samedi 20 septembre 2025

Si certaines organisations de la société civile approuvent le comité d’organisation du Dialogue National Inclusif (DNI), à l’exemple de la Coordination des associations de la société civile et de défense de droits de l’homme (CASCIDHO), d’autres comme Wakit Tama et le parti Alliance Nationale pour la Démocratie (ADN), le trouvent peu pertinent et non représentatif. Reportage.

Les acteurs politiques et les organisations de la société civile ne sont pas unanimes sur la mise en place du comité d’organisation du DNI. D’un côté, M. Mahamat Digadimbaye, Coordonnateur de la Coordination des associations de la société civile et de défense de droits de l’homme (CASCIDHO) se réjouit de la mise en place du comité d’organisation du DNI. « C’est une équipe représentative et inclusive qui reflète la diversité de la classe politique plurielle et de la société civile », dit-il. Selon lui, la CASCIDHO apporte son soutien à ce comité pour la réussite de cette mission dans l’intérêt de tous les Tchadiens. Il apprécie aussi la main tendue du PCMT aux politico-militaires, avant de soutenir que, c’est une avancée significative vers une véritable messe nationale.

 Le coordonnateur de la plateforme Wakit Tama Max Loalngar prend le contre-pied. Selon lui, ce comité est une configuration qui fait la part belle au Mouvement patriotique du salut(MPS). Il déclare que, le CMT n’a nullement l’intention d’organiser une conférence nationale encore moins un dialogue inclusif pour traiter réellement les problèmes de notre pays. Wakit Tama rappelle-t-il, en accord avec la diaspora et le groupe de réflexion et d’actions de l’appel du 1er juin, a fait des propositions cohérentes pour que ce dialogue se tienne sans grand frais et de la manière la plus salutaire pour tout le monde. « Nous avons dit dès le départ que, la charte du CMT soit révisée pour servir d’encrage au dialogue, recomposer l’équipe du CMT pour refléter les différentes composantes de la société, poser de véritables jalons pour l’organisation des élections libres crédibles, démocratiques et transparentes, d’annuler les deux décrets, celui mettant sur pied un comité de désignation des membres du CNT et le décret portant création du comité du DNI. Mais ils nous ont donné l’impression de nous écouter, mais en réalité ils ont fermé volontairement les oreilles », explique Max Loalngar. Pour lui, c’est la volonté du régime de faire du forcing et perpétuer le régime MPS. Il affirme que le mouvement Wakit Tama aura l’occasion de se signaler pour que tout le monde comprenne. Le coordonnateur de Wakit Tama rappelle que la plateforme a signifié déjà au peuple tchadien qu’il n’avait pas d’autres choix que de résister. « Il faut se retrousser les manches et rester debout contre cette dictature rampante. Cela nous fait mal en tant que tchadien d’être dernier en tout ».

M. Max Loalngar, note que les membres de son organisation ne sont pas des extrémistes, et soutient que leur volonté est de toujours dialoguer. D’après lui, Wakit Tama a eu plusieurs rencontres avec le PM et le ministre de la réconciliation dont la dernière date du 10 août 2021. « Ils nous avaient dit qu’ils allaient nous faire une proposition d’une nouvelle reconfiguration à l’effet de recueillir notre avis. Nous n’avons pas vu cette proposition et nous sommes aussi surpris comme tout le monde par ce décret qui intervient juste un jour après que le président du CMT ait tendu la main aux rebelles », dit-il. Wakit Tama selon lui, demande peut-être trop aux hommes, mais pas assez aux Tchadiens. Il souligne qu’il est hors de question que les Tchadiens tiennent les pattes de la vache Tchad pour qu’un groupuscule traie le lait à sa guise.

« …La descente aux enfers se poursuit » 

Le président national du parti Alliance Nationale pour la Démocratie (AND) Salibou Garba le rôle des pouvoirs autoproclamés est dans la fourniture et l’appui financier, technique et logistique.  L’objectif de cette manœuvre indique-t-il, est clair et limpide, « fausser les consensus et les prises de décisions, entériner les desiderata de ceux qui se sont emparé du pouvoir. » Il souligne également que la mise en place d’un Comité préparatoire spécifique pour les organisations politico-militaires n’est pas pertinente. M. Salibou Garba précise que, les problèmes que posent ces organisations sont éminemment politiques. Il ajoute que, les aspects militaires sont techniques et relèvent ainsi des structures techniques appropriées, une fois les accords conclus.  Le président de l’AND relève que la quasi-totalité des organisations et personnalité sont celles qui ont fait montre de complaisance d’un soutien franc au CMT. Il conclut en disant que la composition du comité n’est pas satisfaisante, il aurait fallu un Comité à composition paritaire. « Dans nos réalités tchadiennes, parler même de personnes neutres, au-dessus de la mêlée, est une supercherie.  Nous ne serions pas sortis de l’auberge : la descente aux enfers se poursuit », affirme Salibou Garba.

Moyalbaye Nadjasna

Après la levée des mesures restrictives prises par le gouvernement dû à la Covid-19, pour limiter le nombre des passagers dans les minibus et taxis, les vieilles habitudes ont repris. Les passagers sont embarqués au-delà de nombre de places et contraints à payer plus cher. Nos équipes de reporters sur le terrain ont sillonné quelques stations des minibus à N’Djamena. Reportage.    

Depuis l’arrivée du covid-19 au Tchad, le gouvernement a pris des décisions pour instaurer des mesures barrières afin de stopper la propagation de la pandémie. La suspension de la  circulation des minibus est l’une des décisions. Après un temps de chômage, les chauffeurs des minibus ont reçu l’autorisation de reprendre le travail et de circuler librement. Cette autorisation est conditionnée par le respect strict du nombre des passagers : pas plus de 10 passagers. Le non-respect de cette mesure est sanctionné par une amende. Cette décision a conduit le Syndicat National de Transports en Commun Urbains, inter urbain et Provincial du Tchad (SYNAT) à prendre aussi une décision d’augmenter le prix du transport. Mais ce dernier temps, le constat montre le contraire, les chauffeurs ne respectent plus la décision de l’État. Ils continuent à prendre le double du prix initial. Ce comportement inadmissible est à l’origine de frustration chez bon nombre de passagers. Pour le chargé de la communication du SYNAT Mahamat Ahmat Hassan Harre,  depuis que les autorités ont levé le mot d’ordre limitant les places dans les minibus, le syndicat a pris une nouvelle décision en fixant à quatre passagers par chaise pour un tarif  de 150F ou 100F par client selon la distance.

Toutefois, sur le terrain, la réalité est autre. Les chauffeurs n’appliquent pas les prix fixés par le syndicat de transporteurs. « Les chauffeurs trompent les clients, les prix ont changé, c’est redevenu normal comme avant la pandémie », a dit le chargé de communication de SYNAT. Il demande à la population de refuser de se faire escroquer par des agents de bus qui leurs font payer le double du prix. Il précise que les chauffeurs qui refusent d’appliquer la décision répondront à une commission d’enquête qui sera mise sur pied , « on va mettre sur pied une commission d’enquête qui fera un contrôle. Les contrevenants seront amendés », ajoute-t-il.

Au marché à mil

À l’arrêt des minibus du marché, les chauffeurs et leurs apprentis ne respectent pas le prix fixé par le syndicat. Ils n’appliquent que ce qui est autorisé par leur délégué. Ils embarquent 3 personnes par siège pour une somme de 250 f par passager. Pour le délégué des transporteurs de ce marché, leurs transporteurs respectent la limitation de nombre de places. « Ici, nous prenons 3 personnes et chaque passager paye 250f pour aller à Farcha et 150F pour le marché de Dembé », explique-t-il sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, ceux qui prennent 4 passagers à 250f sont des escrocs, et donc ils ne sont pas dans leur organisation. Selon Isaac Ousman, chauffeur de minibus au marché à mil, ils ont leur organisation, celui qui ne respecte pas, il paye une amende de 6.000 FCFA.   « Nous avons un délégué qui surveille tout. si un chauffeur prend plus de trois passagers par chaise, il le rappelle à l’ordre», confie-t-il. 

Ces difficultés dans les transports en commun à N’Djamena sont constatées dans presque tous les terminus des bus.

Toutefois, les clients réfutent certaines allégations des transporteurs. Selon eux, les chauffeurs refusent délibérément de diminuer le prix de transport urbain. Beaucoup de clients se font ainsi arnaquer par les apprentis des minibus en payant le double du tarif normal. « Je ne suis pas d’accord avec le fait qu’ils prennent 3 personnes à 250f. Au début, c’était deux personnes par siège à 250f. Normalement le prix c’est 200f », dit Clémentine une usagée rencontrée au marché à mil. En abondant dans le même sens, Halimé, passagère témoigne,  « Hier j’ai pris un bus ici au marché à mil, on était 4 personnes par siège. J’ai payé 250f. Quand on donne un billet, ils prennent 250f, mais si tu as la monnaie, ils prennent 200f. Par contre, ils refusent systématiquement de prendre 150f. » Un autre passager Éric préfère prendre le taxi pour éviter les entourloupes des chauffeurs des minibus. Selon lui, les chauffeurs de taxi au moins respectent le prix fixé par le syndicat des transporteurs.  

Beaucoup de passagers lancent un appel aux autorités compétentes pour faire respecter les décisions. En attendant une éventuelle nouvelle décision, les chauffeurs et les apprentis se frottent les mains.

Orthom L’or     

Votre journal Ialtchad a ouvert un dossier sur l’utilisation des pesticides dans les cultures maraichères. Pour clôturer ce dossier, notre reporter s’est entretenu avec la directrice Adjointe de Protection des Végétaux et du Conditionnement, du ministère du Développement Agricole Mme Okala Neloumta Madibé. Grande Interview d’Ialtchad presse.

Qu’est-ce que signifie pesticides? Et quel est leur rôle ?

Vous avez frappé à la bonne porte. C’est la direction de Protection des Végétaux et du Conditionnement, du ministère du Développement Agricole qui est mandatée par le gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture pour la question de protection des végétaux. Pour cela, nous avons une loi, c’est la loi 14 relative à la protection des végétaux qui nous confère cette mission. Les pesticides sont des substances qui permettent de protéger les plantes. La définition des pesticides prend en compte ceux qui constituent des vecteurs des maladies. La FAO considère les pesticides comme toute substances utilisée pour traiter les plantes, assurer la régulation de la croissance des plantes, leur défoliation, ce sont des substances pour faire sécher les plantes. Au Tchad, nous n’utilisons pas toutes ces substances mais elles sont aussi des pesticides. On les appelle aussi des produits agro-pharmaceutiques, phytopharmaceutiques ou phytosanitaires.  Pour nous résumer, ce sont des substances utiliser pour traiter les ennemis de cultures.

Qu’est-ce que vous entendez par ennemis de culture ?

Les ennemis des plantes sont les insectes, les nématodes, les maladies fongiques, virales, les bactéries, les rongeurs (les ras, et autres). Les virus et les bactéries constituent ce qu’on appelle des maladies invisibles aux yeux naturels sauf au microscope. Donc les pesticides permettent de réduire le taux de nuisibilité de ces ennemis de culture et assurer la survie des plantes pour augmenter la production agricole.

Quels sont les types de pesticides ?

Les pesticides sont de nombreux et divers types. Il y en a qui sont en liquide, en solide mais aussi en poudre. Un profane, ne fait pas de différence. Mais si vous avez devant vous un pesticide, il vient dans son emballage, soit dans une bouteille bien conditionnée avec des indications sur l’étiquette. Si c’est en liquide, on parle de pesticide EC (concentré emutionnable, cela veut dire qu’on peut mélanger dans l’eau), si on met WP en anglais Waitable Powder, c’est en poudre mouillable, Dray Powder, c’est à l’usage sans eau. Bref, si c’est en poudre c’est dans des sachets, en liquides dans des bidons (1 litre, 5 litres selon le conditionnement du formulateur, la firme qui les produit). Dans les pesticides nous avons les insecticides (pour insectes), nématoïdes (nématodes), les fongicides (tuent les maladies causées par les champions), le bactéricides (bactéries).

Comment peuvent-ils être utilisés face aux ennemis de culture ?

Il faut bien comprendre qu’il y a des pesticides qui tuent les insectes. Les insectes sont de différentes espèces. Chaque matière active qui se trouve dans un pesticide est destinée à un insecte bien précis, une maladie bien précise. On n’utilise pas les pesticides au hasard. Un producteur qui a des insectes qu’on appelle des puseromes, il doit chercher un insecticide ou pesticide de contact. Cela veut dire qu’une fois pulvériser sur l’insecte et qu’il est touché, et en meurt. Si ce sont des cochenilles phareneuses sur les maniocs, ces genres d’insectes sont protégés par un cocon. Alors, il faut un insecticide systémique qui peut pénétrer son cocon pour le toucher. Vous voyez déjà la différence dans l’utilisation des pesticides.

Et si c’est un maraicher ?

Si c’est un maraicher, il doit chercher un pesticide qui est destiné pour la culture maraichère. Généralement au Tchad, ce sont les maraichers qui en utilisent beaucoup mais c’est avec l’arrivée des chenilles légionnaires que les producteurs en font usage sur les sorghos et le maïs. Maintenant en utilisant il faut savoir ce qui peut convenir avec le maraichage. L’utilisation des pesticides va avec les cultures et les ennemis de culture. C’est pourquoi, il est important que les maraichers se rapprochent des techniciens pour des conseils avant tout usage de pesticides. Certains viennent nous voir et posent leurs problèmes. Nous dépêchons une équipe technique sur le terrain pour faire l’état des lieux et nous ramener des informations. Une fois les cultures identifiées avec les insectes et les maladies, ils prodiguent des conseils aux producteurs et ils leur prescrivent des produits appropriés. Dans les pesticides il y a des matières actives et si celles-ci ne conviennent pas à la cible, on peut pulvériser de tonnes et sans résultats et cela risque de créer plutôt d’autres problèmes.

Quelles précautions doivent prendre les maraichers pendant l’usage des pesticides ?

Ce que les maraichers doivent comprendre c’est d’être prudent lors de l’utilisation des pesticides. Il leur faut des équipements de protection individuelle. Il s’agit des combinaisons : bottes, gants, lunettes, chapeaux. Mêmes nous qui sommes de spécialistes, pour manipuler nous nous rassurons de nos équipements de protection individuelle. Malheureusement nos maraichers, ne le font pas. Cependant ils n’ont pas aussi tort parce qu’ils manquent d’informations. Ils ne sont pas formés dans le domaine, c’est à nous de les aider mais les moyens font défaut. Ceux qui viennent vers nous sont informés mais ce n’est pas le cas de la plupart d’entre eux. Lorsqu’ils mettent le produit dans le seau et ils y trempent les branchent des Neem pour les asperger sur les plants c’est dangereux. Ils ramassent le produit sur leur corps, avaler la vapeur qui peut causer de problème de santé.

Quels avantages à tirer dans l’usage des pesticides ?

Un, les pesticides tuent les ennemis de culture, améliore la production agricole. Si ces insectes ou maladies nuisibles à la culture ne sont pas éliminés, Deux, mal utilisés, ils détruisent la culture et le producteur ne peut rien gagner au finish. Trois, si le producteur les utilise en respectant les normes, il peut plus gagner. Mal utiliser, cela peut créer de problème.

Quelles sont les conséquences sur la santé humaine ?

Sur la santé humaine, il y a beaucoup des conséquences. Le pesticide lorsqu’il est mal utilisé et dans de conditions requises, il peut causer de maladies à long termes. Surtout pour les femmes et les enfants c’est très dangereux, ça agit sur la santé de reproduction. Il y a des pesticides qui sont cancérigènes. D’autres sont repro-toxiques et agissent sur les gamètes et peuvent causer la malformation des enfants. Ici, des études ne sont pas faites mais sous d’autres cieux, les études les ont démontrés. Si vous en avalez ça vous intoxique fatalement. Juste en contact, vous ramassez les pesticides dans la peau. Il y a trois voies de pénétration : la pénétration par contact, par inhalation (les dérives de vape dus au vent), et la pénétration par voie orale (confondre le pesticide à l’eau, par exemple).  Lorsque les maraichers pulvérisent leurs plants, il y a ce qu’on appelle, le « délai avant récolte ». Il faut utiliser les pesticides proportionnellement à chaque hectare cultivé. Il y a beaucoup de choses derrières le pesticide.

Le délai avant récolte, qu’est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire simplement que lorsqu’on pulvérise, il y a de temps à observer à respecter avant de récolter les plants. Cela dépend, ça peut durer 3 jours, une semaine, un mois après la pulvérisation. Sinon la récolte précoce après la pulvérisation, met le consommateur qui en achète en danger. Il mange le résidu du pesticide dans les légumes, tubercules ou fruits. Pour cela, il faut un temps maximum pour que le pesticide pulvérisé sur les plants se dégrade avant toute récolte. En accumulant les petites doses de pesticides jusqu’à la dose rectale, ça peut créer la maladie chez le consommateur. On peut laver les légumes à l’eau de javel pour détruire les microbes à la surface mais le pesticide est dans la plante. Donc le laver ne suffit pas. L’important, c’est de résoudre le problème à la racine avec les maraichers. Il y a un grand travail à faire avec eux à ce niveau.

Et les conséquences sur l’environnement et le sol ?

Pour l’environnement quand on déverse n’importe comment les pesticides ça peut souiller les eaux de fleuves ils peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques aussi. Les gens qui pèchent avec les pesticides tuent les poissons, ils polluent l’eau qui peut tuer tout ce qui s’y trouve. Ça agit sur la biodiversité. Aujourd’hui, certaines espèces d’insectes ont disparu suite à la mauvaise utilisation des pesticides. Les abeilles par exemple, favorisent la pollinisation pour que les plantes puissent donner de fruits meurent tous, on aura de problèmes. Dans certaines zones, a force d’utilisation des pesticides, les abeilles disparaissent.

Les pesticides appauvrissent également le sol, les terres cultivables surtout. Les herbicides par exemples sont utilisés pour tuer les mauvaises herbes. Certaines molécules lorsque vous pulvériser ça peut détruire les microflores qui se trouvent dans le sol. Or ce microorganisme joue un rôle important dans la fertilité du sol pour le rendre cultivable. Au Mayo-Kebbi ouest notamment à Pala, nous avons fait une enquête sur l’utilisation des herbicides. Il apparaît que c’est beaucoup utiliser pour la culture de maïs mais les producteurs se sont rendus compte qu’ils ont de problème avec le sol. Cela est dû à l’utilisation abusive et anarchique des herbicides.

Réalisation Moyalbaye Nadjasna

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT), le général Mahamat Idriss Deby Itno a procédé ce lundi 16 août à la pose de la première pierre des travaux de pavage du quartier Mardjandaffack, un vieux quartier situé dans le deuxième arrondissement de la ville de N’Djamena. La cérémonie a eu lieu en présence du maire de la ville de N’Djamena et de plusieurs autorités communales. Reportage.

La saleté, l’odeur nauséabonde des eaux usées et la poussière seront bientôt des vieux souvenirs pour les habitants de Mardjandaffack, un vieux quartier situé dans le 2e arrondissement de la ville de N’Djamena. La cérémonie du pavage a eu lieu ce lundi, 16 août en présence du président du CMT, Mahamat Deby Itno et de plusieurs autorités communales. Le président qui s’exprimait à l’occasion de cette cérémonie a déclaré que, même si le pays est dans une période de transition, dominée par le dialogue national et la sécurité, les efforts de développement ne doivent pas être freinés.

 23,7 milliards de F CFA ont été décaissés du trésor public pour la réalisation de ces travaux qui vont être exécutés par l’entreprise française, Sogea Satom, vont durer 24 mois. À part le pavage, autres travaux de construction des ouvrages annexes et des drainages des eaux seront réalisés dans le même délai. Pour Moustapha Ali, habitant au carré 2 du quartier Mardjandaffack et agent de l’État au ministère de l’Environnement et des ressources naturelles, c’est une bonne nouvelle, et que normalement tous les quartiers situés au centre-ville devraient être vêtus de pavés, comme d’autres grandes villes d’Afrique. Selon lui, le pavage de ce vieux quartier est important dans le sens, où cela permet de lutter contre l’insalubrité et certaines maladies telles que le paludisme et le choléra. Le jeune fonctionnaire souhaite que l’État élargisse aussi ce projet de pavage dans les autres arrondissements de la ville de N’Djamena.

Depuis quelques années, les autorités communales se sont contentées de mettre les pavés juste aux abords des grandes artères de la capitale du pays. De l’avis de Abdoulaye Tchoro, frigoriste et habitant au carré 8 du quartier Mardjandaffack, à l’image des grandes capitales, c’est la mairie qui devrait initier ce genre de projet, mais que depuis des années, les maires qui se sont succédé n’ont pu rien faire. Ce jeune technicien estime que la décision des autorités du CMT est un ouf de soulagement pour les résidents de ce quartier qui était alors considéré comme l’un des quartiers des évolués de N’Djamena. Il a toutefois exhorté les autorités de la commune du 2e arrondissement à s’atteler dans l’entretien de ces rues qui seront vêtues de pavés. Pour cette sage-femme à la retraite qui s’exprime sous le voile, il faut que les autorités pensent aussi à l’électrification des voies publiques, car selon toujours elle, les rues du quartier ne sont pas bien électrifiées et que cela pourrait constituer un danger pour la sécurité des habitants, surtout ceux qui rentrent tard dans la nuit.

Ce projet initié depuis 2012 par le défunt père, le président Idriss Deby Itno va durer 24 mois et les travaux seront exécutés par la société SOGEA-SATOM, sous le contrôle de SCET-Tunisie pour un coût total de 23 milliards 700 millions de francs CFA, sur fonds propre de l’État tchadien.

Jules Doukoundjé

Les oiseaux, les criquets et les poissons sont très prisés par les Tchadiens. Mais les origines de ces friandises parfois sont très douteuses. Certaines sources relèvent que les chasseurs ou pêcheurs se servent des pesticides pour cueillir facilement leurs proies. Ces produits chimiques sont dangereux pour la santé humaine et environnementale. Reportage !

À une période, dans les coins des rues importantes de N’Djamena, capitale tchadienne, se vendent les criquets et les oiseaux frits. Les consommateurs sont de tous les âges et de tous les sexes. Hommes, femmes et enfants se régalent autant que peut se faire. Chacun apprécie de sa façon s’il se trouve qu’il mange du criquet ou d’oiseau. Il n’y a pas de problème. Mais le danger lié à la consommation de ces aliments est leur provenance et la manière avec laquelle, ils ont été capturés et conservés.

Selon Mme Okala Neloumta Madibé, Directrice Adjointe de Protection des Végétaux et Conditionnement (DPVC), au ministère de l’Agriculture, il y a un danger pour l’homme et l’environnement, lorsqu’on utilise des pesticides pour capturer des criquets et des oiseaux. Elle rajoute que, même pour pêcher, et conserver les poissons, beaucoup de pêcheurs font usage des pesticides, alors qu’il n’est pas conseiller.  D’après la technicienne d’agriculture, c’est vérifié que les gens utilisent les pesticides. C’est vraiment un danger, insiste-t-elle. « Si l’homme en mange, il va mourir. Généralement on ne suit pas ceux qui font ces choses, mais il n’est pas conseillé de tuer les criquets, les poissons et les oiseaux avec du pesticide », affirme-t-elle. Même au marché, poursuit-elle, les vendeuses conservent du poisson fumé avec du pesticide. « Personnellement si je viens au marché acheter du poisson fumé, si je ne vois pas un asticot tourné au tour je me méfie », confie la directrice adjointe de la DPVC.

Aujourd’hui, dit-elle, il y a beaucoup de cas de maladies qui proviennent de l’utilisation des pesticides. Mme Okala Neloumta Madibé, relativise que même si au Tchad, une étude n’est pas faite pour incriminer les pesticides, les gens en font usage, mais ce n’est pas recommander. « Dans notre activité régalienne, on tue aussi les oiseaux granivores, ceux qui détruisent aussi les cultures. Mais lorsqu’on vient dans un village pour faire ce travail, tout le monde est informé. Alors au cours de cette opération, personne ne prendra un oiseau mort pour manger parce que c’est toxique ». Pour la technicienne, il n’est pas conseillé d’utiliser les pesticides dans la chasse aux criquets, la chasse aux oiseaux, ou pour capturer les poissons.

Les pesticides sont dangereux pour la santé humaine et même pour l’environnement, martèle Mme Okala Neloumta Madibé. « Il y a la chaîne alimentaire dans l’environnement. Un oiseau mort, le ras va en manger, le serpent mangera à son tour le ras. Autrement, si toute la chaîne est intoxiquée, tous ceux qui en ont mangé vont en mourir. Donc la capture des oiseaux, des criquets et même la conservation des poissons fumés par les pesticides c’est dangereux pour la chaîne alimentaire, environnementale et humaine ».

Moyalbaye Nadjasna

En moins de 2 semaines 30.785 jeunes Tchadiens diplômés sans-emploi sont déjà recensés entre 2 et 13 août sur l’ensemble du territoire national. Selon la plateforme des diplômés sans emploi, l’opération se poursuit jusqu’au 16 août. Reportage.

En moins de 2 semaines, 30785 jeunes diplômés sans-emploi ont été recensés, 14785 à N'Djamena et 16000 dans les provinces.  C’est le bilan de dix jours du recensement initié par la plateforme des diplômés en instance d'intégration. Très nombreux, la cour de la Bourse de travail, lieu du recensement à N’Djamena, capitale tchadienne ne les contient pas. Depuis, le 2 août date du lancement de ce recensement,  c’est une marée des diplômés, très tôt le matin éparpillés dans les rangs, attendent impatiemment à être recensés. C’est le 10e jour et il ne reste que 6 jours. Ce vendredi est une journée différente des précédentes, le recensement est suspendu à 11h  pour cause de désordre selon l'un des coordonnateurs, M. Alain Djitébaye. Selon lui, le but de ce recensement est de connaître le nombre à peu près exact des diplômés sans emploi et voir dans quelle mesure proposée pour assurer leur insertion sociale. « Nous avons eu des pourparlers avec le gouvernement, les partenaires internationaux  tels que les ambassades et les organismes  qui sont implantés ici au Tchad sur le recrutement. Nous sommes parvenus à un compromis et c'est une raison pour laquelle nous créons un fichier qui va permettre de gérer les dossiers de tous les diplômés sans emploi » explique-t-il. 

C'est une foule immense, les uns après les autres, chacun avec son enveloppe à la main. La file des chômeurs commence depuis le parking du marché à mil à côté de la Bourse de travail. Dans la cour, c'est un désordre total, avec des brouhahas, des murmures. Tout le monde a répondu présent. Femmes enceintes, jeunes et parents, tous se bousculent pour réclamer une place. La fatigue se lit dans les yeux.

Pour éviter les bousculades, certains s’organisent et collectent les dossiers. Une méthode non appréciée des autres camarades. Remadji Ngbaroum, 26 ans est diplômée en éducation depuis 2012, elle ne comprend pas trop le but du recensement. « Je ne sais pas pourquoi la plateforme a initié ce recensement, mais je crois que c'est quelque chose de bien. On espère avoir un travail. Je déplore surtout ce désordre », dit-elle. Malboutou Ali est arrivé depuis 4h du matin, mais il n'a pas encore déposé. «  Je suis fatigué et je ne sais pas si je pourrais déposer aujourd'hui. Nous sommes très mal organisés et d'ailleurs je ne connais même pas le but. J'ai fini en science biologique depuis 2014  et je traîne avec mon diplôme. Je crois qu'avec cette plateforme, la chance me sourira ». Certains parents curieux sont venus soutenir leurs enfants. C'est le cas de Dénélé Julie, agent municipal de son état. « Mes enfants m'ont appris la nouvelle et disent qu'ils venaient aujourd'hui. Je les ai suivis pour vérifier l’exactitude de l’information. Ma crainte est qu'ils ne puissent pas avoir la chance de déposer. C'est du désordre avec ce nombre »,  lance-t-elle.

Les responsables promettent se rencontrer pour voir dans quelle mesure il faut proroger  le recenser  qui va prendre fin d’ici le 16 août 2021 comme prévu. Le coordonnateur Alain Djitébaye estime qu’il serait possible que la date soit avancée afin de donner la chance à tous.

Koumassen Juste
Orthom L’Or

Une plateforme dénommée « Lissa Wakit ma Tama », un mouvement regroupant 42 associations, veut s’appuyer sur les valeurs républicaines. Son président national M. Korom Acyl Dagache que nous avons rencontré ce, 13 août affirme qu’ils ne sont pas des va-t’en guerre. Et il soutient que la contradiction est un jeu de la démocratie. Reportage.

Quartier Dingangali, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne, il est 10h lorsque nous rencontrons M. Korom Acyl Dagache. Il est le président national du Mouvement Citoyen Notre Tchad (MOCINT), mais il est aussi coordonnateur de la plateforme, Lissa Wakit ma Tama. Il se trouve que certaines personnes sont perdues entre deux plateformes « Wakit Tama » et « Lissa Wakit ma Tama ». Korom Acyl Dagache s’explique et lève l’équivoque. Selon lui, son organisation, Lissa Wakit ma Tama, n’est pas une plateforme de va-t’en guerre. « Notre objectif n’est pas d’engager un bras de fer avec nos compatriotes de Wakit Tama. Mais nos actions sont accès sur les valeurs républicaines. La promotion de la paix, le vivre ensemble, le brassage fructueux entre les fils de ce pays, l’amour du prochain, le respect d’autrui, la crainte de l’Éternel », explique-t-il.

Le coordonnateur affirme qu’ils ont réalisé plusieurs actions, « point de presse, séances de travail avec des couches défavorisées, installation d’une cellule de sensibilisation au quartier Sabangali, notamment le cabaret des cadres, entretien avec les enfants de la rue (les mendiants) et ceux qui sont à Dembé. » Korom Acyl Dagache ajoute qu’ils ont réalisé d’autres activités comme la caravane de sensibilisation pour promouvoir le civisme dans le milieu estudiantin, dépêché une équipe pour recenser l’ensemble des diplômés sans emplois. Il mentionne que plus de 5000 jeunes diplômés sont identifiés. « Nous comptons à travers une synergie d’action avec les différentes centrales syndicales de peaufiner une stratégie pour que la politique de l’employabilité ne soit pas un vain mot, mais une action concrète », précise-t-il.

Dans ce sillage poursuit-il, la semaine dernière, ils ont grâce à un appui bénévole d’un centre de formation professionnelle, assurer la formation des formateurs. Il précise que des attestions ont été décernées aux 20 jeunes leaders issus du milieu des associations des diplômés sans emploi. Ces jeunes ont été outillés dans les domaines de l’autoentrepreneuriat. « Il s’agira de retour  pour les récipiendaires d’en faire bon usage, de former des parterres des jeunes au moins 100 personnes et au finish voir 2000 jeunes formés en auto-entrepreneuriat », dit Korom Acyl. Il affirme que Lissa Wakit ma Tama va faire des plaidoyers auprès des pouvoirs publics afin de leur octroyer des microcrédits. Ces microcrédits dit-il, vont permettre aux bénéficiaires de créer leur propre entreprise, de s’autoprendre en charge puis de créer de la richesse et de la valeur ajoutée. D’après lui, cela pourra indubitablement contenir les remous sociaux, mais aussi, résorber le chômage.

« La contradiction, moteur de l’histoire »

Pour M. Korom Acyl Dagache, ceux qui pensent que Lissa Wakit ma Tama soutient le Conseil militaire de transition(CMT), sont dans leur droit dans la mesure où, la contradiction a fait toujours le moteur de l’histoire. « En ce qui me concerne, mon engagement en tant qu’association ou citoyen ne vise aucun intérêt comme le disent certaines personnes. Mais nous sommes criblés d’une dette morale en vers le CMT, garant de la paix et de la stabilité après la disparition tragique du feu Marechal Idriss Deby Itno. Je ne suis ni de la mouvance présidentielle encore de l’opposition » affirme-t-il. Il soutient qu’en tant que société civile, ils sont à équidistance de l’opposition tout comme du pouvoir public. Il insiste et note que, leurs objectifs c’est de contribuer au développement économique du Tchad.  Selon lui, leur mouvement prône juste une vision citoyenne qui tend à œuvrer pour la consolidation d’un Tchad uni tourné vers le développement

concernant la période de la transition, le coordonnateur de la plateforme Lissa Wakit ma Tama dit que le Tchad est sur une bonne trajectoire. « J’aurais aimé qu’un accent particulier soit mis sur la bonne gouvernance et l’utilisation rationnelle des cadres. Il faudrait qu’on favorise l’approche par compétence », souhaite-t-il. Il suggère que dans les instances des nominations qu’on promeuve les compétences. Il estime qu’il faut transcender certains cadres pour privilégier l’intérêt supérieur de la nation.

Il salue l’initiative de recensement des diplômés sans-emploi initié par leur plateforme, avant de soutenir que Lissa Wakit ma Tama a aussi la même vision. « Des mesures incitatives revêtues d’un caractère législatif ont été prises et adoptées pour accorder des facilités fiscales aux entreprises qui emploient  des jeunes âgés de moins de 35 ans », a-t-il précisé en terminant.

Moyalbaye Nadjasna

Le Tchad indépendant a 61 ans. Durant ces six décennies, le comportement des Tchadiens a-t-il changé ? Le sociologue consultant Mbété Felix Nangmbatnan note que, les Tchadiens ont perdu le sens du patriotisme et l’intérêt national au profit des intérêts de clans et de familles.

Le sociologue consultant Mbété Felix Nangmbatnan, analyse qu’après 61 ans, les Tchadiens ont perdu le sens du patriotisme et l’intérêt national au profit des intérêts de clans et de familles. Selon lui, le peuple ne s’aime plus comme au lendemain des indépendances. Le sociologue affirme que, les Tchadiens ont perdu également la notion du civisme pour l’incivisme dans tous les domaines : social, fiscal et politique. Le consultant affirme qu’une perte des valeurs sociales et morales entrave la construction d’une nation. Le peuple tchadien soutient-il, s’achemine vers des revendications identitaires voire sécessionnistes.

Autre introspection, monsieur Mbété Felix mentionne que le Tchad compte de nos jours, beaucoup de diplômés, mais de moins en moins d’intellectuels. Il constate aussi qu’il y a eu des progrès dans la scolarisation surtout, les taux bruts de scolarisation sont flatteurs. D’après lui, des avancées dans la santé ont permis d’augmenter sensiblement l’espérance de vie à la naissance. Le sociologue souligne le progrès en fonction du Genre avec la scolarisation de plus en plus importante des jeunes filles. Il déplore les pesanteurs sociales qui demeurent vivaces telles que, l’excision, le mariage précoce et les violences basées sur le genre.

Concernant les points positifs de l’indépendance, Mbété Felix cite la fin des travaux forcés et de l’esclavage domestique. Il désapprouve tout de même, la reprise ces dernières années avec la vente des enfants bouviers et autres trafics humains. Autre fait positif selon le sociologue, c’est la liberté d’expression et d’association retrouvée après tant d’années de dictature. Pour lui, cette liberté malheureusement n’engendre que des points sombres comme l’expression de la haine tribale et des identités locales sectaires sur les réseaux sociaux et dans les journaux ce dernier temps.

Propositions

En guise de suggestions pour le redressement de la société tchadienne, le sociologue consultant Mbété Felix Nangmbatnan, insiste sur le retour à la cohésion sociale et l’Unité du pays dangereusement menacée en ce moment. Il estime aussi qu’il faut revenir sur les fondements qui bâtissent une Nation à savoir l’Éducation, le Civisme et le Patriotisme. Le consultant pense qu’il faut mettre fin à l’exclusion et à la marginalisation par une politique volontariste de l’emploi pour les jeunes désœuvrés.

S’agissant de la période de la transition au Tchad, Mbété Felix indique qu’elle se fait sans moyen et prend du retard par rapport au calendrier établi pour 18 mois. « Il n’y a pas d’harmonisation des points de vue sur la marche de la Transition entre le CMT et les acteurs de la Société Civile qui manifestent pour dire Non au processus enclenché », dit-il. Il souligne que, les difficultés et les défis sont nombreux, mais il y a de l’espoir qu’un véritable dialogue puisse réunir les Tchadiens pour un nouveau départ. Pour préciser ces défis, il cite par exemple, le conflit agropastoral qui revient avec son lot de massacre et pourrait entacher le bon déroulement de cette transition sans oublier, la menace Boko Haram.

Moyalbaye Nadjasna

La correction du baccalauréat session août 2021 qui a débuté depuis lundi 9 août passé se déroule dans des bonnes conditions. Environ 2 500 correcteurs et vérificateurs se dépêchent dans 4 centres de correction pour évaluer les 97 022 candidats. A quelques jours de la fin des corrections, Ialtchad Presse s’est rendu dans les différents centres de correction pour faire le constat. Reportage.

Quelque 2 500 correcteurs et vérificateurs se sont retrouvés tous à N’Djamena depuis le 9 août dernier. Ils sont repartis dans les 4 centres de correction. Ils ont pour mission de corriger les copies d’environ 970 22 candidats qui ont passé le baccalauréat session d’août 2021. Pour le président du jury de cette année, Dr Andjaffa Djaldi Simon, la correction se déroule dans de bonnes conditions et sans incident majeur. M. Djaldi affirme que cette année, il y’a une amélioration dans l’organisation des corrections avec la création de 4 centres de corrections et un nombre assez important des correcteurs et de vérificateurs. Selon lui, le baccalauréat session d’août 2021 a connu juste quelques cas de tricheries. Et les candidats tricheurs ont été mis à la disposition de la police nationale, il ajoute que l’équipe du bac dont il pilote a déposé une plainte contre ces candidats tricheurs.

Pour le président de la correction, commission française, basée au lycée collège évangélique, M. Asguet Mah Felix, la correction se passe dans la sérénité, les enseignants sont à pied d’œuvre et qu’il n’y a pas de soucis majeurs. S’exprimant à propos de la correction à mi-parcours, il estime que, surtout pour les candidats de la série A4, français et arabe, le travail ne semble pas bien marcher, les notes ne sont pas bonnes, mais qu’en D et C, les notes en français sont bonnes. À propos de faibles notes des candidats de la série A, il explique que l’école tchadienne a évolué un moment en dent de scie, les élèves n’arrivent pas retenir le contenu des cours, et cela a une répercussion négative sur le résultat.  Pour la correction du Bac de cette année, un correcteur corrige entre 300 et 400 copies et un vérificateur contrôle environ 700 copies.

Le Lycée Ibnou Cina, par contre abrite les correcteurs et vérificateurs des séries D et autres matières des sciences exactes. Dans ce lycée, les enseignants, surtout, ceux de la série D se plaignent du manque de niveau des élèves. De l’avis de Madjitoloum Kilareou, professeur de mathématiques, venant de la province du Logone occidental, les candidats ne s’en sortent pas en maths, il n’y a pas assez de moyennes et pourtant les sujets sont abordables. Il révèle que sur les 400 copies qu’il a corrigées, 12 candidats seulement ont eu la moyenne et que les notes varient de 15 à 1,5. Ce dernier estime qu’il faut revoir le système éducatif tchadien, surtout dans l’enseignement des matières scientifiques et exhortent les parents de bien suivre leurs enfants. Et de laisser les professeurs des sciences orienter les élèves selon leur niveau sans la pression. Pour le président de la commission mathématique dans ce même établissement, M. Ferdinand Mando, le premier jour de la correction était un peu dur, mais le deuxième jour, rien de grave ne s’est passé. Il estime que la tendance est moyenne et que les littéraires s’en sortent mieux en maths. Selon lui, il serait difficile de donner une nette appréciation et qu’il serait judicieux d’attendre la fin de corrections pour faire une évaluation.

Les corrections prendront fin entre samedi et dimanche prochain. Les résultats du premier tour seront connus au plus tard le 2 septembre.

Jules Doukoundjé

Le Tchad a fêté sa 61e année d’indépendance hier mercredi 11 août. Le Conseil Militaire de la Transition (CMT) et certaines personnes ressources souhaitent une transition apaisée pour un Tchad meilleur. Reportage.

13 heures passées lorsque le défilé militaire marquant les 61 ans du Tchad est terminé à la place de la nation de N’Djamena capitale du Tchad. En face de nous se trouve une trentaine de responsables, nous rencontrons Monsieur Nassour Guelendougssia Waïdou, ancien premier ministre qui s’apprête à quitter. Il accepte de répondre à nos questions. « En 1960 j’avais 13 ans, 60 ans après c’est-à-dire, en 2021, je suis à 74 ans. Je remercie le Bon Dieu de m’avoir permis d’avoir cet âge. Cela m’a permis aussi de me mettre au service de ma nation un tant soit peu. Quand on est responsable, on pense aux autres et non au soi-même. Aux jeunes frères, je leur demande de penser d’abord à leur vie, on ne travaille pas pour soi, mais pour le peuple. C’est tout ce que je peux dire », déclare-t-il. Un peu à ses côtés se trouve, madame le ministre Secrétaire général Adjointe du gouvernement. D’un air très jovial, s’exprime « Si sur le plan militaire nous avons su nous positionner dans la sous-région, pour le développement économique de notre pays, il reste encore beaucoup à faire. C’est la raison pour laquelle, je souhaite de tous mes vœux la paix pour notre pays afin qu’on puisse aussi décoller à l’instar des autres pays. »

Plus loin, on aperçoit un ex-secrétaire général du MPS, Emmanuel Nadingar, mais aussi juste à sa droite, un leader religieux Bishop Amane Mamaté, Président de l’Alliance des Églises Pentecôtistes au Tchad. Selon Emmanuel Nadingar, commémorer un anniversaire c’est en même temps une occasion de réjouissance, mais aussi un espoir pour un peuple. « C’est quand on est rassuré qu’on peut libérer son énergie. Je pense que nous devons mobiliser ensemble notre volonté pour construire positivement notre pays », estime-t-il. Pour le leader religieux, Bishop Amane Mamaté, C’est une fierté d’avoir une longévité de 60 ans. Il indique que pour un pays, c’est petit, mais pour un homme c’est important, avant de préciser que l’âge de 60 ou 61 c’est l’âge mur. D’après lui, s’il fallait faire une évaluation de 61 ans d’indépendance du Tchad, c’est triste. Ce qu’il faut peut-être faire dit-il, c’est de s’asseoir et réfléchir chaque année sur notre devenir. « Je souhaite que les Tchadiens déposent les armes. Vous avez vu le défilé avec les armes de tous les calibres. Si on réfléchit ensemble, Ce n’est pas pour tuer un Français, un Russe ou ceux qui nous les ont vendus, mais on tuera un Tchadien. Il faut réfléchir à la façon qu’il faut construire et non de se tuer », affirme l’homme de Dieu. Bishop Mamaté informe qu’ils reviendront prier pour la paix de la nation. Selon lui, si les Tchadiens n’ont pas la volonté de faire la paix, Dieu n’oblige personne. « La paix vient aussi de la volonté de tourner le dos au mal. Les Tchadiens doivent dépasser leurs préjugés et construire leur pays, car l’avenir de leurs enfants en dépend », lance-t-il.

Le président du CMT s’adressant à la nation tchadienne

Le président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Deby Itno s’est adressé, la veille, 10 août à la nation. Selon lui, le CMT obéit au souci cardinal de faire face à l’urgence absolue. Cette urgence précise-t-il, c’est de devoir défendre le Tchad contre toute agression et de préserver les acquis de paix et de la stabilité puis garantir ainsi, l’unité et la cohésion nationale. Pour lui, la guerre n’est pas finie et la menace d’attaques par d’autres groupes armés venus de l’étranger demeure. Il insiste sur l’objectif du CMT qu’est d’assurer la continuité de l’État, la survie de la nation et l’empêcher de sombrer dans le néant, la violence et dans l’anarchie. « La seule et unique raison d’être du CMT, c’est le Tchad, le Tchad éternel. Dans un sursaut patriotique, nous devons faire taire les rancœurs et les incompréhensions, transcender les intérêts égoïstes et surmonter les divisions pour nous concentrer sur l’essentiel, l’intérêt supérieur du Tchad. Aucun pays ne peut avancer sur le chemin du progrès si la haine est le pain quotidien de ses filles et de ses fils », note-t-il. Mahamat Kaka, informe que dans les prochains jours, et après les consultations en cours, un Conseil National de Transition, représentatif de toutes les provinces et de toutes les forces vives de la Nation sera également mis en place de façon consensuelle et concertée. Il explique que le CNT va exercer un contrôle législatif de l’action gouvernementale afin d’offrir au pays les bases d’une nouvelle constitution.

« L’objectif du processus est de nous permettre d’organiser des élections démocratiques, libres et transparentes dans les meilleurs délais. La démocratie et la liberté introduites au Tchad en 1990 sont et resteront des valeurs irréversibles ».

Moyalbaye Nadjasna

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