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Votre journal Ialtchad a ouvert un dossier sur l’utilisation des pesticides dans les cultures maraichères. Pour clôturer ce dossier, notre reporter s’est entretenu avec la directrice Adjointe de Protection des Végétaux et du Conditionnement, du ministère du Développement Agricole Mme Okala Neloumta Madibé. Grande Interview d’Ialtchad presse.

Qu’est-ce que signifie pesticides? Et quel est leur rôle ?

Vous avez frappé à la bonne porte. C’est la direction de Protection des Végétaux et du Conditionnement, du ministère du Développement Agricole qui est mandatée par le gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture pour la question de protection des végétaux. Pour cela, nous avons une loi, c’est la loi 14 relative à la protection des végétaux qui nous confère cette mission. Les pesticides sont des substances qui permettent de protéger les plantes. La définition des pesticides prend en compte ceux qui constituent des vecteurs des maladies. La FAO considère les pesticides comme toute substances utilisée pour traiter les plantes, assurer la régulation de la croissance des plantes, leur défoliation, ce sont des substances pour faire sécher les plantes. Au Tchad, nous n’utilisons pas toutes ces substances mais elles sont aussi des pesticides. On les appelle aussi des produits agro-pharmaceutiques, phytopharmaceutiques ou phytosanitaires.  Pour nous résumer, ce sont des substances utiliser pour traiter les ennemis de cultures.

Qu’est-ce que vous entendez par ennemis de culture ?

Les ennemis des plantes sont les insectes, les nématodes, les maladies fongiques, virales, les bactéries, les rongeurs (les ras, et autres). Les virus et les bactéries constituent ce qu’on appelle des maladies invisibles aux yeux naturels sauf au microscope. Donc les pesticides permettent de réduire le taux de nuisibilité de ces ennemis de culture et assurer la survie des plantes pour augmenter la production agricole.

Quels sont les types de pesticides ?

Les pesticides sont de nombreux et divers types. Il y en a qui sont en liquide, en solide mais aussi en poudre. Un profane, ne fait pas de différence. Mais si vous avez devant vous un pesticide, il vient dans son emballage, soit dans une bouteille bien conditionnée avec des indications sur l’étiquette. Si c’est en liquide, on parle de pesticide EC (concentré emutionnable, cela veut dire qu’on peut mélanger dans l’eau), si on met WP en anglais Waitable Powder, c’est en poudre mouillable, Dray Powder, c’est à l’usage sans eau. Bref, si c’est en poudre c’est dans des sachets, en liquides dans des bidons (1 litre, 5 litres selon le conditionnement du formulateur, la firme qui les produit). Dans les pesticides nous avons les insecticides (pour insectes), nématoïdes (nématodes), les fongicides (tuent les maladies causées par les champions), le bactéricides (bactéries).

Comment peuvent-ils être utilisés face aux ennemis de culture ?

Il faut bien comprendre qu’il y a des pesticides qui tuent les insectes. Les insectes sont de différentes espèces. Chaque matière active qui se trouve dans un pesticide est destinée à un insecte bien précis, une maladie bien précise. On n’utilise pas les pesticides au hasard. Un producteur qui a des insectes qu’on appelle des puseromes, il doit chercher un insecticide ou pesticide de contact. Cela veut dire qu’une fois pulvériser sur l’insecte et qu’il est touché, et en meurt. Si ce sont des cochenilles phareneuses sur les maniocs, ces genres d’insectes sont protégés par un cocon. Alors, il faut un insecticide systémique qui peut pénétrer son cocon pour le toucher. Vous voyez déjà la différence dans l’utilisation des pesticides.

Et si c’est un maraicher ?

Si c’est un maraicher, il doit chercher un pesticide qui est destiné pour la culture maraichère. Généralement au Tchad, ce sont les maraichers qui en utilisent beaucoup mais c’est avec l’arrivée des chenilles légionnaires que les producteurs en font usage sur les sorghos et le maïs. Maintenant en utilisant il faut savoir ce qui peut convenir avec le maraichage. L’utilisation des pesticides va avec les cultures et les ennemis de culture. C’est pourquoi, il est important que les maraichers se rapprochent des techniciens pour des conseils avant tout usage de pesticides. Certains viennent nous voir et posent leurs problèmes. Nous dépêchons une équipe technique sur le terrain pour faire l’état des lieux et nous ramener des informations. Une fois les cultures identifiées avec les insectes et les maladies, ils prodiguent des conseils aux producteurs et ils leur prescrivent des produits appropriés. Dans les pesticides il y a des matières actives et si celles-ci ne conviennent pas à la cible, on peut pulvériser de tonnes et sans résultats et cela risque de créer plutôt d’autres problèmes.

Quelles précautions doivent prendre les maraichers pendant l’usage des pesticides ?

Ce que les maraichers doivent comprendre c’est d’être prudent lors de l’utilisation des pesticides. Il leur faut des équipements de protection individuelle. Il s’agit des combinaisons : bottes, gants, lunettes, chapeaux. Mêmes nous qui sommes de spécialistes, pour manipuler nous nous rassurons de nos équipements de protection individuelle. Malheureusement nos maraichers, ne le font pas. Cependant ils n’ont pas aussi tort parce qu’ils manquent d’informations. Ils ne sont pas formés dans le domaine, c’est à nous de les aider mais les moyens font défaut. Ceux qui viennent vers nous sont informés mais ce n’est pas le cas de la plupart d’entre eux. Lorsqu’ils mettent le produit dans le seau et ils y trempent les branchent des Neem pour les asperger sur les plants c’est dangereux. Ils ramassent le produit sur leur corps, avaler la vapeur qui peut causer de problème de santé.

Quels avantages à tirer dans l’usage des pesticides ?

Un, les pesticides tuent les ennemis de culture, améliore la production agricole. Si ces insectes ou maladies nuisibles à la culture ne sont pas éliminés, Deux, mal utilisés, ils détruisent la culture et le producteur ne peut rien gagner au finish. Trois, si le producteur les utilise en respectant les normes, il peut plus gagner. Mal utiliser, cela peut créer de problème.

Quelles sont les conséquences sur la santé humaine ?

Sur la santé humaine, il y a beaucoup des conséquences. Le pesticide lorsqu’il est mal utilisé et dans de conditions requises, il peut causer de maladies à long termes. Surtout pour les femmes et les enfants c’est très dangereux, ça agit sur la santé de reproduction. Il y a des pesticides qui sont cancérigènes. D’autres sont repro-toxiques et agissent sur les gamètes et peuvent causer la malformation des enfants. Ici, des études ne sont pas faites mais sous d’autres cieux, les études les ont démontrés. Si vous en avalez ça vous intoxique fatalement. Juste en contact, vous ramassez les pesticides dans la peau. Il y a trois voies de pénétration : la pénétration par contact, par inhalation (les dérives de vape dus au vent), et la pénétration par voie orale (confondre le pesticide à l’eau, par exemple).  Lorsque les maraichers pulvérisent leurs plants, il y a ce qu’on appelle, le « délai avant récolte ». Il faut utiliser les pesticides proportionnellement à chaque hectare cultivé. Il y a beaucoup de choses derrières le pesticide.

Le délai avant récolte, qu’est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire simplement que lorsqu’on pulvérise, il y a de temps à observer à respecter avant de récolter les plants. Cela dépend, ça peut durer 3 jours, une semaine, un mois après la pulvérisation. Sinon la récolte précoce après la pulvérisation, met le consommateur qui en achète en danger. Il mange le résidu du pesticide dans les légumes, tubercules ou fruits. Pour cela, il faut un temps maximum pour que le pesticide pulvérisé sur les plants se dégrade avant toute récolte. En accumulant les petites doses de pesticides jusqu’à la dose rectale, ça peut créer la maladie chez le consommateur. On peut laver les légumes à l’eau de javel pour détruire les microbes à la surface mais le pesticide est dans la plante. Donc le laver ne suffit pas. L’important, c’est de résoudre le problème à la racine avec les maraichers. Il y a un grand travail à faire avec eux à ce niveau.

Et les conséquences sur l’environnement et le sol ?

Pour l’environnement quand on déverse n’importe comment les pesticides ça peut souiller les eaux de fleuves ils peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques aussi. Les gens qui pèchent avec les pesticides tuent les poissons, ils polluent l’eau qui peut tuer tout ce qui s’y trouve. Ça agit sur la biodiversité. Aujourd’hui, certaines espèces d’insectes ont disparu suite à la mauvaise utilisation des pesticides. Les abeilles par exemple, favorisent la pollinisation pour que les plantes puissent donner de fruits meurent tous, on aura de problèmes. Dans certaines zones, a force d’utilisation des pesticides, les abeilles disparaissent.

Les pesticides appauvrissent également le sol, les terres cultivables surtout. Les herbicides par exemples sont utilisés pour tuer les mauvaises herbes. Certaines molécules lorsque vous pulvériser ça peut détruire les microflores qui se trouvent dans le sol. Or ce microorganisme joue un rôle important dans la fertilité du sol pour le rendre cultivable. Au Mayo-Kebbi ouest notamment à Pala, nous avons fait une enquête sur l’utilisation des herbicides. Il apparaît que c’est beaucoup utiliser pour la culture de maïs mais les producteurs se sont rendus compte qu’ils ont de problème avec le sol. Cela est dû à l’utilisation abusive et anarchique des herbicides.

Réalisation Moyalbaye Nadjasna

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT), le général Mahamat Idriss Deby Itno a procédé ce lundi 16 août à la pose de la première pierre des travaux de pavage du quartier Mardjandaffack, un vieux quartier situé dans le deuxième arrondissement de la ville de N’Djamena. La cérémonie a eu lieu en présence du maire de la ville de N’Djamena et de plusieurs autorités communales. Reportage.

La saleté, l’odeur nauséabonde des eaux usées et la poussière seront bientôt des vieux souvenirs pour les habitants de Mardjandaffack, un vieux quartier situé dans le 2e arrondissement de la ville de N’Djamena. La cérémonie du pavage a eu lieu ce lundi, 16 août en présence du président du CMT, Mahamat Deby Itno et de plusieurs autorités communales. Le président qui s’exprimait à l’occasion de cette cérémonie a déclaré que, même si le pays est dans une période de transition, dominée par le dialogue national et la sécurité, les efforts de développement ne doivent pas être freinés.

 23,7 milliards de F CFA ont été décaissés du trésor public pour la réalisation de ces travaux qui vont être exécutés par l’entreprise française, Sogea Satom, vont durer 24 mois. À part le pavage, autres travaux de construction des ouvrages annexes et des drainages des eaux seront réalisés dans le même délai. Pour Moustapha Ali, habitant au carré 2 du quartier Mardjandaffack et agent de l’État au ministère de l’Environnement et des ressources naturelles, c’est une bonne nouvelle, et que normalement tous les quartiers situés au centre-ville devraient être vêtus de pavés, comme d’autres grandes villes d’Afrique. Selon lui, le pavage de ce vieux quartier est important dans le sens, où cela permet de lutter contre l’insalubrité et certaines maladies telles que le paludisme et le choléra. Le jeune fonctionnaire souhaite que l’État élargisse aussi ce projet de pavage dans les autres arrondissements de la ville de N’Djamena.

Depuis quelques années, les autorités communales se sont contentées de mettre les pavés juste aux abords des grandes artères de la capitale du pays. De l’avis de Abdoulaye Tchoro, frigoriste et habitant au carré 8 du quartier Mardjandaffack, à l’image des grandes capitales, c’est la mairie qui devrait initier ce genre de projet, mais que depuis des années, les maires qui se sont succédé n’ont pu rien faire. Ce jeune technicien estime que la décision des autorités du CMT est un ouf de soulagement pour les résidents de ce quartier qui était alors considéré comme l’un des quartiers des évolués de N’Djamena. Il a toutefois exhorté les autorités de la commune du 2e arrondissement à s’atteler dans l’entretien de ces rues qui seront vêtues de pavés. Pour cette sage-femme à la retraite qui s’exprime sous le voile, il faut que les autorités pensent aussi à l’électrification des voies publiques, car selon toujours elle, les rues du quartier ne sont pas bien électrifiées et que cela pourrait constituer un danger pour la sécurité des habitants, surtout ceux qui rentrent tard dans la nuit.

Ce projet initié depuis 2012 par le défunt père, le président Idriss Deby Itno va durer 24 mois et les travaux seront exécutés par la société SOGEA-SATOM, sous le contrôle de SCET-Tunisie pour un coût total de 23 milliards 700 millions de francs CFA, sur fonds propre de l’État tchadien.

Jules Doukoundjé

Les oiseaux, les criquets et les poissons sont très prisés par les Tchadiens. Mais les origines de ces friandises parfois sont très douteuses. Certaines sources relèvent que les chasseurs ou pêcheurs se servent des pesticides pour cueillir facilement leurs proies. Ces produits chimiques sont dangereux pour la santé humaine et environnementale. Reportage !

À une période, dans les coins des rues importantes de N’Djamena, capitale tchadienne, se vendent les criquets et les oiseaux frits. Les consommateurs sont de tous les âges et de tous les sexes. Hommes, femmes et enfants se régalent autant que peut se faire. Chacun apprécie de sa façon s’il se trouve qu’il mange du criquet ou d’oiseau. Il n’y a pas de problème. Mais le danger lié à la consommation de ces aliments est leur provenance et la manière avec laquelle, ils ont été capturés et conservés.

Selon Mme Okala Neloumta Madibé, Directrice Adjointe de Protection des Végétaux et Conditionnement (DPVC), au ministère de l’Agriculture, il y a un danger pour l’homme et l’environnement, lorsqu’on utilise des pesticides pour capturer des criquets et des oiseaux. Elle rajoute que, même pour pêcher, et conserver les poissons, beaucoup de pêcheurs font usage des pesticides, alors qu’il n’est pas conseiller.  D’après la technicienne d’agriculture, c’est vérifié que les gens utilisent les pesticides. C’est vraiment un danger, insiste-t-elle. « Si l’homme en mange, il va mourir. Généralement on ne suit pas ceux qui font ces choses, mais il n’est pas conseillé de tuer les criquets, les poissons et les oiseaux avec du pesticide », affirme-t-elle. Même au marché, poursuit-elle, les vendeuses conservent du poisson fumé avec du pesticide. « Personnellement si je viens au marché acheter du poisson fumé, si je ne vois pas un asticot tourné au tour je me méfie », confie la directrice adjointe de la DPVC.

Aujourd’hui, dit-elle, il y a beaucoup de cas de maladies qui proviennent de l’utilisation des pesticides. Mme Okala Neloumta Madibé, relativise que même si au Tchad, une étude n’est pas faite pour incriminer les pesticides, les gens en font usage, mais ce n’est pas recommander. « Dans notre activité régalienne, on tue aussi les oiseaux granivores, ceux qui détruisent aussi les cultures. Mais lorsqu’on vient dans un village pour faire ce travail, tout le monde est informé. Alors au cours de cette opération, personne ne prendra un oiseau mort pour manger parce que c’est toxique ». Pour la technicienne, il n’est pas conseillé d’utiliser les pesticides dans la chasse aux criquets, la chasse aux oiseaux, ou pour capturer les poissons.

Les pesticides sont dangereux pour la santé humaine et même pour l’environnement, martèle Mme Okala Neloumta Madibé. « Il y a la chaîne alimentaire dans l’environnement. Un oiseau mort, le ras va en manger, le serpent mangera à son tour le ras. Autrement, si toute la chaîne est intoxiquée, tous ceux qui en ont mangé vont en mourir. Donc la capture des oiseaux, des criquets et même la conservation des poissons fumés par les pesticides c’est dangereux pour la chaîne alimentaire, environnementale et humaine ».

Moyalbaye Nadjasna

Sur les 18 mois prévus pour une transition militaire après la mort du maréchal Deby Itno le 20 avril dernier, plus de 100 jours se sont écoulés. Une feuille de route a été adoptée le 29 juillet passé en conseil des ministres. Trois points fondamentaux en sont ressortis. Certaines plateformes des organisations de la société civile et certains leaders de l’opposition rejettent le décret portant création du comité du dialogue national inclusif. 

Les trois axes de la feuille de route de la transition sont : la sécurité, la défense, le dialogue national inclusif, la réforme de textes juridiques issus du dialogue, l’organisation d’un référendum et des élections générales libres et transparentes. Selon le document, la Feuille de Route vise à assurer notamment la continuité de l’État, à préserver les acquis de paix et de stabilité, à poursuivre les projets et programmes de développement.

Premier point, la sécurité et la défense : c’est dans le but de préserver l’intégrité du territoire national et d’assurer le désarmement effectif des civils. « La sécurité des institutions de la transition, des personnes et des biens, la consolidation de l’État de droit et la démocratie, la gouvernance économique et financière doivent être garantis. Le climat sociopolitique apaisé ; les engagements internationaux respectés par le Tchad » sont aussi les autres objectifs de cet axe. Selon le document, cet axe prévoit 22 actions pour un coût de 298,63 milliards de FCFA, soit 30,0% du coût global de la Feuille de Route.

Deuxième point, le Dialogue national inclusif (DNI). La feuille de route note que le gouvernement va veiller à ce que la période de Transition ne soit l’occasion ni d’exactions ni d’actes de vengeances préjudiciables à la cohésion de la Nation. Toujours selon le guide transitoire, les responsables de la transition vont poursuivre les efforts de sensibilisation afin d’apaiser les tensions communautaires et parvenir ainsi à une cohabitation pacifique entre tous les Tchadiens. « Ce dialogue n’éludera aucun sujet d’intérêt national. Il décidera d’un nouveau contrat social pour notre peuple. Le Conseil Militaire de Transition (CMT) et le Gouvernement seront les garants d’un dialogue apaisé, inclusif et bénéfique pour le pays. Ce dialogue pourrait être organisé durant les mois de novembre-décembre 2021 », précise la feuille de route. Pour les finances, le DNI prévoit 46 actions estimées à 424,27 milliards de FCFA, soit 42,6% du coût global de la Feuille de Route.

Des contestations de certaines organisations de la société civile

Plusieurs acteurs déclarent que la composition du comité du DNI n’est pas représentative des acteurs majeurs de la vie politique, sociale et économique. Ils soutiennent que, si ces acteurs ne sont pas suffisamment représentés, cela pourrait rendre exécutoire les décisions et recommandations issues du DNI. Lors de son point de presse, le 05 août dernier monsieur Salibou Garba, président national du parti ADN propose que le DNI revête le caractère de la conférence nationale souveraine de 1993. « On ne ruse pas avec le sort de tout peuple pour la sauvegarde ou la conquête des intérêts personnels ou des petits groupes », déclare Salibou Garba. La plateforme Wakit Tama, rejette purement et simplement le décret 101 du 2 juillet 2021, portant création du comité d’organisation du Dialogue national inclusif, même refrain repris par plusieurs plateformes comme la République en marche. Wakit Tama exige que les politico-militaires soient impliqués à ces assises nationales. Pour eux, la préparation d’un évènement si important pour l’avenir de notre pays doit faire l’objet d’une attention particulière. Lors de son adresse à la nation le, 10 août, le président du CMT, le général Mahamat Idriss Deby fait mention de la participation des politico-militaires au dialogue national. Un comité technique a été mis sur pied le 13 août passé pour examiner les conditions de participation. Les membres du Comité d’organisation sont connus également, le président de l’UNDR Saleh kebzabo occupe le poste de 1er vice-président.

Le dernier axe de la feuille de route consiste à réformer les textes juridiques suivant les résolutions issues du Dialogue et organiser un référendum constitutionnel ainsi que des élections générales libres et transparentes. La mise en œuvre des actions de cet axe a un coût de 273,65 milliards de FCFA, soit 27,5% du coût global de la Feuille de Route. Le document dit aussi que la prise en charge des organes de transition est estimée à 40 milliards
de FCFA.

La coordination, le suivi-évaluation de la Feuille de Route seront assurés par deux (02) organes notamment, un Haut Comité de Pilotage et un comité technique. Les recommandations soulignent les missions de négociations bilatérales et l’organisation d’un colloque ou une conférence avec les bailleurs de fonds. La grande question est : qui acceptera de financer ce budget faramineux? Est-ce une stratégie du CMT et du gouvernement pour reporter la Transition? Pour la noyer? Mystère et boule de cristal.

Moyalbaye Nadjasna

En moins de 2 semaines 30.785 jeunes Tchadiens diplômés sans-emploi sont déjà recensés entre 2 et 13 août sur l’ensemble du territoire national. Selon la plateforme des diplômés sans emploi, l’opération se poursuit jusqu’au 16 août. Reportage.

En moins de 2 semaines, 30785 jeunes diplômés sans-emploi ont été recensés, 14785 à N'Djamena et 16000 dans les provinces.  C’est le bilan de dix jours du recensement initié par la plateforme des diplômés en instance d'intégration. Très nombreux, la cour de la Bourse de travail, lieu du recensement à N’Djamena, capitale tchadienne ne les contient pas. Depuis, le 2 août date du lancement de ce recensement,  c’est une marée des diplômés, très tôt le matin éparpillés dans les rangs, attendent impatiemment à être recensés. C’est le 10e jour et il ne reste que 6 jours. Ce vendredi est une journée différente des précédentes, le recensement est suspendu à 11h  pour cause de désordre selon l'un des coordonnateurs, M. Alain Djitébaye. Selon lui, le but de ce recensement est de connaître le nombre à peu près exact des diplômés sans emploi et voir dans quelle mesure proposée pour assurer leur insertion sociale. « Nous avons eu des pourparlers avec le gouvernement, les partenaires internationaux  tels que les ambassades et les organismes  qui sont implantés ici au Tchad sur le recrutement. Nous sommes parvenus à un compromis et c'est une raison pour laquelle nous créons un fichier qui va permettre de gérer les dossiers de tous les diplômés sans emploi » explique-t-il. 

C'est une foule immense, les uns après les autres, chacun avec son enveloppe à la main. La file des chômeurs commence depuis le parking du marché à mil à côté de la Bourse de travail. Dans la cour, c'est un désordre total, avec des brouhahas, des murmures. Tout le monde a répondu présent. Femmes enceintes, jeunes et parents, tous se bousculent pour réclamer une place. La fatigue se lit dans les yeux.

Pour éviter les bousculades, certains s’organisent et collectent les dossiers. Une méthode non appréciée des autres camarades. Remadji Ngbaroum, 26 ans est diplômée en éducation depuis 2012, elle ne comprend pas trop le but du recensement. « Je ne sais pas pourquoi la plateforme a initié ce recensement, mais je crois que c'est quelque chose de bien. On espère avoir un travail. Je déplore surtout ce désordre », dit-elle. Malboutou Ali est arrivé depuis 4h du matin, mais il n'a pas encore déposé. «  Je suis fatigué et je ne sais pas si je pourrais déposer aujourd'hui. Nous sommes très mal organisés et d'ailleurs je ne connais même pas le but. J'ai fini en science biologique depuis 2014  et je traîne avec mon diplôme. Je crois qu'avec cette plateforme, la chance me sourira ». Certains parents curieux sont venus soutenir leurs enfants. C'est le cas de Dénélé Julie, agent municipal de son état. « Mes enfants m'ont appris la nouvelle et disent qu'ils venaient aujourd'hui. Je les ai suivis pour vérifier l’exactitude de l’information. Ma crainte est qu'ils ne puissent pas avoir la chance de déposer. C'est du désordre avec ce nombre »,  lance-t-elle.

Les responsables promettent se rencontrer pour voir dans quelle mesure il faut proroger  le recenser  qui va prendre fin d’ici le 16 août 2021 comme prévu. Le coordonnateur Alain Djitébaye estime qu’il serait possible que la date soit avancée afin de donner la chance à tous.

Koumassen Juste
Orthom L’Or

Une plateforme dénommée « Lissa Wakit ma Tama », un mouvement regroupant 42 associations, veut s’appuyer sur les valeurs républicaines. Son président national M. Korom Acyl Dagache que nous avons rencontré ce, 13 août affirme qu’ils ne sont pas des va-t’en guerre. Et il soutient que la contradiction est un jeu de la démocratie. Reportage.

Quartier Dingangali, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne, il est 10h lorsque nous rencontrons M. Korom Acyl Dagache. Il est le président national du Mouvement Citoyen Notre Tchad (MOCINT), mais il est aussi coordonnateur de la plateforme, Lissa Wakit ma Tama. Il se trouve que certaines personnes sont perdues entre deux plateformes « Wakit Tama » et « Lissa Wakit ma Tama ». Korom Acyl Dagache s’explique et lève l’équivoque. Selon lui, son organisation, Lissa Wakit ma Tama, n’est pas une plateforme de va-t’en guerre. « Notre objectif n’est pas d’engager un bras de fer avec nos compatriotes de Wakit Tama. Mais nos actions sont accès sur les valeurs républicaines. La promotion de la paix, le vivre ensemble, le brassage fructueux entre les fils de ce pays, l’amour du prochain, le respect d’autrui, la crainte de l’Éternel », explique-t-il.

Le coordonnateur affirme qu’ils ont réalisé plusieurs actions, « point de presse, séances de travail avec des couches défavorisées, installation d’une cellule de sensibilisation au quartier Sabangali, notamment le cabaret des cadres, entretien avec les enfants de la rue (les mendiants) et ceux qui sont à Dembé. » Korom Acyl Dagache ajoute qu’ils ont réalisé d’autres activités comme la caravane de sensibilisation pour promouvoir le civisme dans le milieu estudiantin, dépêché une équipe pour recenser l’ensemble des diplômés sans emplois. Il mentionne que plus de 5000 jeunes diplômés sont identifiés. « Nous comptons à travers une synergie d’action avec les différentes centrales syndicales de peaufiner une stratégie pour que la politique de l’employabilité ne soit pas un vain mot, mais une action concrète », précise-t-il.

Dans ce sillage poursuit-il, la semaine dernière, ils ont grâce à un appui bénévole d’un centre de formation professionnelle, assurer la formation des formateurs. Il précise que des attestions ont été décernées aux 20 jeunes leaders issus du milieu des associations des diplômés sans emploi. Ces jeunes ont été outillés dans les domaines de l’autoentrepreneuriat. « Il s’agira de retour  pour les récipiendaires d’en faire bon usage, de former des parterres des jeunes au moins 100 personnes et au finish voir 2000 jeunes formés en auto-entrepreneuriat », dit Korom Acyl. Il affirme que Lissa Wakit ma Tama va faire des plaidoyers auprès des pouvoirs publics afin de leur octroyer des microcrédits. Ces microcrédits dit-il, vont permettre aux bénéficiaires de créer leur propre entreprise, de s’autoprendre en charge puis de créer de la richesse et de la valeur ajoutée. D’après lui, cela pourra indubitablement contenir les remous sociaux, mais aussi, résorber le chômage.

« La contradiction, moteur de l’histoire »

Pour M. Korom Acyl Dagache, ceux qui pensent que Lissa Wakit ma Tama soutient le Conseil militaire de transition(CMT), sont dans leur droit dans la mesure où, la contradiction a fait toujours le moteur de l’histoire. « En ce qui me concerne, mon engagement en tant qu’association ou citoyen ne vise aucun intérêt comme le disent certaines personnes. Mais nous sommes criblés d’une dette morale en vers le CMT, garant de la paix et de la stabilité après la disparition tragique du feu Marechal Idriss Deby Itno. Je ne suis ni de la mouvance présidentielle encore de l’opposition » affirme-t-il. Il soutient qu’en tant que société civile, ils sont à équidistance de l’opposition tout comme du pouvoir public. Il insiste et note que, leurs objectifs c’est de contribuer au développement économique du Tchad.  Selon lui, leur mouvement prône juste une vision citoyenne qui tend à œuvrer pour la consolidation d’un Tchad uni tourné vers le développement

concernant la période de la transition, le coordonnateur de la plateforme Lissa Wakit ma Tama dit que le Tchad est sur une bonne trajectoire. « J’aurais aimé qu’un accent particulier soit mis sur la bonne gouvernance et l’utilisation rationnelle des cadres. Il faudrait qu’on favorise l’approche par compétence », souhaite-t-il. Il suggère que dans les instances des nominations qu’on promeuve les compétences. Il estime qu’il faut transcender certains cadres pour privilégier l’intérêt supérieur de la nation.

Il salue l’initiative de recensement des diplômés sans-emploi initié par leur plateforme, avant de soutenir que Lissa Wakit ma Tama a aussi la même vision. « Des mesures incitatives revêtues d’un caractère législatif ont été prises et adoptées pour accorder des facilités fiscales aux entreprises qui emploient  des jeunes âgés de moins de 35 ans », a-t-il précisé en terminant.

Moyalbaye Nadjasna

Le Tchad indépendant a 61 ans. Durant ces six décennies, le comportement des Tchadiens a-t-il changé ? Le sociologue consultant Mbété Felix Nangmbatnan note que, les Tchadiens ont perdu le sens du patriotisme et l’intérêt national au profit des intérêts de clans et de familles.

Le sociologue consultant Mbété Felix Nangmbatnan, analyse qu’après 61 ans, les Tchadiens ont perdu le sens du patriotisme et l’intérêt national au profit des intérêts de clans et de familles. Selon lui, le peuple ne s’aime plus comme au lendemain des indépendances. Le sociologue affirme que, les Tchadiens ont perdu également la notion du civisme pour l’incivisme dans tous les domaines : social, fiscal et politique. Le consultant affirme qu’une perte des valeurs sociales et morales entrave la construction d’une nation. Le peuple tchadien soutient-il, s’achemine vers des revendications identitaires voire sécessionnistes.

Autre introspection, monsieur Mbété Felix mentionne que le Tchad compte de nos jours, beaucoup de diplômés, mais de moins en moins d’intellectuels. Il constate aussi qu’il y a eu des progrès dans la scolarisation surtout, les taux bruts de scolarisation sont flatteurs. D’après lui, des avancées dans la santé ont permis d’augmenter sensiblement l’espérance de vie à la naissance. Le sociologue souligne le progrès en fonction du Genre avec la scolarisation de plus en plus importante des jeunes filles. Il déplore les pesanteurs sociales qui demeurent vivaces telles que, l’excision, le mariage précoce et les violences basées sur le genre.

Concernant les points positifs de l’indépendance, Mbété Felix cite la fin des travaux forcés et de l’esclavage domestique. Il désapprouve tout de même, la reprise ces dernières années avec la vente des enfants bouviers et autres trafics humains. Autre fait positif selon le sociologue, c’est la liberté d’expression et d’association retrouvée après tant d’années de dictature. Pour lui, cette liberté malheureusement n’engendre que des points sombres comme l’expression de la haine tribale et des identités locales sectaires sur les réseaux sociaux et dans les journaux ce dernier temps.

Propositions

En guise de suggestions pour le redressement de la société tchadienne, le sociologue consultant Mbété Felix Nangmbatnan, insiste sur le retour à la cohésion sociale et l’Unité du pays dangereusement menacée en ce moment. Il estime aussi qu’il faut revenir sur les fondements qui bâtissent une Nation à savoir l’Éducation, le Civisme et le Patriotisme. Le consultant pense qu’il faut mettre fin à l’exclusion et à la marginalisation par une politique volontariste de l’emploi pour les jeunes désœuvrés.

S’agissant de la période de la transition au Tchad, Mbété Felix indique qu’elle se fait sans moyen et prend du retard par rapport au calendrier établi pour 18 mois. « Il n’y a pas d’harmonisation des points de vue sur la marche de la Transition entre le CMT et les acteurs de la Société Civile qui manifestent pour dire Non au processus enclenché », dit-il. Il souligne que, les difficultés et les défis sont nombreux, mais il y a de l’espoir qu’un véritable dialogue puisse réunir les Tchadiens pour un nouveau départ. Pour préciser ces défis, il cite par exemple, le conflit agropastoral qui revient avec son lot de massacre et pourrait entacher le bon déroulement de cette transition sans oublier, la menace Boko Haram.

Moyalbaye Nadjasna

La correction du baccalauréat session août 2021 qui a débuté depuis lundi 9 août passé se déroule dans des bonnes conditions. Environ 2 500 correcteurs et vérificateurs se dépêchent dans 4 centres de correction pour évaluer les 97 022 candidats. A quelques jours de la fin des corrections, Ialtchad Presse s’est rendu dans les différents centres de correction pour faire le constat. Reportage.

Quelque 2 500 correcteurs et vérificateurs se sont retrouvés tous à N’Djamena depuis le 9 août dernier. Ils sont repartis dans les 4 centres de correction. Ils ont pour mission de corriger les copies d’environ 970 22 candidats qui ont passé le baccalauréat session d’août 2021. Pour le président du jury de cette année, Dr Andjaffa Djaldi Simon, la correction se déroule dans de bonnes conditions et sans incident majeur. M. Djaldi affirme que cette année, il y’a une amélioration dans l’organisation des corrections avec la création de 4 centres de corrections et un nombre assez important des correcteurs et de vérificateurs. Selon lui, le baccalauréat session d’août 2021 a connu juste quelques cas de tricheries. Et les candidats tricheurs ont été mis à la disposition de la police nationale, il ajoute que l’équipe du bac dont il pilote a déposé une plainte contre ces candidats tricheurs.

Pour le président de la correction, commission française, basée au lycée collège évangélique, M. Asguet Mah Felix, la correction se passe dans la sérénité, les enseignants sont à pied d’œuvre et qu’il n’y a pas de soucis majeurs. S’exprimant à propos de la correction à mi-parcours, il estime que, surtout pour les candidats de la série A4, français et arabe, le travail ne semble pas bien marcher, les notes ne sont pas bonnes, mais qu’en D et C, les notes en français sont bonnes. À propos de faibles notes des candidats de la série A, il explique que l’école tchadienne a évolué un moment en dent de scie, les élèves n’arrivent pas retenir le contenu des cours, et cela a une répercussion négative sur le résultat.  Pour la correction du Bac de cette année, un correcteur corrige entre 300 et 400 copies et un vérificateur contrôle environ 700 copies.

Le Lycée Ibnou Cina, par contre abrite les correcteurs et vérificateurs des séries D et autres matières des sciences exactes. Dans ce lycée, les enseignants, surtout, ceux de la série D se plaignent du manque de niveau des élèves. De l’avis de Madjitoloum Kilareou, professeur de mathématiques, venant de la province du Logone occidental, les candidats ne s’en sortent pas en maths, il n’y a pas assez de moyennes et pourtant les sujets sont abordables. Il révèle que sur les 400 copies qu’il a corrigées, 12 candidats seulement ont eu la moyenne et que les notes varient de 15 à 1,5. Ce dernier estime qu’il faut revoir le système éducatif tchadien, surtout dans l’enseignement des matières scientifiques et exhortent les parents de bien suivre leurs enfants. Et de laisser les professeurs des sciences orienter les élèves selon leur niveau sans la pression. Pour le président de la commission mathématique dans ce même établissement, M. Ferdinand Mando, le premier jour de la correction était un peu dur, mais le deuxième jour, rien de grave ne s’est passé. Il estime que la tendance est moyenne et que les littéraires s’en sortent mieux en maths. Selon lui, il serait difficile de donner une nette appréciation et qu’il serait judicieux d’attendre la fin de corrections pour faire une évaluation.

Les corrections prendront fin entre samedi et dimanche prochain. Les résultats du premier tour seront connus au plus tard le 2 septembre.

Jules Doukoundjé

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