La saison 2012-22 de la ligue de football pour la province de N’Djamena tarde à démarrer. Djibert Younouss, porte-parole de la coordination des clubs affiliés évoque, lors d’une conférence de presse, le jeudi, 17 février dernier, le problème du tirage, de décision non concertée, de remboursements des dépenses engagées par les clubs pendant la saison blanche de 2020-2021. Le président de la ligue de Ndjamena affirme que ce sont des allégations sans motivation. Il promet que d’ici le 25 février, le championnat va commencer. Reportage.
La saison du championnat de N’Djamena de football, 2021-2022 n’a pas démarré. Les amoureux du ballon rond comme depuis quelques années déjà ne suivent ce sport qu’à travers leurs petits écrans. Certains déplorent le sort du football tchadien. Badawi Abdraman, un fan de football rencontré au quartier Sabangali. Il se dit asphyxié par la léthargie dans laquelle est plongé le football tchadien. « Nous sommes quelle nation je ne comprends pas. Je versais de larmes en regardant certains pays qualifiés à la CAN 2021 au Cameroun. S’il vous plaît épargnez-moi je ne veux plus parler pour augmenter ma tension », lance-t-il d’un air fâché. Haroun Djidda, à côté de lui estime pour sa part que ces responsables du football au lieu de s’unir pour relever ce défi se livrent la guerre. « Ce n’est pas du tout responsable de parler des choses sans enjeux pour notre football. Vous savez ce qu’on a regardé lors de la CAN au Cameroun nous a beaucoup énervé », dit-il.
Le président de la ligue de Ndjamena Ahmed Maïna Ahmed pour répondre à la coordination des clubs affiliés rappelle une réunion du 25 janvier 2022 avec le Comité de normalisation (CONOR). Au cours de cette rencontre, ils ont fait des observations, « ils ont dit si d’aventure on prend de décision, qu’on les avise. J’ai pris acte en tant que président de la ligue, si je fais quelque chose sous tutelle ou pas, je vais saisir le CONOR par le biais du secrétariat de la fédération », reconnaît-il. Selon lui, tous les documents que la ligue a fournis à la Fédération tchadienne de football association (FTFA), la présidente du CONOR n’a reçu aucun document sauf celui des 28 clubs qui ont signé pour le départ de la ligue. En juriste, dit-il, elle affirme s’en tenir aux documents à sa disposition. « Or les 25 et 26 janvier, 18 clubs de la 1re et de 2es divisions et le football féminin ont écrit à la ligue pour le démarrage. J’ai encore transféré le document à la fédération, mais le CONOR ne l’a toujours pas reçu. Avant-hier, j’ai photocopié tous ces documents pour les mettre à la disposition de la présidente du CONOR », explique le président. Seulement avise-t-il que ce qui se passe est un sabotage, une manipulation pour que le championnat ne se déroule pas à Ndjamena. D’après lui, ces pratiques qui gangrènent le football tchadien.
Le Tirage n’est pas une décision
Ahmed Maïna Ahmed affirme avoir envoyé une correspondance au CONOR via la fédération pour annoncer le tirage le 14 février. Pour lui, un tirage n’est pas une décision, si on convie les clubs c’est pour des questions de transparence. Il affirme qu’on peut faire le tirage sans les clubs, mais en présence de la presse. Mais comme la FIFA et la CAF le font, il faut convier les intéressés, soutient-il. « 10 clubs sont venus prendre les invitations que nous avions disposées avant le tirage. Le 14 février, sur les 12 clubs de première division, 6 étaient présents. Le tirage a inclus les 12 clubs et chacun connaît ses adversaires. Dans nos textes statutaires, ce qui nous lie aux clubs c’est l’affiliation », dit le président.
La ligue de N’Djamena, assure-t-il, a promis aux clubs qui ont cotisé à 60% en 2021 de réactiver leurs cotisations pour le compte de l’année 2022. Ce qui va leur rester à compléter c’est le 40%. « La date du démarrage du championnat est prévue le 25 février. Dès lundi, je vais déposer une correspondance auprès du CONOR via FTFA. Sur le plan technique et administratif, les licences sont déjà prêtes. Du au retard du tirage, les différentes commissions seront prêtes dans les jours qui suivent pour le lancement du championnat de la ligue de N’Djamena ». Ahmid Mela Ahmid plaide auprès de l’État pour les soutenir, surtout le sponsor des sociétaires.
Ce que nous déplorons, dit le président de la ligue, ce sont les infrastructures footballistiques. Elles nous font cruellement défaut. Aujourd’hui, à N’Djamena seul on a plus de 200 clubs avec plus de 2000 joueurs et 10 sous-ligues, sans oublier les centres de formation, dit Ahmed Maïna Ahmed. Mais. Ceux qui prennent part au championnat c’est 36. Il trouve encourageant la réfection du stade Idriss Mahamat Ouya et la construction de celui de Mandjaffa. Pour cette année, précise-t-il, le championnat va se dérouler sur quatre stades (Diguel, Paris-congo, Académie de Farcha et le stade municipal de Farcha).
Moyalbaye Nadjasna
L’université de N’Djamena a organisé une conférence-débat sur le thème État importé, territorialité tourmentée et sociétés complexes face aux conflits africains contemporains ce samedi 19 février à l’amphithéâtre de la faculté de médecine. C’est professeur Bertrand Badié, émérite des universités des sciences politiques de Paris qui a animé la conférence. Reportage.
Le conférencier Bertrand Badié retrace dans sa présentation, l’histoire politique de certains Africains colonisés par la France. Pour lui, d’une manière ou d’une autre, les colonisés et les colons ont marqué l’histoire. Cette histoire est marquée par l’importation de la culture occidentale vers l’Afrique qui ne s’adapte pas aux réalités de la région. « Les Africains se trouvent confus dans la confrontation de ces deux cultures même après la colonisation. Il est difficile pour les Africains d’afficher leur identité culturelle aux yeux du monde. Je pense qu’il est temps pour l’Afrique de réécrire son histoire et d’arrêter de se consoler sur le dos du colonisateur », a-t-il précisé. Plus loin, le professeur parle de la victimisation des Africains. Selon lui, les Africains doivent arrêter de se victimiser. Si la culture que le colonisateur a imposé aux Africains ne les convient pas, ils peuvent valablement travailler pour le changer après les indépendances. Indique-t-il. Il prend l’exemple des problèmes de réconciliation entre l‘Algérie et la France qui à son avis, ne le concerne pas. Bertrand Badié se sent mille fois proche de l’Algérie dans sa quête pour sa dignité et sa liberté.
Quelques participants sont intervenus pour donner leurs contributions à l’exemple de Dr Ngariera Rimadjita et Dr Mahamat Fouda Djourab. Pour le chirurgien Ngariera, la compréhension du présent et du futur découle du passé. Il invite les jeunes à lire pour découvrir les choses qu’ils ignorent. Vous risquez de prendre des décisions inadaptées si vous ne vous référez pas au passé et c’est seul par la lecture que vous allez le découvrir. Insiste-t-il. « Nous avons été incapables de corriger les effets de la colonisation qui ne correspond pas à nos réalités culturelles. C’est une question d’intérêt. Je ne vois pas pour quel intérêt le colonisateur viendra nous demander de changer la culture qu’il nous a importée si on ne le fait pas nous-même», a-t-il souligné. Intervenant à son tour, Dr Mahamat Fouda Djourab s’appuie sur la sociologie pour étayer son intervention. De son avis, les sociétés évoluent, se transforment, s’adaptent se nouent des relations et les dénouent aussi. Alors ce qui se passe depuis le soleil des indépendances jusqu’à nos jours, est pire que ce que le colon a fait, a-t-il ajouté. Pour lui, les Africains sont étrangers à leur propre culture donc elle ne peut pas se développer avec des étrangers culturels. « Dans nos rencontres, nous reproduisons ce qui a été déjà fait sans les contextualiser. Aussi longtemps que nous serons incapables de définir un modèle de gouvernance, nous allons toujours attendre des autres qui viendront nous donner leur modèle », argue-t-il. Pour finir, le professeur Bertrand Badié reprend la parole pour dire qu’il ne comprend pas ce qu’on appelle démocratie universelle et qui peut décider de son applicabilité dans le monde. Pour lui, personne ne peut proclamer une soi-disant démocratie universelle, aux autres, conclut-il.
Kouladoum Mireille Modestine
Le parti socialiste sans frontière PSF a organisé une marche pacifique ce 18 février 2022 à N’Djamena pour réclamer la justice aux victimes de massacre d’Abéché et de Sandana. La marche est partie du rond-point Dembé à la bourse du travail. Reportage.
Ils sont quelque 300 militants et sympathisants à répondre présents à l’appel du président du Parti Socialiste sans Frontière Yaya Dillo Djérou Béti ce 18 février. Les militants sont habillés aux couleurs du parti. À 08h 12 min, le cortège se lance, mais sans le président Yaya Dillo. C’est arrivé non loin du Centre National de Traitement de Fistule qu’il est arrivé avec une escorte de trois véhicules. Pas à pas, les marcheurs arrivent au point d’arrivée de la marche : la bourse du travail.
Tour à tour, les veuves des militaires montent au podium pour dénoncer les injustices dont elles font l’objet après le décès de leur mari. Elles accusent les autorités de n’avoir rien faire pour elle depuis la disparition de leurs maris il y a 14 ans. Yaya Dillo intervient à son tour. Il déplore d’abord le nombre insignifiant des militants qui sont sortis pour la marche avant d’aborder les raisons de la marche. Il a qualifié la tuerie d’Abéché de terrorisme d’État, « comment les autorités qui sont censées protéger leurs populations leur tirent dessus, les tuant. C’est un massacre. C’est du terrorisme et de l’irresponsabilité de nos gouvernants. Nous n’allons pas accepter cela », a-t-il martelé.
Aussi, il demande le limogeage du gouverneur de la ville d’Abéché. Il appuie sa thèse par le fait que les autorités sont incapables de gérer les problèmes. Pour le cas de Sandana, le président du PSF parle de conflit intercommunautaire entretenu. « Ces communautés vivaient ensemble depuis longtemps. Quand il existe un différend entre eux, les autorités locales prennent parti. C’est cela qui crée les tensions. Sinon comment comprendre qu’une communauté peut tuer une dizaine de personnes innocentes parce que 1 seul des siens est mort », regrette-t-il.
Faisant allusion aux veuves des militaires, Yaya Dillo demande aux forces de l’ordre de ne pas soutenir un régime qui opprime le peuple. Il s’adresse aux forces de l’ordre en leur disant de ne pas mourir pour rien, « ne mourrez pas pour la jouissance des individus qui s’en foutent de votre mort, de l’avenir de vos enfants. Cessez d’opprimer le peuple. Ne participez pas à la mauvaise gestion du pouvoir. Si vous les accompagnez, voilà le sort qui sera réservé à vous enfants après votre mort ». Il a émis le vœu de voir en les forces de l’ordre, des citoyens responsables et des forces de l’ordre républicaines. Le chef du PSF déplore la réaction de certaines personnes qui prennent des positions communautaristes face aux évènements d’Abéché et de Sandana. Selon lui, c’est une question nationale et relève de la mauvaise gouvernance. Il invite ses concitoyens à se lever pour combattre le système en place. De même, Yaya Dillo demande aux Tchadiens de cultiver le respect de la différence des uns envers les autres. La marche a été encadrée par les forces de sécurité. Aucun incident n’a été signalé. Une autre marche est annoncée par le président du PSF pour le mois de mars prochain avec un itinéraire à définir.
Kouladoum Mireille Modestine
La marche de la plateforme de la coordination de la société civile prévue pour ce samedi 19, est reportée pour le 26 février prochain. Au cours d’une rencontre avec la presse pour annoncer la marche qui était autorisée pour le 12 février dernier, mais à cause des évènements de Sandanan, celle-ci a été reportée. Les organisateurs annoncent encore un autre report. Raisons de ce report : les autorités de la sécurité publique exigent que les responsables de Wakit Tama signent la condition de porter la responsabilité en cas de casses pendant la marche. Reportage.
La marche de la plateforme de la coordination de la société civile Wakit Tama de ce samedi 19 février n’aura pas lieu. Les responsables de Wakit Tama qui étaient en train d’échanger avec la presse sur la marche de ce samedi avaient reçu de leurs camarades qui étaient au ministre de la Sécurité publique pour les modalités de la marche une autre condition. Selon Wakit Tama, les autorités exigent de signer un engagement de porter la responsabilité des casses en cas de débordements. Les dirigeants de Wakit Tama se sont excusés auprès de la presse pour aller se concerter à huis clos dans une salle de la bourse du travail. Au retour du huis clos, les mines étaient tristes. Ils annoncent pour la 2e fois le report de cette marche.
Pour le coordonnateur de Wakit Tama, Me Max Loalngar, cette marche était autorisée, mais reportée pour des raisons de massacres perpétrés sur les populations de Sandana. Selon lui, Wakit Tama avait reporté la marche qui était prévue pour le 12 février dernier pour montrer aux autorités de la transition leur volonté pour un dialogue sincère et inclusif. « Nous ne comprenons pas que les autorités du Ministère de la Sécurité publique attendent à quelques heures de la marche pour changer de veste », s’indigne-t-il. Me Max explique que l’un des deux camarades chargés de suivre le dossier était absent. Il s’interroge s’il n’avait pas subi des pressions. Le coordonnateur de Wakit Tama souligne qu’il fallait deux signatures pour autoriser la marche.
À son avis, il est inadmissible de poser de conditions pour une marche qui était déjà autorisée. Il ajoute que la plateforme a juste reporté le délai pour des raisons humanitaires pour partager la douleur avec les populations de Sandana. « Nous avons le regret de vous annoncer qu’en toute responsabilité, nous reportons cette marche d’une autre semaine », annonce Me Max Loalngar. Il promet également d’introduire dès le lundi prochain une autre demande. Il soutient aussi que la plateforme se tient mobilisée pour que le samedi 26 février prochain soit réussi. C’est l’occasion selon lui de dénoncer les exactions perpétrées contre les paisibles populations d’Abéché et de Sandana.
Pour permettre aux Tchadiens de comprendre leur droit à la manifestation, l’avocat affirme qu’il y a deux régimes de liberté : le régime préventif et le régime répressif. Selon lui, le régime répressif est le plus libéral possible, parce qu’il permet au peuple d’organiser les manifestations sans prévenir les autorités. Il précise néanmoins que s’il y a des casses, les organisateurs seront devant leurs responsabilités. Concernant le régime préventif, Me Max ajoute que, c’est une lettre d’information qui est adressée aux autorités pour leur permettre de prendre des mesures pour encadrer la marche.
Pour le cas du Tchad, dit-il, c’est un régime hybride qui n’est ni préventif ni répressif.
Jules Doukoundjé
Le cinéaste tchadien résidant en France, Mahamat Saleh Haroun vient de présenter son deuxième livre ce 18 février 2022 à la Bibliothèque nationale de N’Djamena, Tchad. L’ouvrage intitulé, « Les Culs-reptiles » se veut un outil de réflexion pour la société tchadienne. Il qualifie les littéraires des donneurs d’alerte. Publié en France, l’auteur a utilisé un style simple pour peindre le mensonge comme une honte, nuisible à la cohésion sociale. Reportage.
Pour le modérateur M. Nocky Djedanoum, lui aussi écrivain, « Les culs-reptiles » est un livre pays. Il énonce que le profil littéraire de Mahamat Saleh Haroun était perceptible surtout qu’il dispose d’une importante bibliothèque chez lui. L’auteur d’après lui, en tant professionnel du cinéma, n’a fait aucunement allusion au cinéma. Le livre, dit-il, est purement et simplement littéraire « Les Culs-reptiles » est le deuxième ouvrage du cinéaste tchadien Mahamat Saleh Haroun.
Selon l’analyste critique de ce roman Dr Ngaou-Dengdé Laobélé, Enseignant chercheur à l’Université de N’Djamena, le livre compte 226 pages structurées en 16 plans. Ces plans assurent la continuité et la cohérence du récit dans le temps et dans l’espace. L’œuvre, dit-il, est classée dans le genre romanesque. « Les Culs-reptiles » sont deux mots composés d’un emploi métaphorique soutient-il. Il affirme que c’est une image d’un groupe d’individus bien connus qui vit dans l’immobilisme (jouer aux dames, cartes à la longueur de la journée sans rien faire). A son avis, ce roman est une fiction écrite en prose. Le livre d’après lui est conçu sur le récit d’un narrateur qui met en scène de personnages connus comme réels. Ce sont, dit-il, des gens qui combinent la narration, la description de la réalité et des paroles rapportées. Cet ouvrage n’est pas seulement imaginaire, mais descripteur des réalités sociales, a-t-il souligné. « Deux personnages clés ressortent de cette analyse : Bourma, le narrateur principal et Remadji, agent de l’État du ministère des Sports. Donc l’auteur met en exergue le musulman du nord et chrétien du Sud. Autrement dit, le stéréotype fabriqué de toute pièce n’est pas fondé. Des jugements hâtifs sans un fondement scientifique ». L’universitaire soutient que ce choix de l’écrivain, c’est pour briser ce mythe, casser cette barrière injustifiée qui gangrène la société. « C’est un frein au vivre ensemble et à la cohabitation pacifique ».
Dr Ngaou-Dengdé Laobélé, remarque que c’est un roman à thèse qui dénonce le concept de mensonge des gouvernants, le ras-le-bol des laissés pour compte et des marginalisés de la société. Il rajoute que ce livre d’aventure touche tous les sujets de la vie. « Ainsi, « Les Culs-reptiles » est un livre d’analyse ou psychologique qui permet de connaître les personnages. C’est un ouvrage réaliste et naturaliste qui expose les inégalités sociales ». L’auteur dit Dr Ngaou-Dengdé, se fait un enseignant qui initie un expatrié à une culture qui lui est étrangère. D’après lui, l’écrivain tire son inspiration du milieu africain. Ces individus sont comparés aux reptiles qui rampent dans le sol comme s’ils n’ont rien à faire dans la société. Il indique que c’est un récit qui tombe au bon. Il tombe à un moment ou tout le Tchad prône le vivre ensemble. « Ce lingui légué par nos ancêtres doit être entretenue pour le bonheur de tous. Les Tchadiens doivent se débarrasser de toute étiquette qui attise la haine et entretiennent les clivages ethniques, religieux sans fondement », dit M. Ngaou-Dengdé. Pour lui, l’essentiel ne suffit pas de lire ce roman, mais de l’adapter aux réalités pour opérer un réel changement de mentalité.
« Les culs-reptiles » est publié en France en janvier 2022. Selon l’auteur, la parution de l’ouvrage devrait être effective en septembre 2021. Selon L’écrivain et cinéaste tchadien, il a écrit son roman au moment de confinement suite au covid-19 en France. Mahamat Saleh H dévoile l’objectif de son ouvrage qui est de, « pousser la société à la réflexion et penser à notre destin commun. Pour l’auteur, le mensonge est dangereux pour la vie en société ». Il déconseille les Tchadiens à attendre l’aide. Il estime qu’il faut être talentueux, car le talent ne se cache jamais.
L’écrivain pousse les Tchadiens à l’éveil de conscience pour booster le changement de comportement dans nos sociétés. Il conseille plus à la lecture et ne jamais faire éloge de la médiocrité. La présentation de cet ouvrage a été faite en présence de la ministre tchadienne de la Culture.
Moyalbaye Nadjasna
Les cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports sont mécontents des nominations de certaines personnes extérieures aux postes de responsabilités techniques. Selon le bureau de la Section Académique de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (SACJS), c’est un clientélisme qui n’obéit nullement aux critères de compétences. Ce 17 février, Ialtchad a rencontré le personnel syndical en pleine concertation sous la houlette de son SGA, Netel Mianwodjim. Reportage.
Ce matin 17 février 2022, le personnel syndical du bureau de la Section Académique de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (SACJS) se sont concertés. Selon le SGA du SACJS Netel Mianwodjim, l’équipe a planché sur « les nominations aux postes de responsabilités dans les services centraux, les délégations provinciales et les organismes sous tutelle du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de l’Entrepreneuriat. » Lors de son point de presse hier, le syndicat reste intransigeant sur sa position notifiée dans ces différents communiqués de presse. Selon les syndicats, ces nominations sont basées sur des considérations purement subjectives. Pour le SG, elles laissent cours à des pratiques de types clientélistes. Ce sont des nominations, dit-il, qui ne respectent ni les compétences internes du ministère encore moins l’esprit de la circulaire du 08 septembre 2021. Il précise que cette circulaire détermine les critères de nomination portant sur les valeurs telles que la compétence, l’expérience et l’équité.
Sur un ton dur, les syndicalistes frappent du poing sur la table. Selon eux, cette situation n’a fait que perdurer. Cette fois-ci, les cadres demandent l’annulation pure et simple des décrets incriminés, ceux. du 14 janvier 2022. « Sur soixante (60) postes techniques de responsabilités proposés, plus de 60% sont confiés aux personnes externes au Ministère. La plupart n’ont pas d’expériences techniques, ni professionnelles. Et ce, sous prétexte que le Ministère ne dispose pas de compétences internes capables de remplir les obligations et missions liées à ces différents postes », dit le SGA Netel Mianwodjim. Il s’interroge si les compétences internes au ministère manquent. Mais aussi se demande si ce n’est pas la mauvaise volonté des auteurs de ces actes. « C’est à dessein qu’on refuse de considérer les compétences internes au ministère au détriment des copains, amis et frères. La plupart ne sont même pas agents de l’État comme le stipule les dispositions de l’article 5 de la loi N°017 portant statut général de la Fonction publique », évoque le syndicaliste.
Le SACJS interpelle les autorités de la République. Le syndicat estime que celles-ci doivent prendre toutes des dispositions pour annuler ces nominations proposées par le ministre.
M. Netel Mianwodjim attire aussi l’attention du ministre sur la situation des lauréats issus de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports qui attendent depuis longtemps leur intégration à la Fonction publique.
Moyalbaye Nadjasna
Le pacte social signé entre le gouvernement et les syndicats semble voler en éclat. Certains syndicats menacent de déclencher une grève pour non-respect des engagements du gouvernement. Surtout, pour ce qui concerne le payement des primes de certains enseignants du secondaire. Le syndicat des enseignants du Tchad (SET), section de N’Djamena menace d’aller en grève d’ici lundi prochain, si l’État n’honore pas ses engagements. Reportage.
Les organisations syndicales et le gouvernement avaient signé le 4 octobre dernier un pacte social triennal qui devrait contribuer à l’instauration et à la consolidation d’un climat social apaisé. Mais ce pacte, selon nos sources, ne semble pas avoir été respecté. Certains syndicats comme le SET commencent à grogner. La section SET de N’Djamena menace d’aller en grève d’ici lundi si l’Etat n’honore pas à ses engagements.
Le secrétaire général de la section provinciale de N’Djamena Mbayana Laoukoura qui s’exprimait à propos du non-respect du gouvernement à reverser des rappels des primes de craies et de documentation recommandées par l’Inspection Général de l’État (IGE), souligne que le gouvernement refuse de manière délibérée de payer le salaire de juillet 2018 des enseignants reversés au trésor public. Il s’y ajoute aussi le non-payement des arriérés des salaires des nouveaux intégrés, la négligence des situations salariales et administrative des professeurs scientifiques contractuels. Le SET, section de N’Djamena dénonce aussi le refus du gouvernement de payer les jetons de présence des membres de la CAP des ministères de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et des Métiers, de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et de la Promotion et de la Diversité, et en fin de l’Enseignement supérieur.
Selon les syndicalistes, l’objectif recherché par le gouvernement et les organisations syndicales en signant le pacte social est d’instaurer la paix sociale et un climat de confiance. Mais, souligne-t-il, le gouvernement cherche à faire du dilatoire sur certains points. Le syndicaliste qui, à la sortie d’une longue concertation avec ses camarades de la section provinciale de N’Djamena, exige du gouvernement le strict respect de ses engagements en prenant compte tous les points. Mbayana Laoukoura prévient en cas de non-respect des points énumérés, le trésor public et la solde seront responsables de tout ce qui adviendra. Il demande à ses camarades de rester vigilants et soudés pour des actions à mener en cas de non-respect.
Le mois dernier, certaines sections provinciales du SET, telle que la section du Moyen-Chari et celles des deux Logone avaient émis l’intention de sécher les courent si le gouvernement ne respectait pas ses engagements.
À part le syndicat des enseignants du Tchad, d’autres syndicats comme le syndicat du personnel de la santé et ceux de l’action sociale se sont aussi plaints du non-respect des engagements du gouvernement.
Selon un représentant syndical qui s’exprime sous couvert d’anonyme, l’État a fait de son mieux en respectant plus de la moitié de ses engagements. Il exhorte les autres syndicats comme le SET à être indulgents dans ses réclamations.
Pour préserver les acquis du pacte social, le gouvernement devrait s’évertuer à respecter ses engagements, surtout ceux, des enseignants scientifiques qui ont déserté les cours depuis plus de deux semaines.
Jules Doukoundjé
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour l’Appel du 1er juin 2021 a présenté à la presse les propositions relatives aux critères de participation au Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS). Ces critères sont contenus dans un document rendu public le 4 février dernier et destiné aux forces vives tchadiennes. Ces propositions de critères de participation pourront servir de canal pour le dialogue en cours disent les auteurs. Reportage.
À travers ce document, le groupe de réflexion et d’action pour l’appel du 1er juin invite au débat dans la recherche du consensus préalable au DNIS. Le succès du dialogue selon le document repose sur l’information immédiate et transparente du public, des forces vives, de l’agenda et des critères de participation. Cela va permettre à tous de se prononcer et de se préparer pour envoyer des délégués informés et représentatifs. Ses propositions sur les critères de participation se résument à quatre points. La qualité des participants, la parité hommes/femmes, la non-représentativité du Gouvernement et du CNT et le refus du droit de vote aux délégations. Pour le président du GRA-Appel du 1er juin, Bedoumra Kordjé, les délégués doivent avoir la capacité de participer de manière efficace aux débats constructifs. Ces débats selon M. Korê, vont permettre de parvenir à un consensus sur les principales thématiques essentiellement politiques que sont la refondation de l’État, sa forme et les textes législatifs qui en découlent. À propos du 2e point, le président propose que le dialogue se passe entre les deux camps c’est-à-dire entre ceux qui n’ont pas le même point de vue. Selon lui, le paysage politique tchadien est marqué par l’existence de deux camps. D’un côté ceux qui sont au pouvoir ou qui soutiennent le CMT. Et de l’autre côté ceux qui ne se reconnaissent pas dans la politique et les institutions mises en place à la suite du décès du Président Idriss Deby Itno. Il poursuit en disant que ce sont ces deux camps qui doivent discuter lors du dialogue. Pas de représentants du Gouvernement et du CNT lors des assises du dialogue dont le groupe de réflexion le veut souverain. De l’avis de Kordjé, seul le PCMT garde sa fonction de Chef de l’État et le Gouvernement qui assure les affaires courantes de la République. Les délégations des forces de défense et de sécurité, des autorités religieuses, des autorités traditionnelles et coutumières, ne prendront pas part au vote.
Aussi, le président du groupe de réflexion et d’action pour l’appel du 1er juin 2021 Bedoumra Kordjé invite le président du Conseil Militaire de Transition (CMT) Mahamat Idriss Deby à apaiser l’atmosphère et créer un climat de confiance entre les Tchadiens. Qu’il matérialise ainsi par un texte la souveraineté du dialogue et la non-éligibilité des dirigeants de la transition à tout poste électif à la fin de la transition. De plus, il demande au président de la transition de mettre fin au régime de terreur qui inquiète les populations illustrées par les massacres d’Abéché et de Sandana.
Kouladoum Mireille Modestine