L'association humanitaire almoussada a lancé son projet intitulé « un orphelin une moustiquaire » ce vendredi 26 août 2022 au siège de cette association sise au quartier Diguel dans la commune du 8e arrondissement.
Moussa Abdoulaye Youssouf coordinateur de l'association Humanitaire al moussa souligne que l'objectif de ce projet est de remettre des moustiquaires aux enfants orphelins vu l’état dans laquelle se trouve la ville de Ndjamena qui est complètement sous les eaux de pluie. « vous êtes sans ignorer que la pluie est trop dense et la ville de N’Djamena est inondée, le paludisme fait rage en ce moment. Il est de notre devoir de penser à ses enfants pour éviter qu'ils ne tombent malades », dit-il. Pour lui les orphelins souffrent, beaucoup d'entre eux se retrouvent seuls et personne ne pense à eux. Il est donc logique que cette association vienne à leur secours. « Nous avons d'abord recensé les orphelins pour avoir leurs nombres exacts et nous avons aussi contacté certains parents qui ont répondu à notre appel », explique-t-il.
Ndjeneïsseme Patrice animateur du centre de l'orphelinat Apsoa apprécie l’œuvre de cette association humanitaire qui ne cesse de se préoccuper des orphelins. Pour lui, ces dons de moustiquaires tombent bien, les moustiques causes énormément du paludisme et les enfants sont les plus exposés c'est un geste noble, dit-il. Il poursuit en lançant un appel aux personnes de bonne volonté pour voler au secours de ces orphelins. « en cette période où la pluie est intense, les vulnérables nécessitent une intervention d'urgence ces enfants orphelins et enfants abandonnés pour les aider à sortir de cette crise», conclut-il.
Haoua Adoum Ibeth
Après trois jours de débats harassants et parfois houleux, les quelque 1500 délégués n’arrivent pas à adopter le règlement intérieur devant permettre de mettre sur pied le président du présidium qui doit conduire les travaux. Certains souhaitent l’adoption par consensus, vote à main levée et d’autres contestent et préfèrent le vote à bulletin secret par l’ensemble des délégués. Reportage.
Après de moult tractations et de débats parfois houleux, les délégués venant des 23 provinces du pays et ceux de la diaspora n’ont pas pu adopter le règlement intérieur. Beaucoup proposent une adoption par vote à bulletin secret et d’autres souhaitent le vote à main levée. L’adoption du règlement intérieur doit être un premier pas pour la mise en place du présidium qui doit conduire les débats sur les problèmes qui minent le Tchad.
Pour le président du Mouvement pour la libération du Tchad (MLT), politico-militaire, Oumar Mahamat Adiguei c’est vrai que le débat a pris énormément du temps, mais c’est nécessaire pour mettre en place le règlement intérieur qui est un outil clé pour la suite du dialogue. Le politico-militaire qui réside aux USA, souligne que les choses n’avancent pas vite et souhaitent que ses collègues délégués soient brefs. Selon lui, le Tchad n’a jamais eu la démocratie et ce dialogue sera l’occasion pour les Tchadiens de discuter dans la sincérité et la sérénité pour un refonder la nation tchadienne. Il dit avoir l’espoir qu’on peut régler les problèmes du pays, car c’est depuis 60 ans que le pays souffre de la dictature et de rébellions qui handicapent le développement de cette nation.
Dans la même démarche, Hassan Hissein Haggar, président du parti pour le développement et la concorde au Tchad (PDCT), compte tenu du temps perdu, il demande qu’on adopte le règlement intérieur par consensus parce que le vote à main levée n’avantage pas. De l’avis du jeune opposant, c’est cette manière qui a retardé le pays pendant 3 décennies et si on continue à jouer encore les mêmes jeux.
Le président de l’ANDR et ancien député, Djékornondé Tapambaiel Josué, fustige que le règlement intérieur est un texte important pour la suite des travaux. Le Tchad se porte mal, c’est pourquoi on doit avoir un bon texte pour la refondation du pays. Selon lui, s’il n’y a pas de consensus, on doit passer par un vote secret pour que chacun puisse agir selon sa conviction. Il estime qu’il y’a des groupes qui se créent pour saboter le DNIS. Il souhaite qu’on laisse un pays stable aux générations à venir.
Mahamat Nour Ibedou, président de la commission nationale des droits de l’homme (CNDH), estime que le vote à main levée confisque la liberté de choix. Selon lui, le vote à main levée ne garantit pas l’intégrité et ne fait pas partie des libertés publiques. « Seul le vote à bulletin secret est démocratique », propose le défenseur des droits humains.
Lors des débats les personnes handicapées se sentant stigmatisées ont fait une mise en garde en menaçant de quitter la salle.
Jules Doukoundjé
Des incompréhensions ont été constatées jeudi 25 août, 2022 dans l'après-midi dans la salle du dialogue national inclusif souverain (DNIS). Quelques participants fustigent la mauvaise répartition de parole. Les politico-militaires ne sont pas restés muets. Ce matin 26 août, la salle est calme. Reportage.
Ce vendredi 26 août, le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (DNI) a fait la restitution des amendements et propositions intégrés dans le projet du règlement intérieur. Hier soir, Assileck Hallata, vice-président de l'UFDD a déploré que les politico-militaires aient demandé en vain la parole. C'est vers la fin seulement qu'on leur a donné la parole. Selon lui, il y a des choses qu'il faut éviter pour donner la chance au bon déroulement du dialogue. À son avis, pendant longtemps, certains Tchadiens ont été en exil à cause de telles méthodes. « C'est inutile de nous ramener les mêmes choses plus de 30 ans après. À Doha, on a accepté pour que tout soit discuté ici », a-t-il signifié. Pour contester la proposition de Haroun Kabadi sur le vote à main levée, le vice-président de l'UFDD estime que c'est n'importe quoi le vote à main levée. Il faut d'après lui, plutôt procéder au vote par bulletin secret. « Ou on est en démocratie ou on n'en est pas. Il faut penser à faire place aux jeunes », déclare-t-il. Assileck Hallata suggère que le critère d'âge soit bien défini dans le règlement intérieur. Pour lui, il faut sortir le peuple de cette situation qu'il a vécue pendant longtemps.
Pour Mahamat Egreyé Secrétaire Général de l'Union des Forces de la Résistance (UFR), s'ils ont gardé le silence c'est par respect pour faciliter les choses. « Ce qu'on constate actuellement dans la salle ce sont les mêmes jeux que vous avez entrepris il y a de cela 30 ans et nous avons perdu des centaines de nos compatriotes. Tout cela à cause de l'intérêt personnel. On ne va plus accepter cela. Déjà dans la salle une seule partie à plus de 80 % de représentants, c’est injuste », lance-t-il. Le SG de l'UFR propose un quota par corporation ou par parti politique. S'il faut être juste, c'est ainsi qu'il faut procéder pour la mise en place du présidium, assure-t-il. Mahamat Egreyé met en garde le CODNI d'éviter les mécontentements susceptibles de revenir à la case de départ.
Me Jean Bernard Padaré, porte-parole du Mouvement patriotique du Salut (MPS) ex-parti au pouvoir, entrevoit une menace dans les propos du SG de l’UFR et demande au CODNI de ne pas accepter cela. Mahamat Grey SG de l'UFR et Assileck Hallata de l'UFDD ont quitté la salle après un pourpoint avec Me Padaré. Le président du CODNI Acheick Ibni Oumar a tenté de demander à la salle de se calmer. Quelques minutes plus tard, les politico-militaires sont revenues à des meilleurs sentiments pour finir la soirée avec les autres.
Moyalbaye Nadjasna
Lancés le 20 août passé, les travaux du dialogue national inclusif se poursuivent. En début de matinée de ce 26 août, le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) qui fait jusqu'à là office du présidium provisoire a présenté le règlement intérieur y conclut les amendements et recommandations des participants. Ce règlement sera soumis pour adoption aux participants dans les minutes qui suivent. Reportage.
Après plus 2 jours d'échanges tendus entre les participants eux-mêmes ou avec le présidium temporaire, plusieurs recommandations et amendements ont été faits. Certains ont été retenus et d'autres non. Certains s'inquiètent déjà, d'autres par contre assurent que le train est en marche.
Pour Dr. Al-Amine Adoudou Alkhadiri qui suit de près le règlement intérieur lu par le CODNI. Il dit être rassuré du déroulement de travaux. « Malgré les échanges tendus, tout va dans le bon sens. Nous sommes rassurés que le règlement sera adopté aujourd'hui », ajoute-t-il.
Mbairamadji Désiré, président de l'Association des Jeunes Arcs-en-ciel pour la stabilité sociale en Afrique, estime que depuis hier jusqu'à ce matin, il y'a une haine contre la nouvelle génération. Il pense que c'est leur ère et leur époque pour redessiner le Tchad qu'ils veulent. « Vous avez constaté avec nous que les aînés ne nous considèrent pas et ne veulent plus nous donner la parole », dit-il. M. Désiré soutient aussi que tout début est difficile, mais 3 jours pour discuter sur le règlement intérieur c’est trop. Il affirme que le présidium provisoire les a tendus un piège. « Le président du présidium sera désigné, nous ne voulons pas cela », a-t-il affirmé. Il poursuit qu'il veut que le Président du présidium soit élu et non désigné. Il craint que si jamais les choses ne passent pas dans la transparence, cela risque d'amener les participants aux mains.
Les travaux se poursuivent. Le règlement intérieur pourrait être adopté dans les heures qui suivent.
Abderamane Moussa Amadaye
Le nouvel Ambassadeur américain au Tchad a rendu visite aux femmes vendeuses de poisson au marché de poisson sis au quartier Moursal dans le 6e arrondissement de la capitale ce jeudi 25 août 2022. Reportage
Alexander Laskaris c’est son nom, le nouvel Ambassadeur américain rentré au Tchad le 18 août a pris fonction le 19 dernier. D’après Alexander Laskaris toute sa civilisation, la culture de sa famille viennent de la pêche. Il affirme qu’après échange avec les haut dirigeants du pays il a choisi de venir au marché du poisson échanger avec les vendeuses. Pour lui ces femmes vendeuses sont importantes, elles nourrissent toute une famille, elles travaillent toute la semaine de 8h à 20h du soir voire plus. « Ce qui m’a le plus marqué au Tchad c’est que les gens travailles beaucoup pour satisfaire le besoin de leurs familles. Par exemple les transporteurs qui ramènent le poisson du Lac Tchad jusqu’au marché et les femmes vendent. Tous ces aspects sont exécutés par les Tchadiens et je les encourage », souligne-t-il.
Fihil Agoi présidente de l’union de l’organisation des vendeuses des poissons du Tchad a souligné qu’au nom des vendeuses elles sont très fières de la visite de l’ambassadeur. Elle poursuit que dans les années passées les vendeuses de poissons vendent les marchandises dans l’informel, mais le gouvernement a voulu faire la part des choses en leur octroyant ce site. Elle continue plus loin en soutenant que la majorité d’elles ne sont pas allées à l’école, mais elles ont réussi leurs vies en vendant du poisson. Les marchés sont deux dit-elle. Le premier est financé par la BAD et le second est financé par l’Union européenne, mais soutient-elle depuis ce financement elles sont confrontées à une lutte qu’elle n’arrive pas à maîtriser. Nous n’arrêterons pas à continuer la lutte déclare-t-elle, « nous ravitaillons un peu partout les villes avec le poisson, la majorité des Tchadiens consomme le poisson. Mais les hommes politiques se sont ingérés au marché et ils ont découvert tous nos secrets et ils ont mis la main dans la patte pour nous mettre les bâtons dans les roues. Nous travaillons avec 22 pays nous sommes installées ici comme réseau entre l’Étranger et le Tchad. La clôture du marché est un manque à gagner pour nous, mais rien n’empêche, car chacun est dans son coin et nous vaquons à nos occupations ». Elle affirme que depuis la construction de ces deux marchés elles ne reçoivent aucun financement au point d’être obligées de recruter des femmes à leurs propres comptes qui nettoient le marché. Elles disent manquer cruellement de matériels de travail. Et soutiens qu’il faudra sortir le bureau du marché pour éviter les menaces qu’elles endurent tous les jours.
Djénom Josiane
Haoua Adoum Ibeth
Les 1400 délégués continuent de discuter sur le règlement intérieur devant permettre de mettre sur place le président du présidium. Certains délégués pensent que le comité technique d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) n’est pas habilité à mettre en place le règlement et qu’en agissant de la sorte, il viole la souveraineté du dialogue. Reportage.
L’adoption du règlement intérieur qui va permettre de désigner le président du présidium divise les 1400 délégués. La démarche proposée par le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) n’a pas plu à beaucoup de délégués. Ils estiment que ce n’est pas du ressort du CODNI d’organiser le débat sur l’adoption du règlement intérieur. Mais le rapporteur général du CODNI, Limane Mahamat a rappelé les délégués qu’en 1993, c’était le comité d’organisation de la conférence nationale souveraine qui avait mis en place l’adoption du règlement intérieur.
Plusieurs propositions ont été faites pour permettre de bien adopter le règlement intérieur.
Pour le président de l’URD, le chef de file Ramadoumngar Félix Nialbé, le CODNI a fini son travail lorsqu’il a présenté le rapport et donc ce sont les participants qui doivent faire de propositions pour adopter le règlement intérieur. Abondant dans le même sens, Djimet Bagaou estime que le CODNI doit purement et simplement céder la place pour les autres. Pour le président du comité d’organisation Acheikh Ibni Oumar, il faut s’en passer des débats inutiles sur la méthodologie et aller vite au besoin. Il dit comprendre l’impatience des délégués, mais pour permettre de mettre en place la présidence du présidium, il faut aller à l’essentiel.
Pour beaucoup de délégués, en voulant mettre en place le règlement intérieur, le CODNI est en train de violer la souveraineté du dialogue. Pour l’opposant Takilal, pense qu’il faut d’abord ramener Les Transformateurs et Wakit Tamma pour que le dialogue soit inclusif. Il propose qu’on suspende les travaux et tout faire pour ramener certains fils qui ne sont pas d’accord avec l’organisation. L’ancien ministre Abdoulaye Fadoul Sabre propose qu’on donne par acclamation au CODNI le pouvoir de mettre en place le règlement intérieur, mais sa proposition n’a pas fait l’unanimité.
Pour le ministre de la Jeunesse, c’est une question de bon sens, il faut d’abord adopter le texte avant de passer aux choses sérieuses.
L’adoption du règlement intérieur dirigée par le CODNI a divisé les délégués. Plusieurs délégués pensent que les textes sont clairs, c’est l’assemblée qui doit décider de comment doit être organisé la méthode d’adopter le règlement.
Jules Doukoundjé
Finalement le fameux dialogue national s’est ouvert à la date prévue. Je dois participer comme représentant des médias. À l’ouverture je tenais à y être, mais mon badge n’était pas prêt. Je me suis abstenu à contrecœur, mais je savais qu’il allait y avoir tout le gratin politique, politico-militaire, amis et diplomates. Et je sentais que quelque chose allait se passer...
Faute d’y être, je synchronise la radio. Oui lors des pareils évènements je préfère la radio pour sa magie et sa force à laisser l’auditeur imaginatif.
J’entends… « nous invitons….la parole est au président de la commission de l’union africaine Moussa Faki….etc ». Je roulais dans mon vieux tacot, mon frère était assis à mes côtés.
Moussa Faki commence les préliminaires de son discours. Rien de saisissant sauf qu’il annonce éprouver du plaisir. Soudainement le contenu se densifie, des mots forts et bien ciselés me scotch à l’antenne. Il regrette l’absence des plusieurs acteurs politiques, sociaux et politico-militaires. Et appelle, comme il le mentionne, les uns et les autres au dépassement pour s’inscrire dans la logique d’inclusion et de réconciliation véritable. Par cette phrase Faki semble s’être déjà dépassé, préparé à dire la vérité.
Il y est allé à toute allure, avec franchise et dit, il ne lit pas, son discours plein d’émotion. Égrenant les ruptures, les trahisons, les revirements, les combines dont il a été témoin et acteur de ces décennies de querelles tchadiennes. Des disputes sans fin qui ont lassé les Tchadiens, les ont lessivés. Et qui ont fini par croire qu’il n’y a plus rien à faire pour ce pays. Surtout que les mêmes acteurs, les mêmes « querelleurs » s’apprêtent à continuer avec la même méthode. Ils ne semblent pas vouloir lâcher malgré les ravages du temps.
« Il est profondément regrettable de constater qu’après trois décennies nous nous retrouvons dans les mêmes, voire pires conditions de tension et de recours à la violence pour tracer nos trajectoires politiques et pour écrire l’histoire de notre pays », dit-il.
Je ne connais pas l’homme. Je ne l’ai jamais rencontré ni échangé avec lui, mais son discours m’a ému, m’a touché, pas comme journaliste, mais comme fils de ce pays. Il a le mérite Faki d’avoir pu nommer les choses. Il l’a fait dans une double identité celui du président de la commission de l’Union africaine et celui d’enfant du Tchad qui a trop souffert de voir les dirigeants de son pays s’enfoncer dans la misère abyssale de l’orgueil, de la mauvaise gouvernance, du communautarisme, du clanisme érigés en système politique. J’ai voulu écouté cette intervention comme journaliste, mais aussi vite le citoyen tchadien que je suis a pris le dessus sur le journaliste que je voulais resté.
Je suis toujours au volant de ma voiture. J’ai presque oublié vers quelle direction je devrais aller tellement ce discours m’a emporté. Subitement je me retourne vers mon frère. Et lui dit, presque d’une voix tremblotante de joie.
Moi : « Moussa Faki a livré un grand discours. Un très grand discours. Il a mis la barre haut. Il vient de voler la vedette à tous. Il a été à la hauteur des enjeux ».
Mon frère : silence d’abord, « oui, mais on verra… »
Moi : « Le discours est parfait. Il a préparé ce moment, il y a longtemps, je crois. Il a certainement écrit son discours lui-même ».
Mon frère : « J’ai de la misère avec ces gens-là » (voulant signifier que Faki était un maillon fort de l’ancien système qui a pourri le pays ».
Moi : « Oui je comprends. À César ce qui est à César. Le discours est dense et senti. Le président de la transition à une pente raide à remonter. Il doit faire plus. Pourquoi pas annoncer sa non-candidature et celles des autres membres du gouvernement et du Conseil militaire de transition (CMT)? ».
Mon frère : « Tu es toujours égal à toi-même, naïf et idéaliste. Bon, ton avis, toi le journaliste, que cache ce discours? ».
Moi : « Cela cache à peine un positionnement. C’est aussi le discours d’un potentiel candidat tout court ou un « candidat-recours » ».
J’arrive à destination, mais ce discours m’est resté dans la tête. Un peu fâché, je me suis dit à moi-même. Je n’écris rien parce que le discours est bon, mais son porteur n’est pas fiable. J’ai résisté, mais c’était malhonnête comme journaliste de ne rien écrire. Voilà je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire cette chronique, parce que ce discours est véridique, émotif et courageux dans cette phase de transition. J’ai décidé de l’écrire tardivement à main levée. Il fallait que je dise simplement, à travers cette chronique….
…bravo Faki.
Aux dernières nouvelles, dit-on, la galactique de l’ex-régime n’a pas apprécié le discours. Elle reproche à Faki d’avoir même refusé de remettre son discours au protocole. Balivernes. C’est son discours, son œuvre, il en fait ce qu’il veut. Et donne à qui il veut.
Selon des sources proches de la présidence de transition, nuitamment Moussa Faki a été sollicité pour aider. Aider qui? Pour faire? Dans quel but? Faki, disent les mêmes sources, déclina l’offre en l’accompagnant des mises en garde.
Il a raison, Faki. Il l’a déjà souligné dans son discours « …les Tchadiens ont montré une incomparable capacité d’endurance et de résilience. Ils aspirent plus que jamais à être gouvernés autrement. Ils veulent enfin vivre et s’épanouir dans un État où le travail, la justice, l’abondance, la quiétude, la tolérance et la joie seront désormais leur quotidien…. »
Merci Faki.
Bello Bakary Mana
Après le lancement du dialogue national inclusif souverain par le président tchadien de transition le 20 août dernier, les premiers débats ont eu lieu, cet après-midi 24 août 2022 au Palais du 15-janvier à N’Djamena.
Les travaux qui ont repris 72 heures après l’ouverture officielle du dialogue ont porté sur la présentation de la synthèse des rapports de pré-dialogue et le projet du règlement intérieur par le Comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI). Le ministre d'État Acheick Ibni Oumar a planté le décor en souhaitant la bienvenue aux participants venant du Tchad profond et ceux de la diaspora. Il rappelle le caractère souverain et sans tabou des débats au cours de ces assises. La parole a été ensuite donnée au rapporteur général de CODNI, Mahamat Limane. Il présente la synthèse des rapports du CODNI et ensuite le projet du règlement intérieur. Quelques questions de fond et de logique ont été posées par les participants.
Les premiers couacs n’ont pas tardé. Le président du parti MPTR Brice Mbaimon Guedmbaye un des leaders de l'opposition politique a quitté la salle après qu’il s’est vu refuser une motion. Pour ce dernier, la lecture de la synthèse des rapports du CODNI ne figure pas dans le programme d'aujourd'hui qui, doit exclusivement examiner que le règlement intérieur. Le leader politique relève que cela lui parait rocambolesque et la journée lui semble être perdue. « Je ne peux pas rester là pour suivre la lecture, demain on verra la suite, voilà la raison qui me fait quitter la salle », argue-t-il.
Le ministre a donné dix minutes de pause aux participants. Juste après, il déclare que les travaux sont suspendus et vont reprendre demain matin à 9h précises. Des murmures se font entendre dans la salle. Mais le ministre évoque un problème technique dû à la mauvaise qualité sonore des installations.
De l'avis de M. Djividi Boukar, président du parti Démocrate et Socialiste, c'est une bonne chose que les travaux soient suspendus. Il y a eu trop de cacophonies ce matin, dit-il. La preuve selon lui est que, les travaux qui doivent démarrer à 14h, ont connu un retard de deux heures. « Voyez-vous que les gens sont déjà fatigués et le président du CODNI nous demande d’aller lire attentivement à la maison le projet du règlement intérieur. Ce qui nous permettra d’en avoir une bonne connaissance pour aller vite demain dans les débats », confie-t-il.
Mme Allamine Amina Atché est membre du Comité technique spécialisé (CTS). « Je crois que dans toute organisation, démarrer tout au début c'est pas évident. Mais à mon avis les uns les autres s'activent pour que les choses aillent pour le mieux. C’est déjà un avant-goût avec la présentation de la synthèse des rapports du CODNI. D'ici-là, le projet de règlement intérieur aussi a été présenter et compte tenu de problème techniques, le président du CODNI demande qu'on suspende pour reprendre demain matin. Cela va permettre à chaque participant d’appréhender le projet de règlement intérieur et proposer des amendements s’il y a lieu. Tout ira pour un Tchad meilleur, on le croit, Dieu est grand », assure-t-elle.
Moyalbaye Nadjasna