Madjiadoum Delajoie a lancé officiellement son 1er film long métrage intitulé « Combat de Soliri » ce samedi 21 mai 2022 au CEFOD de N’Djamena. Ce film traite un fait social en mettant un accent particulier sur les violences basées sur le Genre (VBG). Le film le Combat de Soliri est d’une durée de 2 h, réalisé par Madjiadoum Delajoie Patrice à N’Djamena dans une maison de la ville. Reportage
Selon le réalisateur le combat de Soliri est une histoire d’une fille qui a grandi au village avec son grand-frère. Et qui a eu la chance d’étudier et a obtenu une licence en droit. Après ces études, elle décide d’aller passer ses vacances au village où selon elle le droit de la femme n’est pas respecté. Elle a fait de ça un combat pour que ce droit de la femme soit restauré, le combat de Soliri est un combat contre la VBG. Le combat de Soliri a drainé un nombre important des téléspectateurs plus particulièrement les jeunes filles et femmes. Elles ont animé la salle par des applaudissements en suivant les séquences de la série. Certaines d’entre elles se sont confiées au micro de Ialtchad Presse.
Pour Nadine téléspectateur « je pense que le film parle des violences basées sur le genre au village, mais non seulement au village même ici en ville, les hommes maltraitent les femmes, alors qu’il faut cela cesser puis que l’information du film est bien passée. Pour que les hommes comprennent, nous sommes vos sœurs, mères et épouses ».
Quant à Martin « ce qui m’a impressionné dans ce film c’est le courage des femmes. La femme qui est venue au village pour défendre le droit de la femme, une femme dans un monde traditionnel qui s’est exprimé et défendre le droit des autres femmes » .
Maimouna Catherine, « je suis venu pour voir ce film intitulé le combat de Soliri. Ce film m’a beaucoup touché parce que le film parle de la maltraitance des jeunes filles et des femmes. Au village, les parents donnent des filles en mariage alors que le droit interdit le mariage des enfants ».
Fabrice, « je pense, c’est un très bon message, déjà qu’il a titré le combat de Soliri puis nous avons écouté le message. Elle veut qu’on respecte le droit de la femme. Elle est l’égale à l’homme ».
Ousmane Bello Daoudou
La ministre du Développement touristique et de l’Artisanat, Mme Mounira Hassaballah était au Centre Artisanal de N’Djaména ce jour lundi, 23 avril pour, dit-elle, faire l‘état de lieux du centre en arrêt depuis trois décennies.
En arrêt depuis le début des années 90, le centre artisanal de N’Djamena traverse une crise sans précédente. Il est quasiment dans les oubliettes des décideurs politiques. Ce matin 23 avril 2022, La ministre du Développement touristique et de l’Artisanat, Mme Mounira Hassaballah s’est rendu sur le lieu pour faire le constat afin d’apporter des solutions idoines, dit-elle, que traverse ce centre depuis plus de 30 ans.
Elle a visité toutes les salles, de l’atelier fonderie-bijouterie en passant par l’unité de production des chaussures aux ateliers de reluire, de peinture, de sculpture, de maroquinerie et enfin la salle de gallérie d’art et d’artisanat qui sont, presque tous à l’abandon, envahi par des araignées où quelques objets sont exposés et quelques personnels âgés veillent dessus.
Pour la ministre du Développement touristique et de l’Artisanat, le Centre Artisanal de N’Djaména est un organisme du Centre National de l’Artisanat des Arts appliqués en abrégé « CNAA » qui est sous la tutelle de son ministère. Elle souligne que sa visite consiste à constater et faire état de lieux du premier centre d’artisanat du Tchad. Elle a également affirmé que des solutions seront trouvées pour qu’enfin le centre soit relancé et le transfert de connaissance de ce noble métier soit effectif d’une génération à une autre.
Mme Mounira Hassaballah a rappelé aussi que le Tchad a gagné plusieurs prix à l’international grâce à l’artisanat « le Tchad a gagné autant de prix dans les années 60, 70, 80 et 86 et depuis les années 90 et plus au-delà nous n’avons jamais gagné un prix » a-t-elle affirmé. Et ajoute que l’artisanat peut aussi contribuer dans la lutte contre chômage des jeunes. La ministre a profité pour lancer un appel à la jeunesse pour embrasser ce métier. Selon elle, l’État est prêt à mettre des moyens nécessaires à afin de les accompagnés et de relancer ainsi l’artisanat tchadien qui stagne depuis plusieurs décennies.
Rappelons que le Centre Artisanal de N’Djamena a été créé en 1969 pour former les jeunes à s’outiller des connaissances artisanales et à mettre en valeur la fabrication locale, mais depuis le début des années 90 le centre manque de soutien de l’État.
Abderamane Moussa Amadaye
Il s’est ouvert ce matin, 23 avril à N’Djaména la réunion des experts juristes des États membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens en abrégé « CEN-SAD » pour examiner les projets de texte de base de cette institution régionale et de ses organes spécialisés. Reportage.
En réponse aux directives de la 21e Session ordinaire du Conseil Exécutif de la CEN-SAD tenue au mois de mars dernier à Rabat, au Royaume du Maroc, se tient dans la capitale tchadienne la réunion des experts juristes des États membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens. Durant deux (2) jours, les experts juristes de la CEN-SAD sont appelés à examiner les projets de texte de base nécessaires au bon fonctionnement de cette organisation internationale et de certains organes spécialisés en particulier.
Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire Exécutif (SE) de la CEN-SAD, S.E.M Brigi Rafini a souligné que cette réunion entre dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme institutionnelle décidée par la conférence des Chefs des États et de Gouvernement. Il ajoute que pendant deux (2) jours, les experts juristes de la CEN-SAD vont examiner six (6) avant projets de textes relatifs au protocole additionnel portant création du Centre de Lutte contre le Terrorisme de la CEN-SAD ; etc.
Pour lui, l’examen des avant-projets vont permettent de donner un cadre légal à l’instance du Centre de Lutte contre le Terrorisme, son opérationnalisation en tant qu’organe spécialisé de la CEN-SAD afin de se conformer avec les dispositions du Traité révisé et sa cohérence avec les objectifs assignés. Le SE Brigi Rafini relève aussi que ses avant-projets vont permettent d’assurer le bon fonctionnement de deux (2) nouveaux organes crées par le Traité révisé et enfin la mise à jour du texte de cette auguste institution. Le SE de la CEN-SAD a estimé que cet « atelier constituera un creuset d’échanges entre les spécialistes qui doit permettre un examen approfondi en vue d’assurer la viabilité et l’efficience des structures et organes concernés » conclut-il.
Pour le Directeur de Cabinet du ministre des Affaires étrangères, M. Apollinaire Mogombaye, représentant le Président en exercice de la CEN-SAD, l’espace CEN-SAD est confronté à de multiples défis qui s’amplifient et qui nécessitent un sursaut collectif. Selon lui, la réunion des experts juridiques à N’Djamena permettra la redynamisation et la consolidation cette institution. « Nous aurons ainsi donné à la CEN-SAD tous les instruments requis pour un travail de meilleur rendement », affirme-t-il.
Il faut rappeler que la CEN-SAD a été créée à Tripoli en Libye, le 04 février 1994. Elle regroupe à 25 Etats membre et est l’une des huit (8) Communautés économiques régionales (CER), reconnues par l’Union africaine (UA) comme piliers de l’intégration sur le continent pour le développement économique social et durable de l’Afrique.
Abderamane Moussa Amadaye
Le bureau de la Coordination des associations de la société civile et de défense des droits de l’homme (CASCIDHO) a fait un point de presse relatif à la manifestation du 14 mai 2022 et l’arrestation des leaders de la société civile ce matin à l’Hôtel Novotel la Tchadienne. Reportage.
Mahamat Digadimbaye indique c’est avec une consternation que la CASCIDHO a suivi la manifestation du 14 mai, suite à une marche pacifique autorisée par le Ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration à des organisations de la société civile, membres de la coalition Wakit Tamma. Après une analyse des faits et conséquences, la CASCIDHO décide de se prononcer sur cette question qu’elle continue de suivre avec une attention particulière. Pour lui cette manifestation autorisée répond aux principes des libertés publiques et des droits de l’homme garantis par les conventions internationales et la charte de transition à laquelle les autorités ont permis l’organisation des marches pacifiques. Selon lui cette marche pacifique censée exprimer une opinion, mais malheureusement à causer des dégâts considérables et des actes de violence sur des individus et du vandalisme sur les biens publics et privés ont été observés. Des leaders de la société civile, organisateurs de cette marche ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt. Il a constaté à cause de cette marche quelques atteintes à l’intégrité physique de certains manifestants ont été signalé.
La CASCIDHO de M. Digadjimbaye affirme qu’une manifestation publique doit être strictement non-violente et respectueuse des valeurs républicaines et les forces de l’ordre doivent prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurité physique des manifestants, des biens publics et privés. Toute dérive engagerait la responsabilité de l’une ou de l’autre partie.
Mahamat Digadimbaye « J’appelle à la vigilance et d’œuvrer tous ensemble pour la tenue et la réussite du Dialogue inclusif et souverain, seul et unique cadre pour discuter de tous les maux dont souffre notre pays y compris la relation avec la France. Le coordinateur ajoute que ce n’est pas par la violence ni les intimidations et ni l’exclusion que les problèmes du Tchad seront réglés, ni les rues ni les revendications populaires ne peuvent remplacer les assises du Dialogue national inclusif ». Il rajoute que la marche vers le dialogue est irréversible, « évitons tout raccourci, et toutes dérives qui risqueraient de compromettre dangereusement l’avenir radieux de notre pays et l’explosion du Tchad » soutient M. Mahamat Digadjimbaye .
Pour finir il affirme que la CASCIDHO s’engage auprès les autorités pour solliciter la libération des collègues de la société civile arrêtés et poursuivis. Il demande à toutes forces vives de la nation de contribuer au renforcement et à la consolidation de la paix .
Ousmane Bello Daoudou
A l’international comme au national, les organisations de la défense des droits de l’homme continuent à réagir suite aux arrestations des leaders des droits de l’homme, suite à la marche autorisée du 14 mai passé. Dans un communiqué conjoint signé le 21 mai, elles demandent leur libération immédiate et inconditionnelle. Retour sur la teneur du document avec Ialtchad.
D’abord, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (FIDH-OMCT), la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH), et l’Association Tchadienne pour la Promotion et défense des Droits de l’Homme (ATPDH) condamnent les arrestations suite à la marche du samedi 14 mai dernier. Selon le contenu du document signé ce 21 mai par M. Dobian Assingar, Délégué permanent de la Fédération Internationale des droits de l’homme auprès de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et le président par intérim de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH), Me Adoum Mahamat Boukar, « c’est une marche pacifique pour dénoncer le soutien de la France aux autorités militaires de la transition au Tchad ainsi que la présence supposée d’une base militaire française sur le territoire tchadien.»
Pour ces défenseurs des organisations des droits de l’homme, cette manifestation de la coalition Wakit Tamma avait été dûment autorisée par le Ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration. Ils précisent que l’encadrement par les forces de défense et de sécurité tchadiennes tout au long du parcours en est une preuve. La FIDH et la LTDH réalisent que les incidents qui se sont produits en marge de la manifestation et des actes de vandalisme commis contre les stations-service du groupe pétrolier français Total sont en dehors du parcours autorisé. Ils déplorent que ces leaders de Wakit Tamma soient placés sous mandat de dépôt par le Procureur de la République près le Tribunal de N’Djamena et incarcérés à la maison d’arrêt de Klessoum, à N’Djamena. La FIDH-OMCT et la LTDH précisent que ces leaders sont poursuivis pour « destruction de biens » et « troubles à l’ordre public ». Elles ont aussi mentionné qu’ils s’inquiètent de la répression systématique envers les manifestants pacifiques au Tchad. Ils rappellent aux autorités de la transition leur obligation de respecter et de protéger les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Pour appuyer leur propos, ils citent les articles 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et les articles 9 et 11 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ratifiés par le Tchad.
La FIDH-OMCT et la LTDH demandent aux autorités de la transition à garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et le bien-être psychologique de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Tchad. Elles réclament un strict respect des libertés fondamentales (libertés d’expression, et de manifestation), une enquête prompte, exhaustive, impartiale et transparente afin de faire toute la lumière sur les violations et atteintes aux droits humains commises à l’encontre des défenseurs des droits humains, une garantie des conditions d’un environnement favorable aux actions légitimes de promotion et de défense des droits, cesser toute forme de pression exercée sur la société civile au Tchad. Aux partenaires internationaux du Tchad et particulièrement les Nations Unies, l’Union africaine, la CEMAC, l’Union européenne et la France, la FIDH-OMCT et la LTDH leur demandent de contribuer au respect et à la protection des droits humains et des défenseurs et manifestants au Tchad.
« L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible », a rapporté le communiqué. Le communiqué précise que la FIDH et l’OMCT sont membres de Protect Defenders, un mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.
Moyalbaye Nadjasna
Ras-le-bol, c’est le sentiment que les Tchadiens éprouvent lorsqu’on discute avec eux de la politique tchadienne de la France. Cette frustration s’est amplifiée depuis la mort du père Maréchal Deby Itno. Ils se souviennent que la France l’a soutenu à bout de bras et de canons. Aujourd’hui, les Tchadiens ont le sentiment que cette même France bombe le torse pour soutenir le fils Maréchal au mépris des règles constitutionnelles. Cette France jupitérienne s’est même précipitée en bravant la Covid-19 pour venir aux funérailles du Maréchal. Et adouber le président de la transition en menaçant ceux qui seront tentés de ne pas accepter l’ordre établi par Jupiter, Macron. Il disait publiquement avec l’arrogance du maitre des lieux « la France ne laissera personne menacer le Tchad ». Cette phrase beaucoup des Tchadiens ne l’ont pas avalé. Ils sont convaincus que le message leur est adressé, eux, qui aspirent à ce que tout change mais que la France veut en sous-main que rien ne change. Alors les Tchadiens se sont mis à regarder ailleurs. Et puis, la France est chassée du Mali où, eux, Tchadiens ont contribués à écraser les djihadistes les plus craints. La France est également malmenée au Burkina-Faso. Elle marche sur des œufs au Niger. Où ils y sont aussi dans la zone de 3 frontières pour protéger ces pays. Et au Tchad, ils sentent que cette France veut leur faire un enfant dans le dos alors ils ont décidé d’en découdre pacifiquement.
Pourquoi et comment?
Ils ont misé sur la société civile qui a su créer une dynamique citoyenne avec le mouvement Wakit Tama. Un courant dynamique, bon-enfant, rassembleur qui ose enfin mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t ». Certes, cela n’a pas été facile mais Wakit Tama a su bâtir patiemment un sentiment d’appartenance ouvert à tous. Il a su combler le vide laissé par des politiciens vire capo avec qui il était impossible de bâtir un tel mouvement. Wakit Tama a eu des moments de doute, des temps où le moral frôlait les chevilles mais Wakit Tama a tenu la rue par la force de son intelligence et par le sens de son timing. Ce mouvement est resté sur sa ligne. Et il a osé s’attaquer à la politique de la France au Tchad en donnant aux tchadiens une raison à leur lutte et en doigtant avec raison le soutien de la France à une junte sans imagination.
Cette manifestation du 14 mai contre la politique française reste le départ de quelque chose vers une autre direction. Vers une destination que les Tchadiens veulent choisir. Eux à qui on ne demande pas leur avis, si on le demande c’est pour le tordre par des élections bidon qui donnent des résultats encore plus bidons.
Le 14 mai dernier va certainement laisser des traces.
Le lendemain 15 Mai, des arrestations ont eu lieu. Massar Hissène Massar, ancien ministre est arrêté. Son tort c’est d’avoir assisté à une manifestation autorisée. Max Loalngar figure emblématique de Wakit Tama est jeté en prison. Son tort c’est d’avoir organisé la marche dénonçant l’ingérence de la France dans la politique du pays. Des dirigeants de Wakit Tama sont aussi intimidés et menacés de poursuites judiciaires pour dégradation des biens privés.
Le 14 mai passé est une alerte pour la France. Elle doit tirer des leçons de cette manifestation. Elle doit cesser de faire semblant d’être neutre. Elle doit montrer pattes blanches au sujet de la transition. Elle doit dire clairement qu’elle est contre la dévolution dynastique du pouvoir. Elle doit aider les Tchadiens de bonne volonté à asseoir une transition juste, à réussir un dialogue inclusif et souverain, à organiser des élections libres et transparentes, à ne pas se mêler des affaires tchadiennes et à demander au Conseil Militaire de transition (CMT) d’être des arbitres et de passer la main.
Enfin, seule fausse note ce 14 mai ce sont les casses, sinon il a rempli le cœur de beaucoup de Tchadiens de fierté d’avoir finalement compris et engagé le combat pour la vraie démocratie. D’avoir enfin dit assez à la France. Merde à ses tambouilles politiques pour que cette ultime bataille pour le changement triomphe. Il y a des rendez-vous qu’il ne faut pas rater, la transition pour une vraie alternance est le plus important de ces rendez-vous.
Bello Bakary Mana
Le secrétaire Fédéral d’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme dans le Moyen-Chari (ACTUS-MC) M. Sidothe Beteloum au cours d’un entretien, ce 21 mai 2022, déplore, la manière avec laquelle les internautes ont manipulé l’information sur l’incident qui s’est produit dans la Sous-préfecture de Danamadji dans la province du Moyen-Chari. Selon lui, ce n’est pas un conflit intercommunautaire, ni un conflit agriculteurs-éleveurs. Mais une simple dispute entre deux individus. Le 20 mai, le gouverneur a ordonné qu’on ouvre le marché. Mais il y a encore d’hésitation du côté des commerçants. Reportage.
M. Sidothe Beteloum, Secrétaire fédéral d’ACTUS insiste et précise que c’est une dispute entre deux jeunes Arabes qui a coûté la mort d’un jeune sudiste qui voulait les séparer. A son avis, la mauvaise interprétation est à l’origine du conflit qui a dégénéré. Il indique s’être rendu hier 21 mai sur les lieux. Il a remarqué que la population vaque normalement à ses besoins. Seulement dit-il, les spéculations et les rumeurs ont circulé, mais lorsque le gouverneur est arrivé il a mis les gens en confiance. Depuis le 1er jour de l’incident, une patrouille mixte des forces de sécurité est active pour rassurer la population, soutient-il. Le président d’ACTUS déplore 9 morts, dont 6 sudistes et 3 arabes. Les blessés sont repartis entre le centre de santé baptiste de Danamadji, district sanitaire et hôpital régional de Sarh. Selon lui, avant-hier, le gouverneur a ordonné qu’on ouvre le marché. Mais la communauté musulmane s’est réunie et a délégué deux personnes vers les autorités. Selon eux, ils ont subi la perte d’une moto brûlée et des boutiques saccagées en plus des innocents morts et le gouvernement ne s’est pas encore prononcé donc ils ne peuvent reprendre le marché. Le SG de la région s’est rendu aujourd’hui à Danamadji pour un état des lieux. Concernant les arrestations, le président d’ACTUS dit avoir échangé avec le Procureur de Sarh, mais il lui a dit que l’affaire est en instruction au parquet.
La Ligue Tchadienne des droits de l’homme (LTDH) dit dans son communiqué de presse du 19 mai 2022 que la tuerie de Danamadji s’ajoute à une série de crimes et de violences répétées et impunies. Pour la LTDH, ce sont les conséquences de la mauvaise gestion des conflits de Sandana. Il exige que les circonstances qui entourent l’évènement de Danamadji soient éclairées et les auteurs arrêtés et jugés. La LTDH encourage les autorités tchadiennes à accroître dans le strict respect de la loi et des droits humains. Elle appelle tous les acteurs de la vie nationale à s’unir pour lutter contre la violence et l’insécurité qui affectent le pays. La LTDH se dit être résolue à soutenir les efforts nationaux pour faire avancer la paix et la stabilité au Tchad.
Moyalbaye Nadjasna
Le stade de Diguel situé dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne est à l’abandon. L’équipe d’Ialtchad Presse s’est rendu sur le lieu ce 21 mai pour faire le constat. Reportage.
Construit en 2011 dans le cadre de l’organisation de la deuxième édition des jeux culturels et sportifs de la Communauté ses États sahélo-sahariens (CEN-SAD), le stade de Diguel, même s’il a connu une déformation de son plan architectural, il reste parmi l’un des stades le plus beau, non seulement de la capitale tchadienne, mais aussi du pays. Le manque de volonté des décideurs en charge du développement de sports, les querelles intestines au sein de la fédération de football, d’athlétisme et bien d’autres sports n’ont pas favorisé qu’il y ait une bonne politique de suivi, de gestion et d’entretien de ce grand temple de sports.
Si le stade disposait par le passé des entrées officielles connues de tous et une clôture bien faite, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Une partie de la clôture, le côté nord et ouest du stade se sont effondrés, facilite l’accès aux enfants, aux drogués, aux fumeurs de marijuana communément appelé « bongo » ou « bé ». Ainsi, la tribune présidentielle ou le carré VIP du stade et les vestiaires sont devenus un véritable lieu où toutes les substances qui nuisent à la santé sont prises. Les toilettes sont aussi malpropres et irréprochables à cause de défections, d’urine, et toute sorte de saletés. Ces immondices dégagent des mauvaises odeurs. Sous les gradins, les herbes poussent à merveille sans être nettoyées. Les sièges en plastique teintés aux couleurs nationales commencent à perdre leur éclat initial sous l’effet de l’intempérie. La piste d’athlétisme standard s’est complément dégradé laissant place au caoutchouc des terrains synthétiques. Une partie de la toiture du gradin présidentielle est inexistante. Derrière le gradin présidentiel sont stagnées les eaux de pluie. Un peu du côté nord des tas de poubelles éparpillés.
Mahamat Ahmat rencontré sur le lieu rapporte que, « le gouvernement doit réfectionner le stade de Diguel dans un bref délai et sécuriser le lieu pour son bon fonctionnement ». Juste à côté se trouve Hamza Mahamat. Pour lui, « c’est le manque de suivi et de propreté qui a conduit à l’abîme de ce stade. » il plaide auprès des autorités du sport à réfectionner le stade. A la sortie du stade, nous apercevrons Abakar. Il habite non loin du stade. A son avis, « le gouvernement manque cruellement de suivi, aujourd’hui l’état du stade est déshonorant et alarmant. J’interpelle le ministre de la Jeunesse à réfectionner ce terrain ».
Les travaux de construction du stade de Diguel qui datent d’une décennie n’avancent pas du tout, a conclu Abakar.
Abderamane Moussa Amadaye