A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme et la semaine nationale de la femme tchadienne, le Secrétaire général (SG) de l’association pour la défense des droits des consommateurs (ADC), Daouda Elhadj Adam, exprime son inquiétude vis-à-vis des produits éclaircissants et exhorte les associations féminines à inscrire ce phénomène dans leurs programmes de lutte. Reportage.

La célébration du 8 mars est l’occasion qui doit permettre aux femmes de s’asseoir et faire le bilan de la lutte pour leur émancipation, mais aussi leur autonomisation. C’est dans ce sens que le SG de l’ADC, Daouda Elhadj Adam, qui s’est d’abord réjouit des progrès considérables que le Tchad a réalisés ces dernières années dans la promotion et l’émancipation de la femme. Le défenseur du droit des consommateurs a profité de la célébration de cette journée internationale de la femme et de la semaine nationale de la femme tchadienne pour exhorter ses compatriotes, surtout celles qui militent dans les associations féminines à inscrire dans leurs programmes, la lutte contre la dépigmentation.

Selon Daouda Elhadj Adam, le phénomène de la dépigmentation volontaire constitue une menace grave à la santé de la femme tchadienne. « L’utilisation des produits cosmétiques décapants ou produits éclaircissants sont de plus en plus utilisés par les femmes tchadiennes ces dernières années. L’utilisation de façon abusive pourrait avoir des conséquences néfastes pour la santé de la peau ». dit-il. Il souligne que cette pratique dangereuse pour la santé, entraine des complications dermatologiques et d’autres maladies graves tels que l’hypertension artérielle, le diabète, les endocrinopathies. A son avis, en dépit de l’ampleur des dégâts sanitaires causés par l’usage de ces produits, cette pratique est banalisée dans les zones urbaines et rurales. Elle est même considérée comme un acte normal par la société tchadienne. Le défenseur des droits des consommateurs affirme que certaines femmes vont jusqu’à appliquer ces produits à leurs enfants. Il a aussi évoqué son coût économique et son impact sur la santé physique et mentale constituent un véritable enjeu de santé publique.

Face à cette situation grave, l’ADC demande aux tchadiennes de méditer à l’occasion de 8 mars sur ce phénomène dangereux qui gagne toutes les couches sociales. Le SG de l’ADC exhorte les organisations féminines et les femmes leaders d’inscrire la lutte contre la dépigmentation dans leur plan d’action en vue de son éradication. M. Daouda Elhadj Adam appelle les autorités du Ministères de la santé publique et de la Communication d’initier de larges campagnes de sensibilisation sur les dangers et les conséquences de l’usage des produits décapants. Il souhaite aussi que les autorités prennent des mesures appropriées pour éradiquer ce fléau.

Il demande aussi aux partenaires techniques d’accompagner le gouvernement dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies d’éradication de la dépigmentation, un enjeu pour l’atteinte des objectifs du développement durable.

Jules Doukoundjé  

Les élèves des classes de terminales, candidats au baccalauréat session 2022 des lycées technique commercial et Félix Eboué ont manifesté lundi 7 mars contre l’augmentation des frais des dossiers des candidats libres fixés à 25 000 francs CFA. Ils estiment que cette somme est exorbitante pour leurs condisciples. Mais la direction générale de l’office national des examens et concours du supérieur (ONECS), recadre les élèves en disant que les frais d’inscription pour les candidats officiels au baccalauréat n’ont fait l’objet d’aucune augmentation. Reportage.

Les élèves des classes de terminale des lycées publics de N’Djamena, candidats officiels au baccalauréat, session 2022, ne sont pas contents de la direction générale de l’office national des examens et concours du supérieur (ONECS). Et pour exprimer leur mécontentement, ceux des deux lycées voisins, lycée Félix Eboué et Lycée technique commercial ont manifesté ce lundi contre l’augmentation des frais des dossiers. Selon les élèves, l’ONECS a doublé les frais du dépôt des dossiers qui étaient de 5000 f CFA, à 10.000 francs pour la session 2022 pour les candidats officiels et de 15. 000 à 25.000 francs pour les candidats libres.

Pour Doumdouba Alain, élève en classe de terminale au lycée Félix Eboué, certains élèves ont fait leur dépôt avec 5000 francs et l’ONECS vient augmenter les frais à la dernière heure. Il pense que les autorités de l’ONECS doivent revenir à leur meilleur sentiment et annuler le décret. À son avis, si l’ONECS ne revient sur sa décision, ils vont continuer de manifester jusqu’à satisfaction. Abondant dans le même sens, Oumy Mahamat, élève en classe de terminale au lycée technique commercial, 25.000 francs, c’est trop. Selon elle, c’est une manière d’empêcher les enfants de pauvres de composer. La jeune élève souligne aussi que certains élèves n’ont pas de parents et se débrouillent eux-mêmes pour leur scolarité. Oumy Mahamat a relevé la brutalité des policiers qui entrent dans les salles de classe pour réprimer les élèves.  Le samedi dernier, les élèves de terminale du lycée de Gassi ont écrit à leur proviseur scientifique pour exprimer leur opposition au nouveau décret de l’ONECS concernant les candidats libres. Ces élèves ont aussi annoncé à leur proviseur que si rien n’est fait, ils vont descendre dans les rues.

Mais le directeur général de l’ONECS, le Pr Bakari Abbo, rassure tous les candidats officiels du baccalauréat session 2022 que les frais d’inscription n’ont pas augmenté d’un iota. Selon lui les frais sont de 5000 f CFA pour les candidats officiels. Au sujet des candidats officiels, le DG explique que les listes sont transmises par le Ministère de l’Éducation nationale à l’ONECS et sur cette base qu’il travaille. Le Pr Bakari Abbo souligne qu’il y’a des proviseurs véreux qui cherchent à sacrifier le système éducatif tchadien et qui s’apprêtent à ce jeu terrible. « Cette année nous avons malheureusement pris toutes les dispositions nécessaires pour regarder à la loupe cet état de fait. Raison pour laquelle, il y’a agitation », dit-il. À son avis, ces proviseurs sont déjà ciblés et le service de sécurité est saisi pour ce qui est de droit.

À propos des candidats libres, le DG de l’ONECS précise qu’ils ne sont pas dans le système. « Nous sommes surpris que ces élèves des lycées qui sont des candidats officiels s’adonnent à de telles pratiques, au lieu de préparer leurs examens, ils perdent inutilement le temps en suivant les autres », regrette l’enseignant chercheur. Il note que les candidats libres sont généralement les travailleurs et les gens qui ont plus de 25 ans. Le Pr Bakari Abbo souligne que ce n’est pas l’ONECS qui prend des décisions. Il y’a le conseil d’administration, le Ministère de l’Enseignement supérieur, le Ministère de l’Éducation nationale et l’Assemblée nationale avec les recteurs d’académie qui prennent de bonnes décisions pour contrecarrer les pratiques néfastes tendant à nuire le système éducatif tchadien..

Jules Doukoundjé

À l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Femme JIF ce 08 mars, la représentante du système des Nations Unies au Tchad et la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance ont prononcé des discours. Elles ont axé leurs allocations sur les instruments juridiques internationaux relatifs à la protection de la femme et sur le changement climatique ratifié par le Tchad. Reportage.

La femme est célébrée en ce 08 mars dans le monde. Au Tchad, une semaine est accordée à cette fête. Prenant la parole lors de cette commémoration, la  représentante du système des Nations Unies au Tchad madame Violette Kakyanye, réaffirme la position de son organisation face aux inégalités dont font face les femmes. Pour elle, les femmes du monde entier revendiquent les mérites d’un avenir égalitaire libre des stéréotypes, des préjugés et de violences. Madame Violette exprime sa gratitude à l’endroit du gouvernement tchadien de transition qui a permis aux femmes d’organiser un symposium national. « Ce symposium a permis aux femmes de réfléchir et de se préparer afin d’apporter leur contribution au dialogue national. Tout cela pour défendre la cause de la femme tchadienne, l’amélioration de son statut ainsi que sa condition sociale, économique et politique », a-t-elle indiquée.

Pour sa part, la ministre de la  Femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance Amina Priscille Longoh, loue les mérites des femmes. Selon elle, les femmes sont des mères, des lumières et sagesses, elles soulagent les peines, elles portent la vie et l’amour maternel. Elle rappelle également le contexte de la fête du 08 mars qui selon elle met en avant la lutte pour les femmes notamment la réduction des inégalités. Madame Amina place le thème mondial « l’égalité aujourd’hui et un avenir durable dans le contexte du changement climatique » dans le contexte du Tchad. À son avis, ce thème tombe bien quand on sait que la crise climatique et la réduction des catastrophes restent un défi du 21e siècle. « Les femmes sont les plus vulnérables au changement climatique que les hommes, car elles constituent la majorité des populations les plus pauvres et les plus dépendantes des ressources naturelles que la crise climatique menace le plus », précise-t-elle. Les femmes sont les agents du changement poursuit-elle, et des leaders puissantes dans l’adaptation climatique et les initiatives durables.

La ministre de la femme, de la Famille et de la Protection de la petite enfance incite les décideurs en ces termes : « j’exhorte enfin les décideurs à continuer à examiner les opportunités ainsi que les contraintes pour donner aux femmes et aux filles, les moyens de faire entendre leurs voix et d’être des actrices dans la prise de décision liée aux changements climatiques et à la durabilité essentielle pour le développement ». Elle rappelle les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Tchad. Il  s’agit notamment de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique. Pour elle, le Tchad s’est engagé désormais dans le cadre de la nouvelle dynamique de coopération internationale sur les changements climatiques en impliquant les femmes.

Kouladoum Mireille Modestine

La cantine scolaire n’a pas disparue. Seulement, elle reste limitée dans les huit (08) provinces du pays. Elle concerne actuellement que les établissements scolaires des zones rurales. Autrefois, les lycées et collèges disposaient aussi des cantines scolaires. Le lycée Technique Commercial (LTC) de N’Djamena étant dans un système continu demande pour que l’alimentation scolaire soit réhabilitée. Son proviseur estime que s’il existe une cantine scolaire dans son établissement, les élèves limités par de moyens vont être soulagés et pourront mieux suivre les travaux pratiques. Reportage.

Le proviseur du Lycée Technique Commercial (LTC) de N’Djamena capitale du Tchad, Abdel-salam Idriss Mahamat affirme que jusqu’aux années 90 son établissement avait une cantine scolaire. Selon lui, même actuellement une femme qui servait dans le passé à la cantine et transport, s’occupe de l’entretien. Il dit ignorer exactement les raisons de la disparition de l’alimentation scolaire. Le proviseur révèle que son établissement gère un programme dense et entend renouer avec la cantine scolaire. « Nous sommes dans un système continu avec les travaux dirigés et pratiques. Les étudiants finissent vers 17h. Vous voyez que certains enfants ne disposent pas de moyen pour s’acheter quelque chose à manger et supporter tout ce temps. On dit, « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Alors rétablir la cantine scolaire fait partie de nos priorités pour aider nos élèves », soutient M. Abdel-salam Idriss Mahamat. A son avis, le staff s’est entretenu avec les parents d’élèves sur cette question. Seulement, déplore-t-il, les parents d’élèves sont toujours hésitants. Insistant sur l’importance de l’alimentation scolaire, le proviseur dit qu’ils vont entreprendre d’autres démarches auprès des partenaires pour au moins une solution. « Je suis persuadé que si on arrive à avoir une cantine fonctionnelle, ça va soulager certains étudiants pauvres », lance-t-il.

Selon M. Taha Hamid Mahamad, Directeur de l’Alimentation, de la Nutrition et de la Santé scolaire (DANSS), la cantine scolaire au Tchad est actuellement focalisée dans huit (08) provinces. Il cite, le Bahr-Gazal, le Lac, le Kanem, le Ouaddaï, le Wadifira, le Guéra, une partie du Salamat et de Sila. Le DANSS précise depuis quelques années, l’alimentation scolaire au Tchad est financée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM). « Selon l’esprit de la politique nationale de la DANSS, il est bien précis qu’il faut basée l’alimentation scolaire sur la production locale. Pour cela, dans toutes les provinces du pays, les gens doivent normalement se mobiliser à travers leurs groupements pour créer les cantines scolaires endogènes », relate-t-il. M. Taha Hamid insiste sur le rôle primordial de l’alimentation scolaire pour la réussite et le maintien de la santé des élèves dans les établissements scolaires. De l’avis du directeur, si l’on prend le cas des écoles assistées et celles qui ne sont pas assistées, l’écart saute à l’œil.

La mission de la DANSS consiste à mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de l’alimentation, la nutrition et la santé scolaire. « Nous ne restons pas seulement là mais nous travaillons aussi pour le maintien d’un environnement sain et d’hygiène scolaire. Par exemple, disposer des latrines propres, avoir une association des Parents d’Élèves (APE) dynamique. Bref tout ce qui peut améliorer les conditions d’apprentissage de nos enfants », signifie-t-il. Selon lui, le document qui fonde leur travail est la Stratégie Nationale de l’Alimentation scolaire(SNAS) validée en mai 1999. Ce document de base de notre travail est réalisé avec l’appui de l’Unicef. L’idéal poursuit-il, c’est d’amener les communautés à s’approprier l’alimentation scolaire endogène. Le ministère de tutelle rajoute-t-il, ne pourrait venir qu’en tant que régulateur et non gestionnaire. « La réhabilitation de cantine scolaire dans nos établissements est un souhait général seulement l’État ne contribue pas à l’achat de l’alimentation scolaire », lance le directeur.

M. Taha Hamid explique qu’il y a un projet additionnel multisectoriel appelé AGAP (PAM, UNICEF), installé à Goré dans le Logone oriental et à Bagasola dans le lac Tchad. Ce projet d’après lui, cible les filles adolescentes pour les maintenir à l’école. La particularité de ce système de cantine ce sont les kits scolaires et des machines à coudre qui vont accompagner ce projet. Pour le directeur de l’Alimentation scolaire, les difficultés ne manquent pas mais il faut faire leur plaidoyer auprès de l’État pour les inscrire le budget. « L’alimentation scolaire permet d’éviter que les étudiants aillent dans tous le sens pour chercher à manger aux heures de pause, surtout en milieu rural », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

Les festivités marquant la Semaine Nationale de la Femme tchadienne sont bouclées ce 08 mars avec un défilé organisé à la place de la nation ici à N’Djamena. Les femmes de toutes les couches sociales ont fait le déplacement pour le défilé. C’est le Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert qui a représenté le président du Conseil Militaire de Transition à cette cérémonie. Reportage.

Les femmes ont pris d’assaut la place de nation ce matin du 8 mars. Elles sont habillées en tenue militaire et civile. Surtout en pagne du 8 mars imprimés pour la circonstance. Tour à tour, les officielles ont pris la parole en cette journée spéciale consacrée à la femme tchadienne. Bien avant cela, les femmes ont formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement de transition et des partenaires. Une cérémonie de défilé timide par rapport aux éditions précédentes de la SENAFET. Les femmes crient cherté de vie dans leur motion de recommandation. Aussi, elles se rendent compte que leur participation dans les instances de prise de décision et sur la scène politique est faible. La recrudescence des violences meurtrières à l’égard des femmes et la persistance accrue des conflits intercommunautaires qui endeuillent de nombreuses familles tchadiennes n'ont pas été oubliées. Les femmes affirment dans leur motion de recommandation que le gouvernement n’a pas de volonté pour trouver une solution à tous ces problèmes. Alors, elles demandent au gouvernement de subventionner le prix des produits alimentaires de base et de les rendre accessibles à tous. Renforcer les capacités des femmes pour booster leur participation et leur représentation dans les instances de prise de décision. Et prendre des mesures législatives et politiques appropriées pour parvenir et combattre les conflits intercommunautaires.

Après la lecture des recommandations, le défilé commence. Et ce sont les femmes militaires qui sont en tête d’affiche. Les femmes de l’armée nationale, de la DGSSIE, du GEMIA, les nomades, la police nationale et autres ont marqué les pas. Elles ont fait la démonstration de leur force au public qui s’est émerveillé. Ensuite s’en est suivi les femmes travaillant dans le domaine civil. Elles sont issues de différents ministères, des Organisation Non Gouvernementales, des grandes institutions, des partis politiques, des associations, des différents établissements publics et privés de la capitale. Bref toutes les femmes de toutes les couches sociales ont défilé. Les femmes ne sont pas sorties nombreuses pour le défilé comme dans les années précédentes. Beaucoup des places sont restées inoccupées du début à la fin. Le défilé a pris fin à 12h07mn sous un ciel moins ensoleillé.

Kouladoum Mireille Modestine

Les accidents des bus voyageurs sur les routes tchadiennes se multiplient. Le dernier a eu lieu sur le tronçon Oum Hadjer-Mangalmé, le dimanche 27 février. Il a été terrifiant par sa violence et le nombre de morts. Le gouvernement doit agir.

Il y a les accidents, mais il y a l’autre gros accident sur la trajectoire politique tumultueuse du pays : la transition politique. Les travaux du grand rendez-vous politique, le dialogue national inclusif semble suspendu à la rencontre des politico-militaires à Doha, au Qatar, le 13 mars prochain.

D’abord, l’accident meurtrier du 27 février dernier. Il a marqué les esprits par la violence du choc frontal entre 2 autobus. Il a aussi marqué les esprits par le nombre élevé des victimes : 39 morts et 49 blessés. La cause de l’accident est la vitesse, mais il y a quelque chose de plus grave, de plus inconscient dans les habitudes du conducteur tchadien : conduire et parler au téléphone. Le gouvernement doit agir au plus vite pour infliger des amendes salées aux contrevenants.

Il doit aussi mettre de l’ordre dans l’industrie du transport interurbain. Les conducteurs sont livrés à la merci du patron. Ils sont quasi payés au rendement. C’est une vraie jungle où seule la règle de la rentabilité compte. Les vies humaines ne comptent pas. Les autorités semblent impuissantes. Par exemple, malgré le retrait de son agrément, l’agence impliquée dans l’accident du 27 février continue à opérer.

Ensuite, la transition politique. Le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) attend le pré-dialogue de Doha avec les politico-militaires pour continuer ses travaux. Le temps lui, n’attend pas. La transition est à plus de 10 mois. Plus que 8 mois pour tout boucler. Le délai sera-t-il respecté ? Difficile à dire mais tout dépend de Doha. Déjà, les Qataris ont pris contact avec les politico-militaires. Bien avant cela, il y a eu quelques tensions et divergences entre Doha et le Conseil Militaire de Transition (CMT) sur le nombre des participants et sur certaines modalités. Tout semble être rentré dans l’ordre. Les attentes sont très élevées. Doha peut être la clé du succès ou de l’échec du Dialogue National Inclusif (DNI).

Enfin, pour les accidents des bus voyageurs, les autorités doivent prendre des mesures simples et efficaces comme bloquer la vitesse des autobus à 110 km/h. La technologie existe, elle est simple à implanter. Elles doivent aussi strictement interdire le téléphone au volant.

Au sujet du pré-dialogue de Doha, l’attente est immense tant cette rencontre semble être celle de la dernière chance pour le Tchad. Si Doha échoue, le dialogue inclusif sera vraisemblablement un échec. Et le pays risque de sombrer dans l’incertitude.

Kouladoum Mireille Modestine

Les femmes sont depuis le 1 mars 2022, dans le mouvement commémoratif de la semaine nationale de la Femme tchadienne (SENAFET). Une semaine qui va s’achever avec la célébration de la journée internationale de la Femme(JIF). La présidente du parti Rassemblement pour la Justice et le Progrès social(RJPS) Mme Bourkou louise Ngaradoumri et l’avocate internationale, Me Kemneloum Delphine estiment que le contexte tchadien n’est pas aux folklores, mais aux réflexions. Reportage.

La Présidente du parti Rassemblement pour la Justice et le Progrès Social (RPJS), Bourkou louise Ngaradoumri affirme être à la base de la signature de la convention pour intégrer le Tchad à la journée internationale de la femme. « J’étais allée en Chine en 1992 d’où les démarches ont été faites pour qu’elle soit connue par la femme tchadienne. On a signé de convention basée sur les matériels agricoles, d’élevage et de couture », rappelle la présidente du RJPS. Selon elle, les femmes ne connaissent pas les travaux difficiles dans notre pays. La plupart des femmes intellectuelles dit-elle, rêvent que du travail de bureau. Or, les travaux techniques peuvent beaucoup rapporter et nous conduire à l’autosuffisance alimentaire, soutient Mme Bourkou Louise. A son avis, la SENAFET ne réussit pas, car les femmes croient que c’est simplement un défilé de mode. « Je pense qu’on doit dépasser l’aspect festif du 8 mars et voir au-delà pour gagner plus. Dans d’autres pays, les femmes voyagent pour aller discuter avec les autres et se partager leurs expériences. Elles obtiennent gain de cause », déclare la politicienne. Elle estime que des cadres ministère de la femme et de la petite Enfance, doivent élaborer un projet global pour toute l’année. Ce qui va d’après elle, permettre aux femmes de se regrouper, mais non pas pour danser, se réjouir et faire des youyous, mais penser et innover. Cette manière de fêter SENAFET-JIF est déjà révolue, constate Mme Louise. « Elles peuvent se regrouper et penser à la création des usines de transformations de nos produits céréaliers par exemple.  On a de maïs qu’on peut en faire de farine semoule de maïs qu’on peut vendre moins cher et à la portée de tous les citoyens. Au lac Tchad par exemple, on peut créer une usine de poissonnerie », suggère-t-elle. Une telle usine démontre la politicienne, va permettre de fabriquer nos propres boîtes de conserve au lieu d’importer des conserves périmées avec de destination douteuse. Mme Bourkou Louise déplore que les autorités n’associent les gens mûrs de réflexions pour donner de bonnes idées. Elle dit qu’elle est déçue, car les femmes tchadiennes résument leur semaine sur les habits et à l’alcool dans les bars. « Il faut que la femme tchadienne saisisse cette occasion pour évoluer dans la technologie industrielle. Les stratégies c’est l’humain qui a créé, nous sommes-là comme des archives. Si le ministère de la femme met sur place un comité de gestion interministériel pour toute l’année et nous invitait, nous aurions dû faire des propositions concrètes », relate la présidente du RJPS. Elle signifie qu’en France par exemple, les femmes discutent de grands projets pour aider leur pays. Aujourd’hui les femmes sont des chefs d’usine. Mme Bourkou Louise témoigne qu’elle a gagné gros à travers la JIF en France. « Grâce à cette opportunité qu’on m’a envoyé faire les études en logistique et transport sans payer un rond. J’en suis sortie nantie diplôme de licence qui fait l’honneur du Tchad. Et c’est ainsi que cela m’a permis de créer une entreprise de transport de livraison de colis ‘’Logone-Transport Express’’ », livre la politicienne.

La présidente du RJPS remarque qu’au Tchad, les gens négligent l’agriculture et l’élevage pourtant deux mamelles de notre économie. A son avis, c’est la base de problèmes intercommunautaires. « Si on met ces deux pôles d’activités en équilibre, tout ira bien et il n’y aura pas de guerre ni de tuerie. Malheureusement les gens ont cultivé la haine qu’ils ont semé dans tous les villages et cantons », argue-t-elle. La femme rurale est reléguée au dernier rang dit-elle. Selon Mme Louise, quand on ne met pas le crayon beauté noir les gens pensent qu’on n’est pas une femme. Or c’est faux souligne-t-elle. C’est la femme rurale qui est le soubassement de développement du pays, affirme la femme politique. Elles précisent que même ici à N’Djamena, les femmes qui ne sont pas fonctionnaires ne sont pas invitées ni calculées et abandonnées à leur sort. « En réalité ce sont ces femmes qui exercent dans l’informel qui apportent plus dans l’économie. Celles qui défilent sous la chaleur, le vent et la tempête. Si on les réunit et on les responsabilise, elles vont rehausser l’économie nationale », lance Mme Bourkou L. Elle indique que c’est un projet qui la tient à cœur en tant chef de parti politique. La politicienne demande à Dieu de lui donner un petit temps pour organiser ses sœurs rurales et toutes les femmes débrouillardes.

La situation de la femme tchadienne est peu reluisante

L’avocate Me Kemneloum Delphine dit que la situation de la femme tchadienne d’une manière générale laisse à désirer. Selon elle, nous sommes dans un contexte où les droits de l’homme sont massivement violés et impunément. Ce qui plonge la femme dans une situation pire, soutient-elle. L’avocate souligne que si nous prenons les derniers évènements dans notre pays, les femmes sont en avant-garde. Me Kemneloum évoque que ces femmes sont directement concernées quand leurs maris et leurs enfants sont purement et simplement assassinés. Elles-mêmes subissent les pires formes de violation de leurs droits, insiste l’avocate. « Je fais ainsi allusion à ce qui s’était produit à Sandana et Abéché ou les vies ont été impunément emportées », précise-t-elle. C’est une situation de male gouvernance et de non-droit qui ne dit pas son nom, a relaté Me Delphine. Pour elle, face à tout cela, la SENAFET-JIF doit être une occasion pour les femmes de réfléchir et poser de bonnes revendications pour l’amélioration de la gouvernance et le changement positif dans notre pays. A son avis, il faut que l’État de droit puisse prévaloir. Elle estime que c’est absurde qu’on leur demande de fêter alors que certaines femmes sont en train de pleurer leurs morts encore à ce moment.

« La chose pour laquelle on pourrait se réjouir c’est le code de la famille et de personne qui souffre dans les tiroirs depuis des décennies. Que voulez-vous que je vous dise de droit de la femme si ce code qui est supposé protéger la femme n’est pas toujours adopté. Et cela pour des raisons inavouées », relève Me Delphine. Elle dit que les femmes tchadiennes sont en deuil et célèbrent la SENAFET sous le signe de deuil. Le contexte selon l’avocate n’est pas aux folklores et à de grandes fêtes, mais à la réflexion. Ce qu’il faut brandir c’est la justice pour Abéché et pour Sandana, insiste-t-elle. Me Delphine conclut que c’est une opportunité de saluer la mémoire des femmes qui ont lutté pour que le droit de la femme soit reconnu.

Moyalbaye Nadjasna

Les réfugiés centrafricains composés des femmes et des enfants et quasi totalement des Peuls Mbororo (fallata), arrivés au Tchad depuis plus 3 mois sont abandonnés à leur triste sort. Pour survivre, elles sont contraintes de mendier dans les rues de la capitale tchadienne, N’Djamena. Pour mettre fin à cette situation dèshumaine et humiliante, l’ONG nationale Al-NAHDA les recense et lance un appel aux autres organisations humanitaires à leur venir en aide. Reportage.

Les réfugiés centrafricains arrivés au Tchad, et surtout ceux qui sont arrivés à N’Djamena, ne peuvent plus supporter le poids de la misère. Pour subvenir à leurs besoins, ils sont contraints de tendre les mains dans les rues de la capitale tchadienne pour trouver à manger. Selon l’ONG AL-NAHDA, ces réfugiés constitués majoritairement des femmes et des enfants sont issus de la communauté peule Mbororo. Arrivés au pays depuis plus de 3 mois déjà, celles-ci ne vivent que de la mendicité. Et pour mettre fin à cette situation déshonorante, l’ONG AL-NAHDA a procédé à un recensement afin de connaître leur nombre exact pour un éventuel recasement. Elle lance un appel aux autres ONG et organisations humanitaires résidants au Tchad de les appuyer pour prendre en charge ces vulnérables personnes.

Pour le vice-président de l’ONG AL-NAHDA, Anour Abba Djaourou, ces réfugiés qui traînent dans les rues de N’Djamena souffrent beaucoup et ont besoin d’aide et d’assistance. Selon lui, l’organisation humanitaire qu’il préside a pris l’initiative de leur venir au secours en les regroupant. Il souligne que vu la situation difficile que vivent ces réfugiés, il y a urgence que les autres ONG agissent vite pour les assister. « Ils ont quitté leur pays en laissant dernière eux leurs bétails et certains ont tout perdu. Ils ont besoin d’un soutien social », explique-t-il. Anour Abba Djaourou indique que ces réfugiés ne sont pas seulement ici à N’Djamena, mais dans les autres localités du pays. A son avis, plus de 500 réfugiés peuls centrafricains sont dans les rues de N’Djamena, en train de mendier et cette situation est inadmissible qu’il faut stopper. Ces réfugiés, constitués quasi totalement de femmes et des enfants ont besoin de l’aide humanitaire. Selon lui, le gouvernement a été informé la semaine dernière de la situation. L’ONG AL-NAHDA a eu la promesse de la croix rouge tchadienne pour les assister. Abba Djaourou souligne que son ONG a apporté quelques aides, mais c’est insuffisant. Il craint qu’avec le ramadan qui s’approche et avec les canicules, ces personnes vulnérables ont vraiment besoin de secours permanent. En attendant une éventuelle relocalisation de la part des autorités et les autres associations humanitaires, AL-NAHDA a regroupé plus 500 réfugiés au lycée public de Diguel.

Pour cette femme, à un âge avancé, les Peuls bororo ne savent pas mendier, mais la situation les a contraintes à tendre la main. Selon elle, ce n’est pas de gaieté de cœur que les réfugiés peuls mendient, mais elles sont dépassées. Khadidja souligne aussi que les Peuls ne connaissent pas la ville, ils sont des éleveurs, mais à cause de la guerre en Centrafrique, ils ont tout perdu et sont obligés de s’exiler. Elle explique que là où elles étaient, il n’y a ni eau ni nourriture, mais grâce à l’ONG AL-NAHDA, elles ont à manger et à boire. La vieille dame craint qu’avec l’arrivée du ramadan et la chaleur, leur situation ne se dégrade. Elle souhaite que la paix revienne pour qu’elle retourne chez elle pour revoir sa famille et reprendre ses activités.

Jules Doukoundjé

Plusieurs associations qui militent dans la défense des droits humains ont lancé une nouvelle coalition dénommée coalition de la société civile contre l’impunité au Tchad (CCI) pour lutter contre l’imputé au Tchad. Le lancement a eu lieu en présence de plusieurs leaders des associations de défense des droits humains et de la société civile. Reportage.

L’imputé est devenue de plus en plus une banalité au Tchad, selon plusieurs associations. Et pour lutter contre cette pratique néfaste, ces associations ont décidé d’unir leurs forces pour créer une coalition. Le lancement a eu lieu en présence de plusieurs leaders de la société civile et de certains intellectuels. Au tour de l’avocate Jacqueline Moudeina, six autres organisations de la société civile ont rejoint la coalition.

Justifiant les raisons de la création de cette nouvelle coalition, l’avocate souligne que cette initiative est le fruit d’une observation attentive des dérives sécuritaires caractérisées par une impunité totale d’une catégorie de personnes proches du pouvoir, qui se croient tout permis. Selon elle, depuis des décennies, des auteurs de ces exactions jouissent d’une impunité et certains sont promus à des postes de responsabilité comme si le permis de tuer leur est délivré. Elle ajoute que les derniers évènements survenus à Faya, en passant par Salamat, Abéché et Sandana les ont confortés dans l’idée de mettre en place cette coalition unie et solidaire.

La présidente de cette coalition Me Jacqueline Moudeina promet de défendre les citoyens contre les dérives sécuritaires et les violations des droits de l’homme qu’a connu le pays depuis 1990 et encore récemment avec les drames survenus à Sandana, dans le sud du Tchad, et à Abéché dans l’Est. Pour elle, la coalition a pour objectif de lutter contre l’impunité des auteurs, complices et instigateurs de crimes graves, notamment le génocide, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Elle va aussi lutter contre les tortures et traitements inhumains et dégradants. L’avocate et ses camarades promettent aussi de lutter contre la corruption sous toutes ses formes et œuvrer en faveur de la promotion de la bonne gouvernance et la transparence dans les institutions publiques. La présidente de cette coalition ajoute que cette nouvelle institution va aussi sensibiliser la population sur la nécessité de promouvoir la justice et l’égalité devant la loi et la lutte contre l’impunité et l’injustice. Au cours de la cérémonie Me Jacqueline Moudeina a insisté sur la nécessiter d’engager des poursuites judiciaires et toutes autres formes de recours devant les instances nationales et internationales en cas de crimes et de délits graves.

Répondant aux préoccupations de la salle, sur la pléthore de coalitions au Tchad, elle dit qu’isolé rend faible, et le champ est vaste et que ce n’est pas une coalition de trop. Me jacqueline et ses camarades souhaitent aussi travailler avec la Cour Pénal Internationale (CPI) sur les violations des droits de l’homme. « L’impunité chez nous est créée et entretenue et c’est ça qui fait que ces violations des droits de l’homme continuent », affirme-t-elle. Elle ajoute que cette impunité est la cause principale de toutes les violations des droits de l’homme au Tchad. Elle reconnaît un manque cruel de moyens financiers, mais elle s’engage à aller jusqu’au bout.

Jules Doukoundjé

La ministre de transport et de la sécurité routière a annoncé des séries de sanctions à l’agence de voyages Abou Hamama dont le retrait provisoire de son agrément. C’était suite à l’accident des deux bus de la compagnie survenu le dimanche 27 février 2022 sur l’axe Oum-Hadjer Mangalmé. Cet accident a fait 39 morts et 47 blessés. Nous avons fait un tour à l’agence Abou Hamama de Dembé pour constater le respect de cette mesure. Reportage

Tout se passe normalement ce 04 mars à l’agence Abou Hamama au lendemain de la décision de la ministre de transport et de la sécurité routière Fatimé Goukouni Weddeye. Tous les services notamment ceux de transactions, de colis et de voyage fonctionnent. Les passagers payent les tickets de voyage et attendent dans l’enceinte de l’agence pour quitter N’Djamena vers le sud du Tchad. Quelques passagers interrogés dénoncent la politique de deux poids, deux mesures.

Pour cette dame Nodjidéné Hermine qui vient de faire des transactions, les autorités ne pèsent plus 1kg. « Les autorités ont retiré l’agrément de voyage, mais c’est le contraire que vous voyez. Ces mêmes autorités qui retirent l’agrément sont les détentrices des agences de voyages. Comment voulez-vous qu’on respecte une décision dans ce cas de figure», s’interroge-t-elle. Selon elle, il existe des Tchadiens qui sont hors la loi et ceux sur qui la loi sévit. Au nom de toutes ces personnes décédées pour rien, l’agence doit au moins respecter ces mesures pour soulager la douleur des parents des victimes, a-t-elle ajouté.

Un autre passager Djimasra Théodore rencontré, cites-en pêle-mêle, les causes des accidents de circulation. À son avis, la dégradation des routes bitumées et le non-respect du Code de la route sont à l’origine de ces accidents. Pour lui, beaucoup des voies bitumées sont dégradées et les chauffeurs filent à toute allure. « Les chauffeurs conduisent de manière exagérer comme si c’était une compétition et oublient qu’ils transportent des vies humaines. Au moindre danger, le chauffeur ne sera pas à mesure de l’éviter », a-t-il, affirmé. M. Théodore déplore le fait que les forces de sécurité routière sont impuissantes face à la vitesse avec laquelle les chauffeurs roulent sur les routes. À cela s’ajoute l’usage du téléphone au volant, la consommation des stupéfiants par les chauffeurs et le tout couronné par la fatigue des longues distances sans repos. M. Djimasra Théodore propose des pistes de solutions. Pour lui, il faut deux chauffeurs pour de longs voyages. Ils vont se permuter de temps à autre. Il faudra aussi interpeller sur les routes les conducteurs qui roulent à grande vitesse. Et ceux qui ne respectent pas les panneaux de signalisation.

Ousmane Bello Daoudou

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