La plate-forme des diplômes sans emploi a fait un point de presse ce 30 mars 2022 à N’Djamena. Elle prend acte de son implication dans la commission spéciale de recrutement des 5000 jeunes à la Fonction publique. Elle suspend sa marche prévue ce jeudi 31 mars et dénommée jeudi noir sur toute l’étendue de territoire national. La cause de cette suspension est la poursuite des négociations avec les autorités. Reportage.

 Les diplômes sans emploi en instance d'intégration à la Fonction publique ont suspendu leur marche prévue aujourd’hui, 31 mars 2022. Cette marche dénommée « jeudi noir » compte dans le cadre de leurs revendications. Malgré la promesse du gouvernement de les impliquer dans la commission spéciale de recrutement de 5000 jeunes dans l’emploi public, ils s’insurgent. Et donne 10 jours aux autorités de transition de s’occuper de leur sort. Les diplômés déclarent qu’en cas de non-respect de ce délai, les seuls responsables de leurs actions seront le Conseil militaire de transition (CMT) et son gouvernement. Les diplômés sans emploi demandent à tous leurs camarades de rester mobilisés pour d'autres mots d'ordre.

Au sujet de recrutement par voie de concours à la fonction publique annoncé par les autorités, les diplômes sans emploi en instance d'intégration comme leurs camarades du « Collectif des lauréats des professionnels de l'éducation » rejettent cette option en bloc. Ils demandent aux autorités de reconsidérer l'ancien système par étude des dossiers. Ils estiment qu’à l’heure actuelle des choses une telle option risque d’engendrer des soulèvements des diplômes sans emploi.

Ousmane Bello Daoudou

Le mois du jeûne, mois du ramadan ou mois saint de l’islam est pour bientôt. À son approche le, Cheik Dr Mahamat Khatir Issa, Président du Conseil Supérieur des Affaires islamiques (CSAI), appelle les commerçants au réalisme du prix des articles et conseille les fidèles à plus de responsabilités pendant ce mois de la miséricorde d’Allah. Reportage.

Ça y est, le jeune pour le ramadan pointe à l’horizon. Les fidèles musulmans s’activent depuis quelques jours pour s’approvisionner et ainsi faciliter la rupture des jeûnes du coucher du soleil. Seulement les prix des produits de première nécessité vont croissant. Le Cheikh Dr Mahamat Khatir Issa, Président du Conseil supérieur des Affaires islamiques n’a pas perdu ce problème de vue. Il souhaite un bon début de ramadan aux gouvernants et à tous les Tchadiens. Le président du SCAI implore la bénédiction et la miséricorde d’Allah sur tous les fidèles musulmans, « le Ramadan est une école à travers laquelle, ceux qui jeûnent apprennent beaucoup de choses », indique le Cheik. Il conseille la tolérance et un comportement responsable aux musulmans du Tchad. L’objet du jeûne dit-il, n’est pas seulement de s’abstenir de la nourriture, moins encore la rupture, mais il faut être correcte pour tirer le meilleur.

Pour Cheikh Mahamat Khatir Issa, tous les membres du corps doivent se maintenir purs, exemptent des souillures. Selon lui, il faut éviter des regards malveillants, des paroles impures, la médisance, la haine, bref tout ce qui est obscur. Le chef du CSAI lance un appel aux commerçants et leur demande d’être justes. Il leur conseille de ne pas augmenter les prix des articles et au besoin de diminuer afin de favoriser la rupture de jeûne du soir. Cheik estime que c’est un moment qu’il faudra faire plus de bénéfice moral et non pécuniaire. Selon le leader religieux, la miséricorde d’Allah en dépend. Le président du CSAI encourage les commerçants, les associations et d’autres organisations à faire de dons aux démunis afin de les accompagner pendant ce mois de jeûne.

Selon lui, grâce au ministère tchadien de la Communication, le CSAI réalise beaucoup d’émissions télévisées et radiodiffusées dans les médias publics. Ce sont des émissions d’orientation et de sensibilisation en faveur des fidèles pour un suivi efficient de ce mois saint de ramadan. L’enjeu c’est de leur prodiguer des conseils dans le domaine religieux et de la vie en société. Pour le Cheikh, les Tchadiens doivent s’unir dans toutes leurs diversités (ethniques et religieuses) pour la construction de la paix de notre pays. Il souligne que c’est l’occasion pour les musulmans de prier pour tous les défis de transition dans notre nation.

Les règles du jeûne comme l’abstinence à la nourriture et à l’eau, le respect des temps de prières, le moment de ruptures doivent être observées, dit-il. Cheikh Mahamat Khatir Issa précise que ce sont des recommandations du Coran et de Hadjis. « Surtout avoir de bons comportements avec les autres mêmes envers les non-musulmans. Toute personne doit être respectée », confie-t-il. Le président du CSAI soutient que, les personnes de troisième âge, les malades, les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les voyageurs sont dispensés. Mais pour les malades, les femmes enceintes, les allaitantes et les voyageurs, ils peuvent rembourser le jeûne dès que possible, dit-il. Le ramadan fait partie des cinq (05) piliers de l’Islam, avant d’affirmer qu’au cours du jeûne, tous les musulmans sont égaux et peu importe qu’on soit riche ou pauvre.

Moyalbaye Nadjasna

Le prix des produits alimentaires de base comme la farine, la pâte alimentaire, l’arachide, le sucre l’oignon, etc, ont augmenté à l’approche du ramadan. Ialtchad Presse est allé au marché de Dembé vérifié. Reportage.    

La farine de blé, la pâte alimentaire, l’arachide, le sucre, l’oignon, l’huile sont des produits consommés presque par tous pendant le mois de ramadan. Mais à quelques jours du ramadan, les prix de ces denrées ont augmenté sur le marché. Le sac de farine de 50kg qui se vendait à 20.500FCFA se vend aujourd’hui à 29.000FCFA. Le sucre passe de 31.000 à 36.000F le sac de 50kg. Le bidon d’huile de 20 litres se vend à 28.000F au lieu de 24.000FCFA. Les consommateurs n’ont pas d’autre choix que de se procurer ces produits alimentaires malgré le prix élevé. Nous avons rencontré madame Amné  Youssouf au marché de Dembé. Elle est venue faire les provisions pour le mois de ramadan. Elle se plaint de l’augmentation des produits de première nécessité. « Ramadan de cette année-là ça va être difficile. Tout est cher au marché. Rien n’est à la portée des pauvres ménages que nous sommes. On ne sait pas comment on va faire pour finir cette période de ramadan cette année », se lamente-t-elle. Madame Amné ajoute aussi que les détaillants avancent les raisons du conflit entre la Russie et l’Ukraine pour augmenter le prix des produits. Cette raison ne la convainc pas. Elle demande aux autorités de faire quelque chose pour ramener les détaillants à la raison.

Même les vendeurs ne sont pas d’accord avec cette augmentation. Ils disent être aussi des consommateurs. Abakar Bourma est vendeur de farine de blé, de sucre et des œufs. Pour lui, ce n’est pas de leur faute si le prix des denrées alimentaires a augmenté. Il affirme que les commerçants sont victimes d’arnaque de la douane et cela a des répercussions sur les prix et donc sur les consommateurs. « Chaque jour que Dieu fasse, le prix du dédouanement augmente. Les commerçants n’ont plus d’autre choix que d’augmenter le prix des produits pour espérer récupérer leur investissement et le bénéfice. De toutes les façons, nous ne le faisons pas de gaieté de cœur. Nous sommes aussi consommateurs », a-t-il indiqué.

Bourma Abakar accuse aussi les autorités face à cette hausse de prix. Selon lui, le conflit en Ukraine a fait à peine un mois et puis le pays est déjà affecté.  Nous sommes en face d’un gouvernement qui ne sait pas prévenir, dit-il. « Imaginez-vous dans une capitale où il n’existe nulle part un magasin pour un stock même d’un mois pour la consommation de la population. Ailleurs, les gens font des stocks pour 3 à 5 ans voir plus. Si on prévoyait les choses, la crise russo-ukrainienne n’aurait pas d’influence sur nous de sitôt. Mais dans ce pays, on vit au jour le jour. C’est grave ». Au-delà du fait qu’il accuse le gouvernement par rapport à la cherté de vie, il propose que les autorités se penchent sur la question de la douane.

Kouladoum Mireille Modestine

Les réfugiés camerounais installés dans la forêt de Farcha Milezim ne savent que faire à l’approche de ramadan. Ils interpellent les autorités publiques, les ONG et les bonnes volontés de les aider en vivre pour préparer le ramadan. Arrivés depuis plus de 3 mois, ils attendent toujours leur enrôlement et leur prise en charge par HCR. Reportage. 

Le ramadan est l’un des 5 piliers importants de l’islam. A moins d’une semaine de ce mois saint, les réfugiés camerounais qui avaient fui le conflit intercommunautaire et installés dans la forêt de Farcha, dans le premier arrondissement appellent à l’aide. Ils demandent aux bonnes volontés, aux ONG et aux autorités publiques de les aider à préparer le ramadan. Installés dans des tentes de fortunes et exposés aux intempéries, ces réfugiés composés à majorité de femmes et des enfants manquent de presque tout. En attendant leur installation et la prise en charge par le HCR, ils peinent à trouver à manger. Ils affirment qu’avec le ramadan qui se pointe à l’horizon, ils s’inquiètent de ne pas pouvoir avoir d’aliments pour rompre le Jeûne.

Pour Mahamat Abdoul Kadiri, porte-parole des réfugiés de la forêt de Farcha Milezi, il leur manque tout et depuis leur arrivée plus de 3 mois, ce sont les autorités tchadiennes qui leur viennent en aide. Il souligne que le HCR a promis de les enrôler avant de les conduire dans un autre camp. Il affirme que dans ce camp de fortune, ils manquent de tout et sont exposés à des aléas climatiques insupportables. Mahamat Abdoul Kadiri qui égraine un long chapelet de problèmes craint que lui et les siens ne puissent pas passer le ramadan dans la quiétude comme auparavant dans leur pays. Selon lui, le ramadan est un moment important pour un musulman et les réfugiés comptent respecter, malgré un manque cruel de denrées de première nécessité comme le sucre, le lait, le riz et autres. Le jeune réfugié explique que depuis leur arrivée dans ce camp provisoire, le HCR ne fait que leur faire de promesses, mais rien n’est fait concrètement. Il soutient aussi que certaines familles n’ont pas de couvertures pour se couvrir contre le froid et les moustiques. Il ajoute que cette situation précaire les expose à diverses maladies, alors qu’ils n’ont pas de moyens nécessaires pour se prendre en charge médicalement. Entouré des personnes âgées, le jeune réfugié issu de la communauté arabe, révèle cette situation a contrainte une trentaine de ses compatriotes réfugiés à rebrousser chemin. Ils reconnaissent avoir reçu des aides des ambassades des pays arabes accrédités au Tchad. Mais pour le ramadan, l’horizon est sombre. « Nous allons prendre le ramadan, Dieu est grand, il ne va pas nous abandonner », espère-t-il.

Autre cri de cœur de Gamboya Adoum une femme âgée qui supplie les humanitaires de leur donner les nattes et les couvertures pour se protéger. Au sujet de ramadan, elle dit que c’est pour la première fois qu’elle va jeûner hors de son pays. Elle craint de ne pas pouvoir avoir des aliments pour rompre le jeûne. La réfugiée demande aussi aux bons musulmans de penser à leurs coreligionnaires réfugiés qui manquent de tout pour commencer le ramadan. Une autre jeune dame, mère de 4 enfants se plaint aussi de l’état de santé fragile de ses progénitures, mais elle n’a rien pour les conduire dans un centre de santé pour la consultation. Dans le camp de fortune de Farcha, il n’y a pas de structure de santé pour la prise en charge des réfugiés malades.

En attendant leur enrôlement et leur prise en charge par le HCR, les 700 réfugiés camerounais qui ont fui les conflits intercommunautaires et installés dans la forêt de Farcha tendent leurs mains aux bonnes volontés pour leur permettre de jeûner dans les normes voulues par l’islam.

Jules Doukoundjé

L’Ambassade de France au Tchad et l’Ordre National des Architectes Tchadiens ONAT lance le projet workshop architectural. Ce projet consiste à laisser s’exprimer sans contrainte les architectes tchadiens au sein d’un espace, propriété de l’Ambassade de France. La cérémonie de lancement a eu lieu ce mercredi 30 mars lors d’un point de presse au campus France sis au quartier Étoile. Reportage. 

 N’Djamena la Capitale tchadienne, est une ville en pleine croissance démographique. Ses deux millions d’habitants sont repartis sur une surface urbanisée de plus de sept mille hectares. Malgré une politique du logement volontariste depuis deux décennies, le déficit en logements sociaux y est estimé à plus de 700.000 unités. Comparé aux autres pays sahéliens, tels que le Mali, le Burkina Faso ou le Niger, le Tchad a mené très peu d’actions pour la sauvegarde, la valorisation et la modernisation de son architecture traditionnelle. C’est dans ce contexte que l’Ordre National des Architectes du Tchad ONAT et l’Ambassade de France ont décidé d’initier ce projet de workshop architectural. Ceci pour donner aux architectes tchadiens, l’opportunité d’expérimenter des solutions, de confronter leurs idées et d’exprimer pleinement leur art sur un site qui leur sera dédié pour ce travail.

L’ambassadeur de la France au Tchad Bertrand Cochery affirme que le point de presse marque le lancement du partenariat entre l’ONAT et l’ambassade de France. Aussi, il annonce le début des travaux expérimentaux sur le site mis à disposition par l’Ambassade de France. L’occasion pour lui de faire part de l’appui de son Ambassade à ce projet. « Mise à part la disposition du lieu, l’Ambassade de France attribue une subvention directe à l’ONAT de 44 millions de francs CFA et financera la venue d’experts et homologues architectes d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest », a-t-il précisé. Il ajoute que les résultats de ces premiers travaux seront présentés en mai prochain à l’occasion du congrès marquant le 10e anniversaire de l’ONAT.

La présidente de l’Ordre National des Architectes du Tchad Hayatte Abderahim Ndiaye indique que le logement constitue le 2e besoin après la nourriture sur lequel les familles consacrent leurs budgets mensuels. Aussi, plus de 53% des ménages tchadiens vivent en location dit-elle. « L’essor démographique ces dernières années est un phénomène qui bouleverse nos économies et crée des tensions sociopolitiques. La transition en cours dans notre pays nous donne l’opportunité de repenser nos modèles de développement social économique et environnemental », remarque-t-elle. Elle a également abordé la question de cherté de matériaux de construction au Tchad. Pour madame Hayatte, considérant l’extrême faiblesse des revenus de la majorité des populations tchadiennes, il devient évident que le salut de ces ménages ne vienne pas d’une architecture conventionnelle, mais plutôt d’une architecture alternative.

Après ces interventions a suivi la signature de la convention de partenariat entre l’ONAT et l’Ambassade de France et la remise des clés du campus France à la présidente de l’ONAT. Une visite du campus France a été la première étape de l’exécution du projet pour sa rénovation. Tout au long de ce partenariat, les professionnels de la construction, les étudiants, les passionnés d’architecture ainsi que tous ceux qui s’intéressent à l’Habitat pourront se retrouver tous les deux semaines, pour débattre lors de rendez-vous dénommé samedi d’architecture.

Ousmane Bello Daoudou

C’est un jeune influenceur. C’est un activiste qui refuse qu’on le définit comme activiste. Il ne laisse personne indifférent à tel point que ses amis le jalouse et ses adversaires le craigne. Il en mène large, il est l’un des Tchadiens les plus suivis sur les réseaux sociaux, 50 à 60 000 followers. Dénonçant par ici, accusant par là. Il a été accusé de diffamation par le Maire de N’Djamena Ali Haroun, il est déclaré non coupable. Dès le lendemain, il a repris ses interventions, le super actif Ahmat Larry est notre invité.  

Une première question toute bête, connaissez-vous Saleh Gaba ?

J’ai appris que c’est un journaliste parmi les rares Tchadiens à un moment donné ou la liberté d’expression n’était comme  aujourd’hui à avoir donné sa vie pour la liberté d’expression. Je suis fière de son histoire. Nous sommes sur ses pas.

M. Larry,  vous êtes jeune, très connu publiquement surtout sur les réseaux sociaux, mais peu connaissent votre enfance ? Qu’a-t-elle été ?

Mon enfance a été comme la plupart des jeunes tchadiens. J’ai vécu des choses que beaucoup n’ont pas vécues. Par exemple, à l’âge de 3 ans, j’ai perdu ma grand-mère avec qui j’étais. On a vécu avec elle le changement du régime Habré et l’arrivée du Mouvement Patriotique du Salut (MPS).  J’ai perdu la plupart de mes parents dans le confit  entre la Libye et le Tchad.  Du coup, en  1990 je me retrouve séparé de mes parents. Ils étaient en exil. J’étais avec ma grand-mère. Deux ans après, ma grand-mère décède. À l’âge de 5 ans, j’étais un orphelin.

Qu’est  ce qui vous motive d’être activiste? 

Je ne me définis pas comme activiste,  être activiste c’est parfois transgresser la  loi  de la république pour d’intérêt politique et autres  ou restaurer, mais moi je me définis comme  un auditeur de conscience  quelqu’un vient le respect de la loi le texte de la république  je me définis comme un acteur de changement  positif dans ma communauté .

C’est quoi un acteur de changement positif pour vous ?

Un acteur de changement c’est quelqu’un  qui  conscientise qui  appelle  la communauté à être  dans  le changement il ne faut pas toujours être négatif  ya des choses qui ne marchent pas, mais il faut dire  oui que ça ne marche pas,  mais il faut qu’on change  les choses soient bien .    il faut soit d’accord sur les choses publiques  il faut qu’on soit d’accord  pour la gestion  de la citée  pour moi  on peut critiqué  moi j’ai toujours critiqué les hommes politiques  on a toujours critiqué les ministres  les directeurs généraux  pour moi eux qui sont là  on doit les critiquer pour qu’ils  fassent les choses bien ; on ne critique pas parce qu’ils  sont tels on critique  les choses négatives   pour qu’il change donc être acteur de changement positif c’est chercher les biens de la communauté c’est cherché à impacter la société pour le changement  des mentalités  le changement pour le bien-être de tous. C’est ça un acteur de changement positif .

M. Larry  vous venez être reconnu non coupable de diffamation contre M. le Maire Ali HAROUN. Vous disiez tantôt ne pas vous définir comme activiste. Alors que tout ce que vous faites  c’est de l’activisme  politique. Vous allez souvent dans les réseaux sociaux brandir des documents  et déclariez que tel est coupable, etc.  Est-ce que c’est votre rôle ?

Je n’ai jamais déclaré quelqu’un coupable. Je n’ai jamais dit cela, mais s’il s’agit  de la plainte du Maire de la ville, vous avez vu la plainte, elle est non constituée. Il n’a jamais mis pied ni au commissariat ni au palais de justice. Ils ont tout fait pour m’intimider pendant un mois. J’ai survécu à toutes sortes de pression. Il m’ont demandé d’écrire une lettre d’excuse en oubliant que je maîtrise le droit lorsqu’on me dit écrire une lettre d’excuse sur un fait que je n’ai pas connu. Si j’écrivais cette lettre, cela veut dire que je reconnais les faits, que je suis coupable.

Tout le monde vous a vu brandir des documents

Mais ce n’est pas faut. Ils n’ont pas démenti. Et c’est la vérité. Ces documents sont authentiques. Je l’ai brandi devant la juge. La procureure a demandé à l’accusation est-ce que les documents sont faux ? Ils ont refusé de répondre. Et c’est eux qui sont condamnés. Ils m’ont arrêté sans une preuve. Moi je suis un acteur de la société civile, j’ai suivi de formation. J’investigue, etc.

Ce travail d’investigation comme vous dite, est-ce n’est pas aux journalistes de le faire ?

On parle de nouveau système de communication. Ce n’est pas l’apanage des seuls journalistes.

C’est quoi le nouveau système ?

Le nouveau système, c’est des acteurs comme moi qui communiquent. Les journalistes à un moment donné ont perdu leur crédibilité. Les journalistes comme vous le dîtes suivent leur confrérie.

…non je n’ai pas dit cela

…si vous êtes journaliste proche du gouvernement vous teinté vos papiers aux couleurs du gouvernement. Si vous êtes proche de l’opposition, vous faites pareil. Au Tchad toute la presse n’est pas libre. Les journalistes ont un penchant.

..Ialtchad est une presse libre

…non lorsque vous me dites pourquoi je ne donne pas mes documents aux journalistes. En ma qualité d’acteur de la société civile, c’est aux médias de venir vers ces acteurs, ce n’est pas à nous de venir vers les médias. Au Tchad même si je dénonce quelque chose, il faut payer un journaliste. Même lorsqu’on fait un point de presse, il faut payer le journaliste.

Vous n’êtes pas un professionnel de l’information. Vous n’êtes pas formé pour traiter l’information et le rendre public.

C’est ça le problème. Nous sommes les acteurs de la mise en marche de l’agenda politique. La presse ne fait qu’accaparer ce que nous dénonçons. Vous avez tantôt dit que j’ai brandi un document, mais c’est à la presse de vérifier la véracité de ce document. Et susciter le débat. Si la presse est incapable de chercher la vérité, c’est très grave. Lorsque je brandis ce document j’interpelle la presse d’aller demander au Maire Ali Haroun et au Trésor public est-ce que c’est vrai ? La presse ne le fait pas. Je sais ce que je fais. Qui est un journaliste d’investigation au Tchad ? Qui ? Il n’y a pas. Les gens ne font pas leur travail.

Au début de la transition Ahmat Larry était très pro-Conseil militaire de transition (CMT). Aujourd’hui il est très critique. Lequel Ahmat Larry est vrai.

Je me suis toujours défini comme pro-Tchad.

C’est quoi pro-Tchad ?

Pro-Tchad parce que je pense au peuple. Je m’en fiche des autres.

…mais vous n’êtes pas un élu

Non je ne suis pas un élu, c’est ça la différence.

D’où vous tenez votre légitimité ?

Je tiens ma légitimité du simple fait que l’État m’a autorisé à exercer comme un acteur de la société civile. Du simple que je suis un acteur de la société civile sous régionale. La différence avec les élus ce que j’ai vu des élus qui ne font même pas leur travail. La question c’est qui est élu au Tchad ? Personne n’est élu au Tchad. Il faut que les gens restent tranquilles. Je ne veux pas entrer dans ce débat. Ceux qui sont au Conseil national de transition, on sait comment ? A l’Assemblée nationale (AN), on sait comment ? Moi je sais.

Dites-nous comment ?

Moi je sais. Comme je vous ai dit, moi j’investigue. Personne n’est élu dans ce pays.

Vous faites allusion à qui ? Dites-nous. Un exemple ?

Je dis tous les membres de l’AN. Qui va dire qu’il est élu. Franchement, qui va sortir dire cela ? Les conseillers municipaux, qui va sortir dire qu’il est élu ?

Pourtant on vous a vu presque en larme lorsque le Conseil national de transition a été formé. Parce que vous n’avez pas été choisi. Vous avez dit que le Tchad est un gâteau à partager…

Effectivement, un gâteau. Tout le monde doit avoir sa part. Non, en fait je n’ai même pas déposé mon dossier parce qu’on sait comment la cooptation se passe .

Comment ?

On appelle les organisations, parfois on n’appelle même pas les membres…

On ne vous a pas appelé ?

Non on ne m’a pas appelé.

Vous avez eu beaucoup de chagrin ce jour en disant  beaucoup ont pleuré

Oui. Et j’ai dit même nous sommes plusieurs à avoir pleuré. Qui ne veut pas être au CNT pour prendre les 3 millions de salaires ? C’est ça le problème. Tout le monde veut entrer.

Donc tout ce monde est là pour l’argent, pas pour servir le pays ?

Non personne n’est là pour servir. On dit toujours en arabe « celui qui travaille mange ».

Ahmat Larry est ce que vous pouvez regarder les Tchadiens dans les yeux et répéter ce que vous avez dit ?

Oui, « celui qui travaille mange ». Tout ce qu’il font là, c’est pour manger. Dès qu’ils n’ont leur salaire, ils crient. Ils ne font pas pour le bien du peuple.

Le CNT n’est pas là pour assurer que la transition se passe selon les législations?

Non. Les gens qui se sont bagarrés là, jusqu’à là, il y a des procès. Même nos imams si on ne les paie pas, vous pensez qu’ ils vont diriger la prière ?

Vous n’avez toujours pas répondu à ma question. Vous étiez très pro-CMT au début, aujourd’hui vous êtes très critique

Je ne suis « anti-personne ». Ni anti-CMT, ni Pro-Mahamat Kaka, ni anti-transition, ni anti-groupe de personne. Non. Moi je vois, j’analyse, je dénonce ce qui ne marche pas pour que ces acteurs changent. Ce n’est pas parce que je vous soutiens que s’il y a dérive je ne change pas. C’est ça l’erreur qu’ils ont faite en m’envoyant en prison parce qu’avant j’avais soutenu le maire. Lorsqu’il a dévié, j’ai critiqué. Et c’était grave pour eux.

Est-ce que vous n’êtes pas en train de rouler pour les adversaires de M. le Maire ?

C’est cela le problème. Lorsque j’ai soutenu le CMT, on m’a dit tu es trop pro-CMT. Quand je les ai critiqués certains on-dit, non il est devenu anti-CMT. J’ai toujours critiqué, mais quand les personnes que je critique font bien, je dis qu’ils ont bien fait. Moi je fais tout pour être neutre. Dans mes vidéos, je demande toujours de me dire si j’ai fait des erreurs, je suis un être humain. Mais lorsque j’ai raison, on ne peut pas m’intimider pour que je change d’avis. Je ne le ferai jamais. J’assume, ma parole n’engage que moi. Un homme doit mourir pour son idéologie.

Ainsi donc, avant vous avez travaillé avec le maire ?

Non, mais j’ai soutenu ses actions qui sont bonnes. Je ne suis ni son ennemi ni son adversaire. Pour ceux qui disent que je roule pour tel ou tel. Je ne roule pour personne. A ma sortie de prison j’ai entendu des gens dirent, non lui là , on le paie pour ceci…pour cela. Ça m’a fait rire.

M. Ali a tenté de vous dissuader selon nos sources en vous donnant des cadeaux ?

Ce n’est pas Ali Haroun en personne, mais d’autres personnes qui sont venues parler au nom de Ali Haroun. Ils m’ont proposé beaucoup de choses, même des postes, argent et véhicule, mais j’ai refusé.

Pourquoi refusé ? Vous venez de dire que le Tchad est un morceau de gâteau..

Non je n’accepte pas la corruption.

Que pense Ahmat Larry du pré-dialogue de Doha ?

Vraiment moi, je suis pour la paix et pour le dialogue. Il y a des choses qui se sont passées. On a ramassé des soi-disant politico-militaires, on ne sait pas si ce sont des humoristes, des comiques. En tout cas, ils sont tous Tchadiens et ont le droit de participer à la vie socio-politique du pays. Les politico-militaires sont des vrais acteurs, il faut qu’on négocie avec eux. Mais ce qui m’a déçu c’est l’attitude du comité, surtout du ministre des Affaires étrangères qui est parti ailleurs. Il laisse, M. Kebzabo, l’ex-chef de file de l’opposition pour diriger les choses. Il est parti pour un autre sommet. Pour lui le sommet est plus important que le dialogue entre Tchadiens. C’est grave. Si lui il est réellement engagé pour le dialogue, pour la paix, il reste. Son Secrétaire d’État ira pour l’autre sommet.

Est-ce qu’on peut immobiliser un ministre des Affaires étrangères pendant 2 semaines à un endroit ?

Pourquoi il a un Secrétaire d’État ? Pourquoi il a accepté d’être à la tête du comité ?

Il y a Saleh Kebzabo…

Kebzabo ne peut engager l’État. Seul le ministre Chérif peut le faire. Il y a un peu d’amusement. Moi je pense que les conditions d’un dialogue réussi ne sont pas réunies.

Pourquoi ?

Ce qui manque c’est le sérieux. Un dialogue réussi quand les acteurs s’entendent sur le médiateur, avant ce n’était pas le Qatar. Les acteurs discutent après 2 semaines, le Qatar accepte d’être médiateur, etc. Il faut aussi la confiance pour qu’un dialogue réussisse. Vous mettez Kebzabo devant les politico-militaires ce que vous ne voulez pas que le dialogue réussisse.

Vous ne croyez pas à Doha ?

Je crois à la paix malgré les petits qu’on évoque, je crois que ces hommes politiques ont la volonté.

Les Transformateurs de Succès Masra demandent la modification de la charte. Est-ce que ce n’est pas une bonne idée ?

Ce n’est une bonne idée du simple fait qu’il nous reste 7 mois sur les 18. Durant les 7 mois restants, il faut aller au dialogue national.

M. Larry regardez la caméra une seconde fois et dites si vous pensez sincèrement qu’en 7 mois il y aura un dialogue et une transition pacifique ?

Oui si on veut, on peut.

Vous semblez avoir une dent contre vos amis activistes parce qu’ils ne sont pas venus vous rendre visite en prison ?

Non je ne suis contre personne parce qu’en prison j’ai tout vécu des machinations. Les gens m’ont arraché le téléphone, ils m’ont empêché les visites, je n’ai pas voulu évoquer tout cela. Mes amis activistes ne m’ont pas lâché.

Ahmat Larry vous aimez la politique. Pourquoi vous ne vous engagez pas en politique ?

Je suis né et j’ai grandi dans la politique. Je suis aussi politologue, j’ai une maîtrise en science politique. On nous a toujours dit qu’il y a la science et il y a la politique. On nous a aussi dit à la Fac si vous ne voulez pas être prince, il faut être le conseiller du prince. Je donne des conseils, je critique, j’oriente. Je suis très content de ce que je fais. Le jour où ils vont nous demander de servir, de m’engager, c’est autre chose. Moi je ne parle pas du futur. Je vis le présent.

Conseiller, je tiens le mot. Est-ce que demain le président de la transition fait appelle à Ahmat Larry comme conseiller, il va y aller ?

Moi j’ai toujours accepté de travailler. Moi je ne ferme pas la porte. Il faut accepté de contribuer même si je ne suis dedans je vais contribuer.

Réalisation Bello Bakary Mana

VOIR LA VIDÉO https://www.facebook.com/ialtchadMedia/videos/3685974018193849/

Après l’expiration des 72h donné pour trouver des solutions par le ministère de l’Éducation nationale au problème des lauréats professionnels de l’Éducation, ces derniers reviennent à la charge ce 29 mars. Ils ont campé au rez-de-chaussée du ministère de l’Éducation nationale à Moursal. Il n’est pas question, selon eux, de passer un concours pour pouvoir accéder à la fonction publique. Reportage.   

L’annonce du recrutement à la fonction par voie de concours n’est pas du goût de tous. Les lauréats professionnels de l’éducation rejettent la proposition. Pour les lauréat c’est une injure et de la poudre aux yeux. Nous n’allons jamais accepter cela pour la simple raison qu’on a fourni nos dossiers avec des engagements décennaux, disent-il. Autrement dit, après notre formation, nous serons automatiquement déployés sur le terrain, ont-ils précisé. Un lauréat très remonté sort parmi la foule et lance, « s’il s’agit de passer un concours pour entrer à la fonction publique, il faut commencer par le président du Conseil Militaire de Transition, le Premier ministre, les ministres et les décrétés à titre d’exemple avant de venir sur nous. Le concours dans ce pays on sait comment cela fonctionne. Qu’ils arrêtent de nous endormir ».

Il n’y a qu’une seule mort, trop c’est trop scandent les campeurs.  Nous voulons notre arrêté sinon on ne pas bouger pas du ministère, affirment les lauréats professionnels de l’éducation. Sous le drapeau du ministère de l’Éducation, ils déposent un cercueil qui représente pour eux le système éducatif tchadien tué par les autorités. Ils entourent le cercueil, pleurent, sifflent et quelques-uns déposent des feuilles d’acacia sur le cercueil sous forme de gerbe de fleur. Ils demandent ensuite au ministre de l’Éducation de venir prendre le corps pour enterrer. Au cas contraire, il a intérêt à réanimer ce corps en intégrant à la fonction publique les lauréats. Ces derniers affirment qu’ils ont trop souffert et décident de mourir s’il le faut.

Selon les campeurs, ils ont en face d’eux un gouvernement qui n’a aucune concordance dans ses propos. « Les propos du président du Conseil Militaire de Transition (CMT), du Premier ministre et du ministre de la Fonction publique sur la question de recrutement des lauréats des professionnels de l’éducation sont différents. On ne sait plus quelle version croire. C’est de la navigation à vue et nous sommes fatigués de tout cela », a fait remarquer le président de la plateforme des lauréats Neusilka Emmanuel. Il ajoute que si les autorités pensent qu’il faut avoir d’abord les armes pour être écouté dans ce pays, ils vont prouver le contraire.

Il souligne qu’imposer un concours est une manière pour le gouvernement de trainer les choses, mais ils ne sont pas prêts à céder. Ils qualifient d’égoïstes les syndicalistes qui sont restés insensibles à leur lutte. Sous d’autres cieux, les syndicalistes revendiquent le recrutement des jeunes à la fonction publique comme c’est le cas au Gabon et au Niger. Ils ont obtenu gain de cause. Pourquoi pas ici, s’interrogent-ils. Le ministre de l’Éducation nationale et de la Promotion civique est resté coincé pendant longtemps dans son bureau. Nous avons sollicité d’avoir sa version sur la question, mais son directeur de cabinet nous a fait savoir qu’il n’est pas disponible. 

Kouladoum Mireille Modestine

Pour trouver de solutions et lutter contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile, le Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale organise un dialogue national. Cette rencontre qui a réuni les experts, des ONG, les leaders religieux et traditionnels, mais aussi la société civile de toutes les provinces du pays pour débattre sur cette épineuse question. Ce serait l’occasion aussi de dégager des pistes de solutions pour faire basculer ce taux de mortalité trop élevé dans notre pays. Reportage.

La naissance d’un enfant devrait constituer un moment de bonheur. Mais le plus souvent, au Tchad, ce n’est pas toujours le cas pour beaucoup de familles. Or, il n’y a pas de raison pour qu’une femme qui donne la vie perde la sienne pour des complications obstétricales et autres causes. Ni que les enfants soient exposés à un risque de mortalité sur lequel l’on peut agir.

Pour la directrice générale adjointe des ressources, des infrastructures et de l’équipement au Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Mme Ronel Grâce, il n’y a pas un décès qui fait plus mal quand une femme meurt en couche. Selon elle, cette rencontre de 5 jours va permettre de trouver des résolutions pour réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Parlant du taux trop élevé au Tchad, elle affirme qu’il y a plusieurs facteurs qui constituent la cause.

D’abord, il y a la cause liée aux 3 retards dus à une prise de décision pour amener une femme enceinte à l’hôpital, les retards liés aux moyens de transport, c’est-à-dire quand une femme est en travail, pour l’amener à l’hôpital, les gens mettent trop de temps pour prendre la décision. Et enfin le 3e retard, c’est à l’hôpital, selon elle, la prise en charge pose problème. La directrice souligne que tous ces retards contribuent au décès de la femme. Mme Ronel Grâce suggère qu’on combatte d’abord ces trois retards et les autres facteurs liés aux hémorragies. Elle estime que ce dialogue va permettre d’identifier les principales causes qui contribuent à la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Au sujet de la difficulté d’accéder dans les zones plus reculées en saisons pluvieuses, elle ajoute que le Ministère est en train de faire de plaidoyer pour que le personnel soignant soit motivé, en augmentant leurs primes.

Selon M. Mohamed Touré, chef de projet santé à Expertise France pour le Tchad, les travaux sur la mortalité maternelle sont intéressants, ça arrive à point nommé parce que c’est une problématique qui est réelle et pour laquelle il faut apporter de solutions. M. Touré met plutôt l’accent sur le problème des ressources humaines. Selon lui, les ressources humaines constituent un maillon important dans la prise en charge de la mère et de l’enfant et de la réduction de la mortalité. À propos de sages-femmes, il affirme que si le pays enregistre un taux trop élevé de mortalité, parce qu’il n’y a pas assez de sages-femmes disponibles dans les centres de santé, et ensuite le problème de la formation des sages-femmes. « Une sage-femme bien formée, c’est 30 ans d’exercice de la profession des sages-femmes au cours desquels elle peut accoucher des femmes dans de bonnes conditions et peut naître des enfants dans de bonnes conditions. Par contre une sage-femme mal formée, c’est pendant 30 ans qu’on tue des femmes pendant qu’elles doivent donner la vie », explique Mohamed Touré. Il souhaite qu’on mise sur la formation pour avoir des produits, c’est-à-dire des sages-femmes et les maïeuticiens de qualité.

Dr Clémence Epokno, pédiatre néonatologiste, vient du Cameroun pour assister au dialogue sur la mortalité. Elle exprime sa satisfaction de ce qu’on a invité à ce dialogue les chefs traditionnels. Selon elle, les chefs traditionnels disent ce qui se passe réellement dans les zones rurales, les problèmes que les femmes et les enfants ont dans la communauté. Elle estime que la rencontre permettra au gouvernement et ses partenaires de trouver ensemble des solutions qui tiennent compte de la réalité.

Pour Géneviève Ehono, chargée de programme à l’ONUSIDA, ce dialogue met le doigt sur un problème crucial qui a trait à la mortalité de la mère et de l’enfant et du nouveau-né. Selon elle, le Tchad reste l’un des pays où les indicateurs sont très bas et que le pays est mal vu sur le plan statistique mondial. La chargée de programme de l’ONUSIDA estime que c’est une opportunité de donner la parole à tout le monde. Elle souligne que les débats sont ouverts et transparents, et toutes les personnes qui prennent la parole disent ce qui se passe réellement. « Cela va permettre aux décideurs de voir sur quel levier il faut mettre le doigt pour pouvoir améliorer la condition de la femme et de l’enfant. », dit-elle. Dr Géneviève révèle qu’au Tchad, chaque jour 19 femmes meurent en couche, sans compter les nouveau-nés qui meurent et qu’on n’arrive pas à chiffrer. Elle ajoute que c’est énorme et qu’il faut déclarer une urgence au Tchad. La chargée de programme explique les raisons sont à plusieurs niveaux. D’abord le poids de la tradition, la femme ne décide pas, la communauté et puis le mariage précoce. Elle cite aussi le système d’accès aux soins de santé qui sont loin et les structures de santé ne sont pas bien équipées et le manque des ressources humaines de qualité.

Jules Doukoundjé

Une formation à l’initiative du Centre de Formation et de Perfectionnement (CFP) de la Direction générale des Impôts, ce 28 mars 2022. Ialtchad a rencontré les formateurs et les participants ce 29 mars pour approfondir les enjeux de cette formation. Reportage.

Trente et cinq (35) agents d’Impôts, gestion des bureaux suivent depuis hier une formation sur le thème : « contrôle fiscal : contrôle sur pièces, contrôle ponctuel et vérification générale (de la comptabilité des sociétés). » Déjà ce matin 29 mars, deuxième jour de formation, les participants apprécient le niveau des encadreurs. Ils admettent que certaines zones d’ombre de leur métier se dissipent. 

Pour M. Derrom Mbaïadoum, Inspecteur des Impôts et Chef de centre de Formation et de Perfectionnement (CFP) de la Direction générale des Impôts (DGI), cette formation sur le contrôle fiscal vise trois catégories. La formation se fera en trois vagues. Elle dure une semaine. Pour l’instant, dit-il, c’est le volet contrôle sur pièces. La première vague de formation d’après lui ne vise que les gestionnaires des bureaux. Car ce sont eux qui reçoivent les dossiers de contribuables, a-t-il précisé. « L’objectif de cette formation c’est de permettre aux bénéficiaires de confronter les déclarations des contribuables et les bilans qu’ils déposent. Les gestionnaires seront aussi à mesure de ressortir les chiffres réels et trouver ce qu’il fallait. Ils pourront ensuite, prouver les redressements à faire et recouvrer l’argent à mettre dans la caisse du trésor national », a répondu le chef du CFP-DGI.

M. Derrom Mbaïadoum évoque qu’il va falloir outiller leurs agents pour bien faire le travail de manière professionnelle. Il ajoute qu’un autre enjeu de cette formation est le respect des procédures légales. À son avis, chaque contrôle obéit à des procédures spécifiques. L’inspecteur affirme qu’il faut éviter l’amalgame dans les différents contrôles fiscaux. « Si c’est un contrôle de pièces, il y a la limitation de procédure qui définit clairement comment il doit s’opérer. Donc tout est spécifique et clairement défini », assure-t-il.

M. Derrom Mbaïadoum remarque que dans le passé leurs agents font un peu de chevauchement. Il précise que suivant leur organisation interne, de recyclages périodiques sont programmés en faveur de leurs agents. « Chaque année, la Direction générale des Impôts(DGI), reçoit des agents qu’elle déploie partout pour le travail ». Certains, dit-il, ont la théorie sans la pratique, d’autres ne sont pas du domaine. Seuls les recyclages permettent de concilier la théorie et la pratique. Le chef du CFP-DGI exprime ses soucis en tant que responsables, c’est bien faire son travail en respectant la déontologie. « Un travail mal fait est un manque à gagner pour l’État. Mêmes les contribuables en tant que partenaires seront frustrés. Nous travaillons d’une manière très structurée avec eux. Il faut alors éviter de tels désagréments de relation partenariale », dit l’inspecteur.

Former les inspecteurs d’Impôts à l’échelle nationale

Pour M. Doguiné Yondé, formateur et ancien DGI, la formation se passe bien. La salle est enthousiaste et les participants sont réceptifs et curieux. Ce qu’il faut signaler ce que les formateurs sont des anciens responsables de la DGI. Le formateur assure que la DGI leur a fait confiance et ils croient satisfaire les attentes de cette formation. « Je vous avoue qu’on a assez de compétences au Tchad. Je vous informe qu’on voudrait créer une école qui forme les inspecteurs des Impôts sur place. On a même formé une première vague d’une trentaine d’agents qui est opérationnelle. Un bon produit fini avec la collaboration de l’Union Européenne », soutient-il.  L’ancien DGI affirme qu’ils devraient avoir deux vagues de trente (30) donc soixante (60) inspecteurs d’impôts formés par les cadres nationaux. Malheureusement dit-il qu’un souci de financement s’était posé pour la deuxième vague de 30 inspecteurs à former. « Ne perdons pas de vue, à l’extérieur on nous forme par rapport à la fiscale étrangère. Arrivée au pays, il faut vous faut modeler par rapport à notre législation fiscale ».  Pour compléter son collègue, M. Ousmane Abakar un autre formateur lui aussi ancien DGI maintenant Conseiller, indique que les 30 inspecteurs d’impôts qui ont été formés dans la première vague par les nationaux sont reconnus par la Fonction publique tchadienne. « Ils sont devenus actuellement des chefs de division et font normalement leur travail. Ce qui prouve que le Tchad est capable et dispose des compétences pour former ses ressources humaines », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

Cela fait 15 jours que la délégation gouvernementale et les politico-militaires se sont retrouvés au Qatar pour un pré-dialogue qui permettra d’aller au grand dialogue national, prévu le 10 mai prochain. Que veulent les politico-militaires? Comment fonctionnent les Qataris? Pourquoi, 2 semaines plus tard, rien de concret n’est sortie?

D’abord, les politico-militaires ne semblent pas comprendre que Doha est une étape où ils posent les conditions de leur participation. Et le cœur de ces conditions est la garantie de leur sécurité. Le reste des leurs revendications devraient en principe se faire lors du grand dialogue. Mais les « politicos » donnent l’impression de ne pas savoir ce qu’ils veulent. Ils ont surtout fait étalage de leur désunion. Résultat, des groupes se sont formés sur des superficielles affinités. Quelles affinités? Guerrières? Idéologiques? En fait, les politico-militaires ne se font pas confiance. Les uns ne considèrent pas les autres. Il y a ceux qui croient dur comme fer que parmi eux, certains rouleraient pour la junte.

Ensuite, la lassitude de ne rien comprendre aux « méthodes quatariennes » a étreint tout le monde. Surtout la délégation gouvernementale qui semble réaliser que les choses sont plus compliquées que cela. Avant d’aller à Doha, le Conseil Militaire de Transition a fait jouer le nombre, imposant des politicos, au nom du dialogue inclusif, dans le jeu de la négociation espérant tirer profit. Arrivé à Doha, c’est une autre réalité qui s’est imposée, celle de la méthode quatarienne. Le négociateur en chef Chérif Mahamat Zène est même parti s’occuper d’autres choses. Bref, les bruits des couloirs en provenance de Doha se résument en une phrase, « rien ne se passe, rien ».

Rien? Pas tout à fait. Les Qataris ont travaillé. Ils ont un projet. Ils ont leur méthode. Leur plan repose sur trois piliers : l’écoute, le temps et le sérieux. Ils sont les maîtres du jeu et de l’horloge. Ils ont l’expérience et les moyens. S’ils ont supporté durant 2 ans les négociations entre les redoutables talibans et les intransigeants Américains, gérer les différends entre les Tchadiens est de la « petite bière ». D’ici à ce que les Qataris démarrent concrètement les négociations, les Tchadiens, gouvernementaux ou « politicos », ne savent pas ce qui les attend. Alors ils attendent, s’ennuient entre les couloirs du luxueux hôtel Rotana et les grandes tours de Doha en s’adonnant aux selfies et aux gawala gawala.

Aussi, la « méthode qatarie » qui consiste à donner du sérieux à la discussion est une bonne chose. Et une chance pour ce pays, même si les participants de deux côtés s’interrogent sur la pertinence de la méthode. Et sur son impact sur le calendrier de la transition. Les Tchadiens doivent prendre conscience que le Tchad a cessé d’être un pays politique au sens noble. Il est depuis la mort du premier président N’Garta Tombalbaye un pays politico-militaire où servir son pays est une tare, mais servir ses amis et son clan est le summum de la réussite.

Enfin, Doha est une occasion pour enterrer définitivement cette culture politico-militaire où les militaires sont militaires en faisant la politique. Et les civils prennent les armes pour faire de la politique. Et cela même s’il faut sursoir sur la date du 10 mai.

Bello Bakary Mana

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