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La plateforme interprofessionnelle provinciale du Ouaddaï à travers la maison des petits métiers d’Abéché représente la région du Ouaddaï au festival Dary. La maison a exposé dans son stand divers articles issus de sa création artisanale. Ces articles sont fabriqués à l’aide des produits du Tchad. Allons à la découverte de la maison des petits métiers d’Abéché. Reportage. 

Créée en 2019, la maison des petits métiers d’Abéché est le regroupement de 15 associations qui constituent la plateforme interprofessionnelle provinciale du Ouaddaï. Cette plateforme est spécialisée dans la formation des jeunes dans le domaine de l’artisanat. Question de transmettre, ce que nous ont laissé nos ancêtres à la génération actuelle et future, disent les responsables. Elle fait usage des produits locaux pour la fabrication de différents articles. Ces créations sont exposées au festival Dary et attirent l’attention des visiteurs par leur beauté. Ces objets made in Tchad sont entre autres choses : des sacs à main, sacs à dos, des chaussures, des chapeaux, des ceintures, des porte-clés, des oreillers, des éventails, etc. Aucun produit dérivé n’est utilisé. Tous ont été fabriqués à la main et à base des peaux de vaches et de moutons.

Le président de la maison des petits métiers d’Abéché Ahmat Térap Brahim, affirme que l’artisanat soule dans les veines des Tchadiens. Toujours selon lui, nos ancêtres ont réussi à polir la pierre à leur époque. La maison ne fait que perpétuer cette tradition en formant les jeunes dans les petits métiers pour faciliter leur insertion socioprofessionnelle a-t-il ajouté. Le président de la maison des petits métiers de poursuivre que son organisation est une école toute faite qui offre une formation à 20% théorique et à 80% pratique aux jeunes après l’obtention du baccalauréat. L’entrée à son institution se fait par voie de concours. « La maison des petits métiers existe à Abéché, Moundou et Sarh. Nous formons les jeunes pendant 2 ans. Ils sortent avec un certificat d’aptitude professionnelle CAP. Toute l’exposition au festival relève de la créativité et de la transformation de nos produits locaux par nos étudiants », dit M. Ahmat Térap.

En dehors de la formation artisanale qu’offre la maison des petits métiers, viennent s’ajouter cette année l’apprentissage en peau et cuir, menuiserie bois, mécanique auto et la construction métallique. Selon lui, il ne faut pas de faire de très longues études et finir au chômage. Pour l’heure du travail dans les petits métiers porteurs a sonné pour les jeunes tchadiens.  Il lance un appel aux jeunes de venir se faire former à la maison de petits métiers. « L’État ne peut pas  absorber tous ces jeunes qui ont fini avec les études. Sans formation, il n’y a point de développement. Notre formation est bonne et pleine d’avenir. La maison assure la réinsertion socioprofessionnelle des jeunes après les avoir formés », assure le président.

La plateforme interprofessionnelle provinciale du Ouaddaï cherche à réorganiser et intégrer les métiers porteurs à travers un projet dénommé Babal Hammal. La maison possède aussi des pierres polies que comme disent les gestionnaires de cette école « nos ancêtres frottaient pour avoir le feu ».

Kouladoum Mireille Modestine

Plusieurs organisations des jeunes venues de toutes les provinces du pays se sont réunies pendant 3 jours à N’Djamena pour réfléchir sur les problèmes qui minent le développement et leur épanouissement. Après des discussions parfois houleuses, ils sont parvenus à taire leurs querelles et ont fait des propositions et de recommandations aux autorités. Reportage.

Des organisations des jeunes ont participé au forum des jeunes qui a démarré le 27 décembre et s’est achevé le 29 dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Ces jeunes ont organisé une sorte de pré-dialogue de la jeunesse tchadienne à l’aire de la transition. Plusieurs thèmes ont été débattus et des suggestions et des recommandations ont été faites pour, disent-ils, aider les autorités responsable du dossier jeunesse.

Pour le président du Conseil national des jeunes du Tchad (CNJT), Abakar Dangaya, ce forum a été un grand rendez-vous de la jeunesse tchadienne. Selon lui, le forum été aussi une occasion de faire le brassage entre les jeunes venus de toutes les provinces du Tchad. Le président du CNJT affirme que la rencontre a permis aux jeunes d’échanger sur les problèmes de leur devenir. Il explique qu’au cours de ce forum, les jeunes ont débattu sur les thèmes tels que l’éducation, la santé, la citoyenneté et surtout sur l’épineuse question d’intégration à la fonction publique. « Pendant 3 jours, les débats francs ont été menés et des résolutions bénéfiques à la jeunesse ont été prises », dit-il.

Abakar Dangaya soutient que les recommandations qui ont été faites sont bonnes. Il cite quelques-unes telles que : l’institutionnalisation du CNJT, signer des conventions avec des universités à l’étranger, transformer le palais du 15 janvier en palais de la jeunesse, bannir le recrutement des enfants dans l’armée, accorder un quota spécifique aux jeunes dans les postes nominatifs et relancer les championnats nationaux dans toutes les disciplines.

Toutefois, certaines organisations des jeunes, non invitées critiquent ce forum. Elles estiment que ce forum n’est pas représentatif et n’a aucun cachet national.

Pour le porte-parole du collectif des techniciens de laboratoire et de la pharmacie, en instance d’intégration, Aimé Aissadji Bona, ce forum aurait pu être une occasion pour les jeunes de discuter sur les questions liées à leurs situations. Mais, selon lui, ce forum qui vient de s’achever n’est rien d’autre qu’un forum des jeunes favorables au Conseil militaire de la transition (CMT) et au Mouvement patriotique du Salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir. Le porte-parole des techniciens de laboratoire et de pharmacie en instance d’intégration s’interroge sur la modalité du choix des organisations des jeunes pour ce forum, avant d’affirmer que ces organisations présentes sont toutes proches et favorables au CMT/MPS. « Je suis déçu par le fait qu’on n’a pas donné la chance à tous les jeunes de s’exprimer pleinement et librement sur les maux qui les minent. Tout était ficelé à l’avance », dit Aimé Aissadji Bona. 

Au sujet des promesses faites par les autorités de la transition, il soutient que les jeunes ont écouté plusieurs fois des discours et des promesses de ces autorités publiques, mais entre ces promesses et leur concrétisation, il y a une différence. Sur la promesse du PCMT d’intégrer d’ici le premier trimestre 2022, 5000 jeunes, il souligne que ce ne sont pas vraiment les chiffres qui intéressent les jeunes, mais le mérite. « Nous risquons de voir les gens qui n’ont aucun diplôme prendre encore la place de ceux qui ont vraiment étudié et qui ont de vrais diplômes », prévient-il.

Jules Doukoundjé

La 3e édition du festival national des arts et de culture du Tchad Dary est lancée ce 27 décembre à la place de la nation à N’Djamena. C’est la ministre de la Culture et de la promotion de la diversité madame Achta Djibrine Sy qui a lancé le festival en présence du premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert représentant le président du Conseil Militaire de Transition (PCMT). Toutes les 23 provinces du pays sont représentées. Reportage

C’est dans une place de la nation joliment décorée que se déroule le festival Dary jusqu’au 8 janvier 2022.  Chacune des 23 provinces du pays représentées expose sur les stands les saveurs du terroir, l’architecture traditionnelle, les objets d’art, le style vestimentaire, la danse folklorique, et les chants traditionnels. Exception faite par la province du Logone Occidental qui n’a rien exposé comme culture sauf les danseurs qui ont égaillé le public.

Dans son mot de bienvenue, le maire de la capitale, N’Djamena, Ali Haroun, affirme que le Festival Dary arrive comme un rayon de lumière et d’espoir dans le quotidien des Tchadiens. Pour lui, le festival est devenu une véritable institution qui fait la fierté des Tchadiens. Les arts et la culture sont l’essence même de notre existence dit-il, et la ville cosmopolite de N’Djamena en est la parfaite illustration. « Lieu d’hospitalité et d’accueil pour les populations de nos provinces, le peuple d’Afrique et les autres régions du monde, N’Djamena assume avec beaucoup de joie sa fonction de cité urbaine des temps modernes. Ses structures et ses infrastructures sont capables d’accueillir de grands évènements comme le festival Dary, dit-il. Le premier magistrat de la ville rassure les festivaliers que toutes les dispositions sécuritaires et sanitaires sont prises pour offrir un cadre digne à cet évènement de dimension internationale. Il les exhorte à faire preuve de responsabilité dans leur geste quant à l’utilisation des infrastructures qui sont mises à leur disposition notamment la place de la nation.

Le président du comité d’organisation Abakar Rozi Téguil a dans son discours, relevé que le festival Dary est un grand rendez-vous culture qui est de retour avec plein de promesses en cette fin d’année. Il présente ensuite un menu riche et innovant qui, selon lui, fera voyager les spectateurs à travers les 23 régions à la découverte de l’immense diversité de la  culture tchadienne. Plus de 15 concerts, des sketches, des concours de danses, des compétitions d’arts oratoires, etc. Le président du comité d’organisation souhaite avoir plus de visiteurs cette année que les 300.000 de l’année dernière.

En lançant les activités du festival, la ministre de la Culture et de la promotion de la diversité, madame Achta Djibrine Sy qualifie d’initiative fédératrice et unificatrice le festival. Pour elle, Dary est une tribune dédiée au métissage des peuples, à la reconnaissance et à la valorisation de la dignité des racines culturelles. Il nous rappelle non seulement d’être fiers de nos origines indique-t-elle, mais aussi la complémentarité qui nous permet de transcender nos différences. « Le festival démontre un sentiment de responsabilité incombant à chaque fils du Tchad de protéger, de conserver et de léguer à la génération future, ce riche patrimoine culturel immatérielle. C’est un cadre de transmission des valeurs cher à nos ancêtres qui sont : l’honneur, la dignité, l’intégrité, la solidarité et la justice qui sont gage de cohésion sociale », dit la ministre de la Culture. Le festival Dary dans cette période de transition est pour elle, un appel au chevet de la mère patrie. Madame Achta appelle à la volonté politique et désire que le festival Dary se saisisse de toutes ses opportunités pour hisser le pays au firmament de son rayonnement culturel. Aussi, elle exprime le vœu que le pays de Toumaï, berceau de l’humanité émerge à travers ce festival comme place forte des arts et des cultures de l’Afrique comme le Burkina Faso est devenu une référence pour le cinéma du continent.

Kouladoum Mireille Modestine

Les armes blanches (couteaux, flèches, coupe-coupe et machettes, etc.) sont vendues comme de cacahouètes. Elles sont très faciles à se procurer. Certains acquéreurs les accrochent autour de leur taille. Et en font usage pour une banale divergence. Ces armes sont utilisées ces derniers jours dans plusieurs assassinats. Reportage.

Armes blanches (couteaux, flèches, coupe-coupe et machettes, etc.) sont fabriquées d’une manière artisanale. Il est facile d’en acquérir dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Ces armes sont même vendues dans la rue par des marchands ambulants. Selon les commerçants, la vente des couteaux est une activité comme toute autre activité commerciale. Son exercice génère aussi des bénéfices.

Ali Ousmane possède une boutique au grand marché. On trouve dans sa boutique différents articles comme des chemises, chapeaux et des couteaux. Le prix des couteaux varie selon la taille et la grosseur. Pour lui, sa boutique est une référence dans la vente des couteaux. Le commerçant peut vendre n’importe quel produit selon Ali, pourvu que la vente lui profite. Il justifie le port des armes blanches, « l’insécurité bat son plein à N’Djamena. Se promener sans une arme blanche dans une ville pareille est très dangereux pour un homme. Le couteau assure ma défense en cas d’agression ».

Les armes blanches par essence servent à couper, égorger les animaux, mais certains les utilisent pour tuer autrui. Les porteurs d’armes blanches à N’Djamena ne se cachent pas. Les plus utilisés sont, le couteau et la machette. Les porteurs les dissimulent dans les vêtements, d’autres les brandissent. Des endroits comme les marchés, les bars, les cabarets sont des sanctuaires de la mort. Protection, méfiance, habitude ou simple imitation, sont les raisons du port d’armes blanches selon les porteurs. Ces armes blanches font beaucoup de victimes dans les villes et les villages du pays.

M. Monodji Zacharie, cordonnier estime que les armes blanches sont utilisées de façon déraisonnable. Il cite par exemple l’assassinat par coup de couteau de l’humoriste colonel Dinar, du journaliste Modilé Belrangar et dernièrement du surveillant du lycée Toumaï. Dans les conflits éleveurs-agriculteurs, ce sont les armes blanches qui font plus de victimes, dit-il. Selon lui, aujourd’hui, il est risqué de se promener sans une arme blanche. « Certaines personnes vont te demander de faire un travail et à la fin, ils vont te menacer avec une arme blanche. Si tu n’es pas armé, elles vont te déposséder de tout. Quelquefois tu vas y laisser ta vie. Alors je porte le couteau pour me défendre en cas d’agression », explique-t-il. Même au village, on ne part pas aux champs les mains vides, dit Zacharie. Il faut porter sa sagaie ou sa machette pour sa légitime défense, poursuit-il.

Hissène Ali gère sa boutique alimentaire au quartier N’Djari dans le 8e arrondissement. Il raconte qu’un soir, il a été victime d’une agression à main armée. La scène s’est produite il y a 4 ans. Souvent, dit-il, ces mauvais souvenirs lui reviennent à l’esprit. Aujourd’hui, M. Hissène ne se sépare jamais de son couteau. « Je mets ma machette sous mon oreiller quand je dors. Les voleurs sont partout. Alors si je ne suis pas armé, ils vont me déposséder de tout mon argent ». Il affirme également que même pour faire un dépôt à la banque, tu es obligé de porter le couteau. Les pickpockets vont te tendre un piège quelque part selon le boutiquier, pour emporter ton argent. M. Hisseine dit qu’il ne porte pas son couteau dans l’intention de faire du mal. Il en fait usage lorsque sa sécurité est menacée.

Les citoyens ne croient plus aux institutions de sécurité que l'État affirme, M. Djerambeté Valentin, sociologue doctorant en Développement durable. C’est une des raisons du port d’arme blanche par certains Tchadiens, dit-il. « Il y a la recrudescence de l'insécurité. Ceux qui portent les armes blanches préfèrent assurer eux-mêmes leur sécurité. Ils ne font pas confiance à l'appareil sécuritaire de l’État ». Le sociologue soutient que les forces de sécurité sont plus concentrées au centre de la ville. La patrouille n’est pas régulière dans les zones reculées, insiste-t-il. Les populations rurales pratiquent l'autodéfense, chacun est contraint d’assurer sa propre sécurité, dit M. Valentin.

« Le port d'arme blanche est aussi culturel dans certains milieux du pays. Et avec l’exode rural, certains concitoyens ruraux apportent ce comportement dans les grands centres urbains », conclut le sociologue.

Kouladoum Mireille Modestine

Le président national du parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP), Mahamat Allahou Taher est reconduit par acclamation au cours de la 7e convention ordinaire à l’occasion du 30e anniversaire du parti qui se tient du 27 au 29 décembre. Plus de 18 coordinations nationales venant de toutes les provinces du pays et 6 autres venues de l’étranger ont de manière unanime reconduit le fils de l’ancien président Lol Mahamat Choua à la tête du parti du « Soleil levant ». Reportage.

Le parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) du défunt président Lol Mahamat Choua tient sa 7e convention ordinaire, à l’occasion de son 30e anniversaire du 27 au 29 décembre au palais du peuple de N’Djamena. Ce congrès est placé sous le thème « insuffler une nouvelle dynamique au parti pour les perspectives plus grandes ». À cet effet, plusieurs coordinations sont venues de toutes les régions du pays et d’autres de l’étranger ont répondu présents à ce congrès. C’est aussi l’occasion du parti du « Soleil levant » de célébrer ses 30 ans d’existence dans l’arène politique du pays. À un jour de la fin du congrès et malgré la frustration de certains candidats malheureux du poste de président du parti, les délégations ont opté par acclamation la reconduction de l’ancien président. La rédaction ialtchad presse a tenté d’échanger avec lui, mais il a préféré s’exprimer à la fin du congrès.

Pour Assadikh Djiddah Mahamat, premier adjoint au maire de la commune du 2e arrondissement de N’Djamena et membre du comité directeur du RDP, le congrès se passe dans de bonnes conditions, malgré quelques incompréhensions à l’ouverture. Il explique que certains candidats se sont présentés pour être à la tête du parti, et c’est eux qui ont boudé le présidium. Selon lui, une solution a été trouvée et le congrès se déroule comme voulu. À son avis, à la lecture de tous les rapports des fédérations, 18 fédérations ont accepté que Mahamat Allahou Taher soit reconduit à tête du parti. Il ajoute que les fédérations de l’Arabie Saoudite et du Soudan ont aussi apporté leur soutien au président sortant.

Au sujet des querelles qui minent le parti, M. Assadikh Djiddah Mahamat estime que le RDP a été dirigé pendant longtemps par un grand homme, le Président Lol Mahamat Choua, qui a apporté la cohésion dans le parti. Selon lui, c’est un homme irremplaçable. Le maire du 2e affirme que les opposants du président Mahamat Allahou Taher pensent qu’il n’a pas assez fait pour le parti.

S’exprimant dans le même sens, Mbaïnaissem Levy, directeur du comité de la Tandjilé soutient que la reconduction du président Taher est une victoire de la démocratie et est bénéfique pour le parti. Selon lui, le président sortant est un homme dynamique qui va non seulement restructurer le parti, mais vu son expérience politique et sociale, il est la personne idéale pour amener la cohésion dans le parti. Le représentant de la Tandjilé estime que le Président Mahamat Allahou Taher a montré son intégrité, son honnêteté et sa vision du développement pour le pays, quand il était plusieurs fois ministre.

La 7e convention prendra fin mercredi 28 décembre. Les dirigeants du parti disent que c’est l’occasion à tous les bureaux provinciaux, départementaux, mais aussi les bureaux de l’étranger de discuter et de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui minent le parti de l’ex-Président Lol Mahamat Choua.

Jules Doukoundjé

La police nationale a fait le bilan du réveillon de Noel 2021.  Selon les estimations de celle-ci, les cas d’accidents de cette année, dépassent largement ceux de l’année dernière.  Le porte-parole de la police nationale, le commissaire divisionnaire Paul Manga salue le travail des agents de la sécurité publique et exhorte les fêtards à adopter un comportement citoyen pour la fête de nouvel an. Reportage

Selon les révélations du porte-parole de police nationale, le commissaire divisionnaire Paule Manga, le bilan de la fête de la nativité de cette année ne déroge pas à la règle. Il indique que la ville de N’Djamena a enregistré 108 cas d’accidents de la voie publique dont un mort, 12 blessés graves, 85 légers, 5 avec dégâts matériels, 2 chutes libres et 2 cas de délits de fuites. Le porte-parole de la police nationale ajoute qu’il y’a aussi un cas de coups et blessures volontaires mortels et un autre simple. Pour les provinces, le commissaire divisionnaire et porte-parole de la police nationale, souligne qu’il y’a 18 cas d’accidents de la voie publique qui ont été dénombrés. « Comparativement à l’année dernière, les cas d’accidents de la voie publique sont en hausse et ceci est dû à la conduite en état d’ébriété et l’excès de vitesse », explique Paul Manga. Le porte-parole de la police nationale exhorte les tchadiens à la prudence et à la vigilance pour la fête de saint Sylvestre. Il encourage toutes les forces de défense et de sécurité, le personnel de la santé et les volontaires de la croix rouge du Tchad pour le travail abattu et les exhorte à garder le même élan pour la fête du nouvel an.

Présentant le bilan du pavillon des urgences, le surveillant général des urgences du centre hospitalier universitaire de référence nationale, Karaguel Djom, précise que son service a accueilli 44 accidentés. Le surveillant général note que les services des urgences n’ont pas les mêmes méthodes que la police nationale. Selon lui, les services d’urgences comptent les accidentés et non le nombre des cas d’accidents comme le font les agents de la sécurité publique. M. Karaguel Djom explique que parmi les 44 accidentés, il y’a eu plus de 28 cas de traumatisme, 8 cas de fractures et un cas d’éviscération, c’est-à-dire éventration avec les intestins qui sont sortis. Il ajoute qu’il y’a aussi. Le surveillant général précise que ces cas ne concernent que la nuit du 24 décembre au petit matin du 25. Toutefois, le surveillant soutient qu’il y’a d’autres accidentés et de morts suite aux accidents de route à la veille de la fête, mais qui ne sont pas conduits dans les hôpitaux, échappent au bilan.

Pour ce monsieur rencontré dans les couloirs des urgences, qui s’exprime sous anonymat, il faut que les autorités fassent les campagnes de sensibilisation auprès de jeunes à limiter la consommation d’alcool, surtout pendant les fêtes de fin d’année. Selon lui, la plupart des accidentés sont des jeunes et souvent ivres. Il affirme aussi qu’il a failli se faire écrasé par deux jeunes tous ivres pendant le réveillon. L’homme évoque aussi l’excès de vitesse qui serait la cause des accidents pendant les périodes de fêtes. A son avis, outres les accidents, il faut saluer le professionnalisme de la police qui a ménagé aucun effort pour limiter les agressions et les vols des engins dans les lieux de cultes.

Jules Doukoundjé

Abakar Abdelkérim Daoud alias Kirekeyno, le protecteur. Il fait partie des hommes du président de la transition (PCMT) Mahamat Idriss Deby Itno, sinon le seul homme puissant de la transition. Plusieurs personnes grouillent dans les couloirs de la présidence. Beaucoup font croire qu’ils ont du pouvoir et de l’influence, mais lui ne fait pas de bruit. Qui est-il? Quel est son rôle? Quelle influence a-t-il ? C’est le premier article d’une série de deux sur les hommes de la transition. Nous commençons avec le Chef d’état-major général des armées (CEMGA).

Certains disent qu’il est le paratonnerre du président de la transition. D’autres vont plus loin en disant qu’il est le protecteur et le bras armé du PCMT. Parce qu’avant sa mort et surtout lors de l’attaque, le défunt président lui aurait confié le PCMT, Mahamat Idriss Deby Itno, en lui demandant de veiller sur ce fils contesté par son large entourage familial et jalousé par sa fratrie. Abakar Kirekeyno a juré de tenir cette promesse, lui, le plus fidèle de tous les fidèles du Maréchal.

Selon nos sources, Abakar Abdelkérim Daoud est né à la fin des années 60 à Bâgourfou, un petit village situé à 20 km d’Iriba, la capitale de la province de Wadi Fira. Ceux qui le connaissent plus intimement précisent qu’il est né en 1968. Il est du clan Naoura. Il a abandonné l’école très jeune, le plus grand regret de sa vie, pour entrer dans l’armée en 1985 au côté du populaire et défunt commandant en chef de l'Armé nationale tchadienne (ANT) Hassan Djamouss dont il a été le garde-corps. Il lui est resté fidèle en faisant partie des 74 combattants de l’Action du 1er  avril qui ont bravé l’ex-président Hissène Habré en gagnant le Darfour et en fondant le Mouvement patriotique du Salut (MPS). C’est durant ce périple que la mort l’a séparé de son mentor Hassan Djamouss. Le Maréchal, à l’époque simple colonel, le récupère. Et lui donne le surnom de « Kirekeyno ». Un petit nom qui signifie en langue Béri « le petit qui ne fuit pas face à l’ennemi ». D'autres sources disent que ce surnom lui est plutôt attribué par H. Djamouss lors de l'incursion de l'ANT à Matena Alsara en territoire libyen. C’est dire combien le jeune militaire-combattant a impressionné par sa bravoure et sa fidélité celui qu’on décrit comme un des militaires le plus rusé, le plus stratège de sa génération qui a réussi à se hisser à la tête de son pays en éliminant presque tous les obstacles. Et qui comptait, les yeux fermés, sur ce jeune soldat.

Tour à tour Kirekeyno est passé, en 1990, garde du président Deby Itno, chef de la Sécurité présidentielle et commandant de cette même Garde, deux ans plus tard. En 1992, à la tête de ses hommes, il part au Lac Tchad contrer l’avancée des rebelles « Habreistes » du Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD). Au combat, il s’est gravement blessé. Il perd un bras. Il est évacué en France où il apprend quelques mois plus tard qu’il y de la discorde au sommet de l’État entre les deux leaders, Idriss Deby Itno et Abbass Koty. De sa chambre d’hôpital, il s’arrange pour avoir le défunt Maréchal au téléphone. Presque en pleure il le supplie de s’entendre avec M. Koty pour le bien-être du pays, mais aussi en mémoire de tous les sacrifices consentis par les amis et les frères de lutte tombés aux combats et marqués au fer comme lui. Kerekeyno, dit-on, est un homme sensible qui a horreur de la guerre parce qu’il en connaît le prix. Même lorsqu’il la mène, il opère avec humanisme en respectant les règles de la guerre traitant avec déférence ses ennemis.

En 1993, il passe commandant du régiment des escadrons blindés. Il est nommé colonel en 2004, puis deux fois commandant de la Gendarmerie, Chef des opérations dans la région du Borkou Ennedi Tibesti (BET). Le Maréchal refuse de le laisser loin de lui. En février 2008, il a été remis à la tête de la Gendarmerie. En 2010 il est l’artisan de la victoire de la bataille d’Amdam qui a été fatale à la rébellion des frères Erdimi. Son courage et sa fidélité lui ont permis de gravir la hiérarchie militaire pour être le Chef d’état-major Général des armées premier adjoint et commandement militaire de la Zone Est à Abéché. De 2018 à 2019 il est nommé conseillé à la Direction générale de service de sécurité des institutions (DGSSIE) avant d’occuper le poste de chef d’état-major général des armées du Tchad.

Une anecdote circule au sujet de cette responsabilité lorsque le défunt lui annonce qu’il a besoin de lui à ce poste. Sans enthousiasme, il a, calmement, dit « merci président, mais je sais que dans 90 jours vous me remplacerez ». Le Maréchal le fixe du regard et lui dit, «  Tu as toujours été un fidèle. Tu seras mon dernier CEMGA, Abakar. Je dis bien mon dernier CEMGA jusqu’au jour où je ne serai plus au pouvoir. »

Sursautant, les yeux grands ouverts d’étonnement, Kirekeyno accepte le deal. Quelques mois plus tard, il s’engage, corps et âme pour contrecarrer l’offensive des rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) lors de leur percée à quelque 300 km de la capitale là où le Maréchal a perdu la vie. Lors du départ du Maréchal vers le champ de bataille, il conseille à son fils Mahamat Idriss Deby Itno de ne pas s’éloigner de ce fidèle soldat, Kirekeyno. Sur-le-champ des combats, sentant sa troupe faiblir, le Maréchal intima l’ordre à Kirekeyno, en opération de ratissage sur le front de Ziguey, de rapidement le rejoindre. Le CEMGA roula toute la nuit, mais arriva trop tard. Le Maréchal serait atteint et mort. La troupe se replie sur la capitale, les consultations commencent. Qui pour succéder le renard du désert? Après moult tergiversations et conciliabules, Abakar Kirekeyno, fort de sa position de CEMGA, tranche, «  C’est Mahamat Idriss Deby Itno alias « Mahamat Kaka » qui doit diriger cette transition », a-t-il lâché. Un choix par fidélité au défunt Maréchal. Fin des débats. Depuis, il y veille sur le PCMT comme les prunelles de ses yeux. Le président de la transition aussi ne jure que par lui. Il est resté fidèle, disent ses proches, parce qu’il a en tête la promesse prémonitoire du président d'être le dernier CEMGA du soldat Deby Itno. Une promesse qui s’est révélée exacte. Kirekeyno est bel et bien le dernier CEMGA du Maréchal. Il s'est mue en protecteur du nouvel homme fort du pays, le général d’armée Mahamat Idriss Deby Itno.

Bello Bakary Mana

Ce 25 décembre 2021, la communauté chrétienne au Tchad à l’instar de celle du monde célèbre la fête de la nativité de l’Enfant Jésus, le Christ. Pour connaître l’origine et la signification de cette fête connue sous l’appellation de la Noël, Ialtchad Presse a rencontré des prêtres et des pasteurs. Reportage.

Cathédrale Notre Dame de la paix au quartier Bololo dans le 2e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Ce matin le service de nettoyage a fini de mettre fin aux derniers coups de balai pour garder les lieux propres. Dans la grande chapelle, tout est fin prêt pour la fête. Une crèche avec la représentation de l’Enfant Jésus est déjà disposée. Abbé Achille Djimwoï Teldjim, Curé de la cathédrale Notre Dame de la paix nous reçoit dans son bureau. Une brève civilité accompagnée de vœux de Noël, nous déroulons l’objet de notre visite. Origine, sens et message de Noël. Selon le curé Achille, Noël est une grande fête chrétienne. Elle signifie la venue de Dieu au milieu des hommes pour toucher la réalité humaine. « Jésus est né dans une crèche dans une condition humaine la plus misérable. Cette nativité marque le trait d’union entre Dieu et les hommes », dit Abbé Achille. Le curé explique que la Noël était une fête païenne. Mais la naissance du Christ lui a donné un autre contenu, évoque-t-il. Le prêtre soutient que l’Enfant Jésus représente la lumière qui éclaire le monde des ténèbres.

Le message de l’Église donné par les évêques à la conférence épiscopale selon l’Abbé est la paix et le vivre ensemble. Le prélat souhaite une transition apaisée pour un Tchad uni et fort.

Pasteur Hondjibaye Jean-Baptiste, dirige l’Église de Dieu Centre Biblique. L’Église de Dieu est arrivée au Tchad depuis 1962. Pour l’homme de Dieu, Noël est un moment merveilleux et solennel pour tout chrétien. Elle rappelle l’amour que Dieu a manifesté pour les hommes, dit-il. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle », soutient Pasteur Hondjibaye selon l’Évangile de Jean au chapitre 3 et le verset 16 dans la Bible.  « Peu importe les philosophies des hommes. Que Jésus soit né le 25 décembre ou pas, nous croyons fermement à la naissance de l’Enfant Jésus. Il est venu nous sauver et c’est une immense joie pour les chrétiens ». Le pasteur ajoute que Noël c’est la vie, Jésus est venu donner la vie aux âmes perdues.

Si j’ai un message au peuple tchadien, c’est un message d’Espérance, dit le pasteur Jean-Baptiste. Il encourage le peuple tchadien à croire à un Tchad radieux. L’homme de Dieu conseille les Tchadiens a porté davantage le Tchad devant Dieu dans la prière. « Les Tchadiens doivent rester unis. Jésus est venu pour nous unir et non pour diviser. Ceux qui pensent division doivent savoir qu’ils travaillent contre la volonté de Dieu ».

Moyalbaye Nadjasna

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