font », dit-il. Selon Adoum Mahamat, même les étudiants qui passent à l’atelier pour des recherches dans le cadre de la rédaction de leur mémoire ne lui facilitent pas la tâche dans la sensibilisation et la promotion. Il veut bien vivre de son art, mais la réalité est autre. Avant, on reçoit des commandes de la Libye avec des gens qui sont en partenariat avec les usines de fabrication de chaussures de Dubaï, Douala et autres. Maintenant ce n’est plus le cas, se lamente-t-il.
Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth
Le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) avec l’appui de ses partenaires a organisé ce jeudi à N’Djamena une conférence-débat pour booster la mise en œuvre du traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte. Les femmes enceintes et les enfants sont plus touchés par cette endémie. Reportage.
Le paludisme constitue le premier motif de consultations dans les formations sanitaires, selon les données du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale. Les femmes et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés. Et c’est dans ce cadre que le PNLP avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a organisé une conférence-débat pour booster la mise en œuvre du traitement préventif intermittent chez la femme enceinte.
Pour le coordonnateur du PNLP, Dr Mahamat Saleh Issakha Diar, l’infection palustre pendant la grossesse constitue un problème de santé publique majeure. Il comporte des risques importants pour la mère, le fœtus et le nouveau-né. Selon lui, au Tchad, la couche vulnérable reste toujours les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Il adresse sa reconnaissance aux partenaires et acteurs engagés dans la lutte contre cette maladie.
Dans le même ordre d’idée, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Tchad, Dr Jean Bosco ajoute que les enfants et les femmes enceintes sont les premières victimes du paludisme, car ils représentent les couches les plus vulnérables. Pour lui, l’approche efficace recommandée par son institution et le ministère de la Santé publique pour réduire la charge du palu pendant la grossesse est le traitement préventif intermittent au cours des consultations prénatales. Dr Jean Bosco souligne que l’OMS est disponible pour appuyer le PNLP à lutter contre le palu au Tchad.
Le secrétaire général adjoint (SGA) du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale Dr Mahamat Hamit Ahmat a expliqué les directives nationales de lutte contre le palu. Le SGA soutient que ces directives exigent la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de prévention du paludisme pendant la grossesse. Il faut l’administration d’une dose de Sulfadoxine pyrimethamine. Il précise que l’accès des femmes à ce traitement préventif au cours des visites prénatales reste encore faible. « Les raisons sont la faible fréquentation des établissements sanitaires de soins prénataux, l’insuffisance de structures sanitaires ne permettant pas l’accès aux femmes et la dépendance socioculturelle », ajoute Dr Mahamat Hamit Ahmat.
Plusieurs thèmes portant sur la stratégie de lutte contre le palu et la prise en charge de la maladie ont été projetés par les conférenciers aux participants.
Jules Doukoundjé
Les examens du Brevet d’Études fondamental (BEF) sont prévus pour bientôt. Le ministère de l'Éducation nationale et de la promotion civique a fixé les dates pour le déroulement des différentes épreuves (orale et écrite) du 06 au 16 juin 2022. Une visite dans quelques établissements de la ville de N’Djamena et à la direction des examens et concours a permis de faire l'état de lieux des préparatifs de cet examen. Reportage.
Prévu pour le 06 juin, élève, enseignant et l'administration s'activent pour les préparatifs. Quelques élèves rencontrées livrent leur impression. Mireille élève en 3e au Collège Sacré-Cœur affirme « je crois que ça aller. Le programme est achevé, j'ai vraiment bossé et je suis sûr de ma capacité pour avoir un bon résultat. J'ai foi en Dieu ». Quant à Boya Chantale au collège Félix Éboué les préparatifs vont bien, mais seulement certains cours ne sont pas finis, dit-elle. Elle soutient qu’elle est venue aujourd'hui aux cours, mais les enseignants sont absents. « Nous ne connaissons pas le motif de leur absence. Nous sommes organisés avec mes camarades pour répéter les exercices. Je vais faire tout pour affronter cet examen ». Yasmine du collège Sacré-Cœur dit que le programme est presque fini. Et que toutes les matières sont achevées, « tout est prêt pour moi. Chacun a joué sa partition, il reste à moi de donner un bon résultat à mes parents ».
De côté l'Administration. Tout est prêt confirme M. Keadoumadji Donasgar, « nous sommes à l'orée de cet examen. On a fait le maximum et nous avons maintenu les élèves de la 3e pour les dernières minutes des préparatifs ». Pour M. Djenadoum Baga Directeur national des examens et de concours au ministère de l'Éducation nationale et de la promotion physique cette année, il n’y a pas eu des perturbations, l'année 2021 2022 s'achève dans les très bonnes conditions, les programmes se sont bien terminés. Il soutient qu’il reste de finaliser les listes des candidats pour installer les critères de sélection entre les candidats officiels et libres. Pour le concours dans les différents cycles d'enseignement technique et professionnel est le 4 juin et pour le Brevet d'enseignement fondamental du 6 au 16 juin.
Ousmane Bello Daoudou
Par un arrêté conjoint rendu public ce 24 mai 2022 par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et son collègue de l’Éducation nationale et de la Promotion Civique, le calendrier du déroulement de la première session écrite du baccalauréat est fixé pour le 20 juin prochain sur l’ensemble du territoire. Dans certains lycées de la capitale l’engouement est de taille, élèves comme enseignants affichent un sentiment positif et se disent pratiquement prêt à affronter les examens le jour « j ». L’équipe d’Ialtchad a fait le tour de quelques lycées de la place. Reportage.
Sur proposition du Directeur Général de l’Office Nationale des Examens et Concours du Supérieur (ONECS), le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et son collègue de l’Éducation nationale et de la Promotion Civique ont signé un arrêté fixant le calendrier de l’un des examens le plus important de l’enseignement qui donne accès aux études supérieures, le baccalauréat. Si par le passé élèves, enseignants, cadres de l’enseignement, etc. se plaignent, cette année la tendance a changé, ces derniers affichent tous un sentiment plus positif et de confiance à l’égard du calendrier rendu public.
Pour Savanang Tombalbaye, élève en classe terminale « C » au Lycée Félix Eboué, il dit être prêt à affronter les examens conformément à la date fixée. « Nous avons fait le programme à 90%, maintenant la balle est dans notre camp pour finaliser les 10% et décrocher le bac », lance-t-il.
Selon Haoua Ali Abakar, élève en classe terminale « D » au lycée Assemblée Chrétienne de N’Djamena, estime être prête. Et rajoute qu’ils ont finalisé la majeure partie des programmes de toutes les matières.
Quant à Remadji Cynthia Bongo, élève en classe de Terminale A4 au lycée Sacré-Cœur, le baccalauréat se prépare dès le début d’année et la date du 20 juin n’est pas une surprise. Elle est confiante pour affronter l’épreuve.
Si l’état d’esprit affiché par les élèves est positif, celui de leurs enseignants l’est davantage. Selon Ningar Rogoto David, enseignant de philosophie au lycée Félix Éboué, l’absence des grèves et la non-perturbation des cours ont permis d’exécuter le programme en entier. « À l’heure où je vous parle, nous sommes au dernier chapitre du programme. Dès la semaine prochaine, je vais procéder simplement à la révision générale avec les élèves » affirme-t-il. À côté de lui, son collègue de français, Noubangar Toydé dit que le calendrier des examens du baccalauréat est réaliste. Il estime que cette année, il n’y a pas eu de rupture, il y a moins de grèves et le programme est exécuté à presque 100%. Il souligne que l’esprit des enseignants et des élèves est au beau fixe. « Plus la date des examens dure, plus les élèves désapprennent », la date du 20 juin est réaliste, trouve-t-il.
Du côté de l’ONECS, Dr. Abakar Mahamat Hassaballah, Directeur des Examens et Concours affirment que l’enroulement des candidats est effectif sur l’ensemble du territoire national et l’impression des cartes biométriques est à 95%. Pour contrecarrer les faux correcteurs, la désignation des surveillants incompétents ou par affinité, Abakar Mahamat Hassaballah souligne que cette année l’ONECS a procédé aussi à l’enrôlement des enseignants dans les bases de données de leur institution afin de minimiser le faux.
Rappelons que depuis plus de 3 ans, le baccalauréat est composé avec un grand retard à cause des grèves ou de la covid-19. Cette année, la signature du pacte sociale entre les syndicats et le gouvernement a apporté une sorte d’accalmie au niveau de l’enseignement avec l’absence des grèves répétées et le respect du calendrier fixé par autorités en charge de l’éducation qui se traduit par la programmation à temps du baccalauréat.
Abderamane Moussa Amadaye
La décision du recrutement à la Fonction publique par voie de concours est désormais annulée. Le Premier ministre de la transition (PMT) à ses côtés, le ministre de la Communication et celui de la Fonction publique a reçu hier les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration. Ce qui importe pour les lauréats de l’École normale et les diplômés sans emplois, c’est leurs arrêtés d’intégration. C’est ce qui sort de l’entretien ce 25 mai avec les leaders des diplômés. Reportage.
« Nous n’avons pas attendu longtemps pour dire non à cette décision. C’est ainsi qu’à travers un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale, nous en avions boudé. Quelques semaines, le ministre de la Fonction publique a fait une sortie pour dire que les lauréats sont exempts du concours », dit Neuzilka Emmanuel, Porte-parole du collectif des lauréats de l’École normale et des écoles professionnelles en instance d’intégration. Pour lui, l’annulation de cette décision n’est pas une solution à leurs revendications, mais un retour à la légalité. C’était une manœuvre de nos autorités pour traîner l’intégration, soutient-il. Selon lui, les autorités le savent bien que ce n’est pas faisable dans la réalité. Il affirme qu’ils ont été reçus hier par le PMT, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement et le ministre de la Fonction publique à la primature sur la question d’intégration. Il précise que c’était à cette rencontre qu’ils leur ont signifié l’annulation de la décision de recrutement par voie de concours. « Nous avions rappelé que cette rencontre devrait se tenir depuis janvier à l’annonce de la promesse d’intégration de 5000 jeunes à la Fonction publique (FP) par le président de la transition. Notre avis nous leur avions dit à l’instant « T », c’est notre intégration qui compte », confie Neuzilka Emmanuel.
D’après le porte-parole des lauréats, le ministre a dit qu’il n’y aura plus de concours et pour les lauréats professionnels et pour les universitaires. Désormais, poursuit-il, le recrutement se fera sur étude des dossiers surtout par ancienneté. Séance tenante rapporte M. Neuzilka, le PMT a instruit le ministre de la FP pour que dès début du mois de juin, les premiers arrêtés sortent. « Ce sont des politiciens qui ont parlé, nous avons toujours écouté des promesses. Nous ne croyons pas à 100% ces promesses, donc attendons de voir. La chose la plus attendue c’est de nous présenter notre arrêté d’intégration. Nous sommes naturellement déjà en juin et nous leur accordons ce bénéfice de doute », dit-il d’un air réservé. A son avis, au cours de leurs manifestations ils ont demandé une date précise par des éventuels arrêtés. Ce sont les arrêtés qui nous importent et non les paroles, insiste-t-il.
Pour M. Aimé Aissadji Bona, leader de la plateforme des diplômés en instance d’intégration, le gouvernement a annulé cet acte comme ils l'ont demandée. « C'est un ouf de soulagement pour nous, demandeurs d'emploi. Nos décideurs sont revenus juste à la raison. Nous sommes satisfaits sur ce point. Jusqu'à présent les dossiers ne sont pas traités. Nous n'avons pas assez d'informations les concernant, mais nous sommes conscients que rien n'est encore fait », lance-t-il.
M. Aimé Aissadji rappelle que leur plateforme a été notifiée par un courrier du cabinet civil du PCMT qu'elle a deux places dans la commission chargée de recrutement. « Jusqu'à l'heure où je suis en train de vous répondre, nous ne sommes pas encore impliqués dans la commission qui n'est pas d'ailleurs pas mise sur pied. Nous ne savons pas pourquoi nos décideurs hésitent à mettre sur pied cette commission », dit-il. Il ajoute que de leur côté, ils ont désigné les deux personnes qui doivent siéger à la commission et le procès-verbal envoyé à la primature, à la présidence, et au ministère de la Fonction publique. « Mais rien n'est fait dans ce sens. Nous attendons toujours la mise en place officielle de cette commission ».
Moyalbaye Nadjasna