Le personnel médical pour la commune de N’Djamena demande plus de sécurité dans leurs lieux de travail. Ils font souvent l’objet d’agression surtout pendant les permanences de nuit. Le 28 février dernier, un infirmier a été agressé par un patient à l’hôpital de la paix de Farcha. Cette unième agression a poussé le syndicat du personnel soignant à exiger plus de protection. Ils donnent 3 jours aux autorités de tutelle pour trouver une solution, sinon ils vont jeter les blouses et déclencher une grève. Reportage.

Les agressions contre le personnel médical sont monnaie courante ces derniers temps dans la ville de N’Djamena. Plusieurs médecins et infirmiers sont souvent agressés par les patients. Cette situation d’insécurité qui sévit dans les structures sanitaires et sociales inquiète les hommes en blouses blanches. Le 28 février dernier, un infirmier de garde a été agressé par un patient blessé à l’hôpital de la Paix de Farcha, dans le 1er arrondissement de la commune de N’Djamena.

Pour le médecin-chef de district, Ahmat Achene Brahim, un patient est venu avec une blessure derrière l’oreille et quand il était arrivé, les infirmiers s’occupaient d’autres malades. Selon lui, il saignait et un infirmier l’a aidé à arrêter le saignement en attendant la prise en charge. « Mais il refuse de patienter et se met à boxer l’infirmier en lui exigeant d’abandonner l’autre malade et de s’occuper de lui », dit Dr Ahmat Achene Brahim. Le médecin-chef explique aussi les deux autres patients étaient blessés par le même agresseur. Le patient agresseur a menacé de tuer l’infirmier et ses collègues étaient obligés d’appeler la police. L’agresseur a été maîtrisé par les forces de sécurité et conduit au commissariat de police de Farcha.

Le médecin chef de district Nord de l’hôpital de la Paix de Farcha affirme que les agressions sont monnaie courante à son établissement. Il dit avoir interpellé plusieurs fois sa hiérarchie et les autorités en charge de la sécurité publique afin d’assurer la sécurité du personnel, surtout ceux qui sont en permanence dans les urgences. Le personnel médical de l’hôpital de la Paix de Farcha exige sa protection pendant les heures de gardes et demande que le patient agresseur soit poursuivi et jugé pour agression.

Dans la même veine, Dr Guilia Tampi Babegue, médecin généraliste à l’hôpital de la Paix de Farcha, indique qu’un patient agresse un infirmier qui est là pour le soigner. Elle estime que les autorités doivent régler le problème incessant d’insécurité qui sévit dans les hôpitaux et les centres de santé de N’Djamena. Au sujet du comportement agressif de certains patients dans les hôpitaux, Dr Guilia Tampi Babegue relativise en disant que si l’on fait une bonne analyse, les responsabilités devraient être partagées. Selon elle, dans certains hôpitaux du pays, il y a un réel problème d’accueil. Elle précise que de fois certains patients frustrés et mal accueillis, deviennent souvent violents. Pour le cas de l’hôpital de Farcha, elle souligne que le patient était ivre. Il était aussi blessé par ses amis au cours d’une altercation. Le médecin généraliste suggère que l’État affecte les agents de sécurité dans les hôpitaux pour assurer la sécurité du personnel, surtout lors des gardes de nuit.

Le syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la santé (SYNTASST) donne un préavis de grève de 3 jours allant du 14 au 16 mars pour réclamer la traduction en justice de l’agresseur. Le syndicat exige aussi la mise en place des agents de sécurité dans les structures sanitaires. Passé ce délai, le personnel va observer une grève avec un service minimum.

Jules Doukoundjé

La gare routière d’Abéché sis au quartier N’Djari à l’Est de N’Djamena est une gare où l’insécurité, les arnaques des clients, sont monnaie courante dans les couloirs des agences de transport. Tout se déroule alors que toute une unité de sécurité est présente en ce lieu. Le syndicat national des Courtiers et Fret commissaire des Transports du Tchad (SNCFCTT) et quelques agenciers rencontrés sur les lieux déplorent cette situation qui perdure. Reportage.

L’entrée de la gare routière d’Abéché pose problème à certaines heures. Le syndicat national des Courtiers et Fret commissaire des Transports du Tchad (SNCFCTT) se plaint du désordre des courtiers illégaux qui infiltrent leur milieu. Pour M. Adam Mahamat Ousmane, Secrétaire Général (SG) de ce syndicat, leur rôle c’est d’assurer les convoyages des marchandises et des frais de déchargements. Le courtier, dit-il, est un auxiliaire de transport, garant des marchandises. Le syndicaliste rappelle que leur activité est réglementée par un décret du 14 avril 1983.

Aujourd’hui selon M. Adam, chacun porte le manteau de courtier et s’installe comme il veut à la gare routière.  Il signale un autre problème, les bandits de toute nature circulent librement dans les couloirs et volent les passagers.  À son avis, les courtiers illégaux qui infestent leur environnement arnaquent les paisibles citoyens qui viennent pour voyager.  Un phénomène d’insécurité inquiétant sévit à tout moment à la gare routière d, souligne Adam. « J’appelle les autorités, surtout celle de la sécurité, le ministère en charge de transport afin de trouver une solution définitive à ce problème. De telles choses ternissent notre image et mettent la vie de nos concitoyens en danger », dit le SG du SNCFCTT.

Il informe que la seule et unique gare routière officielle à N’Djamena c’est celle d’Abéché. Celle du quartier Lamadji à la sortie nord de la ville n’est pas encore opérationnelle. Il soutient que tous les voyages vers le Nord, Est, et Centre peuvent s’effectuer à partir de la gare routière d’Abéché. Il plaide pour qu’une mesure soit prise par les autorités afin d’arrêter ce désordre. « Regardez à l’entrée de notre gare routière, il y a tout le corps, mais les bandits déambulent sans être inquiétés. Quel est leur rôle ici ? C’est vraiment un défi à relever. Tout ce qui les intéresse c’est prendre les formalités des camions. À mon avis ils sont déployés ici pour assurer la sécurité des biens et personnes », lance M. Adam. Il déplore surtout les intrus qui continuent d’arnaquer leurs clients avec des faux reçus.

Selon lui, les gens alignent les bus aux bords du goudron pour embarquer les passagers mêlés aux bandits. Nous le regrettons parce que de cas d’accidents mêmes mortels ont été signalés sans qu’une mesure ne soit prise. « Une fois ils ont même bloqué le cortège du président de l’Assemblée nationale. Comme ce sont des informels, ils cherchent leurs clients et oublient la légalité. Il a fallu l’intervention de la police pour dégager la voie », insiste le syndicaliste.

M. Idriss Abdallah est aussi un des courtiers d’Abou Hamama, il refuse d’être photographié, mais il parle. Pour lui, ce sont des « bogobobgo » qui s’incrustent pour faire leurs affaires louches. Certains clients naïfs et des novices tombent chaque jour dans le piège de ces bandits, dit-il. « Ce que je reproche à mes compatriotes, ils aiment trop la facilité. Au lieu de se rapprocher de nous, ils se laissent facilement avoir par ces arnaqueurs. Ces gens sont des voleurs affûtés et subtils, leurs reçus ne portent pas de cachet. Les voleurs sont omniprésents, mais chacun doit être vigilent », dit l’agencier. Pour Idriss Abdallah, si tu mets de la viande dans la bouche d’une hyène, il va la manger sans hésitation. « Je prie la sécurité de faire son travail normalement pour garantir la sécurité de nos clients », alerte-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

Les pourparlers avec les politico-militaires de Doha au Qatar sont ouverts hier, mais suspendus à la fin de la matinée. Le groupe armé Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact) a quitté la salle pour exprimer son mécontentement dénonçant la pléthore des groupes armés pour diluer le poids des politico-militaires. Certains analystes et leaders de la société civile craignent que le départ du FACT et la suspension des pourparlers mettent en mal le processus du dialogue national inclusif (DNI), prévu en mai prochain. Reportage.

Les pourparlers entre les groupes politico-militaires ouverts hier à Doha au Qatar devraient permettre à tous les groupes rebelles tchadiens de participer au dialogue national inclusif (DNI), prévu au mois de mai prochain. Mais les travaux ont été suspendus en fin de matinée.

Pour le ministre tchadien des Affaires étrangères, Cherif Mahamat Zene, le plus important est que tous les invités sont présents. Il préfère que le FACT revienne sur la table des pourparlers. Selon lui, les responsables du FACT n’ont pas quitté la salle à cause du gouvernement, mais à cause de l’organisation. Cherif Mahamat Zene souligne que la suspension permettre aux deux parties de mettre en place de groupes de travail. Il espère que le FACT fera partie de ce groupe de travail pour revenir en salle et aborder les questions de fond. Au sujet du nombre des participants retenus, le ministre indique que c’est le travail du comité technique spécial (CTS), dissous. Il ajoute que ce débat ne concerne pas le gouvernement.

Selon le Pr Ahmat Mahamat Hassan, le départ du FACT de la salle n’est pas une surprise vu le début du processus engagé par le gouvernement de transition. Selon lui, le FACT a été contacté par le premier comité technique spécial dirigé par l’ancien président Goukouni Weddeye et avec lequel ils sont parvenus à un certain nombre de garanties et de points. Pour le Pr Ahmat, l’ancien président représentait la garantie et l’assurance pour le groupe rebelle pour intégrer le DNI prévu en mai pour une refonte du Tchad. Les rebelles de ce groupe estiment que depuis le départ du Président Goukouni, ils n’ont plus la garantie quant à la sincérité du gouvernement. « Ils pensent qu’avec ce grand nombre des politico-militaires qui se retrouvent à Doha, la majorité n’a pas de troupes sur le terrain pour inquiéter le CMT au pouvoir », explique -t-il. L’analyste politique note aussi que le regroupe rebelle pense que le Conseil Militaire de Transition (CMT) a un agenda caché pour noyer le vrai débat. L’ancien ministre de Justice, Garde des Sceaux, argumente en soutenant que le FACT pense qu’on les utilise pour légitimer le gouvernement de transition et le pouvoir du CMT qui n’a pas la volonté réelle d’aller vers un vrai dialogue. Et aboutir à une nouvelle constitution. « Le groupe rebelle soupçonne le gouvernement de transition et le CMT de ruser pour conserver le pouvoir ».

Abondant dans le même sens, le coordonnateur de Wakit Tama, Max Loalngar, affirme que cette suspension est le témoignage de l’existence des problèmes réels à résoudre. Pour lui, ce sont des problèmes qu’ils ont toujours dénoncés. Selon lui, si l’on prend le format de ce dialogue, l’on se rendra compte qu’il y a plus de 50 groupes politico-militaires. Alors que sur le terrain, les Tchadiens savent et le monde sait qu’il n’y a que 5 groupes politico-militaires actifs sur le terrain qui peuvent menacer la paix. Le coordonnateur estime que c’est avec ces 5 groupes qu’il faut négocier. « Nous avions dit que cette négociation ne saurait réunir uniquement les politico-militaires qu’il faut aussi associer les forces vives de la nation », dit le défenseur des droits humains. Il estime que ce qui se profile, c’est ce que le CMT veut servir en mai.  Il dit avoir toujours dénoncé le fait qu’il ait un nombre pléthorique avec des applaudisseurs pour dénaturer le débat. C’est ce qu’ils veulent faire là-bas. Le coordonnateur de Wakit Tama soutient que ce n’est pas surprenant que ces assises aient été suspendues dès le début.

Jules Doukoundjé 

Le pré-dialogue s’est ouvert à Doha, au Qatar, entre le pouvoir et les politico-militaires hier dimanche 13 mars. C’était un vrai souk, il y avait beaucoup du monde. Les travaux sont suspendus après le coup d’éclat du principal groupe rebelle du Front pour l’Alternance et la concorde au Tchad (FACT). On y reviendra dans nos prochaines publications.

L’ex-président Goukouni Weddeye a été viré sans égard de la tête du Comité Technique Spécial chargé de négocier avec les politico-militaires. Un acte qui en dit long sur l’état d’esprit des autorités de la transition. Et qui annonce des lendemains tristes.

Aussi, vous avez tous lu, vu, mais pas décortiqué la composition du nouveau Comité Spécial chargé de négociation avec les politico-militaires. Cette composition est incestueuse voir scandaleuse.

D’abord, le limogeage du président Goukouni Weddeye. Le décret est tombé à 3 jours de l’ouverture des négociations avec les politico-militaires à Doha. Un décret précipité comme un coup de pied d’âne envers l’ex-président. Ce geste confirme que M. Goukouni tenait à diriger les négociations de la manière la plus juste, la plus sincère et la plus inclusive. Celui que tous les Tchadiens s’accordent à lui reconnaître la volonté, la sagesse et la connaissance du milieu politico-militaire est un homme respecté. Il s’est définitivement inscrit dans le registre du rassemblement pour enfin conclure une paix définitive.

Goukouni ne voulait pas se laisser dicter les désirs du Conseil Militaire de transition (CMT), ni sa vision du pré-dialogue. Il s’est tenu droit. A tenu son rang. Président Goukouni reposez-vous, demain vous donnera raison.

Ensuite, le nouveau Comité Spécial chargé de négocier avec les politico-militaires est né en lieu et place du défunt Comité Technique Spécial. Remarquez bien, le mot technique a sauté pour céder la place à une catégorie de tchadiens, plus tchadiens que d’autres. Des gens provenant d’un même groupe ethnique. Ils sont 12 personnes sur les 24 membres, dont 4 généraux. Pire, il y a même un prêcheur religieux. Que fait-il là ? Décidément, les autres Tchadiens ne comptent pas. Surtout les sudistes qui représentent 50% du pays sont oubliés, écartés. Ils sont 3 à y figurer comme des simples « Laoukoura ». La représentativité décorative des sudistes doit cesser. Parce qu’ils représentent bien la moitié de la population. Les Tchadiens n’accepteront plus la tambouille politique entre petits ennemis du jour et grands copains du soir. Doha est définitivement mal parti. Déjà, une cinquantaine de politico-militaires sont présents. La plupart sont des parfaits inconnus. Le CMT a fait pression sur les Qataris pour les inclure.

Enfin, les sudistes doivent prendre toute leur place dans ce pays, pendant et après cette transition. Le CMT doit arrêter sa petite « politique clanique ». Il est minuit moins 5 min pour que ce pays se redresse. Il n’y aura plus des Tchadiens plus Tchadiens que d’autres. Cela suffit.

Bello Bakary Mana

Les pourparlers avec les politico-militaires prévus à Doha au Qatar retardés auront-ils enfin lieu ce dimanche 13 février ? Certains politico-militaires sont déjà à Doha. D’autres sont en route. D’autres encore ne sont pas encore arrivés pour des raisons techniques, tel des problèmes des noms mal libellés sur les billets d’avion ou des vaccins contre la Covid19. Tout ne semble pas réuni pour entamer les négociations dès ce dimanche. Reportage.

Le Qatar sera l’hôte des pourparlers de paix tchadiens ce dimanche 13 mars. Ce pré-dialogue de Doha prévu pour le 27 février dernier avait été repoussé à la dernière minute au 13 mars. La cérémonie d’ouverture va se dérouler sans une partie des groupes armés invités. Raisons de leur retard ou absence : leurs documents de voyage ne sont pas arrivés à temps. D’autres raisons comme le vaccin contre la Covid-19, exigé par les autorités qataries sont aussi évoquées.

Pour l’opposant Salibou Garba, tout semble indiquer que la cérémonie d’ouverture du pré-dialogue plusieurs fois reporté aura lieu le dimanche 13 mars. Il s’interroge sur ce que l’on peut attendre de cette rencontre. Selon lui, tout le monde aura constaté que les préparatifs ont été émaillés de tiraillements.  « Un de vos confrères, qui adhérait à la thèse selon laquelle les retards sont imputables aux Qataris, a fini par admettre que les difficultés proviennent du camp du CMT. Et on a fini par enregistrer le limogeage brutal du Président Goukouni et la dissolution du CTS qui a mené pendant plusieurs mois le travail de déblayage », explique Salibou Garba. Il ajoute que ce n’est pas anodin. Il souligne qu’il faut se féliciter de la tenue de ce pré-dialogue et espérer qu’il aboutisse à des résultats probants. « Malheureusement nous n’y sommes pas encore », regrette l’opposant. À son avis, pour y parvenir, les représentants du CMT-MPS-ALLIÉS devraient se départir de l’idée d’obtenir des ralliements, c’est-à-dire la reddition des mouvements politico-militaires, dans le but d’obtenir un dialogue au rabais. Il estime que cette situation rapprocherait le pays plus de la guerre que d’une paix durable.

Salibou Garba souligne aussi qu’il n’est pas souhaitable que les représentants du pouvoir viennent avec des schémas ou des textes ficelés, à prendre ou à laisser, des sortes de prêt-à-porter. À l’en croire, le dialogue doit permettre de concevoir une nouvelle gouvernance de l’État et du pays, de façon consensuelle. « Les partisans du pouvoir, la coalition CMT-MPS-ALLIÉS, devraient prendre en compte la nécessité de créer un climat de confiance, évaluer la réalisation des mesures de décrispation demandées et convenir d’un calendrier acceptable pour leur finalisation », suggère l’opposant.

Au sujet de la sécurité des politico-militaires, il indique que réunissant la question de la sécurité des acteurs, pendant le dialogue et après le dialogue est essentiel et devrait faire l’objet d’une grande attention. Il évoque aussi la sempiternelle question de la construction d’une armée véritablement nationale, contrairement à la juxtaposition actuelle de plusieurs milices claniques, sans véritable formation républicaine.

Concernant la transition, il affirme que les organes mis en place par le Conseil Militaire de Transition (CMT) ne sont pas inclusifs. Les membres ont été coptés exclusivement sur la base des affinités parentales (ou régionales) et sur la base du clientélisme politique, une refonte du Comité d’organisation du dialogue national. « Je préfère l’appellation Conférence Nationale Inclusive et Souveraine (CNIS), est indispensable, en considérant, de façon équilibrée, les protagonistes de la crise tchadienne que sont la coalition CMT-MPS-ALLIÉS, les mouvements politico-militaires et les partis politiques de l’opposition, ainsi que les parties concernées que sont les syndicats et les ADH », propose l’opposant politique. Selon lui, il va sans dire qu’une nouvelle feuille de route sera issue de cette CNIS, entraînant un nouveau calendrier et un nouveau délai de la transition. Alors, la question de l’adoption d’une nouvelle Charte de Transition et celle de la refonte des principaux organes de la transition, à savoir l’Organe suprême (actuellement CMT), le Gouvernement et le Conseil National de Transition (CNT), ne sauraient être éludées.

Pour Salibou Garba, si ces éléments objectifs ne sont pas pris en compte, il est clair que nous allons droit au mur, droit aux affrontements armés aux conséquences désastreuses. Il faut l’éviter à tout prix.

Jules Doukoundjé

La Jeunesse Active pour le Développement Economique et Social JADES a organisé un concours d’art oratoire féminin inter-établissement dénommé « la voix de ma pensée ». Cette compétition a eu lieu ce 12 mars au centre culturel Almouna et a vu la présence des responsables des établissements et élèves. Reportage.

10 établissements scolaires étaient programmés pour participer à la 2e édition du concours de l’art oratoire féminin. Mais seulement 3 ont répondu présents. Il s’agit du lycée Tchado-Turc, du lycée HEC-Tchad et du lycée Abdoulaye Moussa de Farcha. Dans son mot de bienvenue, la présidente du comité d’organisation Halimé Alhadj Souleymane, indique que le concours de l’art oratoire contribue non seulement à l’amélioration du niveau des élèves, mais de démontrer le talent en plaidoirie pour les causes féminines. Elle situe l’objectif de la compétition qui selon elle consiste à encourager les femmes à prendre la parole en public. Aussi, à renforcer la maîtrise des thématiques liées à la question du genre et de récompenser les jeunes filles qui excellent dans ce domaine. Après son mot, la compétition commence.

Les membres du jury donnent tout d’abord les 5 critères du concours qui sont la compréhension du thème, la gestuelle, l’éloquence, l’audibilité et le respect du temps.  Les 4 représentantes des 3 établissements scolaires ont chacune 5 min pour défendre le thème qu’elles ont choisi après un tir au sort. Le lycée Tchado-Turc a choisi un thème sur le mariage précoce. Le lycée HEC-Tchad sur l’exode rural et la scolarisation des filles est choisi par le lycée Abdoulaye Moussa de Farcha. Chaque représentante d’un établissement définit son thème, en donne les causes, les conséquences et propose quelques pistes de solutions. Le lycée HEC-Tchad est éliminé pendant la première phase. Le même exercice est fait pour la dernière étape, mais avec des thèmes différents. Le lycée Tchado-Turc est déclaré champion de la compétition avec 62/100 de moyenne et le lycée Abdoulaye Moussa de Farcha est deuxième avec 52/100 de moyenne.

Pour la représentante du lycée champion Safia Tahir, toute son équipe est dans la joie et la fierté non seulement d’avoir participé à ce concours en tant que fille, mais aussi d’en remporter le prix. Pour elle, le trophée fait la fierté de l’établissement qu’elles ont représenté et celle des parents. Elle encourage les autres filles à briser le silence. « Ce n’est pas facile malgré les efforts qu’on a consentis. J’encourage mes sœurs à ne pas avoir peur de s’afficher comme fille et faire tout ce que le garçon fait. Cette compétition nous a permis de nous rencontrer et démontrer nos talents », affirme-t-elle. Toutes les candidates des établissements représentés ont reçu chacune des cadeaux composés de livres et des attestations de premier, deuxième et troisième prix. Le trophée revient au lycée Tchado-Turc gagnant de la compétition.

Kouladoum Mireille Modestine

La boulangerie « Pain Doré » située sur l’avenue Ngarta Tombalbaye, rue de 40m à N’Djamena, capitale tchadienne a connu un cas d’incendie ce 11 mars 2022 vers 17 heures. Alertés, les sapeurs-pompiers de la mairie centrale ont contrôlé rapidement la situation. Ialtchad a rencontré ce 12 mars le responsable logistique qui minimise les dégâts. Reportage.

Selon M. Abdramane Mardo Issa, responsable logistique de la boulangerie le pain Doré, la cause de l’incendie qui a eu lieu hier 11 mars vers 17h est dû à un essai solaire. Il précise que c’était la chambre de batterie solaire installée sur la terrasse qui avait explosé. Selon le logisticien, c’était un nouveau projet de panneaux solaires que la Boulangerie venait d’installer. « On avait mis en essai, mais peut-être qu’elle n’a pas résisté à la forte chaleur. Nous avons fait recours aux experts pour mener des investigations pour voir exactement ce qui était réellement à la source », confie-t-il. M. Abdramane Mardo Issa affirme qu’il quittait le bureau aux environs de 16h lorsqu’il a reçu un coup de fil l’informant de l’incendie. Alerté du déclenchement du feu tout le staff est revenu à la boulangerie. « Nous avons appelé les sapeurs-pompiers de la Mairie qui sont arrivés à temps pour maîtriser la situation. Heureusement la chambre de batterie solaire est installée sur la terrasse. Rien n’était à côté, ce qui nous a marqués c’est la promptitude avec laquelle les sapeurs-pompiers se sont déployés. Courage à eux pour leur professionnalisme », relate-t-il.

Le responsable logistique de la Boulangerie pain Doré soutient que ce nouveau projet d’installations des panneaux solaires vise à remédier aux délestages intempestifs de la Société nationale d’Électricité (SNE). Il affirme que leur entreprise a besoin d’énergie 24h sur 24h. Malheureusement, dit-il, la SNE en cette période de chaleur n’arrive pas à les satisfaire à 100%. « Les groupes électrogènes nous reviennent cher. Ces panneaux solaires viennent d’être installés il y a seulement une semaine et n’ont pas été encore réceptionnés. Les techniciens font des tests pour voir les charges », soutient le logisticien.

Moyalbaye Nadjasna

Les femmes veulent valoriser la terre nourricière. Quelques-unes éprises de la question de l’insécurité alimentaire, ont créé une Association dénommée, Femmes et Agriculture Bio (FAB). La FAB vient de lancer son site Internet. Reportage.

Le site internet de l’association Femmes et Agriculture Bio (FAB) est lancé. C’est désormais simple pour connaitre l’association FAB dans sa structuration, sa mission et ses projets. Il suffit d’un clic sur (www.femmesetagriculturebio.org). Son courriel est Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. La présidente est Mme Élisabeth Abakar Boulogne

Créée le 16 novembre 2016 sous le NEQ 1172303167, l’association Femmes et Agriculture Bio dispose d’un siège à Longueuil au Québec (Canada). La FAB est un organisme à but non lucratif qui œuvre au Canada, en Afrique et en Haïti auprès des femmes pour la promotion de l’agriculture biologique. Son objectif principal, c’est de faciliter l’accès à l’eau potable, une ressource primordiale pour le développement de l’agriculture.

L’équipe FAB rappelle la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 28 juillet 2010. Lors de cette assise, les Nations unies ont déclaré : « que le droit à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme. » en plus les Nations unies ont aussi demandé aux États membres d’intensifier leurs efforts pour fournir de l’eau potable aux centaines de millions de personnes privées de cette denrée indispensable à la vie.

L’association Femmes et Agriculture Bio vise également à encourager le partage de connaissances entre les femmes canadiennes, haïtiennes et africaines. Elle entend en outre développer les cultures maraîchères et recommander la consommation des produits bio pour une santé plus saine.

Aider les femmes à intégrer de nouvelles technologies agricoles tout en respectant leurs milieux de vivre entre aussi en droite ligne des objectifs que l’association s’est assignée. Pour réaliser des résultats, l’équipe FAB vise à renforcer la capacité des femmes en Afrique et en Haïti. Ce qui va permettre d’augmenter la production des fruits et légumes, relève la responsable de FAB.

Pour l’association FAB, tout s’effectuera par l’utilisation d’engrais naturel provenant de compost, des déchets ménagers et participer à l’accroissement de l’autonomie financière des bénéficiaires.

Pour atteindre ces objectifs, l’équipe FAB va initier des projets. Il s’agit de la construction des forages pour donner accès à l’eau potable, la collecte d’eau de pluie pour arroser les jardins de légumes et fruits en périodes sèches, l’aménagement des serres, proposer des formations, offrir des groupes électrogènes et panneaux solaires pour acheminer l’eau du fleuve dans certaines régions, négocier avec les entreprises locales (hôtels, restaurants) pour la vente de leurs fruits et légumes. Mettre en place des centres de compost industriels, etc.

Pour la responsable de cette association, Mme Élisabeth Abakar Boulogne, l’association est à but non lucratif et fonctionnement essentiellement à partir des dons. Leur entité dispose d’un compte bancaire et toute aide à l‘association est la bienvenue. La première campagne lancée par cette association a porté sur la construction d’un forage d’eau au village d’Amdrabaye, province de Batha (Tchad). La présidente remercie tous ceux et toutes celles qui ont contribué à la réalisation du projet.

Moyalbaye Nadjasna

Le départ de l’ancien président Goukouni Weddeye du Comité technique spécial (CTS), la disparition de ce comité et la création d’un nouveau comité chargé de négocier avec les politico-militaires prévue le 13 mars prochain à Doha au Qatar en vue de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) a surpris les leaders des partis d’opposition et la société civile. Certains pensent que ce départ va rendre les choses difficiles pour la tenue du DNI. Reportage.

L »éjection de l’ancien président Goukouni Weddeye du comité technique spécial (CTS), la dissolution de cette instance inquiète les leaders des partis politiques d’opposition et la société civile. Créé par décret présidentiel le 26 avril 2021, le CTS est chargé de conduire les pourparlers avec politico-militaires jusqu’à l’aboutissement d’un accord final dans le cadre de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI). Et c’est dans l’optique d’organiser les élections libres, transparentes et inclusives pour permettre à tous les Tchadiens de vivre ensemble et en paix. Mais son départ inquiète certains hommes politiques et défenseurs des droits humains.

Pour Dobian Assingar, président d’honneur de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme et représentant de la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH) auprès de la CEEMAC, quelques soit les raisons, son départ doit avoir des conséquences. Selon lui, l’ancien président est un homme respecté de tout le monde, c’est-à-dire par la population et les mouvements rebelles. Il ajoute que tout le monde a confiance en lui et le débarquer pendant qu’on s’approche du pré-dialogue de Doha est mal avisé. Dobian Assingar estime que tout le monde espère qu’on trouvera bien de solutions avec l’ancien président. « On a pris une résolution ou une décision malencontreuse pour le débarquer. Je suis sûr que ça va créer de gros problèmes », dit le défenseur des droits humains. Il s’inquiète aussi de la réaction des mouvements rebelles. Dobian Assingar craint aussi que les politico-militaires n’aient pas de confiance aux autorités. Selon lui, pas de confiance, pas de résultats et s’il n’y a pas de résultats avec les mouvements rebelles, le dialogue n’aura pas lieu. Il souligne que ce serait une reprise perpétuelle, et les mouvements rebelles vont commencer à déferler sur la capitale tchadienne et le même cercle vicieux de la violence reprendra. « Je ne sais pas si nos responsables ont mesuré l’ampleur ou le mauvais côté de cette façon de faire. Mais ça va avoir des répercutions certaines » dit-il. Au sujet de la fin de mission de l’ancien président, Dobian Assingar explique qu’on lui a donné une mission de négocier avec les mouvements rebelles et pendant qu’il est en cours de négociation avec eux et on le débarque. Il pense que les autorités sont à court d’arguments et s’ils n’ont rien à dire qu’ils cessent de parler et qu’on ne prenne pas les citoyens pour des imbéciles. « C’est comme si ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ne veulent pas que le dialogue réussisse. Ils sont en train de travailler pour que ça capote ».

Pour Mahamat Digadimbaye, coordonnateur national de la coordination des associations de la société civile et de la défense des droits de l’homme (CASCIDHO), les acteurs de la société civile ont cru en la nomination du président Goukouni Weddeye pour piloter le CTS, vu son expérience, en tant ancien président et ancien rebelle. Selon lui, c’est une personnalité dense qui a l’appui des Tchadiens. Mahamat Digadimbaye souligne que l’ancien a de manière unanime la confiance de tous les Tchadiens et qu’il va mener à bon port sa mission en rassurant les politico-militaires et les tchadiens. Il ajoute que son départ a été une grande surprise pour les défenseurs des droits humains et la société civile. Le coordonnateur de la CASCIDHO, souligne que l’ancien président est un rassembleur. Mieux, il n’a pas de calculs d’intérêt politique. Il souhaite que la nouvelle équipe réussisse la mission que Goukouni Weddeye a commencé et que le pré-dialogue de Qatar puisse réussir. Il pense aussi que le nouveau président usera de tout son poids pour mener à bon port cette mission que le président Goukouni a commencé.

Jules Doukoundjé

Le maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun dans un communiqué officiel demande aux commerçants de différents marchés de fermer à 17h30. Il demande aux tenanciers des boutiques de disposer des extincteurs, de confier les installations électriques aux professionnels et d’arrêter la vente des bombonnes de gaz dans les marchés. Ce matin 11 mars Ialtchad a rencontré quelques commerçants qui apprécient différemment cette décision. Reportage.

Le maire de N’Djamena, M. Ali Haroun par un communiqué du 9 mars 2022, recommande aux commerçants de différents marchés de la ville de fermer à 17h30. Il exige l’installation dans les boutiques des extincteurs de feu pour prévenir d’éventuels incendies. Le maire interdit également la vente des bombonnes de gaz sur les marchés.

Ahamat Tidjani Saleh Idriss, un commerçant rencontré ce matin dit que c’est depuis 2015 que la Mairie recommandait aux marchés de fermer à 17h. Mais selon lui, le problème d’incendie est dû aux désagréments de la Société nationale d’Électricité (SNE). « Elle ne régule pas bien la tension électrique qui est très labile tantôt très fort, tantôt moins fort. En dehors de l’incendie, cela nous cause beaucoup de dégâts matériels », dit-il. À propos d’extincteurs, le jeune commerçant affirme « nous payons à 100% le droit de place. Il n’en est pas question qu’on achète encore les extincteurs. Il revient à la mairie de mettre à la disposition des boutiquiers les extincteurs ».

Mahamat Youssouf Mahamat un autre commerçant soutient que tout le monde est interpellé par ce qui se produit ces derniers temps à propos des incendies dans les marchés. Car, dit-il, s’il survint un incendie dans un marché le commerçant victime perd son activité, mais aussi l’économie du pays en prend un coup. « Nous devons nous faire la violence, nous commerçants à veiller sur notre sécurité et celle de nos produits. La décision de la Mairie n’est pas mauvaise, c’est un travail de synergie. Seulement les marchés sont débordés, c’est même difficile d’accès, un autre niveau de problème à revoir par la Mairie », affirme Mahamat Youssouf.

Mahamat Ali Moussa lui est président des délégués de commerçants du grand marché, mais aussi vice-coordonnateur des 12 marchés de la ville de N’Djamena. Pour lui cette décision est brusque » Elle surprend les commerçants. Selon lui, fermer à 17h30 certains marchés ne poserait pas de soucis, mais pour le marché central c’est trop tôt. Le président se justifie en soutenant que le marché central ne renferme que des commerçants détaillants. « Nous voulons que l’heure soit revue à 18h30. La plupart de nos clients sont des fonctionnaires et finissent vers 16h au bureau le temps de nous rattraper », dit Mahamat Ali. Au sujet des extincteurs, il estime que c’est bon pour prévenir les incendies. Il remarque que les prix sont élevés. Il faut débourser au moins 20 000 FCFA.  Le président soutient qu’à son avis il faut d’abord sensibiliser les commerçants. Cela permettra de leur montrer l’importance des extincteurs, mais aussi leurs usages en cas d’incendie.

À propos de mauvaises installations électriques, il concède que c’est réel problème. « Certains commerçants aiment la facilité et font des installations avec de fils qui ne répondent pas aux normes. En cas de surtension, ces câbles  provoquent de court-circuit. Moi je crois qu’une part de responsabilité revient aussi à la Marie. Le maire doit débarquer avec des techniciens pour vérifier les installations électriques dans les marchés », souligne Mahamat Ali. C’est la mission de l’État de veiller sur la sécurité des biens et personnes, indique le président. D’après lui, les poteaux électriques dans les différents marchés ne s’allument pas. « C’est bien dommage que les marchés se retrouvent dans l’obscurité. La lumière joue un grand rôle. Il faut que la Mairie nous répare ces lampadaires ».

Moyalbaye Nadjasna

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