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Par deux résolutions prises le 23 août dernier, le Conseil d’orientation et du Contrôle COC de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH) a suspendu son président, Me Loalngar Yogangnan Maxs. Par un communiqué le président évincé ou en voie de l’être a réagi hier 26 août en clamant une manœuvre de forfaiture, selon ses mots.

Le Conseil d’orientation et du contrôle (COC) de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH) a l’issue de son conseil extraordinaire, tenue le 23 août suspend Me Loalngar Yogangnan Max, président de la LTHD et réhabilite à ses fonctions, M. Oyamta Baldal, Coordonnateur national du LTDH licencié, le 17 août passé. Désormais, c’est Me Adoum Mahamat Boukar qui est désigné pour assurer l’intérim de la présidence de la LTDH jusqu’ au prochain congrès, indiquent les conseillers. Le COC reproche au Président évincé, le non-respect des textes statutaires et règlementaires, de son engagement personnel vis-à-vis du 9e congrès ordinaire tenu en janvier 2020, de ne pas faire de la politique active. Les conseillers lui reprochent également d’engager la LTDH dans une politique politicienne avec les plateformes « Wakit Tama » et « Consensus ». Dans la résolution 2 du COC, les conseillers notent une absence totale du président de la LTDH, le non-respect de la feuille de route établie après le congrès, la confiscation d’informations aux autres membres du COC, des déclarations non fondées et propos isolants à l’égard des partenaires de la LTDH.

À propos de la réhabilitation du Coordonnateur national, le COC précisé que la décision du licenciement pris par le désormais ex-président Me Max est irrégulière du point de vue statutaire et règlementaire. Le COC brandi cite les articles 42 des statuts et 59 du Règlement intérieur (RI) de l’organisation.

Le président déchu, Me Max Loalngar, réagit par un communiqué de presse et informe les militants et les sympathisants de la LTDH ainsi que l’opinion qu’il a apprise non sans enchantement, qu’une partie des conseillers triée réunit en Assemblée Générale  extraordinaire, du Conseil d’orientation et du contrôle COC, le 23 août, l’aurait suspendu de ses fonctions. Il ajoute que, le COC aurait désigné un président intérimaire tout en rétablissant le coordonnateur national, employé de la LTDH licencié par ses soins il y a peu.

Selon lui, il s’agit d’une pure forfaiture et d’une manœuvre destinée à poursuivre la dilapidation des maigres ressources de l’organisation. « En vertu des statuts et règlement intérieur de la LTDH, le président est élu par le congrès et non par le collège des conseillers. Et le président intérimaire n’est pas élu, mais détient ses prérogatives de l’empêchement du président élu », explique Me Max. Il soutient que, si l’article 14 du statut dispose qu’une session extraordinaire du COC peut être convoqué par le président, à la demande de 2/3 de ses membres, l’article 22 du RI précise très clairement que « le président du COC convoque et préside le conseil ordinaire et extraordinaire » aussi, une session du conseil du COC tenue en dehors de son président est une pure forfaiture. »

Le président de la LTDH suspendu trouve hallucinant qu’une équipe soucieuse de son bon fonctionnement en vienne à suspendre son président simplement pour son activisme en se basant sur des affirmations gratuites et mensongères. « Là où le bât blesse, c’est de rétablir dans ses fonctions un employé licencié sans aucune mise en garde ni un audit indépendant alors qu’un rapport de médiation établit sans ambages qu’il s’est rendu coupable de mauvaise gestion des ressources et d’abus des biens de l’organisation, en plus de moult actes répréhensibles qui impactent négativement la vie de l’organisation », note-t-il. Pour lui, même si l’on voulait faire supporter par les militants, les travers révélés par le rapport de médiation divulgué, le 17 juillet 2021, il serait judicieux de les informer préalablement.

Me Max Loalngar, informe qu’il n’entend pas à se soumettre aux résolutions du 23 août.  Il déclare que ces résolutions sont nulles et non avenues. Il affirme ne plus être complice de malversations au préjudice de l’organisation. « Le coordonnateur national ne fait plus partie de la LTDH à cause de son licenciement pour faute lourde et ne saurait engager la LTDH », conclut Me Loalngar Yogangnan Max.

Sur les antennes de la radio FM liberté, ce matin 27 août, Me Loalngar affirme qu’il engagera des poursuites judiciaires et s’attaquera à cette décision de suspension qu’il qualifie de nullité absolue.

Moyalbaye Nadjasna

La Haute Autorité des médias et l’audiovisuel(HAMA) vient de clore les deux jours de réflexion et d’échange avec les responsables des médias. C’est au cours d’une cérémonie assortie des résolutions et des recommandations qu’a pris fin hier, 26 août dans un hôtel de la place que la rencontre.

Deux jours de réflexions et d’échange entre la HAMA et les médias sur le thème, « le rôle et missions des médias: avant, pendant, et après le Dialogue national inclusif (DNI) », ont accouché des résolutions et des recommandations. Au Conseil Militaire de Transition (CMT), les participants l’encourage à tendre la main à tous les Tchadiens et de tout mettre en œuvre pour assurer le bon déroulement de la phase préparatoire du DNI, considérer non seulement les médias comme des canaux d’information, mais des acteurs à part entière et les impliquer dans toutes les phases du dialogue, soutenir les médias dans leur mission régalienne et particulièrement dans la couverture médiatique de cette rencontre, doter la maison des médias du Tchad d’une salle multimédia, assurer la sécurité des journalistes et leur faciliter l’accès à l’information, réintégrer l’enseignement de l’éducation civique et morale dans les programmes scolaires.

Concernant les résolutions, les médias s’engagent entre autres : à assurer une large couverture médiatique des travaux du DNI, se conformer aux règles de l’éthique et de la déontologie du métier, résister aux manipulations et éviter les partis pris, sensibiliser la population tchadienne à un engagement civique ou un contrôle civique des actions publiques, promouvoir la solidarité et la confraternité entre les peuples tchadiens.

Le président de la HAMA, Dieudonné Djonabaye demande aux responsables des médias à la clôture des travaux de demeurer toujours dialecticien. Selon lui, la seule arme efficace et redoutable est le verbe sinon la liberté d’expression. « Cette liberté d’expression nous devons en faire bon usage en apportant notre contribution à la construction de la nation tchadienne. Ce n’est pas avec la violence que nous allons bâtir la fondation de notre pays », soutient-il. M. Djonabaye rappelle que la conférence nationale souveraine était couverte seulement par la presse d’État, mais cette fois, le DNI va se tenir dans une période riche de notre histoire. « C’est la démocratie pluraliste avec une presse plurielle et diversifiée. C’est l’occasion pour vous de peser de vos écrits sur le processus du dialogue. Nous n’avons aucune intention de vous loger dans un cadre, c’est une adresse à plus d’ardeur à conquérir plus d’espace de liberté, de donner la parole à tous les acteurs », argue-t-il.

Le président de la HAMA dit aux médias qu’ils doivent par leurs plumes amener leurs compatriotes à accepter les débats contradictoires afin de ne plus se battre avec des canons. Il ajoute que les médias doivent pratiquer un journalisme saint aux fins de favoriser une cohésion sociale saine. M. Djonabaye précise que le journalisme est un métier qui exige du savoir-faire, des aptitudes et des compétences précises, « regard, qualité d’écoute, relation des faits, soucis des lecteurs ou auditeurs. » Il affirme enfin que, les journalistes doivent être utiles à leurs compatriotes par la culture de la paix et du dialogue.

Moyalbaye Nadjasna

Les victimes de crimes et de répressions de l’ancien président Hissène Habré se sont rencontrées à huis clos ce jeudi 26 août au siège de leur association située au quartier Chagoua, dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena. L’objectif de cette rencontre avec leurs avocats est de s’enquérir de la mort de l’ex-président au sujet de leurs indemnisations. Reportage.

Des centaines de victimes, composées des femmes et des hommes, de l’ancien dictateur tchadien, Hissène Habré se sont réunies ce jeudi après-midi au siège de leur association, située sur l’avenue Jacques Nadingar, au quartier Chagoua, dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena. Le mot d’ordre de cette rencontre est d’avoir plus d’information avec leurs avocats et conseillers juridiques pour la suite de leurs indemnisations. Après la mort de l’ex-président Hissène Habré, décédé à Dakar, au Sénégal de suite de covid-19, les victimes ont de position mitigées sur le décès de celui qui a été pendant longtemps à l’origine de leurs souffrances.

Pour le secrétaire général de l’association des victimes de crimes et de répressions de Hissène Habré (AVCRHH), Koumato David, la mort est un destin pour tout homme. Et la mort d’Hissène Habré n’entame en rien à leur lutte. A son avis le but de leur lutte est d’arriver à la réparation et aux indemnisations. Pourtant jusque-là, rien n’est fait. Bien qu’ils ont reçu à le condamner à perpétuité. Koumato David précise que le fait que l’ex-président soit condamné à perpétuité est déjà une grande victoire pour les victimes, avant d’ajouter que ce serait plus encore, quand toutes les victimes seront indemnisées. « Nous exhortons l’Union africaine (UA) qui est à la manœuvre de tous les jugements, avec le gouvernement sénégalais et les autorités tchadiennes de mettre leurs efforts ensemble pour indemniser au plus vite les victimes qui sont en train de mourir ».

Selon lui, plus de 300 victimes sont déjà mortes sans être indemnisées et qu’il faut faire vite pour que celles qui sont encore en vie puissent rentrer dans leur droit. Ce dernier précise que les victimes ne quémandent pas, ils réclament leur droit. Il rappelle que sur les 7 000 victimes qui constituent l’association, plus de 300 sont déjà mortes, « cela n’est pas normal de les traîner ». Au sujet de la mort de Hissène Habré, il affirme que l’ex-dictateur est condamné à perpétuité donc il doit mourir en prison. Et rapatrier ou pas la dépouille n’est pas leur problème. Le problème c’est le gouvernement de transition qui a dit qu’ils peuvent rapatrier son corps si sa famille le veut et qu’ils ne s’opposent pas.

Le SG de l’AVCRHH, souligne que le fait que le gouvernement de transition confirme que la dépouille de l’ex-président n’aura pas des honneurs est une satisfaction pour les victimes. « Ce qui nous préoccupe, c’est nos indemnisations. Le reste, ce n’est pas notre problème, sauf que les choses restent à moitié c’est cela notre préoccupation », explique Koumato David.

Même son de cloche chez les victimes

Autre réaction dans le même sens. Le coordonnateur de l’AVCRHH, Ousmane Abakar Tahir, soutient que le décès de Hissène Habré n’est pas lié à l’indemnisation. Selon lui, les victimes ont gagné tous les procès contre l’ex-dictateur, et que cela ne les inquiète pas. Il révèle que leurs indemnisations sont évaluées à plus de 75 milliards de f CFA. Et la moitié doit être versée par l’État tchadien. De l’avis de Moctar Nganansou, une victime, Hissène Habré est un homme, donc il est mortel, et qu’il est mort comme toutes les victimes. Ce dernier regrette que son bourreau meure de sitôt, avant de préciser qu’il ne jubile pas de sa disparition, mais qu’il aurait souhaité que l’ex-président purge sa peine jusqu’au bout. Pour cette veuve et victime qui s’exprime sous couvert de l’anonymat, les femmes victimes sont très fatiguées, il faut que l’État tchadien et l’UA leur payent leurs droits. Selon elle, le procès est clos depuis 5 ans et l’horizon est toujours sombre. Entre temps les victimes meurent sans être indemnisées, « cela a trop duré »

Aux dernières nouvelles, les épouses de l’ancien président ont décidé que la dépouille de leur mari soit inhumée au cimetière musulman de Yoff, en terre sénégalaise. Au moment de publier cet article, la levée du corps a eu lieu.

Jules Doukoundjé    

Après quelques jours des vacances, certains établissements scolaires surtout privés à N’Djamena organisent des cours de vacances appelés communément cours d’été. Que visent ces cours? Nos reporters sont allés rencontrer enseignants et étudiants. Reportage.

Raïssa Marie, 14 ans, habite au quartier Moursal dans le 6e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Chaque lundi, mercredi et jeudi, elle parcourt 1 kilomètre avec ses camarades pour venir suivre les cours de vacances appelé encore cours d’été au Lycée et Collège Adventiste. Ce  mercredi 25 août, elle était en train de suivre le cours de physique-chimie, « nous avons commencé les cours depuis le 12 juillet et cela fait déjà 45 jours. J’apprécie les cours d’été, je suis satisfaite même si c’est en peu de temps. J’ai appris des choses qui vont m’avantager à la prochaine reprise », confie-t-elle. Elle remercie ses parents et ses enseignants pour les bonnes dispositions prises par les uns et les autres. La jeune fille plaide auprès d’autres parents d’élèves afin d’envoyer leurs enfants dans les cours de vacances. « Il y a toujours quelque chose à gagner », dit-elle.

Le chargé de cours de physique-chimie M. Alafi Allahdi estime pour sa part qu’après 6 semaines de cours, il a fait une évaluation et le niveau est encourageant. « Certes, les vacances sont faites pour que les élèves après 9 mois de cours se reposent. Mais à mon avis normalement après 1 mois de repos, les parents doivent envoyer leurs enfants pour suivre les cours de vacances qui ne durent que 45 jours », affirme, l’enseignant. Il précise que ces cours sont indispensables parce qu’ils rehaussent un tant soit peu le niveau des enfants et les prépare à la reprise des cours.

M. Mbang Émile, directeur des cours de vacances au Collège Adventiste, affirme que les cours ont commencé le 12 juillet et finissent le 25, mais c’est le 31 août que tout va définitivement finir. Selon lui, il y a eu 60 élèves tous cycles confondus. Il explique que depuis le début des cours jusqu’à maintenant, la progression pédagogique est appréciable. Il précise que les élèves qui sont les plus concernés sont ceux des classes du premier cycle et du second cycle. Pour le second cycle, il s’agit des élèves de seconde et première scientifiques, explique le directeur. Concernant la raison d’être des cours de vacances, elle est motivée par les évènements tels que le covid-19, l’instabilité sécuritaire et les grèves répétitives que le pays a subis depuis deux ans. Selon lui, ces évènements ont impacté négativement le niveau des élèves. « Il ne faut pas que les parents négligent les cours d’été. Ces cours sont importants pour les enfants même si cela se passe dans un temps court. Nous enseignons 5 matières : le français, l’anglais, les mathématiques, la physique-chimie et la biologie. Je trouve l’essentiel du programme », détaille M. Mbang.

Nous avons sillonné plusieurs autres établissements scolaires, mais la plupart ont déjà fini avec les cours d’été, ils s’attellent aux inscriptions et aux réinscriptions pour l’année scolaire 2021-2022.

Moyalbaye Nadjasna

L’huile d’arachides est la plus prisée par la plupart des ménages modestes de la capitale tchadienne. Mais en cette période de pluies, cette huile devient de plus en plus rare et cette rareté a fait grimper le prix. La hausse du prix d’huile d’arachides inquiète bon nombre de ménages modestes. Reportage.

 La rareté de l’huile dans les marchés de la capitale, N’Djamena, met beaucoup de ménages dans des difficultés inexplicables. Ce manque d’huile a fait flamber le prix et le panier de la ménagère est atteint. Les consommateurs se plaignent de cette hausse des prix. Pour justifier cela, certains commerçants expliquent que ce manque serait lié à l’augmentation des oléagineux tels les arachides et le sésame. L’huile est le principal ingrédient pour la cuisine, la hausse de son prix met en difficulté et voire modifie même les habitudes de certains modestes foyers. Certains vendeurs affirment que ce sont les taxes douanières qui seraient la cause de cette flambée. Pour répondre au problème, ils exhortent les autorités à revoir leur copie en annulant purement et simplement ces taxes. Les marchés de la capitale sont bondés d’huiles importées des pays voisins en cette saison de pluie, alors que les femmes ont pour préférence l’huile d’arachides produite localement.

Pour Alhaji Adam Yabisse, marchand, rencontré au marché à mil, dans les deux arrondissements de la commune de N’Djamena, il y’a plusieurs qualités dans les marchés et en abondance, mais les clientes préfèrent acheter l’huile d’arachide locale. Selon ce vendeur, le sac d’arachides coûte cher et cela a affecté le prix. Il conseille à ses clientes de s’approvisionner d’autres huiles importées en attendant la période faste des arachides. Pour soulager les clients, certains vendeurs proposent leur proposent l’huile de palme et bien d’autres marques d’huiles importées. Outre la hausse de prix d’huile d’arachides dans les marchés, les consommateurs se plaignent aussi de la hausse de prix de denrées des premières nécessités.

Amina Ali affirme que c’est depuis plus de 10 ans qu’elle prépare à base d’huile d’arachides, mais la hausse de prix a modifié son habitude. La jeune dame souligne qu’avant, elle n’arrivait pas à gérer, mais qu’avec cette rareté et la hausse de prix, elle est contrainte de revoir sa gestion. Nénodji Madjiré institutrice, a quant à elle demandé aux foyers modestes de se rabattre sur le beurre de Karité, une excellente huile. Pour l’institutrice, l’huile de karité est aussi meilleure que l’huile d’arachides. Elle exhorte les consommateurs à réduire la quantité d’huile quand ils cuisinent.

En attendant la période d’abondance d’arachides, les clients et les vendeurs d’huiles d’arachides devraient s’évertuer pour trouver le juste milieu. Et pour mettre fin à cette situation. Les autorités publiques sont appelées à arbitrer afin de  trouver de solutions idoines aux ménages modestes qui croulent sous la cherté de vie.

Jules Doukoundjé

La Haute Autorité des médias et de l’Audiovisuel (HAMA) et les responsables des médias tchadiens ont échangé ce, 25 août 2021 dans un hôtel de la place, sur «  le rôle et les missions des médias dans le processus du Dialogue national inclusif (DNI). » A l’ouverture des assises, quelques organisations de la société civile, des organisations internationales, des corps diplomatiques, des députés et le ministre d’État chargé de la Réconciliation et du Dialogue national, Acheikh Ibni Oumar, représentant le Premier ministre de la Transition étaient présents. Reportage.

Selon la feuille de route de la Transition, le Dialogue national inclusif devrait se tenir entre les mois de novembre ou décembre 2021. M. Laoro Gondjé, Secrétaire général de la Haute Autorité des médias et de l’Audiovisuel (HAMA), affirme qu’avoir fait un constat par rapport aux publications de certains organes de presse, d’ articles à la limite des propos haineux, après la disparition tragique du Président Idriss Deby Itno, le 20 avril dernier. Il précise que de tels écarts de comportement professionnel peuvent affecter dangereusement la cohésion nationale. Pour être prudente dit-il, la HAMA initie ces assises de réflexion et d’échange afin d’aider les médias à plus de responsabilités dans le traitement des informations avant, pendant et après le Dialogue national.  M. Laoro Gondjé affirme que, la HAMA n’a pas seulement pour mandat de garantir la liberté de l’information et de la communication au Tchad, mais elle doit aussi et surtout veiller au respect du code de l’éthique et de la déontologie du métier. « L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités professionnelles des journalistes et les mobiliser autour du dialogue à venir afin de disposer des informations fiables et crédibles, susceptibles de modifier la perception du vivre ensemble des Tchadiens », note-t-il.

M. Dieudonné Djonabaye, président de la HAMA, dans son intervention, signifie que, le Président du conseil militaire de transition (PCMT) Mahamat Idriss Deby invite la presse à participer activement au processus transitoire, afin de favoriser le vivre-ensemble au Tchad. Il ajoute que les médias doivent éviter les articles qui poussent à la haine et à la violence. Pour le président de la HAMA, les journalistes doivent contribuer à la réussite du DNI. M. Dieudonné Djonabaye déclare que, la liberté de la presse et ses activités sont encadrées par les textes et lois. D’après lui, si la HAMA met systématiquement de la rigueur dans la régulation des activités des médias au Tchad, un grand nombre de presses disparaîtrait. « Nous tenons à avoir une presse diversifiée et plurielle, mais rigoureuse et responsable. Les médias doivent faire preuve de professionnalisme et éviter de jeter de l’huile sur le feu ni être source de division », renchérit le président de la HAMA.De plus, il soutient qu’une information exacte et vérifiée, bien équilibrée, donne la parole à tous les acteurs. Il insiste sur le principe d’objectivité de l’information au cours du DNI, gage de la cohésion nationale. Selon lui, les journalistes doivent relever dans leurs informations, les avancées et les aspects porteurs d’espoir avant, pendant et après le dialogue aux Tchadiens. Il termine en signifiant qu’après le DNI, suivront les périodes électorales qui sont toutes des moments cruciaux et la presse doit se montrer professionnelle.

Le ministre d’État chargé de la Réconciliation et du Dialogue Acheik Ibni Oumar, a représenté le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert.

Il apprécie le thème choisi par la HAMA pour cette rencontre. Selon lui, cette réflexion est non seulement celle des médias, mais de tous les Tchadiens. « Tous les Tchadiens doivent faire preuve d’ouverture d’esprit afin de contribuer ensemble à rompre avec le cycle infernal des conflits meurtriers qui affectent négativement notre pays. Les médias sont les acteurs clés pour la promotion de la paix et de l’unité nationale », dit le ministre Acheik Ibni.

Le représentant du Premier ministre note que les médias doivent être au-dessus de la mêlée afin d’influencer positivement le déroulement du dialogue à venir.

Moyalbaye Nadjasna

L’ancien Président tchadien  Hissène Habré est décédé ce 24 août 2021 à Dakar au Sénégal de suite du covid-19. Selon son épouse Fatimé Raymonde, le Président sénégalais Macky Sall, informé, a immédiatement mobilisé les moyens humains pour diligenter les soins ; malheureusement il s’est éteint ce mardi 24 août. Hissène Habré est originaire de la région du Borkou. Il a régné d’une main de fer et a marqué l’histoire de son pays.

L’ancien Président tchadien Hissène Habré est mort de suite de la covid-19 dans un hôpital public sénégalais. Selon la déclaration de l’épouse de Hissène Habré, Fatimé Raymonde et les informations de la presse sénégalaise qui ont fait état que le Président Habré a été contaminé par la Covid 19 dans sa prison. Les autorités tchadiennes  en occurrence le président du Conseil Militaire de la Transition (CMT), le général Mahamat Kaka  a transmis à toute sa famille et aux peuples tchadiens ses condoléances.

Qui est Habré ?

Hissène Habré est né le 13 août 1942 à Faya-Largeau. C,est un enfant du grand désert tchadien. Il a grandi dans un milieu de bergers nomades. Il a fait ses études primaires et secondaires à Faya. C’était un élève intelligent qui a très vite été remarqué par ses instituteurs. Après l'indépendance, il fallait confier des postes administratifs occupés par les français aux tchadiens. Le président  François N’garta Tombalbaye nomme Hissène Habré sous-préfet de Moussoro. Il s’envole ensuite pour  étudier en France à l’Institut des Hautes Études d’outre-mer. Il opte pour les études de droit, puis de science politique à l’Institut d’études politiques. Hissène Habré rentre au pays en 1972 après une forte pression du président de l’époque. Il finit par rejoindre le Frolinat et fonde les Forces armées du Nord (FAN). La rébellion qu’il dirige enlève un médecin allemand et le libère contre rançon. Les éléments dirigés par Habré multiplient les enlèvements, cette fois c’est un coopérant français Marc Combe puis l’archéologue Françoise Claustre qui sera libérée le 1er février 1977 en même temps que son mari Pierre Claustre, lui-même enlevé le 26 août 1975. Hissène Habré est tenu pour responsable de la torture et de l'exécution sommaire le 4 avril 1975 de l'émissaire envoyé par le gouvernement français pour négocier leur libération, le commandant Galopin. Hissène Habré se révéla au monde et permit de mettre sur l’échiquier mondial les rébellions tchadiennes.

Après la mort de Tombalbaye en avril 1975, le général Félix Malloum qui régna au pouvoir, nomme Habré au poste de Premier ministre, le 29 août 1978. La guerre du 12 février 1979, marque la fin du règne de Felix Malloum. Goukouni Weddeye devient président de 1979 à 1982. Il se fait renverser  par Habré, le 7 juin 1982. Désormais Hissène Habré est président de la République. Il supprime poste de Premier ministre le 19 juin. Habré transforme les FAN en armée régulière (FANT), puis crée une police politique , la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), responsable de milliers d’enlèvements  et d’assassinats politiques. En 1983, Habré livre une bataille sans merci contre les forces libyennes qui occupent le nord du Tchad. Soutenu par la France et les États-Unis, il reconquit en mars 1987 la bande d’Aouzou et signe la même année un cessez-le-feu puis renouent  leurs relations diplomatiques en octobre 1988. Deux ans plus tard, le colonel Idriss Deby renverse, le 1er décembre 1990, Hissène Habré se réfugie au Sénégal.

Hissène Habré est condamné par contumace. Il est inculpé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre et actes de torture. Son procès s'ouvre à Dakar, capitale du Sénégal. Il est condamné à perpétuité en 2017. Depuis quelques semaines la famille de l’ex-président a réclamé, en vain sa libération pour son âge avancé. Et sa vulnérabilité face à la Covid 19, Hissène Habré a été emporté par la pandémie ce mardi 24 août.

Moyalbaye Nadjasna

Celui que ses fan ont surnommé « Dougli », le lion en langue goranne n’est plus. L’ex-président tchadien Hissène Habré est décédé ce mardi matin à Dakar suite de covid-19. D’un côté plusieurs voix s’élèvent pour apprécier l’homme d’État qu’il a été. De l’autre côté ils critiquent sa gestion.

L’ancien président Hissein Habré est décédé ce mardi 24 août des suites de la covid19 à l’âge de 79 ans. Il avait été hospitalisé ces derniers jours à Dakar au Sénégal où il purgeait sa peine de prison à perpétuité, après avoir contracté la maladie. Hissein Habré était arrivé au pouvoir le 7 juin 1982 en marchant sur la capitale, N’Djamena pour déloger son frère ennemi Goukouni Weddeye. Habré était resté à la tête du pays durant près de 8 ans avant d’être renversé par le défunt président Idriss Deby en décembre 1990. Ses années de pouvoir sont marquées par de nombreux crimes. Une commission d’enquête après sa chute parle de 40.000 morts. Au Tchad, la nouvelle du décès de l’ancien l’homme fort a surpris bon nombre de défenseurs des droits de l’homme et certains opposants qui trouvent en lui, un compatriote qui aimait son pays, malgré les crimes qu’il a commis contre son peuple.

Pour Salibou Garba, président du parti Alliance Nationale pour la Démocratie et le Développement (AND), parti d’opposition, l’ex-président est un patriote et un homme moulé dans la lutte contre l’impérialisme. Il affirme que Hissein Habré était comme la plupart des révolutionnaires qui étaient marxistes bolcheviques et que c’est ce qui explique la brutalité de son style et de sa rigueur et surtout le refus de la corruption et la gabegie. L’homme politique confie que le natif de Faya, dans l’extrême du pays, est un organisateur rigoureux, hors-norme et qu’avec lui, l’on ne jouait pas avec le denier public et l’État tchadien était vraiment un État respecté par ses voisins. Salibou Garba a toutefois nuancé ses propos avant de marteler que pendant le règne de l’ex-dictateur, il s’est passé des choses atroces et qu’il n’était pas le seul responsable de toutes ces atrocités et barbaries. Ce dernier affirme avoir fait connaissance de l’ancien homme fort du pays avant d’indiquer que c’était Hissein Habré qui lui avait demandé de rentrer quand il était en exil au Cameroun. « Quand j’étais rentré, il m’avait reçu et me disait : je ne pensais pas que vous allez accepter de rentrer, parce qu’on m’accuse de tuer les gens et les jeter dans le fleuve », confie l’opposant.

Au sujet du rapatriement de la dépouille de l’ancien président, le président de l’AND souligne qu’il faudra s’activer pour acheminer le corps du lion du désert. M. Salibou Garba estime que l’ancien président a assez connu l’humiliation lors de son procès et qu’il est du devoir des Tchadiens de le pardonner et d’accepter que sa dépouille vienne reposer sur sa terre natale.

La mort de Hissein Habré a surpris beaucoup de Tchadiens qui sont restés sur leur soif de voir l’ancien dictateur purger sa peine à perpétuité. Pour le président d’honneur de la LTDH et vice-président de la fédération internationale des droits de l’homme, Dobian Asngar, la mort est toujours quelque chose de triste et qu’on aurait souhaité que l’ex-chef d’Étatt soit en vie pour pouvoir comprendre le sens de la cruauté qu’il a fait aux gens. Selon lui, en tant que défenseur des droits humains, l’on ne peut pas se réjouir de la mort d’un humain. « Nous ne l’en voulons pas jusqu’à sa mort. Le sens de notre combat est qu’il soit en vie pour répondre » précise-t-il. Dobian Asngar affirme que la mort de Hissein Habré doit servir de leçon aux autres apprentis dictateurs qui tenteraient de faire la même chose, avant d’ajouter qu’il n’est pas contre le rapatriement de la dépouille de l’ex-président. Abondant dans le même sens Me Jacqueline Moudeina dit qu’elle n’a pas de commentaire à faire sur la mort d’un être humain et de surcroît un compatriote, avant d’ajouter qu’il faut laisser la famille organiser et vivre le deuil. À propos du procès, l’avocate des victimes de Hissein Habré précise que la mort ne met pas fin au combat et qu’il faut attendre après les obsèques avant de parler du procès.

Jules Doukoundjé  

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