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La Coordination des actions citoyennes, Wakit Tama, vient d’achever sa 2e marche pacifique ce, 07 août 2021. L’itinéraire est le même. Rassemblement et départ au Rondpoint Hamama, 8e arrondissement de Ndjamena, capitale du Tchad. Le mouvement boude le Conseil Militaire de la Transition(CMT), exige, la révision de la charte de transition et le décret de création du Conseil National de la Transition (CNT)

Kiri Justin, vit au quartier Walia, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Il est une victime, blessée lors de la manifestation du 27 avril dernier sévèrement réprimée par les forces de sécurités.  Ce jeune d’environ 29 ans se sert de sa béquille pour se mettre en rang avec ses camarades ce samedi 07 août. « Mais je ne vais pas croiser les bras, je continuerais à marcher tant que je vivrai pour une cause noble. La justice est rendue au nom du peuple tchadien et il faut qu’elle soit une réalité dans cette nation. Je suis déterminé et je vais foncer malgré mon état, car mon avenir et celui de mes cadets et cadettes y dépendent », dit-il. Noudjiram Jean Paul, un autre marcheur, il est écrit sur sa pancarte : non à la France. « Tant que la charte n’est pas révisée, nous ne cesserions pas de marcher jusqu’à ce que cela change. Nous ne voulons pas du CMT. Nous voulons un pays de liberté, un pays où il fait bon vivre. Nous ne voulons pas que la France se mêle de nos affaires ». Alladoum Maxime aussi marche et en donne ses raisons, « le CMT a une manœuvre inconnue. Et nous lui disons non. Le peuple tchadien est longtemps opprimé et martyrisé et cela suffit. Nous ne voulons plus demeurer dans l’esclavage, il faut que cela cesse. Nous sommes fatigués de tout dans ce pays. »

Arriver au point de chute, palais du 15-janvier de N’Djamena, la parole a été donnée aux représentants des jeunes sans-emploi, aux personnes handicapées, aux retraités, aux victimes de l’ancien président dictateur tchadien Hissène Habré et aux coordonnateurs de la plateforme Wakit Tama. Le Représentant de la plateforme des diplômés sans-emploi a lancé un appel aux diplômés sans-emploi d’aller se faire recenser. Il précise que, l’opération de recensement a débuté depuis le 02 août. Selon lui cette identification va leur permettre d’envisager d’éventuelles actions à mener. Pour le représentant des victimes de Habré, c’est la corruption et la méchanceté qui mettent aujourd’hui les gens dans la route. « Il faut que nos dirigeants comprennent que le Tchad appartient à tous. Nous voulons changer le comportement de tous les Tchadiens, à travers Wakit Tama », déclare-t-il. Les retraités affirment qu’ils ont 5 mois d’arriérés de pensions. « Ceux qui ont marché et qui ont été gazés par la police, un de leur qui est asthmatique vient de rendre l’âme. J’ai marché à cause de ses trois slogans du CMT, non au CMT révisé la charte et le décret concernant le CNT », dit leur représentant.

« Wakit Tama arrêtera que si l’étendard de la justice est élevé »

Monsieur Younous Mahadjir, Vice-président de l’UST affirme que c’est par la lutte qu’on peut libérer notre pays. Selon lui, il faut que ce système soit abattu, avant d’ajouter que, si un peuple veut se libérer il doit braver le destin, casser la chaîne de l’esclavage. « Celui qui participe dans la compromission n’existera pas dans l’histoire », précise-t-il. Mahamat Nour Ibedou abonde dans le même sens : « nous voulons la justice pour la jeunesse. Elle marche pour arracher son destin et tous nous disons non à ce système. »

Dr Sitack Yombatnan, citant un éminent penseur relate que « le monde n’est pas dangereux à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui restent dans le mal et qui accompagnent le mal. Ceux qui se mettent à accompagner le mal et ne disent rien et jouent à l’indifférence sont plus dangereux que ceux qui tuent les gens. »

Pour clôturer la manifestation pacifique, Me Max Loalngar, Coordonnateur de Wakit Tama, salue la mémoire des jeunes tombés dans la lutte. « Un pas encore un pas et tenir à gagner chaque pas », affirme Me Loalngar. Selon lui, le mouvement Wakit Tama arrêtera que si l’étendard de la justice s’est élevé. Il rajoute que si l’on veut un Tchad juste pour tout le monde il faut être déterminé. Il apprécie le génie créateur des jeunes marcheurs, qui ont initié un chant révélateur. « Ils nous ont dit qu’il est mort au combat, mais en réalité c’est un coup d’État », réitère-t-il.

Le coordonnateur de Wakit Tama annonce qu’une rencontre d’évaluation de la marche va se tenir le lundi prochain afin de déterminer la date d’une autre marche.

Moyalbaye Nadjasna

La radio pour la promotion et la défense des droits humains, la FM Liberté vient de célébrer hier 5 août 2021, ses 21 ans d’existence. Cette bande FM qui a pendant longtemps permis aux Tchadiens de s’exprimer sur les questions liées aux violations des droits fondamentaux peine à atteindre ses objectifs pour manque de moyens humains et financiers.

Créée le 05 août 2000, la radio FM Liberté a pour objectif de faire la promotion des droits fondamentaux de tous les Tchadiens sur toute l’étendue du territoire national. Elle a été créée par les organisations de la société civile, les syndicats et les associations des défenseurs des droits de l’Homme. Cette radio a permis de faire la lumière sur les violations des droits humains au Tchad. Pour le directeur Djékourninga Kaoutar Lazare qui s’exprimait à l’occasion de cet anniversaire insiste sur le fait que FM Liberté a été créée pour faire la promotion et l’éducation de la population tchadienne dans le domaine de la protection civique. « Notre objectif, c’est de faire la promotion et la défense des droits de l’Homme pour arriver à un développement harmonieux de la personne », précise-t-il. Le directeur estime que la radio évolue difficilement, mais d’un pas sûr, avant de souligner que la station rencontre d’énormes difficultés. Selon lui, c’est difficile de subvenir à des charges quotidiennes de fonctionnement de la radio. M. le directeur soutient que la radio c’est aussi la mobilité des journalistes pour chercher les informations et qu’avec des moyens financiers limités, ce n’est pas facile. Concernant le manque de moyens, M. Kaoutar Lazare souligne que la radio a besoin de moyens humains et matériels. « Nous sommes trop sollicités, mais nous n‘avons pas assez de journalistes pour faire normalement le travail. Si nous avons de moyens, nous allons recruter assez de journalistes pour satisfaire nos auditeurs et auditrices », dit ce dernier. Au sujet de traitement de l’information, il ajoute que la radio FM Liberté est une radio qui vulgarise la protection des droits de l’homme et qu’elle n’est pas en bonne odeur de sainteté avec les autorités publiques. Il estime que le pouvoir public est le premier violateur des droits de l’Homme à travers ses représentants tels que les chefs de cantons, les chefs de brigades, les sous-préfets, les préfets et les gouverneurs. Toutefois, il reconnaît que depuis ces 3 dernières années, les pouvoirs publics comprennent le sens de leur ligne éditoriale. FM Liberté a 12 correspondants basés tous au sud du pays. « Ça me fait mal qu’on n’ait pas de correspondants au centre et au nord du pays », affirme le directeur de la radio M. Djékourninga Kaoutar Lazare. Pour lui, à chaque fois que les bonnes volontés se manifestent dans la partie nord du pays pour les aider, il y’a toujours de menaces et des intimidations de gouverneurs, des préfets et sous-préfets. Ces menaces ont poussé leurs correspondants dans cette partie du pays à jeter l’éponge. Pour le rédacteur en chef de la radio FM Liberté, M. Mekondo Sony, malgré le manque de moyens, le personnel a la volonté et c’est leur force. Selon lui, la radio FM Liberté est une radio associative et que les temps sont durs. Il manque des partenaires financiers pour faire fonctionner correctement la radio.

La radio FM Liberté ambitionne de couvrir tout le Tchad, de devenir un groupe avec une télévision qui fera la promotion des droits de l’homme.

Jules Doukoundjé

À l'occasion de 21 ans d'existence de la radio FM Liberté célébrés hier 5 août, quelques auditeurs et auditrices se sont exprimés pour lui souhaiter joyeux anniversaire.

Néloum claire : « 21 ans de service et de vérité, la radio FM Liberté est toujours au côté de la population, défend l'intérêt général. Elle partage nos souffrances et nos soucis sans relâche. Je souhaite qu'elle mette accent sur la cherté de la vie de ces derniers mois. Les denrées alimentaires sont trop chères, par exemple le haricot. Avant on pouvait se rassasier avec le haricot à 250 F, mais aujourd'hui un « Coro » coûte 2000 FCFA. Cet anniversaire n'est pas pour FM Liberté seule, mais pour tout le monde. Joyeux anniversaire à nous tous. »

Adokoubou samafou : « FM Liberté est une radio qui nous éclaire sur tous les problèmes du pays. Sans elle, on sera informé certes, mais aucune information crédible ne nous sera parvenue. Je remercie tout le personnel et je l'encourage à continuer ainsi. Je demande aux autorités d'apporter de l’aide à la radio, afin de pallier à ses difficultés. Mon souhait est que la radio FM Liberté vive éternellement. Nous demandons également à la station de fournir davantage des efforts pour agrandir ses activités. Notre rêve est qu'elle soit la seconde radio nationale. Joyeux anniversaire à elle ».

Oumar Mahamat : « Personnellement, je suis toujours impressionné par les informations qu'émet la radio FM Liberté. Elle aborde tous les sujets qui concernent la population et défend les droits de cette dernière. Que ce soit dans les émissions ou le journal, elle édifie, éduque, sensibilise et soutient la population. Je suis trop fier d'elle et satisfait de son travail. Je lui souhaite longue vie et joyeux anniversaire pour ses 2021 ans d'existence ».

Madjilem Alphonsine : « tout d'abord, je souhaite heureux anniversaire à ma radio. Je félicite aussi tout le personnel pour leurs remarquables efforts fournis pour nous alimenter quotidiennement. Généralement la FM Liberté fournit de bonnes et crédibles informations dans la neutralité. Nous aimerions qu'elle élargisse sa langue de diffusion sur toute l’étendue du territoire national ».

Adoumgue Blaise : « Lorsqu'on a besoin de vérifier une information, d'être informé véritablement, on se penche sur la radio FM Liberté. Elle partage la douleur de la population, mais, il y a de problèmes qui tracassent la majorité, telle que la cherté de la vie et l'insécurité. Chaque jour, la population crie de douleur et pour cela nous encourageons la radio FM Liberté à s'investir davantage sur ces problèmes. Dommage qu'elle ne soit écoutée que par la minorité des Tchadiens parce qu'elle n'émet pas sur toute l’étendue du territoire national. Nous voulons qu'elle étende son champ d'action en créant aussi une télévision ».

Propos recueillis par Juste Koumassen

La mairie de la ville de N’Djamena en collaboration avec le ministère de la Santé publique et le programme national de lutte contre le paludisme PNLP va en guerre contre les moustiques. L’opération de démoustication a commencé ce 06 août au quartier Ndjari, dans le 8e arrondissement de la capitale tchadienne. Reportage.

Dès 9h 00 l’équipe technique s’est déployée sur le terrain, tout équipement  compris. Le ciel sombre annonçait une grosse pluie.  Malgré les gouttelettes d’eau qui tombaient, les techniciens de la mairie préparent activement le produit inhérent à la démoustication. Ils mélangent l’insecticide au gasoil et à l’essence. « On ne peut pas utiliser de manière sèche, le gasoil sert de diluant », explique monsieur Gadengar Roasnan Rodrigue, Directeur de l’Assainissement, de l’Environnement et de la Santé. Ce produit n’est-il pas nuisible à la santé? Le technicien répond : « Tout produit chimique a une part de nocivité. Nous avons demandé à la population de couvrir les aliments. Même si c’est une petite quantité qui touche les aliments peut-être cela va causer des allergies, mais je ne dis pas que c’est très dangereux. Prévenir vaut mieux que guérir »,assure-t-il.

Selon lui, la première phase de l’opération de démoustication consiste à éliminer les larves des moustiques. Il précise que les larves sont les œufs des moustiques qui se développent dans les caniveaux et les marigots. « Nous avons choisi le canal de Chari Mongo pour lancer cette opération. Le but est de réduire la prolifération des moustiques dans la ville et surtout de faire de la prévention et d’éviter que le paludisme puisse causer des dégâts dans les ménages », dit M. Gadengar Roasnan Rodrigue. D’après lui, il y a deux autres phases de l’opération démoustication qui vont s’ensuivre. La 2e opération souligne-t-il, va consister à pulvériser les moustiques volants dans tous les arrondissements de la ville. Il rajoute qu’une 3e opération surnommée pulvérisation intra domiciliaire, c’est-à-dire domicile par domicile, va mettre la population à l’abri des moustiques.

« L’insecticide tue efficacement les moustiques »

Pour le Directeur de l’Assainissement, de l’Environnement et de la Santé de la Mairie centrale, dire que le produit n’est pas efficace n’est sont que des rumeurs. « Nous rassurons la population que ces produits sont homologués par l’OMS et le ministère de la Santé. Ce sont des insecticides qui sont utilisés partout dans le monde et qui siéent bien à notre contexte. Il y a une étude qui est faite par le programme national de lutte contre le paludisme qui a recommandé ces produits. Ces insecticides tuent effectivement les moustiques », soutient-il.

Christophe Mbairo Boibouvier, un jeune homme de 20 ans apprécie la stratégie de lutte contre les moustiques entreprise par la mairie et le ministère de la Santé publique.

Il affirme que le paludisme fait des ravages ce dernier temps. Le jeune Christophe souhaite que la mairie fasse la même chose dans les familles afin de les libérer de ces insectes tueurs. « Je demande à la mairie de faire plus de sensibilisations et au ministère de la Santé publique de nous donner des moustiquaires imprégnées d’insecticides ».

Un autre citoyen affirme sous couvert de l’anonymat, « si ces produits sont efficaces, on espère que d’ici là, nous serons un peu mis à labris. Nous remercions la mairie. Ailleurs, les États veillent vraiment sur la population, mais ici nous sommes toujours abandonnés à notre triste sort. Nous encourageons nos autorités à prendre soin de leur population, car le développement dépend de la santé », dit-il.

L’opération de démoustication de la ville de N’Djamena va s’étendre dans tous les quartiers durant un mois. Les coins et recoins insalubres susceptibles de servir de réservoir des larves des moustiques dans la capitale tchadienne vont être « démoustiqués ».

Moyalbaye Nadjasna

La désignation des représentants de la presse au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif prévue la fin d’année ne fait pas  unanimité, ni consensus.  Certaines associations de journalistes et des patrons de presse se sont organisés en collectif pour contester la désignation de Djégoltar Armand, Président Directeur général (PDG) du Groupe Électron Tchad (ETV) comme leur représentant.

Pour participer au dialogue national inclusif prévu à la fin de l’année, 3 places ont été octroyées à la presse nationale. Mais le critère de désignation des représentants de la presse n’a pas fait l’unanimité. Certaines organisations, associations et patrons de presse organisés en collectif ne semblent pas d’accord sur la méthode de désignation et surtout contestent le PGD du groupe Electron Tchad comme leur représentant. Pour le PDG de Sahara TV Jansé Adoum Urbain, l’écrasante majorité des acteurs et associations de presse est surprise par la désignation de 4 individus en qualité de leurs représentants  au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif en vue. « Les gens se retrouvent entre amis en catimini à la maison de médias du Tchad pour désigner les gens qui ne représentent aucune entité et c’est dans ce sens nous nous sommes organisés en plateforme pour contester cette méthode », explique-t-il. M. Jansé estime que leur mécontentement se justifie par la désinformation, l’exclusion et le flou qui ont caractérisé toutes les démarches ayant abouti à cette désignation. Pour comprendre cette méthode, un collectif des organisations de la presse qui regroupe 10 signataires a envoyé une correspondance au Premier ministre de la transition, au président du CMT et au ministre d’État, ministre de réconciliation nationale et du dialogue. Il soutient que les autorités précitées ne sont pas au courant de cette désignation avant d’ajouter que même s’il y a désignation, il faut que ce soit dans la transparence et que toute la corporation doit être présente pour désigner leurs représentants. « Nous ne sommes contre personne, mais nous voulons que cela se passe dans les règles d’art », précise ce dernier, avant de dire qu’il faut quelqu’un de capable de défendre les intérêts de la presse tchadienne.

Toutefois, pour le PDG du groupe Electron Tchad, Djégoltar Armand, c’est avec crainte qu’il a accepté cette lourde responsabilité, compte tenu du contexte actuel. « C’est un honneur pour moi d’être désigné par le groupe des médias pour les représenter au comité d’organisation du dialogue national inclusif », déclare-t-il. M. Djégoltar promet de s’atteler à honorer cette confiance à ce mandat afin que celui-ci ne soit pas profitable à un individu ou un groupe d’’individu, mais à l’ensemble des médias et des journalistes. Pour ce qui concerne le critère de désignation, il souligne qu’il s’agit de désigner un représentant pour le groupe des médias et 2 représentants dans les commissions techniques. Selon lui, les critères de désignations sont fixés par le ministre d’État, ministre de la réconciliation et du dialogue, et ajoute qu’il faut déposer sa candidature et c’est ce qu’il a fait pour être désigné. S’agissant du collectif des organisations de presse qui conteste sa désignation, il indique que nous sommes en démocratie et qu’ils sont libres d’exprimer leur point de vue, et précise qu’il n’est pas le représentant des journalistes, mais qu’il est le représentant du groupe de la corporation des médias. Il explique que les journalistes sont représentés par le président de l’UJT, et note que le collectif est mal informé.

Une réunion est prévue éventuellement à la maison des médias avec toutes les différentes tendances de la corporation pour recueillir les avis de tout le monde avant d’aller au dialogue national inclusif.

Jules Doukoundjé

Le domaine de l’art est vaste. Il regorge plusieurs spécificités, dont les arts plastiques.  En 1976, Daribé Barandaya Brevet d’études du premier cycle tchadien (BEPCT) en poche, entre à l’école normale des instituteurs de Sarh. Il choisit la filière d’Art, puis se spécialise en art plastique. Qui est-il ? Ialtchad l’a rencontré à Sarh. Portrait.

Daribé Barandaya est un enfant issu d’une famille nombreuse. Il est l’avant-dernier des 21 enfants de son père, un ancien combattant. Il est Day, une ethnie du Sud Est du Tchad. Entré à l’école en 1960, il est le seul à réussir dans la famille. « Vous savez les études avant sont difficiles il faut être courageux. Les cours se déroulent le matin et le soir. Je me suis vraiment engagé et j’ai obtenu mon CEPET en 1966 et le BEPCT en 1971 », dit-il. Après le BEPCT, le fils de l’ancien combattant est admis à l’école normale des instituteurs de Sarh. « J’ai opté pour la section artistique. Cette section regroupait les jeunes venant de quatre coins du Tchad. Nous étions sept à être retenu par un couple blanc, Mme et Mr Duchêne ». Daribé Barandaya une fois les études terminées , passe son service militaire à Moussoro, dernière phase de formation, de 45 jours. Aussitôt, il est intégré, en 1976, à la fonction publique. « Entre temps lorsque vous sortez, dans le même mois on vous intègre à la fonction publique. D’abord, on vous affecte avant que votre intégration ne sorte. Je suis ensuite affecté au lycée de Dikoua Garandi de Doba et trois mois plus tard, j’ai eu mon intégration », affirme-t-il.  Au Lycée de Doba, il enseigne et suit en même temps les cours avec les élèves de la terminale. Il obtient son baccalauréat série A4 en 1984. Il s’inscrit à l’université de N’Djamena. « Mon ministère m’a accepté et de surcroît j’étais bénéficiaire d’une bourse de perfectionnement en Art en Allemagne. Et je me suis spécialisé en art plastique. À mon retour, j’ai été remplacé. Je suis reparti enseigner les Arts plastiques à l’école normale de Sarh en 1986 », dit-il. Daribé Barandaya, repart à Sarh à l’école Normale d’instituteurs pour enseigner cette fois, la couture de 1986 à 2012, année de sa retraite.

« Lorsque j’étais en service, je me disais qu’il fallait préparer l’avenir de mes enfants. Mais comment ? Alors j’ai projeté avoir un terrain et construire une école des arts et des métiers. Le projet je l’ai conçu et aussitôt s’en est suivi ma retraite et le ministère de la Formation professionnelle, des métiers et d’Art m’a autorisé à fonctionner. À l’heure où je vous parle, j’ai créé une école des arts et des métiers ».  Le technicien d’art plastique affirme qu’au Tchad, s’il fallait vérifier, à leur époque, il serait le seul à continuer ses études supérieures en art. selon lui, avec le BEPCT, certains ont abandonné l’art, d’autres sont devenus des surveillants d’écoles sans ambitionner de continuer dans leur métier. Ce fonctionnaire retraité de l’État a depuis 2012 une école privée d’Art et de métiers à Sarh. « J’ai un local à Kissimi dans le 6e arrondissement. L’école a démarré bel et bien en 2014-2015. Deux ans après, j’ai connu un accident qui a freiné un peu les choses. Cependant, je commence à me remettre déjà de ma santé, je préfère reprendre avec cette école. Tous les métiers du Tchad que vous connaissez sont enseignés dans mon établissement ».

« Le premier plaidoyer c’est dans la tête… »

Pour l’artiste plasticien, le plaidoyer se trouve d’abord dans la tête. « La main et le cerveau sont suffisants. Ce sont les premiers niveaux de plaidoyer à mon avis. Attendre quelque chose de quelqu’un retarde toujours les projets. Mais tout seul on n’aboutit à rien », dit le retraité. D’après lui, s’il fallait s’approcher des gens, il verra plutôt ceux qui s’y connaissent dans le métier d’art et qui peuvent lui être utiles. « C’est une école sérieuse avec plusieurs filières notamment, l’informatique bureautique, mécanique automobile, l’auto-école, la menuiserie, froid et climatisation, la couture, construction métallique, le bogolan (impression, décoration et teinture, c’est-à-dire des dessinateurs de textiles), l’élevage des petits ruminants, la culture maraîchère, la cinématographie, la danse et la musique ». Selon lui, le Tchad regorge de milliers de danses qui peuvent valoriser nos cultures. L’artiste dit suivre de près les jeunes recrûs de son école. « S’ils ont des problèmes, je les réoriente aussitôt pour leur donner une chance de réussite dans la vie », mentionne-t-il. Il y a également l’art culinaire (la cuisine et la pâtisserie). « Je suis marié père de 18 enfants, polygame ».

Très entreprenant, Daribé Barandaya a travaillé aussi comme chef d’arrondissement. « Je dispose tant d’autres projets que j’entends les réaliser si Dieu le veut et qu’il me laisse encore en vie. Il faut apprendre aux jeunes tchadiens les métiers. L’heure est à l’auto-emploi. Le meilleur dans la vie c’est de devenir son propre employeur. Il faut apprendre pour entreprendre », conseille le patriarche d’art plastique tchadien.

Moyalbaye Nadjasna

Le leader du parti Alliance nationale pour la Démocratie et le Développement (AND), Salibou Garba, a échangé avec la presse ce 05 aout 2021 à la Maison des médias du Tchad. Au menu, le processus de transition.

Le processus de la transition au Tchad suscite chaque jour des interrogations et des échanges entre différents acteurs. Ce jeudi 05 aout , Monsieur Salibou Garba, président de l’Alliance nationale pour la Démocratie et le Développement (AND), au cours d’une conférence de presse a qualifié de coup d’État la prise de pouvoir par la junte au Tchad. Selon lui personne ne dira le contraire à moins que, les concepts de droit et de la démocratie soient tropicalisés. Il rajoute par ailleurs que, le Tchad c’est la République du Gondwana, le pays du président fondateur, citant ainsi le chroniqueur de la Radio France Internationale (RFI), Mamane.

Le député Salibou Garba, indique que devant l’impossibilité, d’organiser une élection présidentielle, deux possibilités sont envisageables. Il cite l’intérim tel que prévu par la constitution dirigée par le président de l’Assemblée nationale ou son vice-président. Cette phase declare-t-il, outre la gestion des affaires courantes doit se consacrer à préparer après-intérim. Secundo, le président national de l’AND note la transition. Il explique que seules les forces vives peuvent conférer la légitimité bien évidemment à travers une rencontre suffisamment représentative. Pour déplorer le processus de la transition au Tchad, Salibou Garba souligne que la loi est mise à côté et la charrue est mise avant les bœufs. D’après lui, au Tchad, tout se fait à l’envers. Il précise en outre qu’une transition apaisée implique l’équilibre et la participation de tous, et renchérit ensuite que, la transition consensuelle intègre les avis de tous dans toute décision. Le président de l’AND souhaite que cette rencontre soit similaire à la conférence nationale souveraine.

Salibou Garba indique que, les points des sujets à débats et controverses sont : la révision de la charte de transition, la mise en place du Conseil national de transition(CNT) et le comité d’organisation du Dialogue national inclusif(DNI). Selon lui, la charte comporte assez de lacunes et précisément au niveau du préambule, il n’est pas fait mention de l’autorité qui l’a approuvée et adoptée. En plus, dit-il, la charte revêt un caractère dilatoire, l’objet de bras de fer engagé avec le Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine. Le président de l’AND plaide auprès de toutes les sensibilités qu’elles soient nationales ou internationales de saisir cette situation inattendue en opportunité pour arrêter le délitement sous toute forme contre les institutions étatiques. D’après lui, cela est possible si les uns et les autres cessent de penser uniquement aux avantages souvent illicites du pouvoir.

Les journalistes ont demandé à monsieur Garba s’il croit à la tenue des élections en 2022 ? Sa réponse est non ! Pour une bonne élection affirme-t-il, il faut un nouveau recensement général de la population, une révision de code électoral, une révision du fichier électoral électronique et réviser la charte des partis politiques.

Moyalbaye Nadjasna

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de N’Djamena ces dernières semaines commencent à avoir des répercussions sur la santé des populations. Plusieurs centres de santé et hôpitaux enregistrent lors des consultations, de cas de paludisme, surtout chez les enfants et les femmes enceintes. Reportage.

Les centres de santé et les hôpitaux de la ville de N’Djamena enregistrent de plus en plus dans leurs services de consultations des patients souffrant de paludisme. Certains responsables de ces centres et hôpitaux appellent les populations à bien se protéger en pulvérisant leurs chambres et de dormir sous les moustiquaires imprégnées. Pour le médecin-chef de l’hôpital de l’Union, situé au quartier Chagoua, dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena, Dr Djimornan Djikiri, la saison des pluies est naturellement une période de moustique, c’est aussi la période où beaucoup d’hôpitaux font face à des cas de paludisme sous toutes ses formes. En ce qui concerne le taux de paludisme pendant cette période de pluies, le Dr Djikiri constate une flambée des cas de paludisme dans les hôpitaux et les centres de santé de la capitale tchadienne. Selon lui, cette flambée est liée aux inondations que connaît la ville de N’Djamena et que c’est le moment de reproduction du moustique anophèle femelle qui est le vecteur du paludisme. Le responsable de l’hôpital de l’Union indique que le paludisme est la première cause des hospitalisations dans cette structure sanitaire. Et les enfants et les femmes enceintes sont les plus touchés. Pour prévenir le paludisme, il exhorte les femmes et les enfants à dormir sous les moustiquaires imprégnées, avant de dire que si l’on ne fait pas la campagne de prévention, la situation risquerait d’être critique, surtout en cette période hivernale. Pour éviter que la situation ne soit pas maîtrisable, le médecin-chef de l’hôpital de l’Union compte lancer au courant de ce mois, une campagne de chimioprophylaxie saisonnière en faveur des enfants et surtout des femmes enceintes.  « Nous demandons aux parents de laisser les enfants prendre normalement les médicaments qu’on va leur donner pendant cette campagne de prévention », dit le Dr Djimornan Djikiri.

À propos de la prise en charge des femmes enceintes contre le paludisme, le jeune médecin souligne que la consultation prénatale permet à celles-ci de prendre le traitement préventif intermittent gratuitement. Il invite les femmes enceintes à se rendre dans les centres de santé et les hôpitaux les plus proches pour la consultation et de bénéficier gratuitement du traitement afin de réduire le taux de prévalence liée au paludisme. « Le taux de prévalence du paludisme chez les femmes enceintes et les enfants est en train de grimper, si nous ne cherchons pas de stratégies pour stopper, nous risquerons de nous retrouver dans une situation difficile à gérer, surtout quand le pique sera atteint en septembre et octobre », explique le médecin-chef. Il a toutefois révélé que, dans la structure qu’il gère, les services de consultation montrent que chaque jour, 50 personnes souffrent de paludisme et que la plupart sont des femmes enceintes et les enfants.

Au centre de santé d’Atrone

Au centre de santé d’Atrone, la situation semble plus compliquée. Le quartier Atrone de part, sa position géographique, est l’un des quartiers les plus inondés de la commune du 7e arrondissement. De l’avis du sage-femme et responsable du centre de santé, Mme Ndénam Irène, le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de 0 à 5 ans.  Selon elle, ce taux est lié à la position même du quartier qui manque d’infrastructures telles que les canaux d’évacuation des eaux de pluie et surtout le niveau social des populations. La responsable du centre de santé d’Atrone soutient que la prise en charge des enfants et les femmes enceintes est gratuites et appelle aux parents de référer leurs enfants au centre de santé pour une meilleure prise en charge. Parlant de la disponibilité des médicaments contre le paludisme, elle explique qu’il n’y a pas de souci, mais que ce qui les préoccupe pendant cette saison des pluies, c’est la quantité insuffisante des TDR (le test de dépistage rapide).

Pour lutter efficacement contre le paludisme, surtout chez les femmes enceintes et les enfants, les autorités sanitaires devraient s’évertuer à mener une campagne nationale de sensibilisation pour la distribution et l’utilisation massive des moustiquaires imprégnées dans toute l’étendue du territoire.

Jules Doukoundjé

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