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Les 2 projets de loi d’amnistie ont été adoptés en conseil de ministres extraordinaires le 29 novembre dernier. Le premier d’amnistie concerne des faits d’atteinte à l’intégrité de l’État et des faits de délits d’opinion. Le deuxième vise des faits d’acte de terrorisme, de complicité de recrutement et d’enrôlements de mineurs de moins de 18 ans dans  les forces armées. Ces projets de loi divisent l’opinion publique tchadienne. Certains affirment que cette amnistie devrait attendre les conclusions finales du Dialogue National Inclusif. Reportage. 

Au cours de ce conseil des ministres extraordinaire, 2 projets de loi ont été adoptés. Le premier projet d’amnistie porte sur les faits d’atteinte à l’intégrité de l’État et des faits de délits d’opinion. Le second projet, lui aussi adopté, concerne des faits d’acte de terrorisme, de complicité de recrutement et d’enrôlement de mineurs de moins de 18 ans dans l’armée. Le conseil des ministres estime que pour parachever les conditions d’une réconciliation nationale de tous les Tchadiens, il est indispensable de faire table rase des années sombres du pays en accordant une amnistie générale. Mais, ces 2 projets font réagir beaucoup de nos compatriotes, tant dans le milieu intellectuel et dans le milieu politique.

Pour l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des droits humains, sous le défunt président Idriss Deby Itno, le professeur Ahamat Mahamat Hassan, l’amnistie est un pardon qui se prend par un acte législatif, du parlement et dans le cas exceptionnel, par ordonnance du président de la République, si le parlement est en vacances.  L’ancien ministre et professeur de droit, soutient que l’amnistie a des effets politiques, économiques, juridiques et sociaux. Selon lui, elle efface l’existence de l’infraction. « Nous avons connu au Tchad, plusieurs fois des lois d’amnistie selon les différents régimes », dit-il. Le côté néfaste de l’amnistie, c’est selon le juriste,  d’y faire régulièrement recours parce qu’elle crée une impunité dans la société. « Si on fait tout le temps recours à l’amnistie, elle fait échapper à la rigueur de la loi et à la peine attendue, à la sanction de la société et donc affaiblie la République et le droit », regrette le professeur. A son avis, l’amnistie met en difficulté l’égalité des citoyens devant la loi. Économiquement, il explique par exemple que les politico-militaires n’ont pas seulement demandé l’amnistie générale, mais aussi la restitution de leurs biens. Selon lui, cela prive l’État, dans le cadre de crime économique, de récupérer ses biens pour l’intérêt de la société.

Le politologue et enseignant chercheur, le Dr Évariste N’garlem Toldé souligne que l’amnistie ne peut arriver qu’après la justice. Selon lui, il est trop tôt d’imaginer un processus de réconciliation qui commence par l’amnistie.  « L’amnistie ne peut intervenir que lorsque ceux qui sont condamnés et qui se reprochent quelque chose passent par la case: vérité, justice, ensuite réconciliation. Ce n’est qu’après cela que l’amnistie peut intervenir », dit Dr Évariste N’garlem Toldé. Il estime qu’on ne peut pas amnistier quelqu’un qui a du sang sur les mains sans une réconciliation. A son avis, cette amnistie est proclamée trop tôt et est trop sélective. Le chercheur dit qu’il faudrait décider au cours du DNI pour amnistier, mais pas avant le dialogue. Il évoque l’exclusion de certains politico-militaires qui constitue un autre souci pour l’avenir du dialogue. « Il faut normalement amnistier tout le monde, depuis les indépendances jusqu’à nos jours », affirme Dr Toldé. Selon lui, cette exclusion ne permet pas à tout le monde d’être au tour d’une table pour dialoguer.

Jules Doukoundjé

C’est lors d’un conseil de ministre extraordinaire que le président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) Mahamat Idriss Deby Itno a annoncé la nouvelle : l’amnistie. Le moment, la solennité de l’endroit (Conseil extraordinaire) et la volonté du jeune président de la transition ne sont pas fortuits. C’est un bon pas dans la bonne direction. Pourquoi?

D’abord parce que l’amnistie est la principale clé de la réconciliation et de la réussite du Dialogue National inclusif (DNI). Même si, bien sûr, ce n’est pas la seule clé. Sur cette question, le PCMT a pris la bonne décision. Il a été bien inspiré. Alors, faisons un peu de pédagogie, en français facile. Que veut dire amnistie? Quelle est la différence entre amnistie et grâce présidentielle? Certains ex-rebelles n’ont bénéficié que de la grâce présidentielle. Vont-ils être inclus dans la loi d’amnistie? Cette amnistie générale englobera-t-elle le passé et le présent?

Selon les juristes, l’amnistie est un acte qui a des fondements politiques. Il est pris par le parlement et devient une loi. Cette loi permet de sceller une réconciliation parce que des actes graves ont été commis. L’amnistie est plus solide et large. Elle efface le casier judiciaire de ceux qui sont concernés. Par contre, la grâce présidentielle est plus limitée et relève du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Il peut prendre un décret pour pardonner à une personne condamnée pour une infraction de droit commun. C’est-à-dire un délit qui n’a rien à voir avec la politique. La grâce présidentielle arrête la peine de prison, mais n’efface pas le casier judiciaire.

Ensuite, parce que les rencontres de Paris (France) et celle de Doha (Qatar) entre les politico-militaires et Comité Technique Spécial (CTS) ont été un déclic. Organiser un dialogue sans les politico-militaires est un échec. Aussi, les leaders politico-militaires ont été unanimes à réclamer une loi d’amnistie avant de s’engager à participer à un pré-dialogue, en dehors du pays et sous l’égide d’un parrain et de la communauté internationale. Les réclamations des politico-militaires sont certes variées, chacun rajoutant son grain de sel, mais le principe de base est le même : l’amnistie d’abord. Selon nos sources, le président de CTS, l’ex-président Goukouni Weddeye et son équipe ont joué des coudes et mis leur crédibilité en jeu pour faire comprendre au PCMT et lui faire admettre qu’une vraie réconciliation doit passer par une loi d’amnistie. Ce n’était pas une demande impossible à honorer. Et il ne faudrait surtout pas la noyer par toutes sortes d’entourloupes. Le PCMT a compris les enjeux au grand dam « des tenants de la ligne dure » de son entourage et celui du défunt président qui continuent à tirer les ficelles. Ce cercle voulait plutôt un retour des politico-militaires à la carte et à la tête de l’opposant suivant 2 critères : la capacité de nuisance et la popularité de chaque leader. Le désir de ce cercle a pour l’instant échoué. Et c’est tant mieux pour le pays.

Aussi, le Conseil National de transition (CNT) et le ministre de la Justice sont déjà, disent plusieurs sources, au travail pour sortir les deux projets de loi. L’adoption du principe de l’amnistie est un bon coup du PCMT. C’est sérieux pour l’avenir du pays. Et c’est définitivement un bon pas vers la paix même s’il faudra attendre les détails de la loi. Les Anglais ne disent-ils pas que « le diable est dans les détails »? Déjà, la rébellion la plus active, le Front pour l’Alternance et la concorde au Tchad (Fact) dit être exclu de ce projet d’amnistie. Normal. Pour être concerné par l’amnistie, il faut avoir été condamné. Le cas du Fact doit être à part, leur retour relèvera des négociations et des garanties de sécurité que le CMT leur proposera. Le ministre de la Réconciliation et du Dialogue, Acheikh Ibni Oumar tempère en assurant qu’il n’y a pas d’inquiétude à se faire. Reste que le projet d’amnistie est une bonne nouvelle qui mérite d’être soulignée et portée au crédit du président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno. Il montre aux Tchadiens son côté « Mahamat Kaka », le côté sage de son sobriquet. Espérons qu’il y tienne. Qu’il surprenne les Tchadiens en allant plus loin. Par exemple, en restant arbitre sans être tenté par le pouvoir. Peut-être que sa petite phrase anodine, passée presque inaperçue,  « ..ma personne n’est pas importante.. » lors de sa dernière entrevue sur France24 a un sens plus profond qu’il n’a laissé paraître. C’était peut-être un message subliminal. Vous connaissez l’histoire des « taiseux »? Ils surprennent toujours… enfin, pas tous.

Aux dernières nouvelles, hier 1er décembre : journée de la Démocratie et des Libertés, le PCMT a été élevé au rang de Général d'Armée 5 étoiles. À 37 ans en avait-il besoin pour mener à bien sa mission? Les Tchadiens espèrent qu’avec 5 lourdes étoiles sur son épaule, le jeune président de la transition ne bifurquera pas, à grands pas de militaire, vers une mauvaise direction.

Bello Bakary Mana

 

 

 

L’ère de la liberté et de la démocratie a sonné, selon les partisans du défunt président Deby Itno le 1er décembre 1990. Le jour où le Maréchal renversa son mentor, Hissène Habré, lui aussi défunt, ne verra pas le défilé à sa télévision de son pays d’accueil le Sénégal. La roue de l’histoire tourne. Ce matin à la place de la Nation de N’Djamena, capitale tchadienne, un défilé militaire en présence du général Mahamat Idriss Deby Itno fils du Maréchal, qui lui a succédé au trône pour la période de transition est élevé au grade de General d’Armée 5 étoiles. Reportage.

Cen ce matin du 1er  décembre, les différents corps militaires sont tous présents pour honorer la journée de la Liberté et de la Démocratie. Presque toutes les personnalités publiques, les corps diplomatiques et les représentants des institutions internationales et les hautes autorités du pays pour rendre hommage à la mémoire du Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno mort au combat le 20 avril dernier.  La cérémonie de prises d’armes est marquée par le dépôt des gerbes de fleurs au monument des martyrs, des défilés militaires. Une importante foule a fait le déplacement de la place de la nation. Le Président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno est élevé au grade de général d’Armée.

Rappel : le 1er décembre 1990, le Mouvement patriotique du salut (MPS) a renversé le régime dictatorial de Hissène Habré. « Je ne vous apporte ni or ni argent, mais la liberté », a promis Idriss Deby lors de son premier discours à la nation. La mort du premier Maréchal tchadien a pris de court les Tchadiens. Avant son décès, le maréchal a mis un accent particulier sur la paix, l’unité nationale et la cohabitation pacifique. Selon plusieurs sources, il a été déclaré vainqueur des élections 2020 dès le 1er tour  alors qu’il serait déjà mort ce 20 avril 2021.

Depuis cette date, le Tchad est entré en transition dirigée par une junte militaire très contestée par certains mouvements et partis politiques de l’opposition. Afin de permettre aux Tchadiens de tous les horizons de rebâtir leur nation, un dialogue national inclusif.

Ce 29 novembre 2021 un Conseil Extraordinaire des ministres a été animé par le Président du Conseil Militaire de Transition (CMT) le général Mahamat Idriss Deby Itno. Deux projets de loi portant amnistie générale. Le premier porte sur des faits d’atteinte à l’intégrité de l’État et de délits d’opinion. Cette amnistie devrait bénéficier à 39 détenus. Et le second projet de loi porte sur des faits d’acte de terrorisme, de complicité, de recrutement et d’enrôlement des mineurs de moins de 18 ans. Ce projet vise à absoudre 257 membres des groupes armés des condamnations prononcées par la Cour criminelle de N’Djamena qui a siégé en urgence à Korotoro le 22 août 2019. L’intérêt de ces 2 projets d’amnistie générale est de réconcilier les Tchadiens.

Moyalbaye Nadjasna

Le jeudi 25 novembre 2021, les employés d’Esso Tchad mis au chômage ont répondu à l’assignation de leur employeur devant le Tribunal de grande Instance de N’Djamena. Esso-Tchad, selon l’Avocat des employés, réclame une somme faramineuse de 30 milliards FCFA. Cette somme selon Esso représente la perte qu’elle aurait subie pendant la période de grève et des dommages et intérêts assortis d’une provision à hauteur de 500 000 F CFA représentant les frais de procédure. Or le 5 novembre dernier, l’UST a réagi contre les intimidations de Esso. Reportage.

L’assignation de Esso-Tchad contre les membres de comité désignés par les salariés pour négocier avec la direction générale selon Me Mouné Koudangbé est vide de sens et inédite. Il affirme que Esso réclame devant le tribunal que ses employés soient condamnés à lui payer la faramineuse somme de 30 milliards de nos francs. « Cette somme selon Esso représente la perte qu’elle aurait subie pendant la période de grève et des dommages et intérêts assortis d’une provision à hauteur de 500 000 F CFA  représentant les frais de procédure », explique Me Mouné.  Pour lui, une procédure comme celle-là ne peut prospérer au regard de la loi. Cela n’a aucun fondement juridique, ajoute-t-il. « Même la juridiction saisie pose véritablement problème. Je pense qu’on aura le temps de discuter de différents moyens de défense devant cette juridiction et nous obtiendrons gain de cause à mon avis parce que trop légers ».

Me Mouné Koudangbé soutient qu’il y a deux notions : la grève et le lock-out. Pour lui, la grève est une chose et le lock-out déclenché par Esso en est une autre. « La grève nous sommes dans un État de droit, elle est reconnue par notre loi fondamentale qui est la Constitution et même le Code du travail régit la grève. Il s’agit d’un droit fondamental que les employés ont exercé dans le respect de la légalité. Concernant le lock-out, c’est l’employeur Esso qui l’a déclenché. C’est une sanction prévue par le Code du travail pour pouvoir réprimer une grève illicite ». Seulement précise-t-il que dans le cas d’espèces, on ne peut aucunement parler d’une grève illicite .

La procédure conduisant au déclenchement de cette grève a été scrupuleusement respectée jusque-là, note-t-il.  Pour l’avocat, le lock-out déclenché par Esso est illicite. « Cela a été décidé lorsqu’il y a eu déjà reprise de travail. Or la loi dit que c’est en répression a une grève. Ce qui explique qu’il faudra que les employés soient d’abord en grève avant de déclencher le lock-out. En l’espèce il s’avère que, les employés avaient décidé de la levée de la grève 24h plus tôt avec une notification à la direction. Et les activités ont même repris sur le site pétrolier de Komé dans la journée du 7 octobre », dit-il. Curieusement, en pleine journée de travail, l’employeur a pris la décision de mettre les travailleurs en lock-out, ce qui est contraire à notre loi, soutient Me Mouné.

Le 5 novembre 2021, l’UST la plateforme syndicale des travailleurs au Tchad à travers un communiqué de presse s’est insurgée contre cela. Selon l’UST, Exxon Mobil ne respecte pas la préinscription légale des textes en vigueur. Elle demande que la Direction générale d’Esso arrêter ses menaces et intimidations et les sanctions disciplinaires (blâmes, mise à pied et licenciement massif…) contre les employés.

L’UST regrette aussi, les démarches entreprises par la direction générale d’Esso pour un recrutement massif des expatriés au détriment des nationaux. Elle déplore aussi le manque de réaction du gouvernement, « face à ces déviances comportementales, ces sentiments de supériorité exagérés, ces zèles hors norme, en face desquels le devoir d’une action exigeante s’impose. L’UST appelle à la responsabilité du gouvernement devant ces violations flagrantes du code de travail tchadien », précise le communiqué. L’UST demande des sanctions appropriées pour restaurer la légalité.

La suite de la procédure judiciaire de Esso Tchad contre ses employés est attendue d’ici au 9 décembre 2021 au palais de justice de N’Djamena.

Moyalbaye Nadjasna

La maison de l’argile de Gaoui est un des projets, au nom de l’art, initiés par l’artiste-musicien tchadien Maoundoé Célestin. Cette maison comporte est une véritable richesse culturelle et d’ingéniosité des femmes potières du village de Gaoui. C’est la version modernisée du travail de poterie transmis d’une génération à une autre. Ialtchad Presse est allé faire une visite guidée des lieux. Reportage

Ce samedi, le soleil brille très tôt sur le village Gaoui, situé à quelque 20 km de N’Djamena, capitale tchadienne. À l’entrée du village se dresse une bâtisse, c’est la Maison de l’Argile. Un lieu où s’épanouissement des femmes potières. En face un poste de la gendarmerie nationale, à droite c’est le palais du sultan de Gaoui et plus loin, le Musée. Créée il y a un an, la Maison d’Argile s’étend sur un terrain de presque 10 lots. Dans de la cour, il y a un château d’eau, 10 stands, 1 hangar pour la formation des femmes potières, un autre hangar du sultan et la maison de maman Eldjima. Chacun de ces 10 stands porte les noms de différentes femmes qui ont marqué la vie de la nation tchadienne. Il y a entre autres : Me Clarisse Nomaye, Hindou Oumarou, Aziza Baroud etc. Depuis son existence, la maison a formé plus de 50 femmes potières.

Ces femmes ont appris à faire de la poterie moderne pour la rendre attrayante sur les marchés. Assiettes, tasses, plateaux, verres, calebasses, bancs, jarres, et autres objets d’ornements sont exposés dans les stands.

Madame Kaka Iya Limane la cinquantaine révolue fait partie des 50 femmes potières bénéficiaires du projet « au nom de l’art ». Selon elle, le projet a été bénéfique pour les femmes financièrement et de leur donne de la visibilité. « J’ai commencé la poterie dès mon jeune âge.  Maintenant j’ai plus de 50 ans. Depuis l’arrivée du projet dans notre village, on reçoit de temps en temps la visite des ministres, des ambassadeurs et des hautes personnalités », affirme-t-elle. Pour elle, l’artiste Maoundoé Célestin a apporté des modèles de poterie d’ailleurs et les femmes potières de Gaoui arrivent à les reproduire exactement. La potière affirme que la reproduction des objets d’art venant d’ailleurs leur a permis de révéler encore plus leurs talents.

Hassane Abderaman, un jeune homme de 25 ans est vice-président et guide à la Maison de l’Argile. Selon lui, les objets d’art sont vendus aux visiteurs et le revenu permet aux potières d’assurer la ration de leur maisonnée.

Il appelle les bonnes volontés à leur trouver de matériels de travail parce que les femmes font des kilomètres pour aller chercher de l’argile et certaines ne disposent pas de moyens de transport. La plupart le transportent sur la tête et marchent à pied jusqu’à leur domicile. « Je demande que l’axe Gaoui jusqu’au centre de la ville de N’Djamena soit bitumé. Cela permettra aux potières d’écouler facilement leurs produits. Avec l’état de la route, les potières ont beaucoup perdu. En saison pluvieuse, par exemple, la route devient impraticable» se plaint-il.

Kouladoum Mireille Modestine

Le Tchad est l’un des pays du continent africain où le taux de violences faites aux enfants est trop élevé. C’est dans ce contexte que la représente spéciale du secrétaire général du système des Nations Unies en charge des questions de violence contre les enfants Dr Najat Maalla M’jid a séjourné pendant 7 jours au Tchad pour plaider pour la cause des enfants tchadiens. Pendant son séjour, elle a rentré plusieurs hautes autorités du pays, dont le président du Conseil Militaire de Transition, Mahamat Idriss Deby Itno et les associations pour la défense des droits des enfants. Reportage.

La situation de la violence reste une réalité quotidienne pour beaucoup des enfants (filles et garçons) au Tchad. Selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) du système des Nations Unies de 2019, 85% des enfants de 1 à 14 ans ont subi la violente au Tchad. Il faut ajouter à cela, 7% des filles âgées de 0 à 14 ont subi une forme quelconque de mutilation génitale et 57 % des enfants d’âge primaire ne sont pas à l’école. Ce tableau sombre pour la protection des enfants tchadiens a fait bouger les lignes au siège du système des Nations Unies à New York aux USA.

Pour mettre fin à cette grave situation contre les droits des enfants, une mission dirigée par le Dr Najat Maalla M’jid, représentante spéciale du SG des Nations Unie, en charge des questions de violences contre les enfants a séjourné pendant 7 jours dans la capitale tchadienne, N’Djamena, pour faire de plaidoyer à tous les niveaux. Selon elle, cette mission vise à renforcer la coopération entre le gouvernement tchadien et le système des Nations Unies en vue d’accompagner le processus de transition en cours. Et d’assurer le bien-être et la protection des enfants contre toutes les formes de violences et d’exclusion. Au sujet du taux trop élevé de violences contre les enfants au Tchad, l’envoyée spéciale explique cette alarmante tendance du fait de la pandémie de la COVID-19, des disparités et inégalités sociales, de l’insécurité alimentaire, des crises humaines, des changements climatiques et des conflits qui affectent le continent.

Afin de prévenir et mettre fin à toutes les violences à l’égard des enfants, de manière définitive, l’équipe du système des Nations Unies au Tchad, en appui au gouvernement suivant le plan-cadre de coopération 2017-2022, met un accent particulier sur la question de violences faites aux enfants et la mutilation génitale féminine. « Avec le gouvernement, nous agissons sur plusieurs fronts à la fois afin d’investir dans l’accès équitable à des services intégrés inclusifs, protecteurs et de qualité, adaptés aux enfants et au genre, incluant l’éducation, l’analphabétisme, l’apprentissage numérique, la protection sociale durable pour les familles et les communautés », affirme Dr Najat Maalla M’jid.

Après 7 jours de travail au Tchad, en étroite collaboration avec la coordinatrice résidente du système des Nations Unies, la représente spéciale du SG du système des Nations Unies a eu des échanges fructueux avec les autorités du pays, la société civile, la plateforme interconfessionnelle et les ambassadeurs accrédités au Tchad. Elle a également visité des programmes et services dédiés aux enfants, et puis elle a participé au lancement de la campagne nationale visant à mettre fin aux violences basées sur le genre.

Jules Doukoundjé

L’Agence nationale de volontariat du Tchad (ANVOL-T) a échangé avec les élèves ce 28 novembre 2021 au Musée national du Tchad. Le thème du débat est, « La promotion et le respect des valeurs civiques et patriotiques en milieu jeune. » Cette formation-débat a mobilisé 63 jeunes issus d’au moins 13 établissements scolaires publics et privés de N’Djamena, la capitale tchadienne. Reportage.

Les violences et les actes de vandalisme en milieu jeune préoccupent L’Agence nationale de volontariat du Tchad. Pour le Directeur général (DG) cette agence Idrissa Abaté Abakar, DG de ANVOL-Tchad, cette formation-débat consiste à sensibiliser les jeunes et les responsables de l’Éducation. Cela permettre, selon les organisateurs, en retour de faire la promotion des valeurs civiques et patriotiques en milieu jeune a-t-il ajouté. Selon lui, les raisons sont liées au constat de violences et aux actes de vandalisme en milieu jeune. Dans une brève présentation du directeur de communication, M. Daoud Djeroua Abdelkerim affirme que l’agence a pour mission, « la mobilisation des énergies pour le développement économique et socioculturel du pays, la promotion du sentiment national et patriotique, le sens de la discipline, de la tolérance et de l’intérêt général. » M. Daoud Djeroua soutient que le volontaire est une personne qui travaille de manière désintéressée. Ce n’est ni un contrat de travail ni un contrat de service, dit-il.

Pour le ministre de la Culture Achta Djibrine SY, le thème choisi va bien avec notre hymne national. Elle explique qu’il y a 3 niveaux de citoyenneté. La citoyenneté civile, la citoyenneté économique et la citoyenneté politique, « lorsque nous disons être citoyens, nous devons connaître nos devoirs et  nos droits. Je vous exhorte à commencer d’abord avec nos devoirs », dit la ministre. Pour elle, en cette période de transition, le pays utilise la charte, mais les responsables travaillent pour restaurer la République. Après cela, dit-elle, c’est la constitution qui va être rétablie après le dialogue national inclusif (DNI).

Selon Mme Achta Djibrine, l’autre axe de la citoyenneté civile set le patriotisme. Il est assez complexe dit-elle, parce qu’il faut plutôt être un constructeur qu’un destructeur de la cité. « Nous avons nos armoiries, le drapeau, cela a un sens. Le premier patriote pendant l’indépendance proclamée le 11 août 1960, aujourd’hui 61 ans a eu une vision transcrite dans notre devise. Il s’agit de « l’unité-travail-progrès ». D’après elle, les socioanthropologues disent qu’on a plus de 250 langues au Tchad. Elle précise que nous n’avons pas une langue, nous sommes en train de nous peiner pour asseoir l’arabe. Mais cela semble toujours difficile, car nous ne sommes pas encore bilingues comme il est le cas au Cameroun. « Nous avons beaucoup de défis à relever pour promouvoir le vivre ensemble. Cherchons l’unité de cœurs et des esprits. Ce qui nous permettra de fournir un effort commun, c’est le travail le 2e élément de notre devise. C’est de cet effort commun que nous obtiendrons le progrès », a estimé la ministre de la Culture.

Elle note que nos armoiries avec une chèvre et un lion sont un symbole très fort. Ce qui nous appelle à l’unité et à la préservation de notre mère patrie. Elle évoque que selon l’historien Mahamat Saleh Yacoub, c’est une expression de diversité pour préserver l’intégrité territoriale.

Pour la ministre de la Culture quand les enfants ne s’aiment pas, c’est la maman qui en souffre. Nous, Tchadiens par nos comportements négatifs nous avons tué notre mère patrie. Elle appelle les élèves à s’approprier les symboles du Tchad, et bien connaître leur signification. « Il y a un prix fort consenti qui a été payé par nos grands-parents pour 1284 000 km carrés en soutenant la France à la Seconde Guerre mondiale. C’est après ce sacrifice qu’il y a eu l’indépendance », dit-elle. Pour Mme la ministre, les jeunes, quel que soit leur milieu doivent se donner le temps d’apprendre.  Ils ne doivent pas s’adonner à la facilité. « Si tout le monde est chef au haut niveau, qui va s’occuper des divisions. Il faut d’abord poser sa fondation et se débarrasser du sentiment de supériorité. Soumettre le cœur et l’esprit dans la qualité de travail. Car à travers vous, on voit votre pays ».

Au sujet de la citoyenneté économique, elle conseille les jeunes de rester souder et solidaires pour pouvoir payer les dettes étrangères du Tchad. Pour elle, tout ce que le Tchad des partenaires n’est pas gratuit. Abordant la question de la citoyenneté politique, Mme la ministre affirme que la démocratie est ouverte, mais beaucoup de partis politiques sont créés sans convictions. La plupart de ces partis sont des espaces de dénigrement et de propagation de la haine, déplore-t-elle. « Beaucoup de jeunes sont dans les partis politiques, non pas pour faire la différence, mais pour se positionner.», Pourquoi nous allons au dialogue, s’interroge-t-elle ?  « Parce que le Tchad est une richesse naturelle qu’il faut ensemble préserver ».

Moyalbaye Nadjasna

Après la menace des responsables de la manufacture de cigarettes du (MCT), située à Moundou dans le sud, de fermer l’usine, si le gouvernement n’abandonne pas l’idée d’augmenter la taxe sur le paquet de la cigarette. Le secrétaire général (SG) de l’association pour la défense des droits des consommateurs (ADC), Daouda El Hadji Adam réagit contre les agissements de la MCT qui cherche, selon lui, à manipuler ses employés en menaçant de fermer l’usine. Il appelle les autorités à maintenir la taxe de 100 f sur chaque paquet de cigarettes. Entrevue.

Aux grands maux, il faut des grands moyens tels semble être la devise de l’ADC face à la Manufacture des Cigarettes du Tchad (MCT). L’association pour la défense des droits de consommateurs (ADC) bande ses muscles et va en guerre contre la MCT, implantée au Tchad depuis 1968. Le Secrétaire général (SG) de l’ADC réagit aux menaces des patrons de la MCT de fermer l’usine de Moundou si les autorités tchadiennes maintiennent leur décision d’augmenter la taxe sur les paquets de cigarettes made in Moundou.  « Depuis quelques jours, nous constatons avec amertume et indignation que la MCT, filiale du Groupe Imperial Tobacco Brands se livre à des manœuvres de désinformation et de manipulation de l’opinion publique et des pouvoirs publics pour saper les efforts du Gouvernement dans la mise en œuvre de l’article 6 de la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), traité de santé publique ratifié par le Tchad le 30 janvier 2007 », affirme Daouda El Hadji Adam. Selon lui, dans ce domaine précis, le Tchad a réalisé des avancées considérables, faisant du Tchad, l’une des premières Nations en Afrique. Ce qui est réconfortant, selon M. Daouda, dans l’engagement de l’ADC aux côtés du Gouvernement dans le domaine de la santé et particulièrement celui de la prévention sanitaire. « En tant qu'acteur de la société civile engagée dans la lutte antitabac, il est de notre devoir d’éclairer l’opinion publique et les décideurs sur ces agissements et les manœuvres fallacieuses orchestrés par ce loup qui se transforme en agneau », dit-il.

Le défenseur des droits de consommateurs souligne que l’opinion publique et les décideurs doivent comprendre que les arguments et stratégies développés par la MCT, malheureusement, relayés par certains organes de presse, ne sont pas nouveaux. Selon lui, les compagnies de tabac dans le Monde ont toujours fait usage du mensonge et de la manipulation pour vendre leur produit mortel aux consommateurs et à des prix faiblement taxés.

A son avis, le choix de la période n’est ni fortuit, ni une simple coïncidence. La MCT cherche à travers ses actions médiatiques et de chantages à influencer le processus budgétaire en cours au titre du projet de budget 2022 pour faire annuler ou réduire le montant de la taxe spécifique de 100f sur chaque paquet de cigarettes instituées par la loi des finances 2019, dédiée au financement de la couverture sanitaire universelle. « Nous demandons à la MCT de cesser d’instrumentaliser et de torturer moralement les quelques rares travailleurs tchadiens exploités pour servir sa cause », ajoute Daouda El Hadji Adam. Il rappelle que, selon l’OMS, le tabac est une cause majeure de décès, de maladie et d’appauvrissement. Le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année dans le Monde.  Plus de 80 % du 1,3 milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire dont le Tchad. Selon le défenseur des droits des consommateurs, au-delà de la dimension sanitaire, la consommation de tabac est un véritable fardeau économique pour la collectivité. À cause du faible niveau de taxation des produits du tabac au Tchad, les maigres taxes collectées par l’État sur le tabac demeurent sont en dessous des coûts supportés par l’État et les fumeurs. À cela s’ajoutent les coûts liés aux pertes de productivité associées aux morbidités, ou encore les coûts environnementaux du tabagisme.

Toujours selon M. Daouda, pendant plus de 50 ans, la MCT a opéré au Tchad en position de quasi-monopole dans un marché hyper rentable qui lui a permis d’engranger d’énormes bénéfices. En dépit des dégâts énormes sur la santé des consommateurs tchadiens, de leur appauvrissement, elle se permet d’afficher son cynisme en faisant allusion au nombre d’emplois créés et le montant des impôts versés. « Nous tenons à préciser que ces impôts sont constitués essentiellement des taxes supportées par les fumeurs, victimes de cette compagnie. La MCT n’est qu’une collectrice pour le compte de l’État et non contributeur direct. Que la MCT cesse d’entretenir cet amalgame »..

Jules Doukoundjé

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