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La présidente du Conseil Administratif (CA) du Réseau national des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Tchad (RNPVVIH), Mme Naikode Eveline plaide pour la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH/Sida, sans cela, il serait difficile de mener à bien la lutte contre le Sida. Elle a fait cette déclaration au cours d’une dédicace du livre intitulé « Contre vents et marées » de Dinguest Zenaba qui parle d’une prostituée du marché Mokolo de N’Djamena infectée par le VIH. Témoignage.

L’intervention de la présidente du conseil d’administration (PCA) du réseau national des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Tchad (RNPVVIH) Mme Naikode Eveline à la cérémonie de la dédicace du livre de la romancière tchadienne, Dinguest Zenaba, a ému toute la salle. Cette dame a témoigné sur la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec les VIH/SIDA. Elle a pris son propre exemple pour expliquer comment il est possible de vivre avec cette maladie qui a endeuillé et continue d’endeuiller le Tchad et toute l’Afrique au sud du Sahara. « J’ai découvert ma sérologie en 2002. J’ai décidé moi-même de faire dépiste sous le conseil de mon employeur, l’ONG médecin sans frontière qui a demandé entre temps à tous ses employés qui veulent bien se faire dépister. Et au cas où le résultat s’avérait positif, elle prendrait en charge à 75 pour les frais médicaux », explique dans une voix douce la PCA du RNPVVIH. Mme Naikode Eveline qui était écoutée avec beaucoup d’émotion indique qu’elle avait en 2002 obligé son mari pour qu’ils aillent faire le test ensemble. Elle confie que son mari ne pouvait attendre les résultats pendant une semaine et était retourné à son poste à Pala dans le sud. Elle était chargée de récupérer les résultats qui étaient malheureusement positifs. Selon elle, son mari n’a pu résister à la mauvaise nouvelle. « J’ai prié pour que le seigneur me donne la force d’accepter le résultat au cas où c’est positif. Je soupçonnais mon mari depuis 2 ans », souligne-t-elle.  La PCA des personnes vivant avec le VIH a par ailleurs noté que quand le médecin lui avait remis le résultat, c’était elle-même qui l’avait consolé. 

Après avoir pris les résultats, elle s’était rendue à Pala pour remettre à son mari qui s’était écroulé en demandant pardon à son épouse. « J’ai accepté son statut de séropositif, en suite 2 ans plus tard j’ai perdu mes deux enfants et cela m’a tellement touché. J’ai décidé de créer une association pour lutter contre le VIH. J’ai dit aussi que le SIDA ne passera plus jamais par moi », se confie-t-elle. Son association a adhéré au RNPVVIH en 2004 et depuis ce temps, elle n’a pas cessé de mener le combat contre le VIH/SIDA.

Les PVVIH ont besoin de soutien

Pour lutter efficacement, il faut une acceptation de soi et de la famille. Mais au Tchad comme partout en Afrique au sud du Sahara, les PVVIH souffrent de la stigmatisation et de la discrimination. La PCA affirme que la discrimination est le fait de fixer ou de catégoriser quelqu’un à cause de son statut de sérologie. Selon elle, cette discrimination constitue un frein majeur dans la réduction du taux de prévalence du VIH au Tchad. A son avis, c’est une atteinte aux droits des PVVIH. Pour Mme Naikode Eveline, les PVVIH subissent tous les jours la discrimination et la stigmatisation et s’auto stigmatisent eux-mêmes. Pour elle, ce phénomène social commence en milieu familial, mais aussi dans le milieu de la santé. La responsable des PVVIH révèle que les résultats d’étude de l’indice sur la stigmatisation effectuée en 2013 montrent un taux plus élevé de stigmatisation en milieu social et familial. 56% des PVVIH consultées ont déclaré avoir fait l’objet de stigmatisation de la part de leur entourage, dont 59% des femmes et 48% des hommes. En ce qui concerne l’accès au travail, au service de santé et à l’éducation, elle souligne que 22,8% déclarent avoir au moins une fois perdu un emploi et leur source de revenus à cause de leur statut de sérologie.

Selon Mme Naikode, les services de planification familiale ont été refusés à 4% de femmes séropositives à cause de leur statut et 19% des PVVIH déclarent obligé de changer de résidence ou être incapable de payer leur loyer. Elle précise que cette situation frappe plus de femmes avec 20 % contre seulement 17 % d’hommes.

Toutefois, elle reconnaît que les actions menées par le gouvernement et ses partenaires ont donné de l’espoir. Elle souhaite que les nouvelles actions doivent viser à sensibiliser les familles et la société afin d’aider les personnes vivant avec la maladie plutôt que de les stigmatiser.

Jules Doukoundjé

Les Tchadiens se décrivent comme des femmes et des hommes courageux, fiers, dignes et généreux. Fiers pour ce qu’ils sont, tous Tchadiens, tous égaux devant Dieu, Allah, la loi et tutti quanti. Dignes par leur attitude, même le plus démuni parmi les démunis sait tenir son rang devant l’adversité. Généreux par leur bienfaisance, leur aptitude à l’accueil et au partage. Mais ce sont des gens qui manquent parfois de courage à porter des principes et à les défendre. Comment comprendre d’avoir laissé le Conseil Militaire de Transition (CMT) s’accaparer du pouvoir par la force? Et imposer son plan à marche forcée depuis presque 7 mois. Comment comprendre d’avoir laissé le loisir à cette junte de choisir à la carte, un Premier ministre et nommer les membres d’un gouvernement à sa dévotion? Comment comprendre d’avoir laissé la main au président de la transition Mahamat Idriss Deby de sélectionner selon ses intérêts les membres d’un Conseil national de transition (CNT) à sa botte? Comment comprendre qu’une partie des Tchadiens marche pacifiquement pour contester les méthodes du CMT et qu’ils se fassent violenter, embastiller devant l’autre partie étonnamment silencieuse? Pourtant la majorité des Tchadiens aspire au changement. Mais alors pourquoi ce peuple qu’on dit si courageux est en fait si détaché de ses propres principes et ses lois? Surtout à un moment crucial où des choses graves se produisent et se reproduisent? Pourquoi cela n’émeut presque personne? Il est temps tchadiens de vous indigner. Ne vous taisez plus.

D’abord, indignez-vous pour l’arrestation arbitraire et la garde à vue des leaders du mouvement citoyen Wakit Tama : Dr Sitack Yombatinan Béni, vice-président du parti Les transformateurs, le syndicaliste Barka Michel, président de l’Union des Syndicats du Tchad (UST) et Félix Martin. Les officiels leur reprochent d’avoir troublé l’ordre public et détruit des biens. C’est un peu trop mince comme raison. Ils ont été présentés mardi 12 octobre au procureur de la République. Ils sont libres, mais la justice pourrait demander à leurs avocats de les ramener chez le juge à tout moment. Cela s’appelle de l’intimidation d’une justice aux ordres. Ces intimidations ont commencé quelques jours avant lorsque le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement Abdramane Koulamallah a affirmé que l’État portera plainte. Ces arrestations sur commande et en cette période doivent cesser pour apaiser les esprits. Pour éviter l’arbitraire. Tchadiens, dénoncez cela même si vous ne partagez leurs idées. Le silence tue le pays. Pire, il avilit l’esprit tchadien.

Ensuite, indignez-vous aussi pour la perquisition au siège du parti Les Transformateurs. Une perquisition, tenez-vous bien, pour aller décrocher un morceau de tissu, le drapeau national. Pourtant il s’agit d’un symbole national. Un bien commun que tout Tchadien a droit d’honorer et d’arborer où il veut dans ce vaste pays. N’y a-t-il pas mieux à faire que de retirer un drapeau accroché au siège d’une organisation politique? Il y a quelque de burlesque dans les œuvres de cette transition atavique.

Pis, la dérive dangereuse du CMT se confirme chaque jour par l’exercice solitaire du pouvoir d’un jeune homme sans expérience. Les 14 autres généraux membres du Conseil ont disparu des radars depuis fort longtemps. Plusieurs sources affirment à la rédaction que le Conseil ne tient presque plus des réunions. Ils sont payés à ne rien faire. Il n’y a plus que Mahamat Idriss Deby aux commandes. Il a 37 ans. Il a tous les pouvoirs. Il fait ce qu’il veut, comme il le veut. Il n’a aucun contre-pouvoir. Il commence à n’entendre que lui-même. Son allure a changé. Observez-le bien. Le jeune homme timide et à la voix tremblotante des premières heures lors de son coup de force est un vieux souvenir. Il est de plus en plus sûr de lui. Il se débarrasse peu à peu de sa tenue militaire. Il découvre le pouvoir. Il semble aimer cela. Il est tenté. Il va s’accrocher, enfin peut-être…

Le CMT va de plus en plus vers la logique de confiscation du pouvoir. La preuve, la composition du fameux Conseil National de Transition (CNT) avec des jeunes hommes et des jeunes femmes « quota isés ». Le problème ce n’est pas le quota, mais la qualité des personnes. Il est clair que ce CNT est composé des plusieurs personnes peu fréquentables. Comment y sont-elles parvenus à des telles responsabilités? Mystère. Même ceux qui étaient censés avoir la main sur la liste de cet organe ont perdu le Nord à sa publication. Ils étaient chaos debout. Abasourdis par la manœuvre de la présidence. Autres signes de la dérive, après 7 mois rien n’est encore clair et précis. Les demandes de l’Union africaine (UA) comme par exemple la modification de la charte n’est toujours pas à l’ordre du jour. Mahamat Idriss Deby s’est même offert le luxe d’engager un bras de fer avec l’UA. Particulièrement avec son compatriote le président de la Commission Moussa Faki.

Enfin, indignez-vous Tchadiens de la suspension du directeur de l’information de la télévision publique (Onama) Souleymane Djabo pour avoir couvert l’évènement d’un homme politique de l’opposition et ou pour la couverture d’un procès en cours. Les anciennes pratiques ont la vie dure. Indignez-vous Tchadiens, lorsque le CMT veut ériger, en cette période de transition, l’arbitraire et l’injustice en mode de gouvernance. Suspendre un journaliste, enfermer des syndicalistes, perquisitionner le siège d’un parti sont les signes avant-coureurs d’une logique de confiscation du pouvoir. Le temps, Tchadiens, n’est plus au silence. Indignez-vous. Et faites-le savoir.

Bello Bakary Mana   

Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué chez les femmes dans le monde, avant et après la ménopause. Selon l’organisation mondiale pour la Santé (OMS), une femme sur 9 sera atteinte d’un cancer de sein au cours de sa vie et une sur 27 en mourra. Au Tchad, comme dans bien d’autres pays en développement, ce mal tue et continue de traumatiser les femmes. Le mois d’octobre, appelé aussi octobre rose, devrait permettre à toutes les forces vives de la nation de faire bloc et de se pencher sur ce fléau qui menace notre pays. Chronique.

Octobre rose, ou mois de campagne de communication destinée à sensibiliser sur le dépistage du cancer de sein. Au Tchad, il n’y a pas un chiffre officiel, mais l’augmentation des cas donne froid au dos. Selon le président de la ligue tchadienne de lutte contre le cancer, plusieurs nouveaux cas sont enregistrés chaque année au Tchad. L’annonce du Dr Manikassé devrait sonner fort et pousser toutes les parties prenantes à peser sur la cloche et agir urgemment.

Phénomène encore méconnu ou sous-estimé, ce type de cancer continue pourtant inexorablement sa progression, surtout dans les pays en développement comme le nôtre, plus que partout dans le monde. Si le taux de survie dans ces pays est exceptionnellement bas, c’est parce que la honte de la maladie, le manque d’informations sont autant d’obstacles qui dissuadent les malades à consulter un médecin avant que cette maladie n’atteigne un stade avancé et incurable.

Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, force est également de constater que de nombreux obstacles existent pour mener à bien le combat. Notamment le manque de sensibilisation de la population, le manque de ressources, l’absence de programmes et de politiques de lutte contre le cancer, mais aussi le manque d’infrastructures médicales et des personnels qualifiés, sans parler des coûts élevés des thérapies anticancéreuses.

Le cancer jette dans la précarité les malades, on a besoin de fonds et d’un engagement en faveur de l’amélioration du traitement des femmes, une fois qu’elles sont diagnostiquées. L’absence d’accès au diagnostic et de matériel de radiologie en particulier pour les femmes en zones rurales est un réel problème.

Il a été constaté que les progrès sont lents, malgré l’immense connaissance dont disposent les médecins qui s’accordent à dire que l’heure est plus que jamais à la sensibilisation si l’on sait que les nouveaux médicaments contre le cancer, surtout du sein, permettent de prolonger la survie, mais pas de les guérir complètement parce que les tumeurs deviennent résistantes. Donc notre principal espoir par rapport à ce mal, c’est de prévenir la maladie, plus que de la soigner.

Au-delà de la recherche médicale et des traitements adaptés, certaines pratiques et quelques habitudes saines de vie, peuvent diminuer les risques de développer un cancer du sein ou d’en mourir. L’observation régulière des seins et la mammographie de dépistage sont des exemples pratiques qui peuvent faire la différence.

Il est donc primordial que les femmes tchadiennes soient conscientes du fait qu’elles peuvent juguler cette tendance à la mortalité en étant de vraies actrices dans le combat. Il faudra aussi adopter des habitudes saines de vie pour mettre toutes les chances de leur côté.

Les Ministères concernés, tels que le Ministère de la femme, de la famille et de la petite enfance et enfin le Ministère de la Santé publique devraient mettre en place un programme de sensibilisation visant à apprendre aux femmes à pratiquer l’auto-examen de leurs seins. Ces ministères devraient aussi aller dans les écoles, les marchés, dans les mosquées et dans les églises pour parler davantage de ce mal qui menace sérieusement la santé des femmes du pays. Aujourd’hui, la lutte contre le cancer du sein au Tchad reste un vaste chantier.

Jules Doukoundjé

Suite à la désignation des membres du Conseil national de Transition (CNT), les professions judiciaires libérales dénoncent la marginalisation de leurs corporations dans la désignation des membres du CNT. Ils craignent que le processus de transition en cours soit dépouillé de son caractère démocratique. Reportage.

Les professions judiciaires libérales à savoir l’Ordre national des avocats, la chambre nationale des notaires et la chambre nationale des huissiers de justice du Tchad ne sont pas contentes du comité ad hoc en charge de la désignation des membres du CNT. Raison de leur mécontentement : leurs corporations ne sont pas représentées. Et pourtant, d’après la correspondance adressée aux différents ordres professionnels, il était mentionné que « les ordres professionnels sont des corporations d’élite dont le point de vue est important. Ils contribuent à façonner le tissu professionnel du pays et sont à la pointe de la modernité. Leurs idées avant-gardistes méritent d’être recueillies et partagées par le CNT ».

Pour le président de la chambre nationale des notaires du Tchad (CNNT), Me Djomia Germain, cela signifie que les professions judiciaires libérales sont non seulement les acteurs incontournables, mais aussi des personnalités non négligeables dans le fonctionnement d’un organe législatif. Selon lui, les avocats, les notaires et les huissiers pourraient jouer un rôle essentiel dans le processus d’examen des projets de loi, voire dans celui des propositions de lois d’envergure relatives au foncier, à la famille, au domaine commercial et dans bien d’autres lois liées à la vie publique et privée de la nation. Selon le porte-parole de ces professionnels, les professions judiciaires libérales se sont attelées à sélectionner les meilleures candidatures, les dossiers ont été constitués, puis déposés dans le délai requis.

Les avocats, les notaires et les huissiers estiment qu’ils sont mieux placés pour connaître toutes les lacunes de la législation tchadienne et qu’à ce titre, leur présence était vitale dans les décisions importantes qui conditionnent la vie de la nation. Ils ne comprennent pas pourquoi leur corporation n’est pas représentée au sein du CNT.  Ils expriment par ailleurs leur indignation face à la mauvaise foi qui gouverne cette décision. De leur avis, cette marginalisation des corporations judiciaires libérales dans la désignation des membres du CNT, installés dans leur fonction le 5 octobre dernier, constitue une insulte suprême à l’endroit de leurs corporations professionnelles respectives.

Jules Doukoundjé

Dans peu de temps le championnat national de la lutte va démarrer. Les différentes délégations conviées à cette compétition logée au centre culturel Talino Manu s’activent. Reportage.

Les habitués s’endorment tranquillement après un long voyage effectué. Certains novices méditent leur sort. D’autres lavent leurs linges et leurs ceintures de peau s’apprêtant aux combats de lutte. Un lutteur de la Tandjilé affirme, « nous sommes des lutteurs de la province de la Tandjilé. Nous avons toujours remporté des médailles, on n’a pas de souci. Nous espérons que tout ira pour le mieux. Le moral est haut. La Tandjilé est le bastion de la lutte traditionnelle, on n’a rien à craindre. » Un lutteur de la capitale, N’Djamena, sous couvert de l’anonymat dit, « je m’abstiens de tout commentaire. La compétition c’est sur le terrain et la fin justifie les moyens. Vous nous verrez sur le terrain donc ne soyez pas pressé. »

Amadou Moustapha, est l’encadreur des lutteurs de la province du Lac. Selon lui, ils sont une délégation de 8 personnes. Il remercie Dieu de les avoir conduits à N’Djamena en paix. D’après lui, ses poulains sont prêts pour la compétition. « Il ne faut jamais mettre la peur devant soi dans une compétition. Il faut avoir confiance en soi, voilà tout ce qu’il faut. Vouloir c’est pouvoir », dit-il.

Kolo Joël, lutteur du Mayo-Kebby Est, souligne qu’ils sont venus pour ramener le trophée au Mayo-Kebby Est. « Nous étions champions en 2016 et nous croyons être encore champions cette année. Nous sommes plus que déterminés et rien ne nous arrêtera en chemin. C’est une question de confiance en soi », dit-il d’un air rassurant. Frida Ahidjo est dans la catégorie féminine de 72 kilos. « Nous nous sommes battues corps et âme pour arriver à cette compétition. J’espère bien que nous repartirons avec des médailles. Je pratiquais avant la lutte olympique et cette fois-ci c’est la lutte traditionnelle, mais il n’y a rien à craindre, je suis confiante » affirme-t-elle.

Mahamat Abderrahmane Idriss, entraîneur du Salamat. « Nous sommes prêts. Nous allons tenter notre chance ». Il précise qu’ils sont une délégation de 8 personnes avec 5 lutteurs, dont une femme. Issa Hassan Zakaria, lutteur du Salamat, département de Harase Mangagne, c’est sa première fois de participer à un championnat national.  « C’est une opportunité pour moi de faire ma première expérience et c’est ce qui compte. Je remercie la Fédération tchadienne de lutte associée pour l’organisation de cette compétition ». Le moyen Chari est présent avec 12 lutteurs, dont 5 filles.

Cette compétition nationale de lutte s’ouvre ce soir 15 octobre 2021. Elle va s’achever le 17 octobre prochain. Sur les 7 provinces attendues pour ce championnat seulement, 5 sont présentes à N’Djamena.

Moyalbaye Nadjasna

Dans le cadre de « la semaine du savoir » initiée par la Banque Mondiale (BM) qui consiste à échanger avec les autorités et les acteurs de la société, une visioconférence a été organisée le 14 octobre dernier à la maison de la femme. C’était pour présenter le rapport intitulé « Tchad, note sur la situation économique et les avantages économiques d’une société post COVID 19 attentive à l’égalité hommes-femmes au public ». Le rapport examine l’ampleur des inégalités des genres et leur impact économique sur le pays. Reportage. 

L’objectif de la BM à travers « la semaine du savoir » est de recueillir les écoutes de l’audience pour faire des argumentations et des analyses qui sont nécessaires à l’amélioration de l’économie tchadienne. Depuis Washington, les conférenciers ont tour à tour exposé par vidéoconférence des thèmes liés à l’inégalité de Genre dans la production agricole. Ils ont aussi évoqué les effets de la COVID 19 qui aggravent les vulnérabilités déjà persistantes sur les femmes tchadiennes et ont proposé quelques pistes de solutions. La conférence s’articule sur l’agenda 2030 de la BM. Elle démontre comment l’inégalité Genre affecte les ménages, les entreprises, les marchés et les sociétés tchadiennes. Fulbert Tchana Tchana économiste principale de la Banque Mondiale a axé sa présentation sur l’inégalité de genre dans la production agricole et l’entrepreneuriat qui entraînent des pertes économiques substantielles. Il affirme que les parcelles gérées par des femmes sont 62% moins productives que celles gérées par les hommes. « La ségrégation entre les sexes peut également être liée au choix des cultures. Ainsi, plus les femmes cultivent le mil, le sorgho et le riz, plus leur écart de productivité agricole est faible ». Ajoute-t-il. Pour l’économiste, en plus de l’inégalité des genres dans la production agricole, la  ségrégation professionnelle aussi est plus apparente au Tchad. « Les hommes ont plus tendance à travailler dans les secteurs de la construction, des transports, de la communication, de l’agriculture et de l’élevage. Les femmes travaillent plus dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’hôtellerie et des services aux personnes », dit-il.

Un autre exposé présenté par madame Clara Delavalade, économiste principale du laboratoire de lutte contre les inégalités en Afrique Subsaharienne. Elle démontre un tableau sombre sur l’inégalité dans le domaine de l’éducation des filles et garçons. Pour l’économiste, les filles ont en moyenne une durée de scolarité de 1,3 année soit un peu plus d’un tiers de la durée pour les garçons qui est de 3,6 ans. Selon toujours elle, les garçons ont plus de chance d’être scolarisés et y rester plus longtemps que les filles. Pour Mme Clara Delavalade, le Tchad enregistre un taux de 67% de mariages des enfants. Elle souligne aussi que ce mariage est associé à un taux élevé de grossesse précoce. L’experte sur la question des inégalités note que le fait de donner en mariage trop tôt les adolescentes contraint celles-ci à abandonner les bancs de l’école. Selon elle, il existe un lien étroit entre le mariage des enfants, la grossesse précoce et les mutilations génitales féminines. « Les mutilations génitales féminines sont culturellement liées à une plus grande chance de mariage. Car elles servent de rite de passage de l’enfance à l’âge adulte alors il est difficile de les séparer de la pratique du mariage des enfants », affirme l ’économiste.

Les questions de l’assistance ont tourné autour de la responsabilité des parents dans l’éducation de leurs enfants, le rôle que joue la BM dans l’entrepreneuriat des femmes tchadiennes et en quoi la COVID 19 affecte plus les femmes que les hommes. Toutes ces préoccupations ont été prises en compte par les conférenciers. Ils soutiennent que la pandémie a fait une pression sur le système sanitaire mondial. Il faut signaler aussi que le système sanitaire du Tchad connaît déjà des problèmes et la pandémie n’a pas aidé surtout sur la santé de reproduction des femmes en ce qui concerne l’accès aux services de base. Les solutions proposées consistent entre autres à limiter la discrimination dans l’emploi et tous les niveaux de la société. Les conférenciers suggèrent qu’il faut maintenir le plus longtemps possible la fille à l’école. Ils souhaitent qu’on améliore la productivité dans le domaine agricole et entrepreneurial des femmes. Outre les pistes de solutions proposées, les économistes de la BM rassurent le public qu’un exemplaire du rapport est envoyé aux autorités. La BM fera le suivi des programmes et la sensibilisation afin de faire bouger les lignes dans le domaine économique au Tchad.

Kouladoum Mireille Modestine

Le maire de la ville de N’Djamena Ali Haroun et l’Ambassadeur de la Chine au Tchad viennent de signer, ce 12 octobre un accord de jumelage entre la capitale tchadienne, N’Djamena et la ville chinoise Chongqing. C’est l’ambassade de Chine au Tchad qui a accueilli cette cérémonie.

Selon Ali Haroun, maire de N’Djamena, la signature qui entérine le jumelage entre la ville de N’Djamena et la ville chinoise Chongqing, est le résultat d’une longue et franche collaboration. Il précise que cette initiative est venue de son collègue de Chongqing. Ce dernier  a échangé avec feu Maréchal Idriss Déby Itno, en marge du Forum sur la coopération Chine-Afrique qui a eu lieu à Beijing, en 2018, a-t-il rappelé. Le maire de N’Djamena souligne qu’une délégation de N’Djamena a séjourné à Chongqing du 21 au 27 avril 2019. « Au cours de ce séjour, les deux parties ont signé le 25 avril 2019 un mémorandum d’entente. Objectif, établir une relation de coopération amicale entre les deux Villes basées sur le principe de l’amitié. Les deux parties ont convenu d’encourager et de soutenir le développement de coopération dans plusieurs domaines », explique Ali Haroun.  

Il estime que ce destin qui unit les deux villes séparées par des milliers de kilomètres l’une de l’autre n’est pas fortuit. Il soutient qu’avec cet accord, leurs relations vont s’intensifier sur le principe de respect réciproque et d’égalité entre les deux villes. « Cette relation pourra favoriser les échanges entre les deux villes et promouvoir leurs potentialités », déclare-t-il.

Pour Li Jinjin, ambassadeur chinois au Tchad, signataire de cet accord, les relations entre le Tchad et la Chine se portent bien. «  Dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », les deux parties ont approfondi sans cesse leurs coopérations dans plusieurs domaines qui augurent des opportunités pour les deux peuples », note le diplomate chinois au Tchad. Li Jinjin se dit rassurer du jumelage de ces deux villes, ce sont des occasions d’échange des expériences. Une telle amitié, dit-il, va insuffler un nouveau dynamisme dans la construction de ces destins croisés. L’ambassadeur chinois promet œuvrer pour la consolidation de cette relation.

Le Tchad est l’un des pays de la sous-région d’Afrique centrale où son système de santé peine à bien fonctionner. Certains services comme la radiologie manquent d’un plateau technique et de ressources humaines pour prendre en charge les patients. Le président de l’Ordre national des Médecins du Tchad (ONMT), Dr Mbaïnguinam Dionadji, égrène le chapelet de difficultés que rencontre le personnel soignant et appelle les autorités à ne pas politiser le système de santé. Reportage.

Des hôpitaux du Tchad souffrent d’un manque criant de plateau technique, surtout au service de la radiologie et de l’imagerie médicale. Depuis des années, ce service rencontre d’énormes difficultés. Presque pas de ressources humaines et un plateau technique adéquat permettant de poser certains diagnostics. Depuis le 5 septembre dernier, l’unique scanner du service de la radiologie de l’Hôpital général de référence nationale (HGRN) les 3 scanners que possèdent les hôpitaux publics sont en panne.  Avec une population d’environ 13 millions d’habitants, le Tchad ne possède que 3 scanners. Un scanner à l’hôpital moderne la renaissance, un scanner à l’hôpital de la Mère et de l’Enfant et un autre à l’HGRN, actuel centre national hospitalier universitaire de N’Djamena.

Depuis plus de 2 ans le scanner du service de la radiologie des hôpitaux Mère et enfant et la renaissance ne fonctionnent plus.  Le service de la radiologie de l’ HGRN qui dessert tous les hôpitaux du pays de Toumaï. Depuis le 5 septembre dernier, l’unique scanner en opération 24 heures sur 24 ne fonctionne plus. Pour certains techniciens qui travaillent au service de la radiologie, ce scanner installé depuis 2013 devrait durer juste 5 ans. Pour ces techniciens en imagerie médicale qui souhaitent s’exprimer sous couvert d’anonymat, rien ne marche au service de radiologie, tout est arrêté. Ils affirment ne pas savoir quoi faire avec plusieurs patients sur les bras. Selon eux, même la radio ne fonctionne plus et le service utilise un numériseur de petite capacité installé au pavillon des urgences pour faire certains diagnostics. Ils ont toutefois précisé que depuis une semaine, l’on a pu réparer le scanner, mais il ne fonctionne pas à plein temps comme auparavant. Dans les couloirs de l’ HGRN, plusieurs gardes malades munis de documents les orientent les patients au service de la radiologie. Mais, peine perdue, le service ne peut fait pour le moment moins de 10 scanners par jour. Quand ce service fonctionnait à plein temps, c’est plus de 30 scanners par jours.

Pour avoir plus d’information, la rédaction s’est rapprochée de l’Ordre national des médecins du Tchad (ONMT). Dr Mbaïnguinam Dionadji reconnaît que le service de radiologie souffre du manque d’un plateau technique. Il explique la situation actuelle de pannes qui peuvent arriver et que ce n’est pas le nombre de scanner qui est important. Il insiste qu’il faut aussi de ressources humaines. Pour le médecin et enseignant à la faculté de science de la santé, le Tchad possède moins de 10 radiologues. « Ce n’est pas par gaieté de cœur que le médecin peut observer son malade sans réagir » regrette-t-il. Au sujet du manque de médecin, il ajoute que le pays a connu des années de guerre et que ce retard serait dû à notre système de gouvernance. Pour lui, les choses sont en train d’être rattrapées, même si la progression est lente. Le président de l’ONMT révèle que la médecine n’a pas été épargnée à cause de tout ce qui s’est passé et se passe au Tchad.

Le système de santé à reconstruire

Au sujet de manque de scanners dans le pays, il précise que c’est un outil d’exploration, il y a plein de choses qui manquent dans le domaine de la santé que les populations ignorent. Pour lui, ce n’est pas le scanner qui traite, c’est juste un outil d’exploration. « On manque de beaucoup d’autres moyens d’explorations que les gens ne savent pas », dit Dr Mbaïnguinam Dionadji. À son avis, le pays est en insécurité sanitaire. Selon lui, les autorités sanitaires disent que la santé est prioritaire, mais dans les faits, pas grand-chose n’est fait. Le médecin affirme qu’il y’a trop de discours politiques, mais en réalité, c’est autre chose. « Nous les professionnels de la santé, nous utilisons les moyens de bord pour faire face aux problèmes dans le système de santé », dit-il. Pour lui, le système de santé a besoin d’être reconstruit pour être à la hauteur de l’attente de la population. Il estime que la santé est quelque chose de précieux qu’on doit prendre au sérieux. « On met tout sur le dos du médecin. Le système est malade, ce n’est pas le médecin qui va changer quoi que ce soit à seul. Il faut que le système soit dynamique, qu’on mette les gens qui peuvent faire le travail », explique le président de l’ONMT. À son avis, si on joue sur les fibres politiques, ça ne peut pas marcher. S’exprimant sur le manque de scanner au Tchad, il souligne que ce sont les choses qui peuvent être momentanément résolues. Pour lui, le vrai souci ce qu’on fait croire que ce sont les agents qui ne font pas bien leur travail. Il a cité plusieurs hôpitaux publics du pays qui n’ont pas de services de réanimation et qu’il faut s’attaquer à ce problème.

Jules Doukoundjé

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