L’utilisation des produits cosmétiques décapants, appelés communément produits éclaircissants, par les femmes pour dépigmenter la peau est préoccupant. Ce phénomène constitue une menace grave pour la santé de la femme tchadienne, car il entraine des complications dermatologiques. Certains spécialistes tirent la sonnette d’arme et appellent les autorités à agir pour lutter contre ce phénomène. Repartage.

L’utilisation des produits décapants pour éclaircir la peau, est devenue de plus en plus un phénomène banal dans la société tchadienne. Pour être belle, certaines femmes ne lésinent pas sur les moyens. Elles mélangent plusieurs produits décapants, selon leurs bourses, pour éclaircir la peau. L’utilisation abusive et sur une longue durée pourraient avoir des conséquences néfastes pour la peau noire. Des dermatologues et en gynécologues sont inquiets. Ils sont préoccupés par ce phénomène qui gangrène la société tchadienne. Pour arrêter, l’effet de propagande, ils interpellent les autorités en charge de la santé publique à agir vite avant qu’il ne soit trop tard.

Certaines estiment que ce sont les hommes, prisés par le teint clair qui poussent et encouragent les femmes à utiliser ces produits dangereux pour la santé. Fani Kolbo, une jeune femme habitant au quartier Chagoua dans le 7ème arrondissement raconte que c’est depuis 6 ans qu’elle se dépigmente la peau. Selon elle, c’est son petit ami qui l’a contrainte à se lancer dans cette aventure. Fani Kolbo dit qu’elle avait la peau bien foncée, mais c’était son petit ami qui faisait des yeux doux pour une fille de teint claire du quartier qui l’a poussée à changer de crème. Aujourd’hui, la jeune dame cherche à abandonner cette pratique. « J’ai tenté d’arrêter de me dépigmenter la peau, mais ce n’est pas facile. Quand j’ai changé mon savon et ma crème éclaircissante, ma peau a changé de couleur et s’est mise à se détériorer », dit-elle. Elle regrette d’avoir utilisé les produits décapants et exhorte les femmes à la peau noire à la la protéger.

Pour Amina Sadié, l’utilisation des produits décapants pour éclaircir la peau est une pratique normale dans leur famille. Elle souligne que c’est dès leurs bas âges que leur mère les oint avec ces crèmes éclaircissantes. Elle ajoute aussi qu’elle a grandi dans ce milieu et qu’il lui serait difficile d’arrêter. La jeune dame dit avoir conscience des dangers liés aux maladies de la peau, mais que sans cela, elle ne se sent pas belle.

Alertant les femmes sur les dangers qu’elles encourent en utilisant les produits décapants, le Dr Manikassé Palouma, affirme que la dépigmentation est une mauvaise pratique qu’il faut arrêter. Selon lui, les femmes pensent qu’en éclaircissant la peau, elles pourront attirer l’attention des hommes, mais elles s’autodétruisent. Il souligne que même sur le plan religieux, elles défient Dieu, en voulant se décaper la peau. Il explique que le pigment protège contre les ultras violets, mais ce pigment est détruit par les produits décapants et cela expose la femme à des risques de cancer de la peau. « En utilisant ces produits décapants sur la peau, ça passe dans la circulation sanguine et ce sont les produits toxiques à tous les niveaux et ça peut causer d’autres dégâts », précise Dr Manikassé Palouma. Selon lui, ces femmes qui se dépigmentent, ont une peau fragile et si jamais elles sont opérées, la cicatrisation devient difficile.

Face à cette situation, qui constitue un défi majeur pour les femmes tchadiennes, le secrétaire général (SG) de l’association pour la défense des droits de consommateurs (ADC) Daouda Elhadj Adam demande aux tchadiennes de méditer sur ce phénomène dangereux qui gagne toutes les couches sociales. Le SG de l’ADC exhorte les organisations féminines et aux femmes leaders d’inscrire la lutte contre la dépigmentation dans leur plan d’action en vue de son éradication. Daouda Elhadj Adam appelle les autorités du Ministères de la santé publique et de la Communication d’initier de larges campagnes de sensibilisation sur les dangers et les conséquences de l’usage des produits décapants. Il souhaite aussi que les autorités prennent des mesures appropriées pour éradiquer ce fléau.

Jules Doukoundjé

Depuis le vendredi 18 mars, le prix du pain a grimpé dans les boulangeries de la capitale tchadienne sans une explication de la part des boulangers. Malgré cette augmentation, les consommateurs prennent d’assaut les boulangeries pour se ravitailler. En plus de l’augmentation du prix de la baguette, trouver du pain devient un casse-tête pour les revendeurs. Nous avons fait le tour de quelques boulangeries de la capitale. Reportage.

Les N’Djamenois se sont réveillé ce 18 mars avec une augmentation du prix du pain. Les pains sortent de la boulangerie au prix de 100FCFA la baguette, au lieu 70FCFA. Il se vend à 125 voir 150FCFA dans les quartiers et par endroit. Devant les boulangeries, il y a des longues files d’attente. Chacun attend son tour pour être servi. À la boulangerie, Ziad au quartier Blabline, les consommateurs font la queue pour se procurer du pain. Quelques-uns dénoncent cette augmentation inattendue du prix de la baguette.

C’est le cas de Béchir Saleh qui ignore les raisons de l’augmentation du prix du pain. Pour lui, c’est un manque de respect à l’endroit des consommateurs. « Les boulangers savent très bien que le pain est entré dans nos habitudes de consommation. Augmenter le prix de cet aliment sans prévenir est vraiment un manque de considération », dit-il. Il déplore l’incapacité de l’État à réguler les prix des produits sur les marchés. Il accuse l’État d’être complice parce qu’il laisse les commerçants faire à leur tête.

Le directeur de la boulangerie Ziad, qui préfère garder l’anonymat, donne les raisons de cette hausse de prix. De son avis, elle est due à l’augmentation des prix des matières premières dans la fabrication du pain, dont la farine de blé. « Le prix de la farine a augmenté et cela est dû au conflit russo-ukrainien. Ces deux pays nous ravitaillent en farine de blé et comme ils sont en guerre, cela a des répercussions  sur nous », précise-t-il. Il ajoute que la Russie n’a pas retrouvé son élan de production de blé après Covid 19 et la guerre vient s’ajouter.

À la boulangerie Hybah située en face de la bourse du travail, ce sont les revendeurs de pain qui voient leurs activités baissées à cause du prix du pain qui a grimpé. Younouss Moucktar est un revendeur. Il est installé devant la boulangerie avec les autres. Aujourd’hui, sa caisse qui autrefois était remplie de pain est vide. Ses clients viennent et repartent sans le pain. Interrogé, il affirme que la boulangerie ne les fournit pas le pain depuis que le prix est revu à la hausse. « Cela fait plus de 10 ans que nous sommes dans cette activité. Nous achetons plus de 400 pains par jour à la boulangerie pour revendre. Mais depuis que le prix a augmenté, personne ne veut nous vendre même un pain. A 18h par exemple si tu veux acheter le pain au prix de 200FCFA la baguette même tu ne vas pas trouvé », se lamente-t-il.  Selon lui, la boulangerie doit prioriser ses anciens clients, mais c’est le contraire qui se passe. Il souligne que cette hausse brusque du prix du pain freine leurs activités quotidiennes.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Belle Daoudou

Tous les yeux et les oreilles des Tchadiens sont orientés vers Doha. Les négociations entre les politico-militaires et la délégation du gouvernement de transition, après deux ajournements, piétinent toujours. Visiblement, il y a du sable dans l’engrenage. Qu’est-ce qui se passe à Doha ?

Côté politico-militaires. Ils sont arrivés à Doha de tous les coins de la planète. Ils étaient nombreux. Pas 52 personnes. 52 délégations au total. Il y a trop des politico-militaires. De toutes les espèces. Il y a une première catégorie : ceux qui ont de combattants sur le terrain ou des résidus de combattants, ceux qui prétendent en avoir, ceux qui étaient et ceux qui veulent l’être. Il y a une deuxième catégorie : les anciens baroudeurs, râleurs, rouleurs et grands usés par l’opposition armée. Il y a une troisième catégorie :les aventuriers, les animateurs des réseaux sociaux, les glaneurs, les grandes gueules, les opportunistes tantôt activistes hors du pays, tantôt rebelles de salon. Les Qataris avaient senti le piège pléthore. Ils tentent de donner du temps à tout ce vilain monde. Ils avaient signifié leur réticence au Conseil militaire de transition (CMT), mais peine perdue. Le piège semble se refermer sur tout le monde. Comment arriver à mettre tout ce monde d’accord?

Oui, il y a du sable dans le démarrage des négociations. Les politico-militaires disent être prêts tout en affirmant, sourire en coin, que le blocage vient de l’entourage du président de la transition qui a dépêché précipitamment de nouvelles personnes pour appuyer la délégation gouvernementale.

Côté gouvernement. Chérif Mahamat Zène, ministre des Affaires étrangères et président du Comité spécial chargé des négociations avec les politico-militaires balaient ses allégations du revers de la main. Il n’y a rien qui bloque selon lui. Les 10 délégués de la partie gouvernementale sont prêts. C’est les « politicos » qui tergiversent. L’ambiance entre les deux parties n’est pas terrible, après les retrouvailles hypocrites et les interminables salamalecs, voici venu le temps de faire face de deux côtés de la table, à la vérité.

L’inconnue à Doha est la méthode qatarie. Les Qataris ont fait beaucoup des efforts pour permettre aux deux parties d’affûter leurs arguments et de s’organiser. Ils n’ont pas l’intention de se laisser mener. Ils concocteraient une sauce imparable dans laquelle tous, délégation gouvernementale et politico-militaires, seront mangés. Comme médiateur, ils ont raison de ne pas vouloir entacher leur crédibilité dans les interminables querelles tchadiennes. Ils veulent imposer leur rythme et leur méthode. Si cela marche, c’est une excellente nouvelle. Et une chance pour le pays d’en finir avec ceux qui croient que le Tchad est un butin de guerre, qu’il soit du côté des politico-militaires comme du gouvernement.

Enfin, toutes ces chicanes augurent des lendemains qui déchantent. Et la montagne Doha accouchera certainement d’une souris.

Bello Bakary Mana

La pratique de henné par les femmes, surtout les femmes musulmanes, est très rependue à N’Djamena, capitale tchadienne. Dans presque tous les quartiers nord de la capitale, on peut voir un salon dédié. Le henné est utilisé dans un cadre esthétique, mais aussi culturel. Ce produit malheureusement porte de substances toxiques pour la santé des femmes, relève le spécialiste en santé Dr Manikassé Pallouma, gynécologue obstétricien à la clinique Internationale. Reportage.    

Zara Brahim Issa, une jeune femme d’une trentaine d’années rencontrée dans un salon au quartier Naga, dans le 4e arrondissement de N’Djamena. Elle refuse de s’exprimer à visage découvert. Elle rapporte tout de même qu’elle adore le henné qui constitue un ingrédient important de sa beauté. « Mon époux me donne de l’argent pour mes besoins. Chaque fin du mois, je me tresse et je change aussi la qualité de décoration de mes pieds et mains à base de henné. En tout cas cela dure déjà que je me fais la beauté en utilisant ce produit. Vous savez nous les femmes musulmanes on ne peut pas s’en passer », confie-t-elle. Un peu plus loin, la tenancière d’un autre salon de tatouage de henné nous envoie balader. « je suis désolée ici on ne reçoit aucun homme. C’est l’affaire des femmes. Alors foutez-nous la paix », lance-t-elle en colère. On quitte l’endroit, et on rencontre une femme qui arrive pour se faire tatouer. Elle s’appelle Absita Abakar Ali. Elle aussi refuse la photographie, mais très hâtive, elle dit qu’elle est tellement habituée à henné. « C’est la beauté, que voulez-vous ? Je m’en fiche des conséquences. Ce n’est pas tous les hennés qui sont dangereux. Souvent on utilise pour les jeunes filles qui se préparent pour les mariages, les « azouma » ou de grandes cérémonies. La maladie existe toujours, mais Dieu prend soin de nous », dit-elle.

Selon le gynécologue obstétricien à la clinique Internationale Dr Manikassé Pallouma, c’est une pratique très nocive dans la mesure où il y a beaucoup de conséquences. Les conséquences, dit-il, chez la femme enceinte et la femme non enceinte. Les conséquences nocives doublent la femme enceinte. Le professionnel de la santé signifie que les substances que contient henné sont très toxiques. « Lorsque ces substances pénètrent le corps de la femme, cela peut causer le cancer de la peau. Les substances toxiques pénètrent le sang, elles cheminent dans tout l’organisme et éventuellement, provoquent une mutation de cellules à tous les niveaux. La mutation d’une cellule développe ce qu’on appelle une cellule cancéreuse », affirme Dr Manikassé Pallouma.

Le gynécologue obstétricien soutient qu’il n’y a pas une étude systémique c’est-à-dire, basée sur le prélèvement sanguin pour une statistique fiable. Mais précise-t-il, des études ont été réalisées en Afrique de l’Ouest et ont prouvé la toxicité de l’utilisation de henné. Chez la femme enceinte, par exemple, a souligné le médecin spécialiste, le constat se fait tous les jours dans nos pratiques quotidiennes. « En tant que gynécologue ici à la clinique Internationale, nous constatons que les femmes enceintes qui pratiquent le hiné ont un taux de mortalité fœtale très élevé. Le fœtus meurt spontanément dans le ventre. Nous avons également remarqué que les femmes qui pratiquent le henné connaissent le taux d’avortement le plus élevé. Il y a d’autres conséquences comme l’accouchement prématuré, la mort fœtale in utero », déballe Dr Manikassé Pallouma.

Le gynécologue obstétricien rappelle avoir attiré l’attention de plusieurs femmes qui viennent en consultation dans sa clinique. Il démontre qu’ils ont pris deux catégories de femmes enceintes pour faire une comparaitrons mais le résultat montre que celles qui utilisent le henné font plus d’avortement et de mort fœtale in utero (enfants qui meurent dans le ventre). La conclusion tirée d’après le professionnel de santé, c’est que le hiné est toxique et pour la mère et pour l’enfant qu’elle porte. Il avertit les femmes, surtout celle qui sont enceintes que les conséquences liées à ce produit sont fatales.

Moyalbaye Nadjasna

Le gouvernement de la transition avait promis lors d’une rencontre nationale de la jeunesse tchadienne à N’Djamena d’intégrer au moins 5000 jeunes à la fonction publique. Cette promesse n’est pas restée lettre morte et plusieurs associations des diplômés sans emploi souhaitent que l’État les implique dans le processus de recrutement à la Fonction publique pour éviter la méthode tant combattue. Reportage.

Les diplômés sans-emploi ne veulent plus être utilisés par le gouvernement pour faire passer de messages politiques. Pour leur intégration à la fonction publique, ils souhaitent être directement impliqués et faire partie du comité technique chargé de l’intégration à la fonction publique. Cette idée a été émise par la plateforme des diplômés sans emploi. En décembre dernier, à la fin du forum national des jeunes, le président du Conseil militaire de la transition (PCMT), le général du corps d’armée, Mahamat Idriss Deby avait promis d’intégrer 5000 jeunes à la fonction publique, avant fin 2022. Cette nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’espoir par bon nombre des associations des jeunes. Mais la plateforme des jeunes diplômés sans emploi était restée méfiante. Et depuis ce temps elle souhaite que le gouvernement les implique dans le processus de recrutement à la fonction publique pour éviter les recrutements faits par clientélisme et peu orthodoxes.

Pour le responsable et porte-parole des techniciens de laboratoire médical, membre de la plateforme des diplômés sans emploi du Tchad, Aimé Aissadji Bona, ils se sont basés sur le passé pour juger le gouvernement actuel. Selon lui, le gouvernement du CMT a promis d’intégrer 5000 jeunes en laissant de côté la promesse de l’ancien président Idriss Deby Itno qui avait promis 20.000 jeunes. Aimé Aissadji Bona souligne qu’au départ tout était parti dans le faux et la fraude, sur les 20.000 promis, il restait encore 13.000 places. Il dit avoir pris acte de la promesse du gouvernement de la transition, mais la concrétisation tarde. Le porte-parole des sans-emploi craint que le PCMT soit entrain d’emboîter le gouvernement précédent. « Vu ce qui s’est passé, nous avons demandé notre implication dans le processus de recrutement à la fonction publique. », explique, le jeune diplômé. Il note que la plateforme des diplômés sans emploi a toujours clamé qu’on l’associe dans le processus de recrutement.

Aimé Assaidji Bona s’interroge pourquoi le gouvernement refuse de les impliquer. Pour lui, le CMT veut faire tout à la place des jeunes et perpétuer l’ancien système qui consiste à recruter à la tête du client. Il estime que la plateforme devrait être dans la commission pour voir de près ce qui se passe. « Nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement fasse quelque chose pour nous, sans nous », ajoute-t-il. Il a l’impression que si la plateforme n’est pas associée à ce processus de recrutement, ils auront l’impression que le gouvernement les drible. Il souligne que le souhait des diplômes sans emploi est de voir les choses se passer dans la transparence. Pour le laborantin, la plateforme n’est pas prête pour se laisser faire et compte aller jusqu’au bout.

Jules Doukoundjé

Les organisations professionnelles des médias à savoir l’Union des Journalistes Tchadiens UJT, l’Association des Éditeurs de la Presse privée du Tchad AEPT, l’Union des Radios privées du Tchad URPT etc. ont organisé un point de presse conjoint ce 18 mars à la Maison des médias du Tchad. L’objectif est de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale de l’exclusion de la presse privée dans son ensemble du dialogue préliminaire entre les politico-militaires et le gouvernement de transition à Doha au Qatar. Reportage.

Ces organisations constatent avec stupéfaction qu’aucun journaliste issu de la presse privée n’est pris en compte pour la couverture médiatique de cette rencontre historique. Aussi, elles ajoutent que les documents de voyage des journalistes qui ont été collectés par la sous-commission communication et information du CODNI, ont été restitués quelques jours plus tard sans explication.

Le représentant de ces organisations des médias André Kodmadingar insiste sur le fait que l’événement qui se déroule à Doha au Qatar est de haute portée nationale pour tout le peuple tchadien. « Ce pré-dialogue marque une étape décisive vers la tenue réussie du dialogue national inclusif en cours. Pour ce faire, tous les regards sont tournés vers cette ville ou se joue l’avenir politique du Tchad », affirme-t-il. Pour lui, les rasions de l’exclusion des médias privés est simple. Les autorités de transition ont peur que les journalistes relaient des informations sensibles dans les coulisses. Selon les organisations des médias, une somme colossale a été remise à un média international pour mieux couvrir tout le processus du dialogue national inclusif. Elles affirment dénoncer cette pratique.

Tout en prenant acte de l’exclusion de la presse écrite aux assises du dialogue préliminaire, les organisations professionnelles des médias décident unanimement d’observer une journée sans presse ce samedi 19 mars dans tout le pays. Date à laquelle les activités du pré-dialogue devraient logiquement reprendre après quelques jours de suspension.

Cette journée sans presse est déclenchée pour protester contre la marginalisation dont la presse privée est souvent victime à travers les lobbies savamment orchestrés pour diviser les hommes des médias. Par la même occasion, les organisations déplorent le comportement de certains confrères qui mènent des démarches parallèles pour des intérêts individualistes. Elles les invitent solennellement au nom de la solidarité et de la confraternité pour qu’ensemble ils revendiquent ce qui les revient de droit. Car selon ces organisations, personne n’a le monopole de ce secteur de l’information alors il est temps d’enterrer les haches de guerre, car ce qui les unit est plus fort que ce qui les divise. A l’issu de cette journée sans presse, une permanence en guise de recueillement sera organisée à la maison des médias avec un bilan en fin de la journée. Si les autorités continuent à négliger la presse privée, d’autres actions d’envergures seront menées dans les jours à venir et le gouvernement tchadien sera tenu pour seul responsable de ce qui adviendra.

Kouladoum Mireille Modestine
Ousmane Bello Daoudou

Les magistrats tchadiens sont fâchés. Raison : à Mao, la population a agressé un juge. Ses collègues ont décidé de déclencher 3 jours de grève à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue ce 16 mars 2022, au Palais de Justice de N’Djamena, la capitale. Le syndicat des magistrats du Tchad(SMT) et le syndicat autonome de magistrats du Tchad(SYAMAT) frappent du poing sur la table par rapport à l’épineuse question d’insécurité en milieu. Reportage.

Après l’agression d’un juge à Mao. Selon nos sources c’était une agression par erreur, car c’était le procureur qui était visé. Réaction immédiate et première décision des syndicats des magistrats, SMT et SYAMAT, c’est l’arrêt de travail dans toutes les juridictions du pays pendant 3 jours depuis hier 17 mars. Comme mesure conservatoire, ils recommandent à leurs collègues agressés à Mao de regagner immédiatement N’Djamena, la capitale. Les magistrats annoncent une Assemblée générale extraordinaire le 21 mars.

Les hommes en robes noires s’indignent de la récurrente question d’insécurité en milieu judiciaire en général et celle des magistrats de Mao, victimes d’agression physique. Aussi les SMT et SYAMAT évoquent la destruction du véhicule du tribunal ainsi que l’attaque perpétrée contre le palais de justice de Mao.

Pour Me Mouné Koudangbé, Avocat au barreau, ni la justice en tant que 3e pouvoir d’un État de droit ni les acteurs judiciaires ne doivent faire l’objet d’agression de la part de qui que ce soit. À son avis, la dignité humaine consacrée par notre loi fondamentale ne doit pas être bafouée. Il est inadmissible dit-il, qu’un magistrat fasse l’objet d’agression. « C’est un acte que je condamne en tant qu’acteur judiciaire et défenseur des droits de l’homme par essence, avec la plus grande fermeté », confie l’avocat.

Il salue la décision unanime des magistrats de suspendre leurs activités. Me Mouné Koudangbé souligne qu’il faut des actes qui envoient un message fort à l’endroit des auteurs de ces barbaries. Il propose que les auteurs soient arrêtés pour subir la rigueur de la loi. À l’endroit de nos gouvernants, il appelle les autorités pour garantir la sécurité du corps judiciaire qui sont des artisans non moindres de la paix sociale.

Selon nos sources, le juge a été agressé par erreur. C’est le procureur qui était visé. Il semblerait que le procureur a commis une faute grave. L’inspection est sur place. Un rapport sur cette affaire est attendu dans les prochains jours.

Moyalbaye Nadjasna

Depuis le lundi 14 mars, les cours sont suspendus au collège d’Abena dans la commune du 7e arrondissement. Pour cause, la direction de l’établissement a surpris quelques élèves en train de participer au jeu de hasard et un second groupe qui jouait action et vérité un jeu d’amour. Après la convocation des parents, la tutrice d’un élève a mal pris la correction de l’administration et cela a soulevé les autres élèves contre les enseignants. Reportage

Les portes des salles de classe et la direction du CEG d’Abena sont hermétiquement fermées. La cour de l’école est déserte, et cela depuis 4 jours déjà. Pour cause, le comportement inapproprié de certains élèves dans la cour de l’établissement. Abdel-bassid Mahamat Yacoub Dabio, Directeur du CEG d’Abena explique qu’un groupe des élèves qui se réuni dans la cour de l’école et qui jouent à un jeu qu’ils ont nommé « action et vérité ». « Le jeu consiste à appeler une fille, lui demander de montrer ses seins et aussi avec combien de garçons elle a couché. Ensuite, on lui demande de se déshabiller et il appelle un garçon qui vient coucher elle. Quelques élèves sont venus signaler à la direction qui a mis la main sur cette bande d’élèves », a-t-il précisé. Il souligne  qu’en plus de cette bande, il existe un groupe d’élèves qui joue au jeu de hasard. La direction a convoqué les parents d’élèves qui se sont présentés. Mais parmi eux, la tutrice d’un élève injurié les directeurs des études et les surveillants de tous les maux. A-t-il ajouté « la réaction de la dame a fait que les élèves sont sortis des salles de classe pour jeter des cailloux sur les enseignants. La hiérarchie est saisie et a instruit les enseignants de quitter l’établissement. Depuis ce jour l’établissement est resté fermé parce que les enseignants se sentent menacés », affirme-t-il.

A l’initiative du directeur du CEG, une rencontre a eu lieu ce jeudi 17 mars chez le chef de carré numéro 30 du quartier Chagoua Abdelkader Béchir pour chercher des solutions à ce problème. On prit part à cette rencontre, les enseignants, les représentants de l’inspection départementale de l’éducation nationale, la direction et les chefs de carré. Au menu des échanges, sensibiliser les parents d’élèves pour attirer l’attention de leurs enfants quant à leur comportement déviant. Assurer la sécurité des enseignants pendant les heures de cours. Après échange, les parties prenantes se sont mises d’accord sur deux choses après la reprise de cours. Il s’agit notamment de convoquer les chefs de classe et les parents d’élèves vendredi 18 mars pour les sensibiliser.

Mireille Kladoum Modestine
Ousmane Bello Daouda

Des cas de la rougeole ont été enregistrés dans plusieurs districts sanitaires de la commune de N’Djamena. Parmi ces districts sanitaires, c’est celui du Sud de la capitale tchadienne qui aurait enregistré le plus de cas. Pour lutter contre la propagation et la contamination, le médecin chef de district Sud exhorte les populations à faire vacciner leurs enfants. Reportage.

La rougeole est une maladie contagieuse et virale qui se manifeste par les éruptions cutanées. Les signes apparents sont : avoir des yeux rouges, écoulement nasal, parfois la bouche rouge et accompagnée des fièvres.  Cette maladie apparaît souvent dans les zones sahéliennes, en période de forte chaleur, et touche souvent les enfants de de 0 à 5 ans.

Pour le médecin-chef de district de N’Djamena Sud, Dr Besso Ernest Mahamat, le district sanitaire de N’Djamena Sud a été déclaré épidémique depuis le mois de février dernier. Selon lui, le mois dernier, son district a notifié 4 cas qui ont été confirmés par le laboratoire. Dr Besso Ernest Mahamat révèle, dans sa zone d’intervention, jusqu’à présent, 22 cas ont été notifiés. Ces cas déclarés sont répartis comme suit : 11 au centre de santé d’Atrone, un cas au centre de santé de Boutalbagara, Harangadji a un cas notifié, l’hôpital Notre Dame des Apôtres a 4 cas, l’hôpital de l’Union a enregistré un cas, le centre de santé de la léproserie a un déclaré et confirmé, le centre de santé de SOS village d’enfant, un et le centre de santé de Ndjari a connu un cas.

Au sujet de la riposte, le médecin-chef de strict sanitaire de N’Djamena Sud souligne que pour toute la ville de N’Djamena, sur les 5 districts que compte la délégation provinciale de la Santé et de la Solidarité, 4 sont déjà déclarés épidémiques. Il estime que, vu cette situation, le district sanitaire de N’Djamena Sud ne peut pas organiser seul une campagne.  Le médecin spécialiste en santé publique et nutrition, affirme que le Ministère en charge de la santé publique avec l’appui de ses partenaires ont décidé d’organiser du 23 au 25 mars prochain, une campagne de riposte, où tous les enfants de 0 à 5 ans seront vaccinés contre la rougeole. Il ajoute aussi que cette campagne de vaccination va leur permettre de rattraper les enfants qui ont raté la vaccination contre la rougeole l’année précédente. À propos de son district sanitaire, il note que les cas suspectés ou confirmés ont été pris en charge sur le plan médical.

Pour prévenir contre la rougeole, le médecin-chef de district sanitaire de N’Djamena Sud précise que la meilleure prévention, c’est la vaccination. Il demande aux parents de faire vacciner leurs enfants de 0 à 12 mois contre la rougeole. Il explique qu’une fois que l’enfant est vacciné, même s’il fait la rougeole, ce ne serait pas un cas qui entraînera la mort. Mais, il ajoute que si l’enfant n’est pas vacciné et qu’il contracte la maladie, son cas serait compliqué et cela pourrait causer sa mort. « La meilleure façon de prévenir la rougeole, c’est de se vacciner contre la rougeole, contre toutes les autres maladies évitables par la vaccination », dit-il. Pour le médecin, le district n’a pas encore enregistré les cas de décès liés à la rougeole. La plupart des cas  sont des cas simples pris en charge à domicile.

Le Dr Besso Ernest Mahamat demande aux populations de son district sanitaire, de 23 zones de responsabilité, s’il y a des enfants qui ont des éruptions cutanées, des yeux rouges, ou des nez qui coulent, de les amener dans les centres de santé ou à l’hôpital le plus proche. Cela permettra de confirmer le diagnostic et d’isoler le malade. « Cette stratégie va permettre de réduire l’extension de la maladie ».

Jules Doukoundjé

L’association « Chad Environment Protection » (CEP) est installée à Kournari à environ 50 km de N’Djamena la capitale tchadienne. Elle veut apporter sa contribution pour la lutte contre l’environnement au Tchad. Le CEP produit du Charbon Bio d’une comestibilité très économique à un prix à la portée de toutes les bourses de ménages. Reportage.

L’association « Chad Environment Protection » (CEP) vise comme objectif la protection de l’environnement. Elle lutte aussi contre la déforestation, une véritable solution pour le phénomène de la désertification. La CEP fait un travail de recyclage des déchets. Elle fabrique des charbons bio à base de déchets végétaux sous la supervision de l’entrepreneur Mahamat Abdelsalam.

Le charbon bio est un excellent facilitateur de cuisine pour les ménages mêmes moyens. Il cuit rapidement les aliments et en un temps record. Les tenanciers des points de grillades peuvent faire usage de cette énergie pour répondre vite aux attentes de leurs clients. Ce combustible est d’une qualité remarquable. Il est également économique par sa longue durée, sans fumée ni odeur indésirable. Le Charbon Bio est vendu à seulement, 250 FCFA le kilogramme.

Ce combustible Bio peut frire un plat entier avec seulement un kilogramme. Le sac de 25 kilogrammes avec son foyer est vendu à 7 500 FCFA. La CEP utilise son propre fonds essentiellement pour la cueillette et le transport des déchets. Important, l’association « Chad Environnement Protection » (CEP) s’engage chaque année à planter 1000 plants. Une façon de contribuer positivement à préserver l’environnement.

Le Charbon Bio de l’association « Chad Environment Protection » (CEP), est disponible partout à N’Djamena. Il est un protecteur écologique. Contacts : 63590010 / 93268545

Moyalbaye Nadjasna

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