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La Chambre de Commerce, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA) du Tchad organise depuis hier une foire dénommée Foire Ramadan au palais du 15-janvier de la capitale tchadienne, N’Djamena. Pour avoir plus d’information sur les enjeux socioéconomiques de cette activité du patronat, Ialtchad s’est entretenue avec Ali Adji Mahamat Seïd, Président de la Chambre de commerce du Tchad ce 25 avril 2022. Entrevue.

M. Ali Adji Mahamat Seïd, Président de la Chambre de commerce du Tchad affirme que son institution organise cette foire afin d’alléger un peu la souffrance des consommateurs tchadiens.  Selon lui, c’est aussi une manière d’encourager l’importation massive des produits. Ce qui pourrait, dit-il, influencer ceux qui font souffrir la loi de l’offre et la demande. M. Ali Adji constate que la guerre en Ukraine, accentué par le déficit céréalier de notre agriculture l’année dernière a fait que certains produits commencent à être rares sur les marchés. D’après lui, même les produits disponibles ont flambé. « On s’est dit que pendant cette période, nous allons proposer au gouvernement d’organiser une foire alimentaire. Ce qui a été accepté et on a adressé une correspondance au ministère de commerce, avisé les plus hautes autorités de l’État sur notre action. C’est un projet qui est encouragé et soutenu par le président de la transition. Il a donné toutes les instructions pour nous accompagner dans cette phase », a confié le président de la Chambre de Commerce, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA).

A son avis, c’est une foire spécialement du mois de ramadan afin d’aider la population à trouver surplace certains produits inhérents à la fête (gâteaux, habits et autres). Pour motiver l’ouverture de la foire que dans la soirée, M. Ali Adji évoque la forte chaleur dans la journée. Le soir selon lui est mieux indiqué et le climat est favorable. « Nous ne pouvons pas demander aux commerçants de vendre moins cher ou à perte. Nous sommes les représentants des opérateurs économiques qui ont de grandes entreprises. Nous ce qu’on leur demande c’est d’être correctes et de ne pas profiter de cette situation de pénurie pour augmenter le prix », souligne le chef du patronat. Il insiste pour dire que l’enjeu de cette foire est d’encourager les importateurs à faire une importation de masse. Le président de la Chambre de commerce souhaite que l’équilibre s’établisse entre l’offre et la demande. Il précise que l’intervention de la CCIAMA est beaucoup plus technique afin que les commerçants et les consommateurs trouvent chacun leur compte.

Pour répondre à notre question pourquoi organiser la foire à la fin du ramadan, M. Ali affirme que le retard vient de la mise en place de la logistique. L’idéal selon lui, c’était de la faire bien avant le ramadan, mais les procédures administratives ont traîné. « Étant donné que nous avons demandé l’exonération pour plus d’importation. L’attestation d’exonération a pris aussi du retard. Voilà les raisons fondamentales du retard. Mais la cherté de vie continue et ce n’est pas seulement le ramadan, il faut agir sur l’offre d’une manière globale. La dynamique, c’est de continuer la foire pour que cette période difficile d’offre puisse avoir sa raison sur le marché », dit-il. La CCIAMA assure M. Ali Adji, voudrait accompagner les actions du gouvernement. Il demande à la population de visiter la foire afin de constater d’elle-même, les différentes offres. À titre informatif, il signale que certaines entreprises ont tout de même accepté de diminuer si peu soit-il, le prix de certains produits. C’est encourageant et cela va permettre à la population de faire une petite économie, soutient-il.

Le président de la chambre de commerce déclare que ce n’est ni une première ni une dernière foire. Mais après cette année plusieurs autres vont en suivre. L’organisation de la foire fait partie de la mission assignée à la CCIAMA, affirme-t-il. La foire en cours va durer 20 jours, conclut M. Ali Adji Mahamat Seïd.

Moyalbaye Nadjasna

Déguerpis depuis le dimanche 20 mars dans la matinée de leur ancien site, les vendeurs du marché de Dembé n’ont toujours pas trouvé un site amélioré pour s’installer. Dépassés, ils ont fini par occuper les voies bitumées et les devantures des maisons des particuliers pour vendre leurs marchandises. Nous sommes allés à la rencontre de ces vendeurs qui nous raconte leur vécu quotidien. Reportage.

Les klaxons des engins demandant le passage aux usagers se font entendre toutes les secondes, surtout pendant les heures de pointe. Les vendeurs des différents produits alimentaires occupent la moitié de la voie bitumée qui quitte Dembé jusqu’au magasin de l’ONASA à Chagoua. L’autre voie qui divise une agence de voyages de la capitale est aussi occupée. Assis à même la voie bitumée et sous la chaleur ardente, les vendeurs comme ils disent tiennent le coup malgré eux. Les vendeurs et les vendeuses refusent ce qu’ils appellent « l’arnaque de la mairie municipale ». Ils livrent bagarre à la mairie qui selon, eux, prélève des taxes appelées « patentes » » tous les jours pour rien.

Nodjihassal Émelie est vendeuse de poissons séchés. Elle nous raconte son vécu quotidien avec les agents de la mairie municipale. « Les agents viennent par équipe pour prendre les pièces avec nous. Une équipe prend 250FCFA, 4 autres équipes passent pour prendre 100FCFA par équipe et la dernière équipe prend 50. Au total, nous donnons 650FCFA par jour et par vendeur. Ce qui fait mal dans tout cela, c’est la seule l’équipe de 50F qui nous donne de ticket. Le reste de l’argent on ne sait pas où il va », raconte-t-elle. Elle ajoute que même la voie bitumée qu’elles occupent pour étaler leurs marchandises n’est pas nettoyée. Mais elle ignore au nom de quoi la mairie se fait payer. Une autre vendeuse dame Kadjidja Mahamat elle, se plaint du comportement antisocial des propriétaires des maisons. Pour elle, les propriétaires des maisons les chassent de leur devanture tous les jours. Mais comme c’est la seule activité génératrice de revenus qu’elle sait faire, Kadjidja est obligé de négocier avec les propriétaires.

Si d’un côté on chasse les vendeurs des devantures des concessions, de l’autre côté on fait de cette occupation un vrai business. Mahamat Abakar occupe la devanture d’un particulier ou il vend les habits. Ils ont signé un contrat ou Mahamat doit payer 500 fcfa par jour à son désormais bailleur. Il revendique de revenir sur l’ancien site. « Nous voulons notre site d’avant ou alors qu’on nous donne un nouveau site pour nous permettre de faire des tentes et nous mettre à l’abri su soleil. En plus du soleil, le goudron dégage aussi de la chaleur. Et il y a encore quelqu’un à qui tu dois 500F par jour qu’il y ait marché ou pas. Vraiment nous souffrons trop. Il faut que les autorités nous trouvent une solution urgente », dit-il. Madame Guinanodji Aurélie par contre est tombée dans les mains d’une personne gentille qui ne lui a jamais demandé 5F depuis qu’elle occupe sa devanture. Elle s’en réjouit. « Martine est trop compatissante. Elle comprend nos peines et a mis gracieusement pour nous l’espace que nous occupons maintenant. On utilise, ses toilettes, son eau et quelquefois elle nous donne même à manger. Que Dieu la bénisse » a-t-elle conclut.

Kouladoum Mireille Modestine

Le Tchad célèbre ce 25 avril la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Le thème de cette 15e édition est : « innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». C’est aussi l’occasion pour le Ministère de la Santé publique de faire l’état de lieux de la lutte contre cette maladie qui constitue la première cause de mortalité. La cérémonie de la campagne a lieu en présence de la secrétaire d’État à la santé publique et de la solidarité nationale. Reportage.

Le paludisme est la première cause de la mortalité au Tchad. Ce taux de mortalité et de morbidité le plus élevé en Afrique centrale serait lié aux pesanteurs socioculturelles et au système de santé peu développé. La célébration de cette 15e édition a pour thème « innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». La journée mondiale de lutte contre le paludisme a pour objectif de mettre en exergue les progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre cette maladie et d’inciter les pays à accélérer leur intervention visant l’élimination du palu dans le monde.

Pour la secrétaire d’État à la Santé publique et à la solidarité nationale, Mme Mbaidedji Dékandji Francine, ce thème, souligne la nécessité d’élaborer et de renforcer les stratégies adaptées pour une lutte plus efficace contre le paludisme qui demeure toujours un problème majeur de santé publique au Tchad. Selon elle, le palu est le premier motif de consultation et la première cause de décès dans le milieu hospitalier. Elle ajoute que l’année dernière, cette maladie a été la cause de 42 % d’hospitalisation dont 29 % sont des enfants de moins de 5 ans et 18% des femmes enceintes.  La secrétaire d’État à la santé publique et de la solidarité nationale souligne aussi que 31 % de décès étaient dus au palu. « Il faut par conséquent accorder la priorité à la prévention et à la prise en charge médicale de cette maladie, tout en tenant compte de la dimension de l’innovation qui reflète le thème », suggère-t-elle.

Pour ce qui est de la prise en charge à base communautaire, Mme Mbaidedji Dékandji Francine affirme que 81 % des cas suspectés ont fait l’objet des tests rapides du diagnostic et le taux le positivité est de 79%. Alors que le taux des cas confirmés pris en charge est de 97%. Elle estime que ces résultats montrent que les efforts dans le domaine de la prise en charge sont louables.

Rupture des intrants

Les hôpitaux ont enregistré des ruptures et le secrétaire d’État estime que des efforts devraient être fournis pour que ces désagréments soient corrigés. Dans le domaine de la prévention, elle révèle que les formations sanitaires ont distribué 564.393 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action en routine dont 235.183 aux enfants, 329.210 aux femmes enceintes, avec un pourcentage de 58%. Concernant le traitement préventif, la Secrétaire d’État à la santé publique et à la solidarité nationale ajoute que la proportion des femmes enceintes qui ont reçu au moins 3 doses est de 34% et pour chimio-prévention du palu, elle dit que, tous les 72 districts éligibles ont été couverts. Au sujet de la distribution des moustiquaires imprégnées, elle affirme que 10 millions de moustiquaires ont été distribués en 2021.

Dans le même sens Dr Ignace Bimenyimana, coordonnateur du projet d’appui antipaludique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Tchad, les efforts restent encore à faire. Il souligne que le plus grand problème reste la lutte contre le palu chez les femmes enceintes. Il soutient aussi que les consultations prénatales qui sont faibles au Tchad et ne permettent pas d’atteindre le maximum des femmes étant les cibles les plus importantes et les enfants. Selon Dr Ignace, l’autre défi concerne l’utilisation des moustiquaires imprégnées, le taux de couverture reste faible et des efforts importants doivent être déployés pour la mise à la disposition de ces groupes vulnérables qui sont les femmes et les enfants. Il estime que la bonne gestion et l’utilisation des médicaments et autres moyens de lutte contre le palu qui sont mises à la disposition des formations sanitaires posent problème. Il suggère que le ministère de la Santé publique veille à tous ces moyens de prévention pour qu’ils parviennent aux bénéficiaires.

Jules Doukoundjé

Bientôt un mois que les N’Djamenois remuent ciel et terre pour s’approvisionner en gazole. Les automobilistes, les grandes et petites entreprises ne sont pas à quel saint se vouer. Les autorités en charge du pétrole de sa distribution et de sa vente ne s’expliquent pas sur la question. Les conséquences sociales et économiques sont palpables.

Le gazole a-t-il disparu de la mini-raffinerie de Djarmaya ? C’est la question  que se posent les N’Djamenois ces derniers jours. Qui doit donc répondre à cette question ? Bien évidemment, c’est le gouvernement. Mais pourquoi est-il resté muet jusqu’aujourd’hui ? Les raisons ne sont pas toujours évoquées. Difficile à cerner cette situation qui sème le désarroi. Les particuliers et les entreprises privées ne savent pas quoi faire. Chaque jour, les consommateurs font le tour des stations-service sans être satisfaits. Certaines stations-service de la place affirment n’avoir pas le gazole depuis des semaines. Pour confirmer leur propos, les pompes numériques sont purement et simplement bâchées.

Les agences de voyages dépassées par la situation ont prévu fermer leurs portes. Certaines petites et moyennes entreprises essaient de trouver du gazole auprès des détaillants dans les quartiers. Mais cela pour combien de temps à partir du moment où mêmes, les stations-service sont vides ? Mauvaise nouvelle, ces détaillants spéculent et vendent le litre à 750 FCFA. Dans les usines de fabrique de glace, les chefs d’usine notent le délestage intempestif du courant par la société Nationale d’Électricité (SNE). Une situation très embarrassante qui les contraint à l’utilisation de grands groupes électrogènes. Ils tombent d’emblée dans de grosses dépenses et tournent en perte, car le fut du gazole est vendu à 150 000 FCFA.

Cette pénurie n’est pas sans conséquence. Par exemple, certains petits entrepreneurs risquent de fermer leurs portes. Parce qu’ils ne peuvent pas supporter les charges de dépense en carburant. Dans le domaine social, le prix de glace par exemple va croissant en cette période de canicule en plein ramadan. L’usine ne fabrique pas en quantité faute d’énergie électrique. Certains employés de petites et moyennes entreprises sont menacés de chômages techniques. Les Tchadiens n’ont-ils pas droit à un éclairage de la part du gouvernement ou des conseillers nationaux sur des questions touchant à leur bien-être ? Cette rareté impacte négativement sur la vie des Tchadiens. Il est temps que les autorités de la transition règlent ce problème au plus sacrant.

Moyalbaye Nadjasna

Le Président du Parti Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD), Laoukein Kourayo a été désigné par consensus maire de la commune de Moundou, capitale de la province du Logone Occidental. C’est au terme d’une session extraordinaire sur le thème « Paix et réconciliation à la commune de Moundou » qu’il a été désigné en présence du gouverneur de la Province du Logone Occidental. Reportage.

L’opposant Laoukein Kourayo reprend la gestion de la commune de Moundou après 4 ans d’absence. Le président du CTPD était expulsé et envoyé en prison pour une malversation financière. Mais il a toujours clamé son innocence. Au terme d’une session extraordinaire organisée le 22 avril à Moundou sur le thème « paix et réconciliation à la commune de Moundou », que l’ancien maire a été désigné par consensus. Le retour de l’homme politique est le fruit d’un besoin exprimé par les populations du Logone occidental au président du conseil militaire de la transition (PCMT), en visite à Moundou le mois dernier. Les ressortissants de la province du Logone occidental avaient demandé au PCMT d’intervenir pour résoudre le conflit qui oppose les conseillers de cette commune. Le gouverneur de la province, Bachar Ali Souleymane, chargé de conduire des négociations a multiplié des rencontres avec toutes les forces vives de la commune pour trouver un consensus devant permettre de mettre en place une nouvelle exécutive. Il a réconcilié tous les conseillers municipaux et a réhabilité ceux qui étaient suspendus.

Pour le chargé des affaires financières communales du Parti CTPD, Bélemdara Miskine, après 6 mois en prison, le président Laoukein et maire de la commune de Moundou a été arrêté de façon arbitraire et après enquête, il a été innocenté. Il souligne que le retour de l’ancien maire est le fruit d’une tractation dans le but de rétablir le maire dans ses droits, mais aussi ce retour exprime la main tendue et le pardon entre les ressortissants de province pour construire ensemble leur commune. Le chargé des affaires financières estime que la ville de Moundou, après 4 ans d’absence de Laoukein Kourayo, a beaucoup souffert. Pour lui, cette réconciliation est bien tombée. Elle permettra de relancer l’économie de Moundou.

Au sujet de la visite du PCMT à Moundou, Bélemdara Miskine précise que cette visite est inscrite dans la logique de la recherche du dialogue national inclusif (DNI). Selon lui le PCMT est accueilli en tant que président de la transition et non un président appartenant à un parti politique. Il explique que M. Laoukein est clair, son parti va participer au prochain dialogue, mais à une seule condition. Il faut un dialogue franc et inclusif, en vue de redéfinir un Tchad nouveau, sans cela, il claquera la porte. Concernant le soutien de son parti au PCMT, il précise qu’on est en période de transition et la préoccupation majeure de son parti, c’est l’organisation d’un dialogue réussi et accepté par tous les Tchadiens. Pour le moment, dit-il, la CTPD continue son chemin qui est celui de libérer les Tchadiens du joug de la misère et n’entend pas tendre la main aux autorités de la transition. « Nous sommes pour le dialogue et nous participerons au dialogue pour trouver une solution pour sortir définitivement notre pays du spiral des guerres répétitives et de la misère », ajoute M. Miskine.   

La cérémonie de réinstallation de Laoukein Kourayo à la tête de la commune de Moundou aura lieu le lundi prochain.

Jules Doukoundjé

La ville de N’Djamena connaît une pénurie du gasoil qui persiste depuis plus d’un mois. Cette situation a obligé toutes les agences de voyages en partance pour les provinces à garer leurs véhicules hier vendredi 22 avril. Dans l’après-midi d’hier un compromis a été trouvé entre les autorités et les chefs des agences. Elles ont promis de fournir aux agences de voyages une quantité suffisante de gasoil pour le fonctionnement des leurs flottes de véhicules. Nous nous sommes rendus ce matin dans les agences de voyages pour constater. Reportage.

Toutes les agences de voyages aux alentours du marché de Dembé ont  repris leurs trajets ce samedi après une journée d’arrêt de travail. Les guichets des agences Sud Voyage, Abou Hamama, STTL, et Abou Salam sont ouverts ce samedi pour le bonheur des voyageurs.

Abderahim Hassane est le chef d’agence d’Abou Salam. Il donne des précisions par rapport à la journée du 22 avril. Pour lui, les chefs des agences ont décidé unanimement de mettre les bus aux arrêts parce qu’ils sont dépassés par la pénurie du gasoil. Cet arrêt de travail fait également suite aux correspondances que le syndicat des transports interurbains a envoyé à leur ministère de tutelle, le ministère du Transport et celui du pétrole. Des correspondances restées lettre morte jusqu’aujourd’hui. Il déclare que les agences travaillent pour deux jours en attendant qu’une solution soit trouvée. « Aujourd’hui, nous avons décidé unanimement de faire voyager nos clients avec le peu de gasoil qu’on a à notre disposition. Mais jusqu’à lundi si rien n’est fait on va simplement envoyer les véhicules au garage », a-t-il affirmé. M. Abderahim d’ajouter que les autorités leur ont fait une promesse qu’une quantité suffisante de gasoil leur sera fournit. Mais ils n’ont pas encore reçu une goutte de gazole. « Je ne comprends pas pourquoi les autorités ne ravitaillent pas directement les stations-service s’ils ont le gasoil à leur disposition », s’interroge-t-il.

Si d’un côté les stations-service peinent à avoir un litre de gasoil, de l’autre coté chez les détaillants à l’avenue Ngarta Tombalbaye, le gazole ne manque pas. Les fûts et les bidons sont bien remplis. Adoum Ahmat vend du gazole sur cet axe depuis plus de 40 ans déjà. Il est un client fidèle des stations-service qui lui fournissent le carburant même en cas de pénurie. Selon Adoum, dès que le gazole arrive dans les stations-service, on lui réserve sa part. « Le gazole qu’on vend ne provient pas d’ailleurs, c’est la raffinerie de Djarmaya qui fournit les stations-service qui nous ravitaillent à leur tour. Avant la pénurie, on achète le fût à un bon prix. Mais maintenant on nous vend le fût à 110.000 FCFA et on revend à 750f le litre », dit-il. Dans toute chose quand il y a rareté, le prix augmente. C’est pourquoi on a augmenté le prix du litre pour augmenter nos marges de bénéfices, a-t-il affirmé. Les détaillants eux aussi confirment n’avoir reçu aucune information de la part de la raffinerie relatif à la pénurie du gazole. Selon Adoum Hassane, le pays n’a connu aucune pénurie quand le Nigéria lui fournissait du carburant. Mais maintenant avec la raffinerie de Djarmaya on parle encore de pénurie, c’est lamentable, conclut-il.

Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en collaboration avec le gouvernement tchadien lance le programme Youth Connect Tchad. La cérémonie a eu lieu ce 22 avril à l’hôtel Radisson Blue. Le programme en question vise à renforcer les capacités des jeunes et les connecter à diverses opportunités socio-économiques, civiques et politiques. Reportage

Le Programme Youth Connect Tchad est conçu afin d’offrir de multiples opportunités à la jeunesse tchadienne qui représente aujourd’hui plus de 50% de la population tchadienne. Ainsi, la cible du programme que sont les jeunes seront informés sur le Programme, ses composantes et ses opportunités. Aussi, le programme offre une tribune de libre expression sur les thématiques liées à l’épanouissement des jeunes. Le point focal de Youth Connect Tchad Outhman Abderahman Hamdane a présenté l’historique du programme.

Pour lui, Youth Connect est une initiative lancée en 2012 par le gouvernement rwandais et le PNUD et se développe aujourd’hui dans beaucoup de pays africains. « Le Programme est un dispositif qui contribue aux nombreuses stratégies pour apporter des solutions aux préoccupations et aux attentes de la jeunesse notamment, les questions de l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la promotion de l’entrepreneuriat, à la responsabilité citoyenne, à l’égalité de chance, à l’innovation technologique et au dialogue intergénérationnel », a-t-il affirmé.

Prenant la parole à son tour, le président du Conseil National de la Jeunesse du Tchad CNJT Abakar Allamine Dangaya s’attaque à la question du chômage des jeunes et jette la responsabilité aux autorités. Pour lui, la jeunesse tchadienne contribue pour une transition réussie, mais avec une résilience inégale, elle se retrouve sur tous les fronts. « L’épineuse question de l’emploi pousse les jeunes par moment à descendre dans la rue pour réclamer leurs droits. Mais le gouvernement est loin de trouver une formule idéale bien qu’il serait un rêve illusoire de penser à une formule magique. Les jeunes ne demandent pas de faveur quand ils disent non à un concours d’entrée à la fonction publique, mais il s’agit de leur droit de citoyen », a-t-il déclaré. Le président du CNJT observe également que la raréfaction des financements en faveur des initiatives des jeunes en dépit de leur inexistence, a rendu incompréhensible le devenir de ces derniers.

Le Représentant résidant du Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD Kamil Kamaluddeen souligne pour sa part que le programme permet de porter plus haut la voix des jeunes dans les décisions qui les concernent et qui concerne leur communauté pays. « Youth Connect est donc parfaitement aligné avec la stratégie des Nations Unies pour la jeunesse qui vise à accroître l’efficacité et la portée de l’action menée au niveau mondial, régional et national pour répondre aux besoins des jeunes. J’invite les jeunes à s’approprier cette initiative qui est une fenêtre d’opportunité sur le monde pour de rencontre et de partage d’expériences », précise-t-il. Le représentant annonce en même temps l’intention de son institution à faciliter l’emploi de 1000 jeunes au cours de la première année de mise en œuvre du programme.

Lançant officiellement le programme, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de l’entreprenariat Mahamout Ali Seïd déclare que les jeunes figurent en bonne place dans l’agenda du gouvernement de la transition qui prend en compte leur implication dans les instances de prise de décisions dans toutes les institutions de la République. Il rappelle que le gouvernement continue de fournir des efforts afin de chercher des solutions à l’assiette des préoccupations que les jeunes expriment. Il rassure que son département prendra toutes les dispositions pour que ce programme puisse contribuer à l’amélioration des conditions de vie des jeunes. Le ministre de la Jeunesse invite alors les jeunes à travers leur organe faîtier qu’est le CNJT, à renforcer les capacités de communication entre les institutions dans l’intérêt de la jeunesse tout entier.

Kouladoum Mireille Modestine

Après deux jours d’échange sur les principales thématiques, surtout sur la fondation et la forme de l’Etat qui seront débattues au dialogue national inclusif (DNI) le 10 mai, les acteurs non conviés aux deux pré-dialogues demandent aux autorités de la transition d’organiser un vrai dialogue inclusif qui permettra de redéfinir une nouvelle base pour un Tchad nouveau. Ils préviennent que si ce dialogue n’est pas transparent et inclusif, ils descendront dans la rue pour exiger la tenue d’un vrai dialogue. Reportage.

Rien ne serait comme avant, préviennent certains leaders de la société civile qui étaient réunis pendant deux jours sur la thématique de la refondation et la forme de l’État qui seront discutées au futur dialogue.

 Pour l’ancien ministre et représentant le Groupe de Réflexion de l’Appel du 1er juin (GRA), Hassaballah Soubiane, aux termes de deux jours d’échanges sur les critères de participation, la refondation et la forme de l’Etat ont permis de comprendre les enjeux du dialogue. Selon lui, chaque acteur a pu s’approprier des principales thématiques sans lesquelles le dialogue national inclusif, souverain et apaisé que les Tchadiens attendent de plain-pied ne sera qu’une comédie sans lendemain et de façon imagée comme certains l’ont décrit. Il affirme que le niveau du débat permet de dire que l’ objectif du séminaire est atteint et revient à chacun de s’approprier les pertinentes analyses et recommandations formulées. Hassaballah Soubiane ajoute que cette rencontre est le signe de l’existence d’un large front pour un vrai dialogue qui a le mérite de faire bouger les lignes. « Ce front se dessine progressivement, il inclut plusieurs personnalités ressources », précise l’ancien ministre. Il espère que l’initiative des acteurs de la société civile et de certains partis d’opposition va imposer au dialogue du 10 mai un riche débat contradictoire sincère et apaisé à la recherche d’un nouveau consensus solide et durable jetant les bases d’un Tchad nouveau.

Hassaballah Soubiane prévient au président du CMT qu’en cas d’exclusion du dialogue national, ce front lancera un appel à une vaste mobilisation citoyenne sans égal sur le territoire national pour se faire entendre. « Pacifiquement et avec détermination, nous allons vaincre », ajoute-t-il.

Concernant les pourparlers de Doha au Qatar, il souligne que les forces vives de l’intérieur qui aspirent à un changement tiennent au caractère inclusif du dialogue. L’ancien ministre affirme que la participation des politico-militaires au dialogue est pour ces forces une condition vitale. Il signale que la tenue de deux dialogues concomitamment est une idée incongrue.

Dans la même foulée, le Dr Gali Gata interpelle les autorités de la transition en disant que le pays ne peut plus être gouverné par une équipe, il faut le gouverner avec les propositions de tout le monde. Selon lui, les gouvernants ont tendance à ne pas écouter ce qui se dit et note qu’on ne peut pas gouverner contre l’opinion du peuple.

Pour Dr Sitack Yombatina, il faut un vrai dialogue entre les Tchadiens. L’opposant ajoute que le dialogue entre amis, c’est terminé. Il faut un agenda clair et une représentativité au dialogue et non les gens ramassés. Selon lui, si les 17 millions des Tchadiens ne sont pas représentés, il n’y aura pas le dialogue. « On ne badine plus, où on organise un vrai dialogue ou le Tchad sera sectionné en petit morceau », prévient-il. Dr Sitack estime que les partenaires devraient comprendre qu’il faut un vrai dialogue pour redéfinir le pays ou alors il n’y aura pas de dialogue et on décidera de ce qui va se passer pour la suite.

Jules Doukoundjé

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