Le défenseur des droits humains l’avocat, Me Maxe Loalngar au cours d’une déclaration faite, ce 22 avril au Centre d’Étude et de Formation pour le Développement (CEFOD) de N’Djamena, évoque la détention arbitraire du policier Mekila Élysée Asngar aux renseignements généraux. Selon lui, sa garde à vue est cinq fois au-delà de la prescription légale.
Selon l’avocat Me Maxe Loalngar, il dénonce de la manière la plus énergétique possible la détention arbitraire de sieur Mekila Élysée Asngar. Il rappelle que M. Mekila gardé à vue depuis le mercredi 13 avril, est un agent de la police nationale qui travaille aux renseignements généraux. Pour le praticien du droit, ce dernier est père d’une petite famille de deux enfants. Pour rafraîchir la mémoire, il affirme que M. Mekila est allé au boulot depuis la date susvisée n’est plus revenu chez lui depuis bientôt dix (10) jours. Pour le défenseur des droits humains, c’est une garde à vue au-delà de la prescription légale de la République.
Le comble, dit-il, ce que le malheureux policier ne sait pas la raison de son arrestation. Selon Me Maxe et suivant les investigations menées, il aurait été détenu parce qu’il aurait échangé avec le chef du parti Les Transformateurs, Succès Masra. Pour le défenseur des droits de l’homme, il semblerait que ce dernier et M. Succès Masra ont grandi ensemble et seraient d’un même village. « Alors si échanger avec quelqu’un est une infraction, on devrait au moins le déférer au parquet qu’il soit jugé convenablement et conformément aux textes de la République. Ce n’est pas le cas », dit-il. D’après Me Maxe, il a échangé avec certaines autorités, mais on évoque une mesure administrative. Il trouve inadmissible qu’on considère un membre des forces de défense et de la sécurité comme un ennemi de la nation parce qu’il échange avec un leader politique.
Les policiers, insiste-t-il, qui qu’ils soient doivent être défendus. « Nous lançons un appel solennel aux autorités à l’effet qu’il soit libéré purement et simplement. Le délai de la garde à vue serait dépassé de très loin. Sinon, qu’il soit déféré au parquet et seul le procureur de la République pourra prendre de mesure qu’il y convient », plaide le défenseur des droits de l’homme. L’avocat précise que c’est les dispositions de l’article 282 du code de procédure pénale qui devaient retenues. Selon lui, le délai de la garde à vue n’est de dix jours. « S’il vous plaît, ne donnons pas l’image à ce pays-là à une dictature. Nous vivons une dictature la plus abjecte. On ne peut pas dans un contexte où on parle de dialogue aboutissant à la réconciliation des Tchadiens et arrêter un père de famille et le priver ainsi de l’affection de ses enfants », lance-t-il. Il signe que, la mère larmoyante ne sait comment convaincre les enfants de l’absence injustifiée de leur père.
Me Maxe est aussi le porte-parole du mouvement Wakit Tama. Il rappelle que lorsqu’ils étaient reçus il y a quelques mois par le Président du conseil militaire de la transition (PCMT), il lui avait fait un aveu de lui revenir quand il le faudrait. Ainsi, le juriste signe son plaidoyer à l’intention du PCMT afin que ce père de famille soit libéré pour retrouver l’affection de sa famille.
Moyalbaye Nadjasna
Un an déjà que le Maréchal Idriss Deby Itno est parti pour son dernier voyage. Il a été durant 30 ans président de la République. Quel bilan peut-on faire? Quel héritage a-t-il laissé ?
D’abord, le bilan prenons quelques secteurs vitaux…
L’économie : Il n’y a pas grand-chose à dire. Le Maréchal a laissé une économie en lambeau. Une économie qui tourne autour des marchés publics avec tous ses irritants : la surfacturation, une prime à la corruption, la course à l’enrichissement illicite, le chiffonnage de l’argent public par les cercles des amis, du clan et de la famille. Il est vrai le pétrole a été exploité sous le règne du Maréchal, un point positif à mettre sur son actif, mais cette manne a été gérée comme une épicerie familiale.
La politique et les institutions : C’est le désert. Quelques partis politiques ont émergé, mais la plupart sont des partis d’un homme ou d’une femme. Avec des chefs souvent « affairistes » qui ne sont motivés que par l’appât de la collaboration et d’un poste ministériel. Ils n’ont d’autres ambitions que leur personne. Ils ont pour la plupart échoué à bâtir et à animer la vie politique. Les rares qui l’ont fait confondent souvent le parti, leur personne et leur désir. Et les institutions? Elles sont vassalisées au profit de l’équipe au pouvoir ou des amis politiques. Elles n’existent que de nom. Elles sont « caporalisées » à tel point qu’elles ont oublié leur missions républicaines.
La Justice : Elle est à terre. 30 ans plus tard, la justice semble difficilement réformable. 30 ans plus tard, les magistrats sont fâchés parce qu’ils exercent dans l’insécurité, plusieurs d’entre eux ont été agressés. 30 ans plus tard, ils se cherchent. Ils sont tantôt accusés d’être des corrompus, tantôt d’être laxistes.
L’éducation : C’est l’effondrement. Les apprenants n’ont pas le niveau. Les enseignants non plus. Tout est à refaire.
L’armée : C’est la débandade. L’armée nationale tchadienne n’existe pas. Elle n’est que l’ombre d’elle-même. Pourtant le défunt Maréchal est un pur produit de cette armée. Il la connaissait comme sa poche, mais il a refusé obstinément de la remettre sur pieds. A sa place il a préféré une armée clanique qui protège son pouvoir. Rien que son pouvoir.
La démocratie : C’est un mirage. Sa première phrase prononcée lors de son premier discours au pourvoir « je ne vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté » est restée une promesse sans lendemain. La démocratie est toujours attendue. Un semblant de liberté existe mais à vitesse variable grâce à la société civile et à la presse privée.
Les médias : Que dire ? Un champ de cafouillage ? Ou un chantier en auto-construction ? Les médias publics : aucune avancée. C’est la maison des fainéants louangeurs et adeptes du remplissage d’antenne. Ils ont aidé à clochardiser le métier de journaliste. Les médias privés, eux, sont la plupart des professionnels du mélange du genre et des adeptes des multiples casquettes. Ils n’ont que faire des principes qui fondent ce métier.
Enfin, l’héritage du Maréchal. Quel héritage ? Des immeubles ? Des routes bitumées ? L’eau potable pour tous? L’électricité pour chaque foyer ? Presque toutes les réalisations sont comme on dit des « éléphants blancs ». Le communautarisme est là, plus fort que jamais. Il est même devenue un ascenseur politique. Les rébellions sont toujours là, toujours plus féroce. Il n’a pas su y mettre fin. Lui le Maréchal. Son héritage vous dîtes? Il faut arrêter de chercher parce qu’il n’y a rien.
Si ses héritiers politiques croient que le Maréchal a laissé un héritage sur lequel ils peuvent s’accrocher pour perpétuer le même système, ils se trompent. L’ère Deby est finie. Il ne se régénérera jamais.
Bello Bakary Mana
Des acteurs, non conviés aux pré-dialogues organisés par le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) se sont réuni pour discuter sur certaines thématiques liées au prochain DNI prévu pour le 10 mai. Ils ont aussi échangé sur la refondation de l’État, sa forme et la conduite de la transition. Reportage.
Les acteurs non étatiques qui n’étaient pas conviés aux pré-dialogues organisés par le CODNI et le défunt CTS pour ce qui concerne les politico-militaires à Doha au Qatar décident de se réunir pendant deux jours pour discuter sur les thèmes liés au prochain dialogue prévu pour le 10 mai. L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités de participation efficace des acteurs non étatiques aux débats approfondis, constructifs et sereins permettant de parvenir à un consensus. Pendant ces deux jours, ces acteurs vont décortiquer les thématiques qui seront discutées au prochain dialogue et feront des propositions en vue de bien concevoir la refondation de l’État et la forme de l’État.
Pour le coordonnateur de Wakit Tamma, Max Loalngar, les attentes du peuple obligent les acteurs et leurs partenaires à une réflexion commune en vue de circonscrire les concepts de la refondation de l’État et de sa forme, de la conduite de la transition, avec un accent particulier sur la gestion économique et financière. Selon lui, il y va de la réussite de ce dialogue et de l’aspiration du peuple tchadien à en faire une véritable opportunité de transformation du pays. A l’issue de cette rencontre, les axes clairs pour la future constitution et les textes y afférents, le projet d’une nouvelle charte de transition, les orientations pertinentes pour le cahier de charge du gouvernement de transition et les profils des dirigeants devront être passés au peigne fin pour que tout le monde ait la même information. Max Loalngar affirme que cet exercice permet de jauger la transition actuelle et d’en mesurer les limites de sa gestion. Il souligne aussi que ce serait la voie royale de mettre à nue les subterfuges mis en place dans le dessein secret de biaiser les vrais débats et de priver le peuple tchadien d’une transition conduisant à une alternance politique fondatrice d’une véritable espérance.
Abondant dans le même sens, le Pr Avocksouma Djona, modérateur de la rencontre estime que la situation est critique et le pays est à la croisée des chemins. Il ajoute que personne ne connaît l’agenda et de quoi on va parler au dialogue, ni les critères de participation. Selon lui, si les choses traînent à Doha, c’est justement parce que nous ne savons pas de quoi on devrait parler. Le Pr souligne qu’il faut s’organiser en tant que société civile et citoyen de ce pays pour pouvoir présenter un certain nombre de choses qui pourrait probablement faciliter le futur dialogue, si jamais ce dialogue est maintenu. Il affirme qu’il y’a deux jours, le PCMT a évité de dire une phrase prononcée le 31 décembre : le caractère souverain du DNI. Selon lui, le dialogue aura lieu le 10 mai et les politico-militaires n’assistent pas, il y’aura encore un autre mot qui va sauter, le caractère inclusif.
Pour l’ancien ministre et représentant le Groupe de Réflexion de l’Appel du 1er juin (GRA), Hassaballah Soubiane, le CODNI serait en train de confectionner une liste pour soumettre à l’appréciation du PCMT qui désigner ceux qui vont participer. Il estime que ce n’est pas en son honneur et en tant que président du CMT, il a intérêt à être à égale distance des forces qui vont dialoguer, que de choisir comme ils l’avaient fait pour le Conseil national de transition (CNT). « Notre démarche est très simple, il y’a des blocs, que chaque bloc se réunit malgré des difficultés qu’il y’aura, les gens vont finir par s’entendre », dit l’ancien ministre. Il souligne que dialoguer, ce sont des idées qui vont être débattues, la forme de l’État. Hassaballah Soubiane ajoute que le pays a besoin d’un dialogue sincère qui permettra au Tchad d’être comme les autres pays.
Jules Doukoundjé
Le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) a présenté ce 21 avril au Premier ministre de transition, la synthèse du rapport du sous-comité thématique. Une manière pour le CODNI de mettre à la disposition du public les éventuels contenus du dialogue national inclusif (DNI). Le président du comité technique du CODNI Armand Djérakor Djégoltar nous présente le contenu de cette synthèse du rapport. Reportage.
C’est une synthèse du rapport du sous-comité thématique du CODNI conçu en Arabe et en Français et imprimé en décembre 2021. Elle compte 80 pages et parle de toutes les questions sociétales : les chefferies traditionnelles, les confessions religieuses, la dia, le bilinguisme, les problèmes de migrations et d’exodes ruraux et le trafic d’enfants entre autres. Les contextes de discussions, les recommandations et quelques propositions d’actions sont à lire dans ce rapport. Il présente en quelque sorte le fil conducteur du dialogue aux participants.
Pour le président du comité technique du CODNI Armand Djérakor Djégoltar, ce rapport marque la fin de la phase préparatoire et le début de la phase de réalisation du DNI. « C’est un rapport de synthèse de tous les travaux des sous-comités thématiques. Ce rapport technique dresse un peu quels sont les éléments que le CODNI à préparer pour mettre à la disposition des participants afin de les faciliter les réflexions pendant le dialogue, mais aussi aider dans la prise de décision », affirme-t-il. Cependant, le président du comité technique tient à rappeler que le CODNI n’impose rien. Les participants au dialogue ont la liberté de s’appuyer sur ce document ou pas le jour j. Seuls les participants vont décider du contenu du dialogue, a-t-il déclaré. Il indique également que le Premier ministre de transition a reçu le document. Il l’a déclaré officiel. Les prochains participants au dialogue peuvent exploiter le rapport qui va les aider à appréhender les différentes thématiques qui seront développées à partir du 10 mai prochain. Le président du comité technique précise que le CODNI dans le souci de mettre tout le monde au courant de l’éventuel contenu du dialogue annonce que le présent rapport est désormais disponible sur le site du CODNI et accessible au grand public. Les cadres du pays qui veulent bien prendre connaissance, peuvent passer au niveau du CODNI récupérer un exemplaire, a-t-il ajouté.
En plus de cette synthèse du rapport, le comité d’organisation du DNI prévoit de faire un rapport final qui va intégrer les conclusions du pré-dialogue de Doha, mais aussi les aspects matériels de la préparation du dialogue national inclusif. M. Djégoltar a fait remarquer que ce rapport final des activités du CODNI va intégrer le rapport technique, le rapport de gestion matérielle et financière et aussi les conclusions du dialogue avec les politico-militaires de Doha.
Kouladoum Mireille Modestine
Le centre d’étude et de recherche sur la gouvernance des industries extractives et de développement durable (CERGIED) a initié une journée de réflexion ce jeudi, 21 avril 2022 à l’auditorium du CERGIED de Gassi à N’Djamena. Cette rencontre de travail a permis aux participants d’échanger sur la planification et la budgétisation sensible au Genre. Reportage.
Une vingtaine de participants de différentes corporations qui a eu part à cette journée de dialogue et de plaidoyer sur la planification et la budgétisation sensible au Genre. Selon M. Mbaïrassem Ismaël, économiste chargé de politique publique du CERGIED, c’est une journée à caractère un peu spécifique de par sa représentation. À son avis, l’exercice nouveau qu’est la budgétisation sensible au Genre est parti d’un constat des nouvelles études réalisées au Tchad. Ces études, dit-il, ont mis en évidence les inégalités sociales au sein de la population. L’économiste précise que ce sont les couches les plus vulnérables qui sont touchées. Il s’agit fondamentalement des femmes, des personnes handicapées et des enfants, a cité M. Ismaël. Il justifie cette affirmation en signifiant que c’est dû simplement au fait que les politiques publiques élaborées ce dernier temps ne prennent pas en compte les besoins spécifiques de cette catégorie de population. D’après l’économiste, les politiques communales sont censées affecter directement les citoyens au niveau local. « L'objectif de cette rencontre c'est de discuter sur les mécanismes susceptibles de conduire les communes et au-delà, l'État à intégrer dans leur planification les besoins spécifiques des groupes vulnérables », assure-t-il. Le représentant du directeur du CERGIED dit être disposé à accompagner les communes qui souhaitent essayer ce nouvel exercice de budgétisation.
L’économiste chargé de politique publique du CERGIED rappelle que, le centre d’étude et de recherche sur la gouvernance des industries extractives et de développement durable est une organisation de la société civile qui œuvre depuis plus d’une vingtaine d’années sur des questions de gouvernances démocratiques, économiques et sociales. Pour lui, le volet de l’activité budgétaire réalisé par l’observatoire de gestion de ressources publiques au sein du CERGIED, a commencé depuis 2004. M. Mbaïrassem Ismaël dit que l’opérationnalisation des activités du CERGIED s’est traduite sur le terrain avec la mise en place des comités de suivi budgétaire dans 17 des 23 provinces du Tchad.
Ces comités selon lui font jusque-là un travail exceptionnel dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques à l’échelle nation ou locale avec les communes. Cette synergie d’action souligne-t-il, a apporté un changement dans la pratique et la mise en œuvre des politiques publiques au Tchad.
Moyalbaye Nadjasna
Le Maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun a rebaptisé ce mercredi l’avenue du Président Zaïrois Mobutu Cessé Seko, Boulevard du Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno. C’est pour honorer la mémoire du président, son patriotisme et de son amour pour la construction d’un Tchad uni et prospère que la Mairie de N’Djamena dit avoir décidé de l’immortaliser en donnant son nom à un Boulevard de la capitale. La cérémonie a lieu en présence du vice-président du CMT, le général Djimadoum Tiraïna. Reportage.
Située entre l’hôtel de la ville de N’Djamena et le viaduc de Chagoua, l’avenue du Président Mobutu, est l’une des avenues la plus empruntée par les automobilistes et les motocyclistes. Cette avenue baptisée par l’ancien président François Ngarta Tomalmbaye Avenue Mobutu pour immortaliser les liens d’amitié entre les deux chefs d’États d’alors est désormais rebaptisée Boulevard du Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno.
Pour le maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun, l’attribution d’un nom de boulevard est porteuse de sens, car elle exprime un hommage rendu à un homme dont le parcours a marqué tout le monde. Selon lui, le défunt président a marqué non seulement le Tchad, mais également l’Afrique et le monde. « Je ne suis pas la personne la mieux indiquée pour retracer le parcours de ce héros national, cet homme au destin exceptionnel, permettez-moi d’évoquer ici en quelques lignes son amour pour la patrie et pour la ville de N’Djamena », a dit le maire.
Ali Haroun souligne qu’entre le maréchal du Tchad Idriss Deby Itno et le Tchad, c’est tout une histoire, un amour et un engagement. Il a relevé qu’il est le pionnier du développement et de la modernisation de la cité-capitale. Le maire de la ville de N’Djamena affirme que les multiples infrastructures dont a bénéficié la ville en témoignent. Selon lui, il avait une ambition pour la capitale tchadienne, celle de la rendre moderne à l’image des grandes villes du monde. Il ajoute que cette ambition le tenait à cœur et en a fait un engagement personnel.
Toujours selon le Maire, la commune de la ville de N’Djamena est fière de ce héros hors pair et restera reconnaissante envers lui. Pour le maire Ali Haroun, la mort est le rendez-vous inévitable des vivants certes, mais les grands hommes ne meurent jamais. Leurs œuvres et leurs mémoires demeurent vivants, c’est le cas de feu Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno, qui demeure à jamais dans les cœurs des Tchadiens.
Il invite ses concitoyens à préserver jalousement les investissements faits tout au long de ce boulevard, pour honorer le défunt Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno.
Jules Doukoundjé
Le président de la République du Tchad, le maréchal Idriss Deby Itno est mort au combat, il y’a un an. Après 30 ans au pouvoir, le président défunt a laissé un héritage que certains analystes apprécient de différentes manières. Reportage
Le 20 avril 2021, 20 avril 2022, il y a un an que le maréchal du Tchad était tué au combat. Le président Idriss Déby Itno était arrivé au pouvoir le 1er en renversant Hissein Habré par un coup d’État. Le colonel avait promis entre temps au peuple tchadien après 8 ans de dictature de son prédécesseur Hissein Habré la démocratie. Ce discours était accueilli avec beaucoup d’espoir. Mais après 30 ans à la tête du pays, il a un laissé bilan apprécié de différente manière.
Pour le Pr Ahmat Mahamat Hassan, ancien ministre sous le régime du défunt président Idriss Deby Itno, il serait difficile de prétendre le bilan de 30 ans de pouvoir du Président Idriss Deby Itno, mais il est logique pour une nation quand un leader disparaît de tenter de faire son bilan. Selon lui, même si, on n’a pas toutes les données, on peut évaluer ce bilan quand même.
Le Pr Ahmat Mahamat Hassan souligne que le premier élément qu’il a laissé, ce qu’il est mort soldat et a gouverné le Tchad pendant 30 ans. Il affirme aussi que le défunt président a laissé le Tchad uni et non éclaté et a réussi à préserver l’unité du Tchad. « Ce pays depuis son indépendance en 1960 n’a connu que des troubles politico-militaires, des revendications autonomistes jusqu’à la guerre civile de 1979 avec les tendances politico-militaire », explique-t-il. Concernant la Bande d’Aouzou occupée par la Libye de Kadhafi, il ajoute que le défunt président a réussi à intégrer la bande d’Aouzou longtemps occupée par la Libye comme faisant partie du territoire du Tchad après des guerres et des procès internationaux à la Cour internationale de la Justice (CPI).
Le Pr Ahmat Mahamat Hassan a aussi soulevé les points noirs du régime du Président Idriss Deby Itno, en disant qu’à la fin de son pouvoir, il a laissé un pays menacé par les replis identitaires graves et les guerres intercommunautaires. Selon lui, le président n’a pas réussi à gérer la question foncière, c’est-à-dire le conflit agriculteurs et éleveurs qui prend de l’ampleur. L’ancien ministre de la Justice estime que le problème agriculteur et éleveur est devenu une crise d’accaparement de terre, c’est devenu profond. Il souligne que malgré l’annonce de son discours historique « je ne vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté et la démocratie », il n’a pas réussi à instaurer un régime démocratique. Le Pr ajoute que le Tchad est le seul pays africain où il n’y a pas eu alternance pacifique au pouvoir. « Il y a eu des élections, mais ce sont des élections truquées et toujours contestées », dit-il.
Sur le dossier Justice, il dit qu’il a été son ministre de la justice et a des preuves qu’il a laissé un pays dans une impunité généralisée et le respect de la loi est foulé aux pieds. La loi n’est pas devenue un vecteur d’unité nationale.
Ce qu’il y’a de positif, c’est la liberté de presse et de parole. Le Pr Ahmat Mahamat Hassan, affirme que le défunt président a réussi l’exploitation du pétrole. Il affirme que le problème d’exploitation du pétrole a coûté la vie à plusieurs présidents tchadiens. Il également que le président Deby a réussi les avancés socio-économique vers les années 2009-2010, avec les infrastructures sanitaires et éducatives.
Jules Doukoundjé
Le dialogue national inclusif est annoncé tambour battant par le gouvernement de transition pour le 10 mai prochain. Déjà, le pré-dialogue des politico-militaires tarde à finir et les Tchadiens ne savent pas si la date du 10 mai sera respectée. Les acteurs impliqués, partis politiques société civile et politico-militaires, ne croient non plus à la tenue de ce dialogue à la date indiquée. Nous avons rencontrés les forces vives pour vous. Reportage.
Le gouvernement de transition tient mordicus à organiser le dialogue national inclusif le 10 mai 2022. Mais les acteurs politiques tchadiens ne croient pas à la tenue effective du dialogue à cette date. Pour le vice-président du parti les transformateurs Dr Sitack Yombatina Béni, un dialogue appelle les préalables, mais malheureusement on n’a pas beaucoup évolué. Pour lui, les organes qui ont été mis en place pour ces préalables ne sont pas consensuels. « Un dialogue c’est la sincérité, la vérité et la bonne foi. Les trois choses ne sont pas au rendez-vous-même pour le pré-dialogue de Doha donc cela présage que celui du 10 mai n’aura pas lieu. Et d’ailleurs le gouvernement commence à faire des communiqués pour préparer les esprits », a-t-il affirmé. Et Dr Sitack d’ajouter que jusqu’au jour d’aujourd’hui personne n’a vu l’agenda du dialogue. Les fondamentaux du dialogue ne sont pas réunis et c’est le gouvernement lui-même qui a fait que ces fondamentaux ne soient pas réunis. Si en 12 mois, ils n’ont pas réussi à réunir les fondamentaux, ce n’est pas en 3 semaines qu’ils le feront. Alors je ne crois pas à ce dialogue à la date indiquée, a-t-il indiqué. Il estime également que toutes les conditions sont réunies pour qu’il n’y ait pas de dialogue et en plus de cela, le gouvernement de transition prépare la guerre en achetant des armes. Le vice-président des transformateurs dit avoir peur parce qu’il ne sait quel est l’avenir de ce pays et où la junte est entrain de l’amener vu les malédictions que nous créons.
Du côté des politico-militaires, le pré-dialogue entre ces derniers le gouvernement de transition se poursuit. Mais déjà, quelques groupes sortent de leur silence pour dénoncer l’engagement du gouvernement de tenir le dialogue le 10 mai. Tous les politico-militaires estiment que le dialogue de Doha n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Et c’est dans ces conditions que le gouvernement tient mordicus à organiser le dialogue national inclusif le 10 mai. Il qualifie cela de nouvelle preuve de mauvaise foi. Pour eux, le gouvernement veut les exclure du dialogue national. Ils soulignent que si c’est le cas, le dialogue sera tout sauf inclusif. Les politico-militaires affirment que cela confirme la mauvaise volonté qui transparaît dans le texte de l’accord proposé par le gouvernement.
Le gouvernement, lui, rassure les Tchadiens quant à la tenue de ce dialogue à la date indiquée. Le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah dans un communiqué en date du 16 avril. Il réaffirme l’engagement du gouvernement à respecter le délai et demande aux Tchadiens de se préparer à ce grand événement.
Kouladoum Mireille Modestine
Les chrétiens du Tchad célèbrent ce dimanche la fête de pâques. La fête de pâques chrétienne marque fin du jeûne chrétien qui a duré pendant 40 jours. C’est aussi la résurrection de Jésus Christ qui a vaincu la mort pour sauver les pécheurs. Reportage.
« Si Christ n’est pas ressuscité des morts, votre foi est vaine, et vous êtes encore dans vos péchés. Si c’est dans cette vie que nous espérons en christ, nous sommes les plus malheureux des hommes ». C’est par ce verset tiré de la lettre de Saint Paul aux corinthiens que le secrétaire général (SG) de l’ENTENTE des église et mission évangéliques au Tchad (EEMET) le Dr Djimalngar Madjibaye a expliqué le sens et l’importance de la fête de pâques pour les chrétiens. Pour le SG de l’EEMET, la fête de pâques est la plus importante du christianisme. Elle commémore la résurrection de Jésus que le Nouveau Testament situe surlendemain de la passion, c’est-à-dire le troisième jour. Le révérend Dr Djimalngar Madjibaye affirme que la résurrection est la charnière sur laquelle tout le christianisme tourne. A l’en croire, c’est le fondement sur lequel tout le reste se repose, la clé de voûte qui permet à tous les enseignements du christianisme de tenir ensemble. « Vivre la résurrection, c’est prendre conscience que dès à présent, pour peu que nous le voulions, le Christ nous débarrasse de tous nos poids, nos frustrations, de toutes culpabilités, afin que le cœur léger nous puissions laisser briller nos joies », ajoute-t-il
C’est pour la première fois à l’intérieur du cadre de concertation des églises évangéliques au Tchad (CCET) que cette fête est célébrée. Le SG justifie ce geste en disant que l’unité du corps n’est pas simplement une question d’obéissance aux écritures, mais c’est le plan de Dieu pour produire la croissance spirituelle. Il précise que c’est lorsque les croyants sont unis dans une nation que cette dernière est qualifiée à recevoir la bénédiction de Dieu de manière abondante.
A l’occasion de la célébration de la pâque chrétienne, le révérend a aussi dit que le pays se prépare pour organiser le dialogue national inclusif (DNI) le 10 mai prochain. Dr Djimalngar Madjibaye invite tous les chrétiens du Tchad à élever la voix pour intercéder en faveur de notre pays.
Pour le directeur de la radio arc-en-ciel, Abbé Séverin, la résurrection est d’abord la victoire de Jésus Christ. Selon le prêtre, après les incertitudes, le voile des ténèbres du péché se déchire, il n’y a plus d’obstacles à notre propre rédemption. Il ajoute que l’humanité dans son ignorance n’avait pas compris que Jésus Christ dans son obéissance l’a libéré du péché qui l’oppresse.
Que le Seigneur en cette fête de pâques visite le Tchad afin d’apporter la paix. Bonne et heureuse fête de Pâques à tous les chrétiens.
Jules Doukoundjé
Le Pr Ahmat Mahamat Hassan a présenté samedi dans l’après-midi son livre intitulé « La construction de l’État de droit et de la République en Afrique cas du Tchad ». Les États africains, particulièrement ceux issus de la colonisation française sont fragilisés par de multiples crises qui menacent leur existence. Dans cette œuvre, le Pr retrace les origines des problèmes qui paralysent l’État de droit au Tchad et esquisse quelques pistes de solutions. Reportage
Le Tchad, après des décennies de troubles, de rébellions, de guerres, se cherche une orientation. Quelle forme de l’Etat peut-il prendre ce pays qui est confronté à un repli identitaire sans précédent ? Comment aplanir les obstacles à la construction d’un véritable État de droit et une République paisible ? Dans cette œuvre, le Pr Ahmat propose son analyse et des pistes de solution pour y parvenir. Ce livre est le résultat de ses recherches scientifiques, des observations et des analystes des différentes situations dans les pays africains. C’est surtout une somme d’expériences vécues comme consultant dans les lectures de crises traversées par beaucoup de pays africains.
Pour le Pr Ahmat Mahamat Hassan, depuis quelques années, l’État de type jacobin que nous avons hérité de la colonisation était en chantier depuis la proclamation de l’indépendance en 1960. Selon lui les guerres l’ont fragilisé et l’État a démissionné de ses fonctions régaliennes. Pour l’auteur, de nos jours, l’État n’est plus efficace et est incapable d’assurer la sécurité, le développement et la Justice. Il estime que les fonctions régaliennes d’un État ne sont pas respectées. « Cette situation m’a obligé d’écrire ce livre que je laisse pour la jeunesse et les autres pour le débat », dit-il. L’enseignant chercheur précise que beaucoup des gens ont écrit sur l’Etat, mais lui, écrit sur l’État de droit. Il explique que l’État de droit est un État dans lequel la loi est la seule fédératrice qui régit l’État, les institutions et les individus. Le Pr de droit public ajoute que tout le monde est soumis à l’autorité de l’État.
A la question de ce qui l’a poussé à écrire ce livre, le Professeur Ahmat Mahamat Hassan affirme que c’est le souci de la recherche de l’unité du vivre ensemble des Tchadiens.
Pour Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, c’est un honneur et un enrichissement de venir assister à la présentation d’un ouvrage est proposé par l’un de nos éminents juristes. Selon l’ancien ministre de la Santé et ancien directeur de cabinet civil du PCMT, le thème qui est la question de la construction de la République est particulièrement pertinent et perceptible. Dr Abdoulaye Sabre Fadoul souligne que le pays est à quelques jours du dialogue national inclusif (DNI) et que la question de l’État et la forme de l’État et surtout tout ce qui tourne autour de l’entité État et de l’État de droit va occuper une place centrale dans les débats à venir. « C’est à point nommé que ce livre paraît et tout le monde est intéressé par cet ouvrage », apprécie l’ancien ministre. Il espère aussi que les Tchadiens en tireront tous les bénéfices nécessaires pour alimenter et animer les débats qui viendront. Dr Fadoul encourage les intellectuels tchadiens à produire, à participer et à animer les débats sur les sujets qui concernent le pays.
Jules Doukoundjé