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Plusieurs organisations de la société civile dont Wakit Tama, la plateforme des concertations de la diaspora tchadienne et une partie de l’opposition démocratique se sont rencontrées du 27 au 28 octobre dernier à Genève en Suisse. Elles ont réfléchi sur la transition au Tchad. Reportage.

Plusieurs organisations de la société civile et la plateforme des concertations de la diaspora tchadienne se sont données de rendez-vous du 27 au 28 octobre dernier à Genève en Suisse pour débattre sur la transition tchadienne. Pour le coordonnateur de l’ONG Utopie Nord-Sud, Haroun Zorrino, le Tchad vit une situation de crise politique, économique et sociale sans précédent qui révèle des fragilités majeures du système politique et institutionnel mis en place depuis la prise du pouvoir de Idriss Deby Itno en 1990. Le responsable de l’ONG indique que c’est dans ce contexte qu’il organise cette 2e assise pour permettre aux différents acteurs institutionnels et associatifs de se retrouver pour explorer des voies et moyens pour instaurer une transition apaisée et véritablement inclusive.

Joint au téléphone depuis Genève, l’homme politique et membre de Wakit Tama, Dr Sitack Yombatinan Béni affirme que cette conférence est bénéfique et enrichissante pour les organisations de la société civile. Il soutient qu’une bonne partie de la diaspora, de l’opposition politique et les représentants des politico-militaires étaient présents. Selon lui, la charte de la transition était au menu de la discussion. Après deux jours des travaux, les activistes ont proposé une nouvelle charte. « C’est une charte à visage civile, une charte civilisée qui a une grande différence, qui renforce et équilibre le pouvoir », explique-t-il. Selon lui, cette charte met l’accent sur le respect des droits l’homme et les libertés fondamentales. La nouvelle charte propose la mise en place d’un Conseil républicain avec 15 personnes qui vont gérer la transition. Pour Dr Sitack cette charte permettra d’avoir une transition apaisée, souveraine, libre, ouverte et utile pour tous les Tchadiens. Il indique qu’elle met l’accent sur le consensus pour aller vers les élections libres et transparentes.

Le juriste souligne aussi qu’ils ont fait des déclarations dénommées déclaration de Genève, avec des points précis qui engagent toutes les parties. « Je pense qu’avec le soutien de la population tchadienne éprise de paix, de justice, de liberté, veut qu’on aille vers un gouvernement civil », estime l’homme politique. Il ajoute qu’il y a eu des réunions stratégiques avec plusieurs partenaires. Les participants affirment être satisfaits de cette rencontre. Elle a permis d’échanger sur le Tchad pour avancer.  Enfin, il dit aussi qu’il y a eu à Genève des contacts intéressants. Le constitutionnaliste révèle qu’ils ont mis en place lors cette rencontre des stratégies de luttes qu’ils doivent mener ensemble de manière coordonnée et disciplinée.

Aux termes de leurs travaux, les organisateurs de cette 2e assise de Genève ont organisé une manifestation devant le bureau des Nations Unions à Genève pour appeler la communauté internationale à s’impliquer pour la tenue d’un dialogue national inclusif et consensuel.

Jules Doukoundjé

Les agences nationales de presse sont les mères des médias, nous dit-on. Mais l’Agence Tchadienne de Presse et d’Édition (ATPE), semble abandonnée par les autorités publiques. Le personnel de ce média public crie au secours, mais son cri ne porte pas. Depuis 15 mois le bihebdomadaire « L’Info » ne paraît plus, sans compter la situation de travail intenable du personnel. Reportage.

De la ségrégation salariale, en passant les conditions de travail intenables, le personnel de l’ATPE n’en peut plus. Les agents réclament la revalorisation de leur salaire comme leurs collègues de la Radio Nationale (RNT) et de la Télévision publique (Onama). Leur revendication est restée sans aucune suite favorable.  Depuis plusieurs années, des ministres de tutelle et des directeurs généraux de l’ATPE continuent de faire des vaines promesses au personnel. Les agents de ces deux médias publics radio et télé ont eu leurs salaires revalorisés, alors qu’ils ont la même mission et jouent le même rôle.

Depuis 15 mois, le bihebdomadaire « L’Info », le seul journal qui justifie l’existence de cette institution publique, ne paraît plus. De plus, les conditions de travail se dégradent de jour en jour : pas d’électricité et d’eau. Cette situation ne permet pas aux agents d’être présents sur leur lieu de travail. Selon le délégué du personnel, Blaise Djimadoum Ngarngoune, les agents se sont réunis en Assemblée Générale (AG) extraordinaire à plusieurs reprises pour alerter la hiérarchie. Selon le délégué, ces démarches ont été faites auprès de la direction générale de l’ATPE et auprès de la direction générale du ministère de la communication, mais en vain.  Le délégué affirme que dès sa prise de fonction, l’actuel ministre de la Communication et son cabinet ont effectué une visite à l’Agence pour s’imprégner des réalités et des échanges qui ont suivi cette visite étaient ponctués par des promesses et des engagements, mais depuis lors c’est silence radio.

Blaise Djimadoum Ngarngoune explique le calvaire de ses collègues avec beaucoup de clarté. Il souligne que le personnel se sent abandonné et désœuvré. À l’issue de l’AG extraordinaire, les agents ont fait des propositions pour la relance, dans un délai raisonnable, du Journal L’Info, le rétablissement de l’eau et l’électricité dans le bâtiment qui abrite l’Agence, l’octroi des matériels de travail, le paiement des indemnités, la restructuration des différents services et la dotation d’une imprimerie propre à l’ATPE.

Ayant épuisé toutes les démarches, le personnel de l’ATPE en appelle à l’implication directe et prompte du président du Conseil Militaire de la Transition Mahamat Idriss Deby Itno et du Premier ministre de la transition Albert Pahimi Padacké pour sauver cet organe de presse public.

Jules Doukoundjé

Dans un rapport annuel 2020 du système des Nations Unies au Tchad paru en mars 2021, un accent particulier est mis sur l’importance du plan-cadre des Nations Unies d’assistance au Développement (UNDAF 2017-2022). Ce plan se traduit dans la mise en œuvre des plans nationaux de développement (PND) 2017-2021, 2022-2026 et 2027-2030. Décryptage.

Dans ce document de 59 pages, un aperçu est fait sur le plan-cadre de coopération 2017-2022 entre le Tchad et le système des Nations unies (SNU). Selon ce rapport, le partenariat Tchad-Nations Unies est à sa 4e phase basée sur l’UNDAF 2017-2022. L’objectif principal, c’est la priorité du plan quinquennal 2016-2020 du gouvernement du Tchad devenu Plan national de développement (PND).

Trois résultats stratégiques ressortent de ce document par rapport au plan-cadre des Nations Unies d’assistance au Développement (UNDAF 2017-2022). Il s’agit du développement du capital humain, de la protection sociale, de la gestion des crises et durabilités puis de la gouvernance, de la paix et sécurité.

Concernant le capital humain, il est question de sentir les effets de la coopération sur l’éducation, la santé et l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Pour ce qui vise la protection sociale, la gestion des crises et durabilités, ce sont les couches vulnérables (les femmes et les filles victimes de toutes les violences), l’alimentation et la production durable (lutter contre l’insécurité alimentaire). La gouvernance vise une gestion participative de la chose publique et assurer une croissance inclusive.

Le rapport clarifie que l’UNDAF 2017-2022 est un cadre de planification stratégique et de programmation des ressources du SNU au Tchad. Pour la mise en œuvre de ce plan-cadre, le document note la collaboration de 15 agences de Nations Unies. En plus, il se dégage que la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (ECA) y participe de manière stratégique. Pour exécuter ce plan, le ministère tchadien de l’Économie et du Plan met également à contribution les ministères sectoriels.

Le rapport note que le mécanisme de pilotage de ce plan-cadre repose sur le niveau stratégique et technique. Du point de vue stratégique, la mise en œuvre de ce cadre de coopération est supervisée par le comité national de pilotage coprésidé par le ministre en charge de l’économie et la coordonnatrice résidente du SNU.

Au niveau technique, la direction est confiée au groupe des résultats stratégiques. « Ce qui permet la cohérence d’interventions, la participation des acteurs étatiques et non étatiques, la focalisation sur des résultats, la redevabilité et la promotion des activités conjointes », précise le rapport.

Moyalbaye Nadjasna

L’Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi connu sous le nom populaire de « Plymplym » destinés à la consommation des enfants malnutris est en rupture dans certaines unités de prise en charge nutritionnelle de la capitale tchadienne, N’Djamena. Au centre de santé d’Ardepjoumal, il est en rupture depuis le mardi octobre 2021. Les mamans qui viennent se procurer du plymplym, repartent à la maison bredouille. Reportage.

Ce matin, la salle qui reçoit les enfants qui souffrent de la malnutrition est vide. Les cris et les pleurs de ces enfants venus pour prendre leur aliment ne se font pas entendre. Pour cause, ils sont privés de leur aliment qui vient combler leurs déficits alimentaires. Ce supplément alimentaire est en rupture depuis le mardi 19 octobre dernier. Ce manque vient aggraver la souffrance des enfants déjà affaiblis par la maladie. Pour les responsables de l’unité, ce n’est pas pour la première fois qu’il y a rupture dans les unités de prise en charge nutritionnelle à N’Djamena. Selon cette maman qui s’exprime sous couvert de l’anonymat, quand il y’a rupture, on ne leur donne pas des explications. La responsable de l’unité nutritionnelle d’Ardepjoumal, dans le 3e arrondissement indique qu’il est strictement interdit de parler aux journalistes sur la question de plymplym. « Nous sommes censés venir tous les jours attendre l’éventuelle arrivée du plymplym. Sinon, les ONG qui nous ravitaillent ne nous disent rien en cas de rupture. Nous sommes désolés pour les enfants qui souffrent encore plus, mais cela ne dépend pas de nous », regrette-t-elle. Dans cette unité, la distribution se fait tous les jours, et non par semaine comme dans les autres unités nutritionnelles. Plusieurs mères rentrent bredouilles sans cet aliment qui est nécessaire pour la santé de leurs enfants.

La responsable souligne qu’en cas de rupture, tout ce qu’elle peut faire, c’est prendre en charge médicalement les enfants souffrant de malnutrition. « Je transmets certains cas compliqués des enfants malnutris à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine. Là-bas, il existe un plateau technique adéquat pour leur prise en charge », argumente-t-elle. De plus, les nouveaux cas de malnutrition détectés sont envoyés à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine. Elle constate avec regret qu’au moment où le plymplym est en rupture dans les unités nutritionnelles, ce supplément alimentaire important se trouve en abondance dans les différents marchés de la capitale. Entre-temps, les enfants souffrant de malnutrition sont contraints de se priver et t’attendre que les centres se ravitaillent.

Kouladoum Mireille Modestine  

Les populations de Faya, capitale de la province du Borkou ont manifesté contre l’arrestation du chef de canton de Donza, Hassan Kalibou Sougoumi. Le chef de canton aurait accusé les autorités publiques et locales d’être à l’origine de l’insécurité qui sévit dans la province. Mais le gouverneur de la province du Borkou, le général Ismat Issakha Acheikh nie en bloc cette version. Reportage

Les populations de Faya, capitale de la province du Borkou, dans l’extrême Nord du pays contestent l’arrestation du chef de canton de Donza, Hassan Kalibou Sougoumi. Pour demander sa libération, elles ont organisé une manifestation à Faya, mais la manifestation a vite été dispersée par les forces de l’ordre. Pour le correspondant de ialtchad dans cette province, les manifestants composés majoritairement de jeunes et de femmes, exigent la libération du chef de canton et demandent le départ du gouverneur le général Ismat Hassan Acheikh. Pour exprimer leur mécontentement, les populations ont observé une grève à Faya, en fermant les boutiques, les magasins et les écoles depuis mercredi. Selon nos sources dans cette province, le chef de canton de Moussoï, Souleymane Hami Allahi aurait appelé tous les chefs de cantons du BET (Borkou, Ennedi et Tibesti) à une synergie d’action pour résoudre le problème de l’insécurité qui sévit dans ces 3 régions. Le chef de canton Souleymane Hami Allahi exhorte aussi ses collègues chefs de cantons des provinces précitées à prendre à bras le corps avant que la situation ne dégénère et entame les autres provinces. Il préconise aussi la création d’une commission des chefs de cantons pour trouver des solutions idoines.

Toutefois, de l’avis du gouverneur du Borkou, le général Ismat Hassan Acheikh que la rédaction a joint par téléphone, le chef de canton a été arrêté par ses supérieurs pour manque de discipline. Il précise que le chef de canton de Donza est un officier de l’armée et est arrêté pour une faute dont ses supérieurs ont jugé grave. Le gouverneur précise aussi que le chef canton est arrêté en qualité d’officier qui a commis de fautes vis-à-vis de sa hiérarchie et non en tant que chef de canton. A son avis, c’est un problème de communication qui a amené les populations qui n’ont pas compris le nœud du problème, à manifester. Il souligne que le calme est revenu et les populations de Faya vaquent normalement à leurs occupations.  

Jules Doukoundjé

Depuis juin, les employés d’Exxon Mobil au Tchad à couteau-tiré avec leur employeur n’avancent pas dans leurs négociations. Les travailleurs demandent d’être situés sur leur sort avant le départ annoncé d’Esso-Tchad. La géante pétrolière américaine au Tchad entend vendre ses actions à une nouvelle société, Savannah Energy. Selon le porte-parole des délégués des employés, la Direction générale d’Esso-Tchad refuse que l’affaire soit déférée à la cour d’Appel. Reportage !

Selon Dahasseal Dekoundou, porte-parole de la délégation des employés d’Esso-Tchad, jointe au téléphone ce 27 octobre, « jusque-là, leurs revendications sont au point mort. » elle informe qu’ils ont envoyé l’affaire à la cours d’Appel et la direction d’Esso oppose un refus. La déléguée déclare qu’ils ne savent vers ou ils se dirigent. Mme Dahasseal Dekoundou informe que, le vice-président directeur général d’Esso était arrivé le samedi dernier à N’Djamena, capitale tchadienne. Elle souligne qu’il aurait rencontré déjà les autorités tchadiennes ce lundi, 25 octobre 2021. Le mercredi 27 dit-elle, il était allé sur le site pétrolier à Komé, dans la région du Logone oriental. En ce moment le vice-président d’Exxon Mobil s’est envolé déjà pour les États-Unis, signale-t-elle.

Mme Dahasseal affirme que ce dernier n’avait même pas mis les employés dans son programme de visite au Tchad. « Nous avons insisté parce qu’on voulait un message de lui pour les employés mais il dit qu’il soutient tout ce que la direction générale fait. Ce qui sous-entend une expression de solidarité », explique la déléguée. Sur la question d’éventuel recrutement, elle note qu’il semble effectivement qu’ils font venir des expatriés. Toutefois, nuance-t-elle, que la délégation des employés d’Esso Tchad ne détient pas une liste active pour confirmer ou infirmer.

Pour Mme Dahasseal, jusque-là les employés sont à la maison mais ils ont appris que, la direction générale cherche les gens aller démarrer l’usine. En ce qui concerne la conclusion du marché, elle était au préalable conditionné par la visite sur le site empêché par les employés à Komé. « Mais comme le vice-président était arrivé ce n’est pas fortuit. Cette visite cache quelque chose de flou mais ils ne vont jamais révéler cela. Cependant si la vente est effectuée, les autorités seraient informées. Sinon nous ne sommes pas impliqués, ni de près ni de loin », confie-t-elle.

La déléguée précise leur intention en ces termes : « nous n’avons pas besoin de voir toute leur convention mais seulement le point concernant le personnel. Même juste cela on nous oppose un refus. » Selon elle, la direction dit verbalement que, la société Savannah Energy va garantir le travail des employés. Ce qui ne veut rien dire un avis verbal, termine-t-elle.

Moyalbaye Nadjasna

La fistule obstétricale au Tchad touche pour la plupart des jeunes femmes. Ces jeunes femmes tombent dans la fistule suite à des accouchements difficiles. La fistule constitue aussi l’une des causes principales de la mortalité maternelle. Les femmes fistuleuses sont souvent victimes de rejets et de stigmatisation dans leur milieu. Malgré des efforts fournis par le gouvernement du Tchad dans la prise en charge, le défi reste immense. Reportage.

Selon le médecin, Dr Achta Saleh, la femme en travail lorsqu’elle n’arrive pas à accoucher 2 à 3 jours et s’il y a une compression, elle risque de faire la fistule. Cette compression, dit-elle, peut occasionner un petit trou à l’entremise de l’organe sexuel. « La femme ne pourra plus faire des urines et cette accumulation dégage des odeurs insupportables. Cette mauvaise odeur est la source de stigmatisation et de rejet social », explique-t-elle. Le médecin ajoute que la fistule obstétricale est une forme sévère de morbidité maternelle. D’après Dr Achta, ce sont souvent des jeunes femmes pauvres, non scolarisées en milieu rural avec des revenus et statuts faibles qui sont les plus touchées. « On estime à 1000 cas de fistule obstétricale par an au Tchad. De 2011 à nos jours, 2973 cas sont opérés et réparés soit 200 ou 300 cas de réparation par an. Ce qui montre que chaque année, 700 cas de fistules attendent toujours la réparation. Raisons, soit par manque des chirurgiens spécialisés soit par défaut de partenariat », soutient-elle.

Pour éclairer l’opinion publique, Dr Achta affirme que la fistule obstétricale existe dans toutes les provinces du Tchad. « C’est un profil épidémiologique que le programme a établi après des études. Lorsque la fistule obstétricale est diagnostiquée, il faut attendre 3 mois pour commencer le traitement », dit-elle.  Face au long temps d’attente, les victimes sont désemparées, soutient Dr Achta.

Le médecin affirme que les facteurs favorisants sont les mariages précoces, les mutilations génitales féminines, la faiblesse du statut de la femme, la faible utilisation des produits contraceptifs (causes des grossesses non désirées et des grosses précoces) et l’inaccessibilité aux soins obstétricaux. Dr Achta précise que le Tchad ne dispose que 2 centres de prises en charge des cas de fistule. Elle cite le centre d’Abéché, province du Ouaddaï et celui de N’Djamena la capitale.

Pour résoudre ce problème, elle propose, « une mobilisation des ressources additionnelles, l’application effective de la loi interdisant le mariage des enfants et la réduction de l’inégalité sociale entre les hommes et les femmes (promouvoir par exemple la scolarisation des filles). »

Dr Achta, appelle aux soutiens des bonnes volontés et des partenaires techniques et financiers. Elle affirme qu’un acte positif et humaniste va redonner le sourire aux 700 femmes fistuleuses qui attendent désespérément des soins.

Moyalbaye Nadjasna

L’aliment thérapeutique prêt à l’emploi (ATPE) est connu sous le nom de « plymplym ». C’est l’un des types d’aliments thérapeutiques utilisés dans le traitement des formes simples de malnutrition, aiguës sévères chez les enfants. Curieusement il est vendu sur les marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. Comment cet aliment censé ne pas être vendu au marché se trouve sur les étals des vendeuses ? Nos reporters ont fait le tour des marchés.

Ce mercredi, le soleil a reparti très tôt ses rayons sur la ville de N’Djamena. Il est 10 h, nous sommes dans les couloirs du marché à mil. Sur les étals des femmes et de loin, nous apercevons l’Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi (ATPE). Sa couleur rouge raillée de blanc est facilement identifiable. C’est vendu au prix de 250F CFA le sachet de 92 g. Zenaba Fadoul, vient d’acheter dix sachets, elle refuse de se faire photographiée. Mais elle déclare : « écoutez, mes enfants ne sont pas des malnutris, mais ils aiment beaucoup plymplym. Quand je viens au marché c’est leur « ziguégué » (cadeaux en Arabe locale) qu’ils attendent à mon retour. » Plus connu sous l’appellation commune de plymplym, cet aliment est distribué aux mères ayant des enfants qui souffrent de la malnutrition. Le plymplym est détourné de sa cible principale, les enfants malnutris pour atterrir aux différents marchés de la ville. Ils sont vendus à toute personne comme tout autre aliment.

Pourtant, le gouvernement du Tchad et ses partenaires ont mis cet aliment à la disposition des unités nutritionnelles dans les différents hôpitaux et centre de santé de la capitale. Les unités nutritionnelles distribuent gratuitement aux mères pour la consommation de leurs enfants malnutris. Cela pour combler le déficit en énergie macronutriments, micronutriments et acides gras essentiels pour le bien-être de l’enfant. Pour une vendeuse rencontrée au marché central et qui accepté de parler sous le sceau de l’anonymat, le plymplym, dit-elle, n’a pas de pied pour se rendre sur les étals du marché. « L’histoire de la vente de plymplym est trop complexe parce que c’est toute une chaîne qui est concernée. D’abord, ceux qui sont chargés de distribuer aux mères, ensuite les mères des enfants malnutris elles-mêmes viennent pour nous le vendre ici », affirme-t-elle.

Selon cette vendeuse, la vente de plymplym génère suffisamment de bénéfice, des personnes de tout âge en achètent.  Toujours selon la vendeuse, il existe des mères qui souhaitent que leurs enfants ne sortent pas de la malnutrition simplement parce qu’elles se font d’argent avec la vente de cet aliment. S’il fallait sanctionner, il faut commencer par la tête, ceux qui vendent de cartons de 150 sachets aux marchands avant de venir à nous, dit d’un air taquin la vendeuse.   

Kouladoum Mireille Modestine

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