Deux jours de formation à l'intention des blogueurs et journalistes des médias digitaux sur les jeux de la transformation numérique organisé par le CODNI vient de se clore.
Le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) à travers les organisations faîtières des médias forme les journalistes des organes électroniques et des blogueurs pour la couverture médiatique du dialogue national inclusif (DNI) en vue. C'est autour du thème « À quoi sert le journalisme et le digital, une opportunité pour les médias » que les professionnels des nouveaux médias et des blogueurs ont débattu durant deux jours. Le but est d’apprendre à comment cerner les contours des plateformes qu’offrent les réseaux sociaux afin de permettre à ces acteurs de jouer leur rôle avant, pendant et après le DNI.
L'objectif de ce deuxième atelier est de réfléchir avec les participants sur les enjeux de la transformation numérique et les introduire à l'importance de leur rôle dans la couverture du DNI. Il s’agit d’introduire les participants à la problématique de la désinformation, de les préparer à être alertes sur la désinformation, les fakes news, la vérification des faits, etc.
Cet atelier de formation pour les institutions des médias numériques fait suite à celle qui ciblait la presse écrite et la radiodiffusion audiovisuelle.
Lors de son allocution, la représentante formée de l'Institut International pour la Démocratie et les Élections, Amina Zalanda, a salué les efforts du Comité préparatoire du Dialogue National. Aussi, le ministre d'État au Dialogue et à la Réconciliation, Cheikh Ibn Omar, apprécié la position de l'Institut international pour la démocratie et les élections, et son soutien au Tchad.
La formation sur l'utilisation des médias sociaux lors d'un dialogue national inclusif, organisée par le Comité du Dialogue National Inclusif (CODNI) en partenariat avec African Media Initiative (AMI), IDEA, la Maison de Médias du Tchad et l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT) a pris fin ce vendredi 21 janvier dans la capitale tchadienne, N'Djamena.
La cérémonie a été présidée par le ministre d'État au Dialogue et a la Réconciliation nationale, M. Acheick Ibn Oumar.
Mahamat Kao Adoum
Les étudiants de l’université de Toukra et les élèves du lycée officiel de Walia se sont affrontés lors des revendications, lundi 18 janvier. Les étudiants, eux revendiquaient l’insuffisance de bus de transport. Les élèves réclamaient des professeurs scientifiques en grève pour rattraper leurs heures perdues. Ces revendications ont dégénéré en affrontement entre les étudiants de l’Université de Toukra et les élèves du Lycée de Walia. Bilan : bus d’étudiants endommagés et l’administration du lycée de Walia saccagée. Le campus de Toukra est fermé du 21 au 25 janvier. Reportage.
Le SG de l’Unet (Union nationale des étudiants tchadiens) section de N’Djamena, Yaya Barkhai Issa, affirme que le problème a commencé le 18 janvier. Selon lui, l’axe de N’guéli n’a pas un bus fixe, ce qui a conduit les étudiants habitant sur ce trajet à barricader la route. Ils revendiquaient un bus spécial pour leur axe. M. Yaya Barkhai soutient que pour la ville de N’Djamena ,le centre national des œuvres universitaires (CNOU) leur a mis seulement 9 bus à leur disposition. Or dit-il, l’Unet section de N’Djamena en a demandé 20 bus proportionnellement au nombre des étudiants, signifie le SG de l’Unet. « Aujourd’hui nous sommes 32000 étudiants, avec de nouveaux recrûs on estime être à 40 000 étudiants. Ils nous ont dit que 6 bus sont garés qu’ils vont mettre à la disposition de l’Université de Ndjamena. Jusque-là ils traînent alors que le besoin est pressant ».
L’Unet dit suivre cette affaire de près. Et est étonné par quelle alchimie hier, 19 janvier, les élèves du lycée de Walia se sont retrouvés devant la grande voie cailloux et bâtons en main. « Ils ont cassé quatre bus d’étudiants, deux hier et deux autres aujourd’hui. Alors que c’est un problème qui ne les concerne pas. Il semble qu’ils revendiquent les enseignants scientifiques en grève. Ils auraient dû se concentrer sur leurs revendications », lance-t-il. Yaya Barkhai affirme que le staff de l’Unet s’est rendu à Toukra tenir une réunion avec les étudiants. Il assure qu’ils ont dit aux étudiants qu’ils ne doivent pas riposter, car ces élèves sont leurs cadets et ils vont les suivre demain. Le SG de l’Unet de N’Djamena confirme qu’il y a eu des dégâts causés par les étudiants au lycée de Walia. Mais selon lui, c’était une salle de classe en Seko qui a été brûlée hier. « Les élèves doivent aussi comprendre que les bus qu’ils cassent aujourd’hui, ils vont les utiliser demain ».
Yaya Barkhai constate que les gens ont tendance à extrapoler les choses lorsque ce sont des étudiants qui revendiquent ce qui leur revient de droit. Il appelle ses camarades étudiants à la retenue. Pour lui, ils doivent prouver à leurs cadets qu’ils sont mâtures. « Ce sont nos cadets, il faut les conscientiser afin que les choses ne dérapent pas. Nous appelons les étudiants et les élèves au calme », insiste le SG de l’Unet.
Cours suspendus au lycée de Walia
M. Beyakba Debgaroua, proviseur du lycée scientifique de Walia affirme que les cours sont suspendus après les heurts. Pour rappeler les faits, le proviseur soutient que leurs élèves faisaient cours lorsque les policiers en voulant dissuader les étudiants, ont jeté de lacrymogènes. « Plusieurs gaz lacrymogènes sont tombés devant les classes. C’est ce qui a poussé les élèves à sortir de leurs salles. Déjà ce jour, les cours ont fini en queues de poisson. C’est ce qui a poussé les élèves à réagir », soutient le proviseur.
Selon M. Beyakba hier 19 janvier, les élèves revendiquaient les heures perdues par les enseignants scientifiques contractuels en grève. Ils se souciaient du fait qu’ils sont en classe de terminale et doivent suivre normalement les cours pour bien préparer le baccalauréat, dit-il. « Malheureusement, d’un mouvement d’ensemble, ils se sont retrouvés avec les étudiants sur l’avenue. Les bus des étudiants passaient et comme ils ont perdu leurs cours avant-hier, ils ont répondu. Et patatras, cela a dégénéré. Et les étudiants ont réagi en descendant du bus. Ils ont cassé l’entrée principale du lycée ».
Toujours selon le proviseur, vers 9h00 les étudiants sont revenus au lycée. Ils ont défoncé les portes de l’administration et ont tout saccagé, « les dossiers des élèves, les dossiers administratifs vandalisés, les salles de classe brûlée. Vous voyez c’est un dégât énorme que nous enregistrons », dit le proviseur.
M. Beyakba estime que les étudiants sont censés être des futurs cadres du pays, et par conséquent, être exemplaires. « Ils ne devraient pas répondre au mal par le mal. Quelles que soient les conditions, les élèves sont leurs petits frères. Il y a d’autres méthodes pour faire des reproches à leurs cadets, mais ne pas agir ainsi», regrette-t-il. Le SG de l’Unet de N’Djamena compte s’entretenir avec nous, mais il faudrait que cela soit des discussions constructives, insiste l’administrateur du lycée de Walia. « Je crois qu’au niveau du gouvernement les responsables cherchent une solution. À notre niveau, nous projetons de changer le portail pour le placer vers le sud afin d’éviter d’éventuelles surprises».
Moyalbaye Nadjasna
Le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), a échangé ce jeudi avec les institutions internationales et diplomatiques accréditées au Tchad. Cette rencontre d’échange s’inscrit dans le cadre d’informer les diplomates et les représentants résidents des institutions internationales. Reportage
Des diplomates des pays occidentaux, africains, les représentants des institutions internationales au Tchad ont échangé avec le CODNI dans le cadre de l’organisation du dialogue national inclusif (DNI). Ces diplomates ont calmement suivi les exposés sur les 5 sous-comités thématiques. Le ministre d’État, ministre de la Réconciliation nationale et du Dialogue et président du CODNI, Acheikh Ibn Oumar exprime sa gratitude pour la mobilisation et l’appui des institutions diplomatiques pour aider le Tchad à bien organiser le DNI prévu pour le 15 février prochain. Le ministre s’est excusé pour la rencontre avec les diplomates qui devrait normalement se tenir le mardi dernier. Il ajoute que cet exercice d’information avec les diplomates était prévu pour la fin du mois de décembre dernier, mais à cause du retard dans les préparatifs du pré-dialogue, ils ont dû reporter. Au sujet de la préparation du dialogue, le ministre souligne que le CODNI est déterminé à avancer. Selon lui, le comité d’organisation a reçu des instructions des autorités de la transition que toutes les entités doivent se sentir concernées et aucun sujet n’est tabou. Acheikh Ibn Oumar remercie les pays amis et les organisations partenaires pour leur soutien et leur compréhension depuis la mort du président Idriss Deby Itno.
Pour le représentant de l’Union africaine UA) au Tchad, Basile Ikouébé qui s’exprime au nom de tous et de toutes les institutions diplomatiques, c’est une bonne initiative. Pour lui, les préparatifs sont un élément clé du processus de transition au Tchad. Le diplomate encourage les autorités de la transition à poursuivre dans cette voie. « Aujourd’hui nous avons la preuve que la méthodologie utilisée est bonne, parce qu’elle est passée par le pré-dialogue à l’intérieur et à l’extérieur », dit le représentant de l’UA au Tchad. Pour lui, l’UA a dès le départ considéré que le règlement de la crise tchadienne passe par le dialogue. M. Basile Ikouébé estime que le pays a dans le passé connu plusieurs dialogues, mais celui-ci devrait être le dialogue de la refondation pour un nouveau départ. A son avis institutions diplomatiques et l’UA ont insisté sur le caractère inclusif consensuel et pacifique. Il précise que ce ne serait pas les 15 millions des Tchadiens et les 200 partis politiques qui vont tous participé. Mais, ajoute-t-il, ce serait la notion de représentativité, c’est-à-dire chacun devrait pouvoir se reconnaître. « À ce sujet, le comité d’organisation a encore du travail à faire pour convaincre vos compatriotes qu’il faut privilégier la notion de représentativité », suggère le représentant de l’UA. Selon lui la communauté internationale représentée au Tchad enregistre chaque jour les plaintes des partis politiques et les organisations de la société civile. Il invite le CODNI à convaincre ces organisations, s’il y a la notion de représentativité dans l’inclusivité. Le diplomate qui s’exprimait aussi au nom des autres diplomates se réjouit de l’évolution en cours. M. Basile Ikouébé promet un échange franc sur le calendrier du dialogue et les moyens à mobiliser avec les autorités du CODNI. Le diplomate promet aussi de fournir les efforts nécessaires pour soutenir le processus. Il a aussi évoqué la place de la communauté internationale dans l’organisation du DNI.
Jules Doukoundjé
Le Collectif Tchadien contre la Vie chère (CTCVC) va en guerre contre les compagnies de téléphonie mobile. Le président de ce collectif dénonce la hausse des tarifs de communication et d’accès à internet de ces multinationales. Il entend organiser une marche le 22 janvier prochain pour protester contre ce qu’il appelle une « arnaque ». Prélude à cette marche, le président de ce collectif a fait une déclaration ce 19 janvier au sein de la radio oxygène au quartier Kamnda. Reportage
Les consommateurs, à travers le CTCVC, dénoncent les tarifs exorbitants des appels, messages et internet des multinationales opérant au Tchad. Le collectif proteste pour une amélioration de la qualité de service et la revue en baisse des tarifs de communication et d’internet aux abonnés. Pour le président du Collectif Tchadien contre la Vie chère Dingamnayal Nely Versinis, l’heure est venue pour que les consommateurs mènent des actions afin d’exiger l’amélioration des services des compagnies de téléphonie mobile. « Les consommateurs revendiquent l’achat d’1 GO d’internet à 500f valable un mois, la vente de 3000 min à 3000FCFA et 500FCFA pour messages illimités valable un mois », a-t-il précisé. De même, le collectif dénonce le vol des unités d’appels et MB et la facturation des appels en attentes. M.Versinis fait remarquer qu’en plus de ces points précités, ces compagnies envoient des sonneries aux abonnés sans leur consentement et leur soutirent 100 FCFA. Pour lui, il est temps d’arrêter d’envoyer des messages non-désirés de manière instantanée aux abonnés.
Par cette déclaration, M. Dingamnayal Nely Versinis dit lancer un appel à tous les consommateurs à sortir massivement le samedi 22 janvier pour la marche que son collectif organise. Il rappelle le caractère pacifique de cette marche. « Dès 7h, tout consommateur conscient de ce que ces deux multinationales nous font subir durant des années doit se retrouver au rond-point à doubles voies pour marcher jusqu’à l’espace FESTAFRICA », a-t-il précisé. Il annonce qu’un mémorandum sera lu à la fin de la marche. Et sera ensuite envoyer au Conseil militaire de transition (CMT) et aux multinationales. Il demande aux consommateurs des provinces d’organiser aussi la marche à leur manière. Il émet le vœu de voir le Président du Conseil Militaire de Transition, le Premier ministre de transition et le président du Conseil National de Transition prendre la tête de la marche.
Kouladoum Mireille Modestine
Le Mouvement panafricain de rejet du Franc de la Communauté Francophone d’Afrique (F CFA), coordination du Tchad, organise ce 20 janvier une manifestation pacifique contre le FCFA à N’Djamena, la capitale. L’annonce a été faite par son coordonnateur, M. Ali Alladj Allahou, au cours d’un point de presse le 19 janvier à la Bourse de travail. Reportage.
M. Ali Alladj Allahou, coordonnateur du mouvement panafricain de rejet du FCFA au Tchad, annonce une manifestation citoyenne contre le FCFA ce 19 janvier 2022. Selon lui, tous les panafricanistes tchadiens à N’Djamena vont effectuer un set in devant l’Institut français du Tchad (IFT), la base Adjikossei et l’Ambassade de France au Tchad. Il insiste sur la nature citoyenne de leur expression conformément aux textes régissant les manifestations sur la place publique au Tchad. « C’est l’occasion de se faire entendre. Faites-le, n’attendez pas que votre prochain le fasse à votre place », lance M. Ali Alladj.
Le coordonnateur rappelle qu’aucune réponse n’a été donnée à leur demande. « A l’heure où nous parlons, deux départements ministériels (la sécurité publique et l’administration du territoire) sont informés depuis deux semaines, mais ils n’ont toujours pas donné une suite favorable », explique M. Ali Alladj Allahou. Il estime que l’heure n’est plus aux discours, mais aux actions. Dire, « stop à l’ingérence, stop à la mauvaise coopération sans la réciprocité », dit-il. Le coordonnateur soutient que, le partenariat avec la France n’est bénéfique en rien pour le continent africain. À son avis, la France ne veut qu’asservir et piller les ressources des Africains et les monter les uns contre les autres. Il affirme que la démocratie, la liberté et la bonne gouvernance prônées par la France ne sont que de la poudre aux yeux. « Ces expressions sont utilisées pour mettre leurs valets et n’ont de sens, pour eux, que lorsque la France contrôle l’exécutif », déclare M. Ali.
Pour le Mouvement panafricain de rejet du FCFA coordination du Tchad, c’est ahurissant ce que la France fait subir à ses colonies africaines. Chaque pays est indépendant et souverain, la France doit les respecter dit M. Ali. Il insiste sur le fait que les peuples africains doivent dire non au néocolonialisme et à la coopération France-Afrique. « Pourtant ce sont les Africains qui alimentent les chiffres d’affaires des multinationales de servitudes. Elles se comportent comme dans un territoire conquis », martèle le coordonnateur.
M. Ali Alladj Allahou affirme que les panafricanistes vont apporter son soutien à la population malienne le 22 janvier prochain.
Dans le même sillage, l’Union des syndicats du Tchad (UST) dans un communiqué de presse signé de son président M. Barka Michel, hier 18 janvier, condamne les sanctions de la CDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. L’UST affirme son soutien à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNMT). « Nous nous joignons à tous les panafricanistes pour organiser des manifestations contre la décision des valets du colonialisme occidental. Pourquoi s’acharner contre les patriotes auteurs de coup d’État du Mali et pas celui du Tchad ? Il y a deux poids deux mesures », rapporte le communiqué.
Moyalbaye Nadjasna
Le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) a rencontré ce mercredi les responsables des médias et les hommes de culture. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’informer toutes les franges de la société de l’état d’avancement des travaux préparatifs du dialogue national inclusif (DNI). Reportage.
« La culture doit être au début et à la fin du système de développement », avait dit le premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor. Mais, au Tchad, elle est au bas de l’échelle. C’est ce qu’estime la quasi-totalité des artistes-musiciens, comédiens, peintres et autres présents dans la salle. Ces artistes ont suivi plus de 2 heures d’exposés présentés par les responsables des 5 sous commissions thématiques du CODNI. C’est depuis presque 10 jours déjà que le CODNI fait cet exercice avec les différentes entités.
Le directeur de la réglementation, du suivi et de l’encadrement du secteur du secteur artisanal au ministère du Développement touristique et de l’artisanat, Koula exprime sa reconnaissance aux responsables du CODNI pour le travail qui touche toutes les sensibilités. En revanche, il déplore le fait que le secteur artisanal soit impliqué à la dernière heure. Il interpelle les autorités du CODNI d’inscrire l’artisanat au programme des débats lors du dialogue prochain. Il estime que l’artisanat peut constituer une réponse non négligeable du problème de l’emploi des jeunes. Selon lui, l’artisanat occupe 70% de la population active au Tchad.
Dans le même registre, Ngakoutou Hommel, ancienne comédienne, souligne que le slogan du CODNI « ensemble pour un dialogue inclusif et réussi », ne colle pas à la réalité. Elle estime que le CODNI ne semble pas impliquer tout le monde. Certaines entités de la société comme les artistes ne sont que des figurants dans la feuille de route de l’organisation. La comédienne souhaite qu’ils soient plus impliqués.
Un autre artiste et architecte militaire, Roger Boriata exprime son désaccord par rapport à la terminologie du mot réconciliation. Pour lui, il faut d’abord concilier les tchadiens avant de parler réconciliation. Il indique que depuis les indépendances, le pays cherche toujours la conciliation. Au sujet du dialogue, l’artiste note que l’on ne doit pas se presser pour un organiser un dialogue bâclé ni prendre un chronogramme téléchargé de quelque part. selon lui, c’est depuis 62 ans que les Tchadiens n’ont pas réussi à se réconcilier, même si la transition doit durer 62 ans, il le faut pour donner une fondation solide au pays.
Même son de cloche pour le coordinateur de l’union des organisations culturelles et artistiques du Tchad (UNOCAT), Dounia Tog-Yangar, précise souligne que si le pays ne donne pas la place qu’il faut à la culture, il serait difficile de développer ce pays. Car dit-il, même les pays les plus puissants comme les USA se sont basés sur la culture pour développer leur pays. Parlant de la refondation du Tchad, Dounia Tog-Yangar, s’interroge si les autorités n’accordent pas qu’il faut à la culture, comment peut-on parler de la refondation d’une nation ? Selon lui, le Tchad est tombé dans une crise généralisée parce qu’on n’a pas impliqué les hommes de culture dans les réflexions pouvant aider le pays à se relever.
Dans ce débat passionnant et parfois houleux, les responsables des médias présents dans la salle sont passés inaperçus. Aucun responsable de médias n’a pu poser des questions de compréhension ni fait des suggestions pour améliorer les conditions de travail de journalistes tchadiens. Selon le système des Nations Unies, le Tchad est l’un des pays au monde, où exercer le métier de journalisme est le plus dangereux.
Jules Doukoundjé
Le comité d’organisation du dialogue du dialogue national inclusif (CODNI) a rencontré ce mardi 18 janvier, les chefs traditionnels et les forces de défense et de sécurité publique pour les informer de l’état d’avancement des travaux préparatifs du DNI prévu le 15 février prochain. Reportage.
Des centaines de chefs de Canton et des sultans, mais aussi les forces de défense et de sécurité publique ont répondu présents à l’invitation du CODNI. L’objectif : rendre compte de l’avancement des travaux préparatifs du DNI prévu le 15 février. Les chefs de canton, les sultans ont suivi les présentations des 5 sous commissions thématiques. Après plus d’une heure d’exposé, le ministre d’État, ministre de la Réconciliation nationale et du Dialogue, Acheik Ibn Oumar a expliqué aux invités venus de toutes les 23 provinces du pays, l’importance de l’exercice. Après une brève explication du ministre, il s’en est suivi un débat.
Le représentant du chef de canton de Békamba, Tommy Maïna affirme que le fait d’impliquer toutes les couches sociales et surtout les chefs traditionnels est une louable. Il pense que les interventions des responsables des sous-commissions thématiques sont appréciables. Toutefois, il estime que les chefs traditionnels sont les dépositaires de nos us et coutumes. Selon lui, leurs apports seraient louables, mais il fallait les sensibiliser sur les tenants et les aboutissants du DNI. À son avis, les chefs traditionnels sont pris au dépourvu. « Dans ce pays, on aime le sensationnel, ce n’est pas une bonne manière. Ils ne peuvent pas vraiment appréhender la portée du DNI », regrette le représentant du chef de canton de Békamba.
Le représentant du chef de canton N'Gouri, dans la province du Lac, Abakar Hadjé exprime sa satisfaction pour la qualité du travail réalisé par le CODNI. Mais, à propos des interpellations à l’endroit des chefferies traditionnelles, il exprime son désaccord. Dans le rapport présenté par les sous-commissions thématiques, il a été reproché aux chefs traditionnels d’avoir failli à leur mission. Selon le rapport, les chefs de canton ne jouent pas leurs rôles dévolus par les textes fondamentaux. Pour le représentant du chef de canton de N’Gouri, le problème n’est pas les décrets et les circulaires, mais c’est l’application de ces décrets et lois qui posent problème. Selon lui, il ne faut pas critiquer les chefs traditionnels, ils sont un pan des organes du pays. À son avis, les ministères et les directions générales ne travaillent pas. « Le peu de compétence qu’on alloue aux chefs traditionnels est discuté entre les commandants de brigades, les commissaires, les agents de sécurité nationale et les gardes nomades », indique-t-il.
Pour le chef de canton de Tikem Fianga, Likbélé Igratouin, pour permettre aux chefs traditionnels de bien accomplir leur mission, l’État, ne devrait plus affecter les administrateurs illettrés et incompétents dans leurs circonscriptions. Il suggère au gouvernement d’envoyer des administrateurs formés à l’École nationale d’Administration (ENA). Selon M. Likbélé Igratouin, les faiseurs de troubles sont les sous-préfets et les commandants de brigades qui ne savent ni lire et ni écrire, « ils sont souvent à l’origine des problèmes que rencontrent les chefs traditionnels ».
Jules Doukoundjé
L’insécurité dans les établissements scolaires persiste. Le vendredi, 14 janvier, autour de 9h un individu armé s’est introduit au lycée officiel de la sous-préfecture de Koundoul, département de Loug Chari, province du Chari Baguirmi. Une banlieue à environ 25 km au sud de la capitale tchadienne, N’Djamena. La rédaction a rencontré, ce 17 janvier le proviseur de ce lycée. Il témoigne.
C’était le vendredi passé vers 9h qu’une personne étrangère s’est introduite au lycée. L’individu s’était habillé en civile, dit M. Saï-Allah Adda proviseur du lycée de Koundoul. Selon lui, l’individu avait sur lui un pistolet avec les accessoires. « Il était d’abord intercepté à la porte par le surveillant. Il a refusé d’obtempérer à l’injonction du surveillant et il a continué tout droit vers une salle de classe. Je ne sais pas ce qu’il cherchait mais surement une victime », rapporte le proviseur. Les surveillants, dit-il, l’ont alerté. M. Saï-Allah et ses surveillants l’ont stoppé mais il a refusé. Il a continué droit vers le grand bâtiment, dit le proviseur. « Nous l’avons suivi. Il est monté à l’étage, nous aussi. Je lui ai demandé ce qu’il cherchait. Il me répond qu’en qualité de qui je lui pose cette question. Je lui ai dit que je suis le proviseur du lycée ». J’insiste, lui demandant le mobile de sa visite. Mais l’homme lui dit qu’il n’a pas d’explications à lui donner. Le proviseur ajoute que l’individu lui a demandé qu’est-ce qu’il veut ? « Alors je lui ai dit dans ce cas tu es venu pour un problème, on ne te connait et sais pas tes intentions. On ne peut pas t’accepter ici, on a des règlements. Toute personne étrangère passe par l’administration. Seule l’administration peut lui chercher un élève. Mais quand vous menacez de cette sorte, vous allez descendre », lui dit M. Saï-Allah. Le monsieur réplique d’un ton agressif qu’il ne descend pas. Le responsable du lycée affirme que lorsqu’il voulait le prendre au colle, il a dégainé son pistolet. « J’étais vigilant et j’ai réussi à prendre sa main de force et je l’ai roulé. Il est tombé, le pistolet aussi, puis on l’a maitriser. On lui a pris l’arme et les accessoires », dit le proviseur.
Vu ce qui s’était passé, rapporte M. Saï-Allah, les élèves venaient pierres en mains vers eux pour le luncher. Mais comme il est déjà maitrisé, ils l’ont protégé et mis à l’abri le temps d’attendre l’arrivée de la police, explique le proviseur. « Il y a eu deux interventions d’unité de la police et de la gendarmerie. Ils étaient en nombre insuffisant. Ils n’ont pas pu contenir les élèves. C’est les forces de l’ordre de 3ème degré, les bérets rouges qui ont réussi à l’extraire sous une pluie de pierres ». Le proviseur dit ne pas savoir vers quelle destination a été conduit l’intrus. Il affirme avoir déposé le pistolet et les accessoires du suspect au commandement territorial de la brigade de Koundoul avec à l’appui une plainte.
« Dieu merci, il n’y a pas de dégâts humains ni matériels. Pour la plainte, on veut connaitre le mobile de son arrivée afin que cela ne se répète plus. Jusque-là ils ne m’ont pas appelé », dit le proviseur.
Pour lui, cela fait 4 ans qu’il est proviseur dans ce lycée mais il n’a jamais vu un tel évènement même pas lors d’une manifestation, insiste-t-il. Selon lui, ils s’organisent chaque matin avec ses surveillants. « Je prends toujours sur moi mon bâton. Ce sont des prédispositions qu’on prend pour fouiller nos élèves avant qu’ils n’accèdent à la cour. Il n’y a pas des agents de sécurité pour assurer la protection. Comme vous le voyez, chaque jour nous sommes exposés et courons des risques ». Il ajoute, que lorsqu’un problème se présente, c’est l’administration qui se met à l’avant-garde. Le phénomène de l’insécurité persiste dans les établissements scolaires. Le proviseur demande à son ministère de tutelle (l’Éducation) afin de voir avec son collègue de la Sécurité publique pour résoudre ce problème. « Surtout l’année passée, il y a eu beaucoup de cas d’insécurité dans les établissements scolaires ont été constatés par tous. Nous sommes menacés de partout, il faudrait que le gouvernement sécurise nos écoles », dit M. Saï-Allah.
Le lycée officiel de Koundoul compte, 1247 élèves dont 428 filles et 819 garçons.
Moyalbaye Nadjasna