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Le comité technique, chargé de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) travaille d’arrache-pied pour la réussite de sa mission. Le président de ce comité, Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand explique ici comment la structure qu’il dirige travaille sans relâche pour relever le défi de l’organisation. Reportage

Le comité technique chargé de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) travaille sans relâche pour la réussite de sa mission affirme son président Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand. Nommé le 2 juillet dernier, ce comité a pour mission de préparer les conditions permettant de prendre part au DNI prévu pour la fin de ce mois. Le comité technique se fixe une mission de créer un cadre à tous les Tchadiens d’identifier et d’analyser les maux qui minent le pays. Pour M. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand, la préparation avance bien.

Selon lui, la préparation a 3 étapes : la première étape après la mise en place du comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI). Cette phase rassemble les informations et prépare le prédialogue dans les provinces et la diaspora. Le 2e axe, ce sont les réflexions et les préparations des documents par les groupes thématiques composés de 6 sous-comités thématiques. Le président du comité technique indique que ces 6 sous- comités thématiques travaillent sur la question de reformes de l’État, la constitution, le processus électoral, les droits et libertés fondamentales, les politiques sectorielles, les questions sociétales et de l’organisation matérielle du dialogue. Pour lui, pendant que les consultations ou le prédialogue se déroulent dans les provinces et à l’extérieur, 60 pour cent des missions sont réalisées et que le reste de la mission va s’achever la fin de cette semaine. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor indique que les sous-comités sont en train de préparer les premiers documents qui devraient servir, mais aussi, vont intégrer les recommandations et les conclusions du prédialogue. Il souligne par ailleurs que le 3e niveau qui concerne la préparation qui va précéder les rapports, est la consolidation et les discutions au cours d’un conseil scientifique de tout ce qui se prépare sur le plan thématique et tout ce qui vient du terrain, afin de finaliser le rapport. Il note que ce rapport sera soumis au gouvernement la fin de ce mois selon le calendrier prévu. Le responsable du comité technique de l’organisation du DNI précise que le gouvernement aura les éléments de proposition sur le format du dialogue, sur l’agenda, sur la liste des participants, sur les thématiques, sur les sujets et tout ce qui devrait alimenter le dialogue.

Au sujet de la frustration de certains membres de la société civile de l’organisation du prédialogue dans les provinces, M. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor Armand déplore ces incidents et fait comprendre que le Tchad vient de loin et qu’aujourd’hui, il faut dire que le dialogue est avant tout citoyen, même s’il a des aspects politiques. À son avis, on a l’impression que certains hommes politiques s’empressent, alors qu’on aurait dû laisser la société civile et les citoyens se retrouver entre eux et parler du Tchad et que le politique vienne leur proposer son agenda. « Nous avons des questions de cohabitation, de coexistence, la forme de l’État. Toutes ces questions voudraient que ce soit discuter à visage découvert, mais parfois on a l’impression que certains courants pensent qu’à coup d’agitation on peut anticiper sur les choses », affirme le patron du comité technique de l’organisation du DNI. Il estime que tout Tchadien doit comprendre qu’on doit échanger à visage découvert, non pour faire le procès des uns et des autres, mais pour se projeter un nouveau Tchad. Il prévient qu’il ne faut pas s’attendre à ce que tout soit comme sur des roulettes, il peut avoir des ratés. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor exhorte toutefois la société civile à s’approprier du processus. « Dans l’histoire d’une nation, quand il y a des tels moments, c’est important de savoir comment s’est tenu dans la roue de l’histoire et pouvoir apporter sa contribution », ajoute-t-il. À l’en croire, en tant qu’instrument technique, ils voudraient que tout aille au mieux, mais comme ils n’ont pas le monopole, il peut y avoir des ratés et qu’il faut travailler pour que le dialogue soit à la base un dialogue citoyen.

Il est urgent de remettre le pays sur les rails

Le président du comité technique de l’organisation du DNI affirme qu’il est urgent de s’asseoir et de discuter que de s’exclure et critiquer. Il estime que les Tchadiens se sont exclus pendant des années. Selon lui, cette stratégie n’apporte rien et que la nature a aurore du vide. « Il n’y a pas d’exclusion, nous faisons de notre mieux pour que tout le monde soit inclus », dit-il. Il appelle les Tchadiens à se surpasser et de croire aux vertus du dialogue, même si l’on n’a pas encore reçu à obtenir les vrais résultats d’un dialogue.

Au sujet de la participation, il souligne que les comités ad hoc seront mis en place dans les jours à venir et ces comités vont travailler sur les projets et les règlements intérieurs, sur la liste des participants et sur la configuration de l’agenda. Gambaye Ndjegoltar Ndjerakor précise que la tournée pour le prédialogue se passe bien, il n’y a pas d’incident majeur, même s’il y’a de mécontentement exprimé. Il indique que les Tchadiens ne croient pas beaucoup à ce qui se passe et que cela constitue une barrière majeure. Il exhorte, tous les tchadiens, à s’asseoir autour d’une table pour discuter de l’avenir de leur pays. Personne ne fera ce travail à leur place.

28 ans après la première conférence nationale souveraine de 1993 qui devrait apporter un changement profond, le Tchad est toujours à la recherche des solutions pour jeter les bases pour sa refondation et pour le changement socio-économique.

Jules Doukoundjé

Les travaux préparatoires du dialogue national inclusif (DNI) de la commission technique avancent. La rédaction a rencontré ce 3 novembre 2021, Dr Alfred Ramadji, président de la commission technique numéro 2, chargée des réformes de l’État, des institutions et du processus électoral. Il explique la substance de la mission qui leur a été assignée. Reportage.

Selon Dr Alfred Ramadji, président de la commission technique numéro 2, chargée de réformes de l’État, des institutions et du processus électoral, sa commission est constituée d’une cinquantaine de membres. Il précise qu’ils ont commencé a travail depuis un mois. L’expert affirme que dans leur mission est de repenser les bases d’un nouveau Tchad pour l’ensemble des Tchadiens à fonder après le dialogue national inclusif (DNI). Pour lui, la principale question, c’est comment faire pour harmoniser les textes républicains avec les nouvelles institutions étatiques ? Répondre à cette question, c’est accomplir la mission qui leur a été confiée, affirme-t-il.

Le technicien soutient que sa commission est organisée en trois sous-groupes de travail. Le premier s’occupe de réformes constitutionnelle et institutionnelle, le second de la gouvernance locale et de l’administration territoriale et le troisième se charge des partis politiques et du processus électoral. Il précise que leur mandat n’est pas d’écrire une nouvelle constitution, mais de poser essentiellement les balises. L’analyste détaille que dans le chapitre constitution et institutions, ils partent de tout ce qui existe déjà sans inventer la roue. Il soutient que le Tchad a eu des textes et de constitutions (1996, 2018) qu’il suffit juste de faire des retouches à travers une analyse comparative. « Voir pourquoi cela n’a pas marché? Ce qui a été moins fait ou bien fait? Qu’est-ce qu’on peut améliorer, ôter ou changer ? », dit-il. Seulement, ajoute-t-il, en tant qu’experts, ils vont s’inspirer aussi de ce qui se fait ailleurs pour trouver une formule consensuelle.

M. Alfred Ramadji affirme que c’est le même travail qui sera fait au niveau de réformes institutionnelles. Selon lui, les techniciens se soucient d’une chose : mettre des institutions solides pour le Tchad. « Le défaut dans notre pays c’est parce qu’on érige des institutions à la tête des personnes. Cela n’est pas digne pour un pays qui doit survivre. L’essentiel pour nous les Tchadiens, nous devons doter notre pays des institutions fortes et démocratiques », argumente-t-il. Pour les tchadiens sont comme Sisyphe, condamné à rouler de grosse pierre jusqu’au sommet et à chaque fois qu’il fournit l’effort pour y arriver, la pierre retombe. Les Tchadiens sont dans une situation d’éternel recommencement. Il faut d’après lui, éviter de revenir à la case de départ. « On vient de tout bord pour une cause commune. On ne vient pas défendre une chapelle, mais pour diagnostiquer tout ce qui est mauvais et sans passion. Nous devons tirer les conséquences inhérentes, les forces et les faiblesses de nos travaux techniques et proposer de pistes de solutions ».

Pour le président de la commission technique n2, l’engagement des experts surtout pour celle qu’il conduit est encourageant. Il note la volonté et la détermination de son équipe. Selon lui, ils travaillent en plénière chaque jeudi, vendredi et samedi sans relâche pour atteindre leur objectif. Dr Alfred affirme qu’un doyen parmi les experts disait, « je pensais qu’en 1993 au sortir de la conférence nationale souveraine, la question de l’État de droit serait réglée définitivement au Tchad. Malheureusement, 30 ans plus tard, le pays revient au point zéro. » D’après lui, c’est regrettable, mais c’est aussi un défi lancé à tous les Tchadiens de ne plus revenir en arrière. Ce dialogue qui pointe à l’horizon doit être une véritable opportunité pour redresser le Tchad, insiste-t-il. Il martèle que dans sa commission, les experts discutent de manière franche et sans passion afin de faire de bonnes propositions.

« L’œuvre humaine n’est jamais parfaite, mais j’ai espoir que le dialogue à venir va bien se passer. Seulement les Tchadiens doivent comprendre qu’on ne vient pas au dialogue pour arracher le consensus, mais pour le trouver. L’enjeu c’est le Tchad. »

Moyalbaye Nadjasna

Il y a 6 mois et quelques jours depuis que le Président Idriss Deby Itno est mort. Et bientôt le pays aura consommé la moitié du délai de 18 mois réclamé par la junte militaire. Je réfléchissais à haute voix en monologuant comme un fou : qu’est-ce qu’il faut retenir de ces 6 mois?  Je repose la question autrement. Qui sont les perdants et les gagnants de ces 190 jours? J’ai décidé d’écrire 2 chroniques. Vous lisez la première chronique, en 3 volets, que j’ai intitulée : les grands perdants.

Bon, les faits sont là. Ils sont têtus, mais ils sont vrais. Le fils du défunt président Mahamat Idriss Deby Itno a pris le pouvoir par la force pour dit-il, à voix basse, le rendre plus tard aux civils. Et puis clopin-clopant, il risque de le garder pour lui, rien que pour lui. Les fâcheries étouffées du palais commencent à sortir dans la rue et dans les réseaux sociaux. Les informations provenant du bord du fleuve Chari confirment qu’une lutte fratricide entre les enfants Deby est engagée pour héritier de la République. Oui la République du défunt papa Maréchal. Un des fils a même créé son parti politique. L’ambiance n’est plus à la fraternité parmi la ribambelle des princes. Le Roi est mort, vive le Roi. Pour l’instant, l’entreprise d’accaparement du pouvoir tourne à plein régime pour le président de la transition. Ceux qui l’ont aidé et soutenu, volontairement ou involontairement, sont définitivement des perdants. Oui, ils sont des grands perdants. Pourquoi? Pour 2 raisons. Un, ils n’ont pas compris l’enjeu. Deux, ils ont raté un rendez-vous avec l’histoire.

Et ces perdants sont, j’ouvre la première enveloppe…

C’est Haroun Kabadi, dit « le Druide ». Que dire de lui? Il avait tout à gagner, il a presque tout raté. La Constitution l’autorisait d’assurer automatiquement l’intérim et d’organiser des élections dans les 90 jours, il refuse prétextant le contexte sécuritaire complexe du pays. Pourtant, il était le dauphin constitutionnel légal. Comment interpréter ce refus? Haute trahison? Peur? Sagesse? Si j’étais à sa place, j’aurais assumé mes responsabilités. Pour les questions sécuritaires, il aurait pu appeler à un cessez-le-feu entre les rebelles et l’armée loyaliste pour éviter de transformer la capitale en poudrière. Tout le monde aurait intérêt. À sa place, je forme un gouvernement d’union nationale en prêtant serment et en démontrant n’avoir aucune velléité de confisquer le pouvoir. Il pouvait, compte tenu du contexte, demander un délai supplémentaire de 2 ans de transition. Il amnistie tout le monde s’il le faut, réorganise l’armée, lance une conférence nationale souveraine entre tous les Tchadiens, limite, pour 10 ans, la création des partis à 4 grandes familles politiques. Et à la fin organise des élections législatives et présidentielles et passe la main aux vainqueurs. Il sera un héros et peut se retirer tranquillement au village ou à l’étranger en ayant le sentiment d’avoir rendu un ultime service à son pays. Ça, c’est le scénario idéal. Même dans le pire des scénarios, il pouvait s’imposer et tenir son « bout de bâton » comme on dit. Advienne que pourra.

Ben non! Kabadi a fait un autre choix. Celui de continuer à éreinter sa vie du haut de sa respectable longévité. Il a préféré être perdant que gagnant. Peut-être qu’il a été forcé à être perdant. Peut-être il aurait aimé au fond de son cœur être gagnant. Et faire gagner pour une fois le Tchad. Toutefois, il est encore là. Il est remis à la tête du Conseil national de transition (CNT), organe législatif, après avoir refusé d’être à la tête du pays. 6 mois plus tard, je tente de comprendre la logique de son raisonnement, je n’arrive toujours pas.

…j’ouvre la deuxième enveloppe…

C’est Saleh Kebzabo, dit « Leuk, le lièvre ». On dit de lui qu’il est calculateur, fin politique, c’est le Maradona de la politique me disait un confrère journaliste. C’est le Djédjé Okocha renchérit un homme politique. J’avoue que Kebzabo est bluffant d’intelligence, de classe, de manière et de politesse. Il écoute beaucoup, mais au fond de son regard brille une malice particulière qui rassure et effraie. Au pays de ses parents peuls on l’aurait surnommé « Djiré », « Sabara » en Arabe locale. Il me rappelle le mythique livre des contes d’Abdoulaye Sadji et l’ancien président Léopold Sedar Senghor et l’histoire de « Leuk, le lièvre ». Un malin lièvre qui s’en sort toujours face à l’adversité. 

Depuis plus de 10 ans, Kebzabo dit avoir pris ses distances avec le défunt président Deby Itno. Il dit l’avoir toujours accompagné en période crise, mais seulement en période crise. Et en signant des accords comme parti politique. Il clame n’avoir rien fait en son nom et contre la volonté du Bureau politique de son parti, l’Union nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR). À l’arrivée de la junte militaire, il a été ciblé, calculé pour aider. Il a lui aussi comme disent les Camerounais « calculé » la junte en quittant le mouvement Wakit Tama. On l’attendait comme Premier ministre du gouvernement de transition. Il rate le poste de peu. Il refuse alors d’être ministre. Il a préféré faire entrer deux de ses lieutenants. Il se réserve pour les futures échéances. Il est convaincu que son heure a sonné. Mais n’a-t-il pas raté la dernière marche du pouvoir en collaborant? Il aurait pu, définitivement, incarner l’avènement d’un Tchad nouveau sans se lier à la junte. Ainsi, il pourra jouer le rôle de garde-fou des dérives de la transition et émergera alors comme une autorité morale et politique incontestable. Il aurait gagné en se « présidentialisant » encore plus. Peut-être que les électeurs tchadiens lui sauront gré en lui confiant la destinée du pays lors des futures élections. Il semble avoir déçu beaucoup des Tchadiens. Il apparaît de plus en plus comme un perdant malgré qu’il souffle le chaud et le froid. La stratégie du « lièvre », qui consiste à dormir d’un œil, risque de l’emporter définitivement.

…et enfin, j’ouvre la troisième et dernière enveloppe.

C’est Mahamat A. Al Habbo , dit « l’intransigeant prof ». À son sujet, je me suis posé cette question : diantre, qu’est-il allé chercher dans cette galère? Il y a presque 20 ans qu’il a quitté le gouvernement Deby. L’intransigeant professeur a tenu 20 ans de privations et d’intimidations du père Deby. Il a jeté rancune et rancœur au fleuve Chari pour aller embrasser le fils Deby. Il est entré dans ce gouvernement, certainement, avec des intentions louables. Il a lui aussi cru comme son ami Kebzabo que le président de la transition est jeune, innocent et n’a aucune intention de s’éterniser au pouvoir. Il a visé un grand ministère régalien. Il l’a obtenu, le ministère de la Justice dans un pays où presque personne ne croit à cette institution. Son entrée au gouvernement a été fracassante. Les Tchadiens se souviennent de sa mémorable allocution lors de la passation de service. Une sortie qui a suscité de l’espoir et qui a été unanimement saluée. Au lendemain de sa sortie, il a été recadré en conseil des ministres, disent plusieurs sources. La solidarité gouvernementale a eu raison de l’intransigeance du professeur qui sentait que les Tchadiens avaient soif de justice. Et qui voyait dans les premières paroles du Grade des sceaux, une rédemption. Hélas, le prof a plié.

Depuis lors, il est à l’étroit et mal à l’aise dans ce gouvernement. Pourtant c’est une forte tête qui n’hésitera pas à démissionner aux premiers accros pensaient plusieurs observateurs. Le prof réalise que la politique en période de transition est plus abstraite que les chiffres et les théorèmes mathématiques. C’est du concret, du coup pour coup. Pourtant il a les ressources nécessaires comme lorsqu’il enfanta l’Alliance Victoire en professant la théorie du candidat unique de l’opposition face à Deby et où son collègue Kebzabo trébucha pour céder la place à Me Théophile Bongoro. À sa place j’aurais démissionné pour me consacrer à rebâtir mon parti (le Parti pour les Libertés et le Développement, PLD). Un parti cassé, saccagé par le défunt président. Le PLD n’a presque plus des militants, ils sont partis ailleurs. Très peu sont restés. Il semblerait que ce sont eux qui insistent pour qu’Al Habbo reste encore ministre espérant que le PLD se refait des forces. Le ministre de la Justice a beaucoup à gagner en reprenant sa liberté. Il est minuit moins 5 minutes pour lui et sa formation politique. Parce qu’il continue de bénéficier de son image d’homme intransigeant et de celui d’homme intègre de son ex-chef leader disparu, le prof Ibni Oumar Mahamat Saleh. Le temps passe et Al Habbo semble de plus en plus pris dans la mélasse de la junte. S’il se défait de ce piège, il gagnera et fera gagner le pays en jouant le contrepoids à la junte. Sinon il restera un perdant de plus de cette tragique transition qui ne compte ni transiter ni transiger tellement le chef de la junte est embarqué dans une logique de confiscation du pouvoir.

Bello Bakary Mana

L’équipe féminine de kata du Tchad est championne de kata dans la sous-région d’Afrique centrale. L’annonce est faite par le président de la fédération tchadienne de Karaté et disciplines assimilées, Tchang Wei Tchang Houloulou. A cette 12e édition des championnats d’Afrique junior et senior de karaté zone 4, étaient présents, le Congo, le Cameroun, la RCA, le Gabon et le Tchad pays hôte. Reportage.

Malgré le manque d’investissement des autorités publiques dans le sport en général et le karaté en particulier, le Tchad, pays organisateur de la 12e édition des championnats d’Afrique junior et senior de karaté zone 4 a réalisé une prouesse. L’équipe féminine kata du Tchad est championne de kata de la sous-région d’Afrique centrale organisé du 28 au 31 octobre passé à N’Djamena. Faisant le bilan de cette 12e édition, le président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées, Tchang Wei Tchang Houloulou, estime que l’organisation a été un succès. Il souligne que le cofondateur de l’union des fédérations africaines de karaté (UFAK), le premier vice-président de la fédération mondiale de karaté et le vice-président de le l’UFAK sont satisfaits de l’organisation. « Nous avions observé de manière générale que l’organisation n’a pas rencontré de problème. Toute œuvre humaine n’est jamais parfaite, il y’a eu de failles le premier jour, mais après tout est entré dans l’ordre », reconnaît le président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées.

À propos de médailles, il souligne que le Tchad, pays a récolté 4 médailles en or, 5 en argent et 16 médailles en bronze. M. Tchang Wei Tchang Houloulou a aussi ajouté que l’équipe féminine kata du Tchad est championne de kata de la sous-région et que c’est important pour le pays. Selon lui, cette même équipe était déjà vice-championne d’Afrique au Maroc en 2012. « A l’époque, les filles étaient très jeunes, elles avaient 15 ans. Normalement, elles ne devraient pas faire le kata senior, nous avions écrit un engagement à l’union des fédérations africaines de karaté avant qu’elles ne soient autorisées. Aujourd’hui, elles ont confirmé leur titre », explique avec satisfaction le président de la fédération tchadienne de karaté.

M. Tchang Wei Tchang confirme que c’est une domination en ce qui concerne le kata chez les dames dans la sous-région. Le numéro 1 du karaté tchadien se réjouit de la performance chez les dames. Il indique qu’avec la pandémie coronavirus, tout était aux arrêts. Il souligne que la fédération n’a préparé ce championnat comme il se doit, parce que le stade était fermé. Le président de la fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées explique que beaucoup de ses athlètes sont partis en études à l’étranger et qu’on ne peut pas faire un bon suivi, mais la direction technique a fait un travail remarquable qui a permis à ces filles de gagner. « Dans la sous-région, être championne en kata, ce n’est pas chose facile », précise-t-il. Le patron du kata tchadien estime être championne devant les pays comme le Congo et le Cameroun qui ont des infrastructures assez développées que le Tchad est à encourager. Tchang Wei Tchang a par ailleurs révélé que son pays est vice-champion ex éco. Le Cameroun qui amené 40 athlètes est champion de la zone 4.

Abondant dans la même veine, le cofondateur de l’union des fédérations africaines de karaté (UFAK), Me Boumbou Batex Alexandre, exprime avec émotion la bonne organisation et sa satisfaction de l’accueil chaleureux des autorités du ministère de la Jeunesse et des Sports. Le doyen du karaté africain estime que le président de la fédération tchadienne de karaté est une icône du karaté africaine. Pour lui, Tchang Wei Tchang est la 2e personnalité en Afrique centrale à être arbitre et juge mondial. Il affirme que le patron du karaté tchadien vient d’être élu le 2e vice-président de la région centre. Me Boumbou Batex Alexandre appelle toutefois les parents à laisser leurs enfants faire du sport comme le Karaté. Selon lui, beaucoup de parents pensent que le sport ne mène à rien, ce qui est erroné. Il faudrait changer cette perception.

5 pays ont participé à cette 12e  édition des championnats d’Afrique junior et senior de karaté zone 4.

Jules Doukoundjé

Lancé ce 30 octobre 2021, le meeting d’athlétisme organisé par la fédération tchadienne d’Athlétisme vient de prendre fin lundi 1er novembre. Sept 7 provinces du Tchad sur 23 ont participé à cette compétition nationale. Reportage.

Sur le classement par délégation provinciale, Ndjamena tient la première place avec plus de 30 médailles, suivis du Logone Oriental et du Mayo-Kebi Est. La directrice des sports de haut niveau Mme Assal Memadji Solange, a remis une enveloppe de 1000 000 FCFA à la province de N’Djamena, 750 000FCFA à celle du Logone Oriental Est et 500 000 FCFA à celle du Mayo-Kebi Est. Pour les athlètes individuellement les trois premiers reçoivent une somme de 200 000FCFA, 150 000 FCFA ET 100 000 FCFA, respectivement avec des médailles, d’or, d’argent et de bronze.

Walleré Tchéléba est un athlète de la province du Chari-Baguirmi. Il gagné une médaille d’or. « Je suis athlète de piste depuis 2014. Mon ambition ne s’arrête pas ici au Tchad, je compte aller plus loin. C’est une bonne chose que nous reprenions avec les activités d’athlétisme. Je veux faire retentir notre hymne national sur le podium international sinon mondial », dit-il. Behondingar Medar, un athlète de N’Djamena refuse de monter sur le podium et réfute la 3e place. Il estime avoir une meilleure performance de temps chronométré, une attitude qui fait quelque instant de remous au stade. Un autre athlète témoigne, « sur les 7/10 ou 1500 m, je défie quiconque, personne ne court plus vite que Médard. Il mérite la 1re place, c’est de l’injustice et il a raison de refuser la 3e place. Il a fait 2 séries. C’est une relance des activités et s’il fallait frustrer ainsi les athlètes ce n’est pas normal. » Mais selon un technicien qui requiert l’anonymat, plusieurs critères entrent la décision de la victoire finale.  Achée Blagué, est vainqueur de 100 mètres dame, « je suis très heureuse, c’était dure au début, mais j’ai pu remporter les 100 m. Je suis désormais pour la 2e fois championne du Tchad. Depuis 2005, personne n’a battu mon record, j’ai fait 12’00. »

Compte tenu du bien fait du sport, les athlètes recommandent au ministère de tutelle, « la relecture des textes de base de l’athlétisme tchadien, l’organisation d’une Assemblée générale élective dans un bref délai, l’amélioration du circuit des championnats nationaux, les cardes d’EPES doivent remplir leurs missions vis-à-vis des athlètes, etc. » le président du comité d’organisation Daina Daloum appelle les athlètes au travail pour préparer éventuellement d’autres échéances nationales et internationales.  

La représentante du ministre de tutelle mme Assal Memadji Solange apprécie ce brassage entre les jeunes tchadiens. Les athlètes ont participé à plusieurs disciplines, le saut en longueur, le saut en hauteur, la course d’endurance et la vitesse, le relais hommes et femmes.

Moyalbaye Nadjasna

Le collectif des lauréats professionnels de l’éducation (ENIB, CAP-CEG et DIPES) s’est réuni ce 1 novembre à la Bourse de travail de N’Djamena, Capitale tchadienne. Pour causes, faire l’évaluation de leur démarche auprès des autorités pour leurs dossiers en instance d’intégration à la fonction publique tchadienne. Reportage.

Il est 9h à la bourse de travail de N’Djamena. « Nous sommes malades, nous ne sommes pas en fête. Parce que nous sommes tombés, parce que nos familles sont dépassées et elles croupissent misérablement dedans. Nous avons tout fait, nous avons multiplié les demandes d’audiences et les correspondances à l’intention des autorités concernées. Mais personne ne nous a reçus », déclare Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats, introduisant la rencontre. L’atmosphère n’est pas bonne ce matin. La tristesse, la désolation, l’émotion sont les traits caractéristiques des visages des lauréats professionnels de l’éducation (ENIB, CAP-CEG et DIPES), après cette affirmation de leur porte-parole.

Pour Neuzilka Emmanuel, le gouvernement actuel donne l’impression de s’inquiéter sur son sort. « Ils sont là encore pour eux, pour piller le pays sans penser à nous. Ils veulent nous enfoncer dans la souffrance », insiste-t-il. Quelques lauréats prennent la parole, « nous sommes victimes de l’injustice, nos collègues enseignants intégrés ne nous soutiennent pas. L’UST est aussi la cause de notre souffrance parce qu’elle nous a sacrifiés en faveur des scientifiques. »  le porte-parole reprend la parole et affirme que, les autorités parlent toujours bien des jeunes à l’international, mais c’est une hypocrisie. En interne, dit-il, rien n’est fait pour satisfaire la jeunesse tchadienne. « C’est dommage que les autorités censées résoudre les questions sociales continuent à garder leur mutisme. Elles rejettent en bloc toutes voies pacifiques pouvant nous faire sortir définitivement de notre souffrance » indique-t-il.

Selon Neuzilka Emmanuel, ils ont étudié dans de conditions précaires jusqu’à l’obtention de leurs diplômes professionnels d’État et on leur ferme la porte d’intégration. Il regrette qu’on les contraigne de repartir à l’agriculture. Le porte-parole ajoute que les autorités ne sont pas reconnaissantes, elles ignorent ou font semblant qu’elles sont le fruit de l’enseignant. « On n’oserait pas revendiquer notre intégration si c’était l’argent de vos proches. Vous nous poussez à la violence dans la rue, mais ce qui marque notre différence, c’est notre bonne éducation et notre amour pour ce pays pris en otage », soutient-il.

Le collectif des lauréats conclut qu’il ne cessera jamais ses actions dans les rues tant que les lauréats n’entrent pas dans leurs droits.

Moyalbaye Nadjasna

Le championnat de karaté junior et senior Région du Centre s’est achevé ce 31 octobre aux salles multisports du stade de Diguel dans le 8e arrondissement de la ville de N’Djamena.  Le Tchad récolte 3 médailles d’or comme pays organisateurs. Reportage.

Il est 22h lorsque la cérémonie de remise des médailles aux meilleurs combattants a commencé. Le Cameroun a remporté 15 médailles en or, suivi du Congo avec 7 médailles en or et du Tchad, 3 médailles en or, toutes les catégories confondues. Cette 12e Édition de championnat de karaté junior et senior de la Région du Centre a regroupé 9 pays. Il s’agit du Burundi, de la RDC, du Cameroun, du Sao Tomé et Principes, du Gabon, du Congo, de la RCA et du Tchad. Les combats finaux ont révélé plusieurs tactiques et techniques de combats de chaque adversaire. Malheureusement, le public N’Djamenois n’est pas sorti massivement pour remplir la grande salle multisport du stade de Diguel. Mais il y a eu de la ferveur avec le vrombissement des supporters de différents pays compétiteurs. La joie était à son comble, les gagnants sont recueillis et portés en chandelle, les drapeaux des pays arborés.

Grâce, Apollinaire, un combattant congolais senior de catégorie de plus de 84 kg. « Je remercie la Fédération tchadienne de judo pour l’organisation de ce championnat et pour son accueil chaleureux. Concernant la compétition, j’en suis vraiment satisfait du résultat de toute la délégation congolaise. J’ai remporté 2 médailles, dont une en or au combat individuel et l’autre en argent dans la démonstration en équipe », confie-t-il.

Pour la Tchadienne Apolline, de la catégorie junior de moins de 48 kg, le championnat s’est bien déroulé. Elle affirme que c’est une bonne expérience qu’elle vient de faire. Cette compétition selon elle, l’a permise de connaître ses erreurs et sa performance limitée qu’il faille améliorer. « J’ai gagné une médaille en argent et j’en suis fière. Je crois me perfectionner dans l’avenir pour gagner des médailles en or. Mon objectif, c’est de faire retentir l’hymne national du Tchad sur le plan international », affirme-t-elle. Un autre athlète du Tchad, catégorie senior de plus de 84 kg. Lui, remercie Dieu pour le bon déroulement du championnat. « C’est une compétition et le principe c’est de gagner ou de perdre. Et c’est le meilleur qui gagne toujours, ceux qui ont gagné les ont mérités. Bravo à eux. Courage aux perdants, car l’échec prouve qu’il y a un manquement et il suffit de le corriger pour préparer le succès. J’ai gagné une médaille d’or qui fait honneur à mes collègues et moi surtout à notre pays », dit-il.

La directrice du sport de haut niveau Mme Assel Memadji Solange qui a représenté son ministre de tutelle s’est dit satisfaite du déroulement de ce 12e championnat de karaté Région du Centre. Elle a souhaité bon retour à toutes les délégations. Cette édition qui s’est achevée devrait se tenir en 2019, mais elle a été à maintes reprises reportée pour cause de Covid-19.

Moyalbaye Nadjasna

 

Le championnat de karaté Région centre zone 4 s’est ouvert, ce 30 octobre à N’Djamena, capitale tchadienne. C’était le ministre tchadien de la Jeunesse et des Sports qui a ouvert la cérémonie. Reportage.

9 pays sont représentés à cette 12e édition. Il s’agit du Burundi, de la RDC, du Cameroun, de Sao Tomé et Principes, du Gabon, du Congo, de la RCA et du Tchad. Une vraie ambiance de fête sportive s’est déroulée ce 30 octobre dans la grande salle multisports du Stade de Diguel dans le 8e arrondissement. Vrombissement des trompettes des supporteurs, danse du ballet national, de la couleur et de la chaleur ont agrémenté l’évènement. Quelques combats pour la phase éliminatoire ont eu lieu en présence du ministre tchadien de la Jeunesse et des Sports Routouang Donga Christian. La catégorie de moins de 68 kg a opposé le Tchad pays organisateur au Congo avec une victoire tchadienne. Pour la catégorie de moins de 76kg et de moins de 61 kg, le Tchad a perdu face au Cameroun. Dans la catégorie de moins de 55 kg, c’est le Tchad qui s’est qualifié au détriment du Cameroun. Les éléments de club Tiger kungfu et de shaoling ont tenu le public en haleine sur une démonstration inédite. Juste après, la manche est interrompue et s’en est suivi le défilé des différents pays salués par les officiels.

Tour à tour, les personnalités ont prononcé des mots de bienvenue et d’encouragement aux athlètes. Selon Tchang Wei Tchang, président de la Fédération tchadienne de Karaté, cette discipline sportive prône la paix et le vivre-ensemble. Il affirme que le gouvernement tchadien fait de son mieux pour soutenir le karaté. Le vice-président de la fédération mondiale de karaté souhaite le meilleur à tous les pays participants. Le ministre tchadien de la Jeunesse et des Sports représentant le Premier ministre de la transition, a relevé l’intention positive des plus hautes autorités pour cette compétition. Pour lui, ce championnat qui devrait se tenir en 2019 a été plusieurs fois reporté suite à la covid-19.

Cette compétition se poursuit hier 31 octobre 2021 et  s’est achevée avec la cérémonie de remise de médailles.

Moyalbaye Nadjasna

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