5 jours après la publication du rapport de l’enquête sur les manifestations, violemment réprimées du 20 octobre 2022 de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) domine l’actualité. La rédaction a fait réagir des analystes et un militant de la société civile. Il s’agit du Dr Évariste Ngarlem Toldé, du Pr. Ahmat Mahamat Hassan et du président de la Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) zone Afrique centrale Dobian Assingar. Reportage.

Pour Dobian Assingar, Président de la Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) pour la Zone CEMAC, le rapport d'enquête n'est pas complet parce que les participants de cette marche notamment le parti les Transformateurs, le Parti Socialiste sans Frontière (PSF) et bien d'autres n'ont pas été entendus. Il ajoute qu'ils n'ont pas demandé l'opinion des concernés pour établir le rapport. Selon lui, les commissaires de la CNDH, c'est un problème de vice de procédure qui n'est pas respectée, car le rapport est produit par l'ensemble des commissaires qui sont allés en mission. Dans la procédure, ils veulent que le rapport soit adopté ensemble tout en assistant ensemble au jour de sa publication, la CNDH ne l’avait pas fait. Voilà le manquement. Il conclut que le rapport est crédible sauf le malentendu entre les commissaires et le président de la CNDH, « cela ne remet pas en cause le rapport », dit-il.

Dr Evariste Ngarlem Toldé juge que le rapport est très crédible parce que le président de la CNDH Mahamat Nour Ahmed Ibédou l'avait présenté dans son état brut sans observations. C’est un rapport terrain, plusieurs missions étaient envoyées, le rapport est fait. M. Ibédou a préféré le publié, « il savait mieux que quiconque les pressions qui sont faites tant pour les commissaires que sur lui-même. Le président a pris ses responsabilités pour publier le rapport tel qu'il est ».  Selon Dr Toldé, les commissaires qui dénoncent le contraire de ce rapport n'ont qu'à présenter le véritable rapport s’ils estiment que M. Ibédou l’a falsifié. « Le rapport est tout à fait crédible ».

Sur les chiffres, Dr Toldé affirme qu'au début le gouvernement a parlé de 50 morts. Ensuite, le ministre de la Communication M. Aziz Mahamat Saleh a parlé de 73 morts tandis que pour la CNDH c’est 128 morts et une dizaine de disparus, « la vérité n'est pas encore dite, les Tchadiens attendent un autre rapport, celui de Human Right Watch une organisation crédible ». Toujours selon lui, le gouvernement voulait faire en sorte que ce rapport ne puisse pas voir le jour ou puisse être modifié avant sa publication, le gouvernement voulait édulcorer le rapport. C'est ça qui a poussé d'autres commissaires à dénoncer ce rapport qui est rendu public. Entre 128 morts de la CNDH et les 300 morts, dit par l'opposition, si l'on peut prendre le juste milieu, on serait près de 200 morts pour une journée de manifestation. « C'est du jamais vu dans l'histoire du Tchad. Cette deuxième transition est en train de flirter avec des extrémités dangereuses et orageuses, c'est de ça qu'il s'agit, « le jeudi noir » n'a pas encore livré tous ses secrets ».

Selon le Pr. Ahmat Mahamat Hassan, il y a une contradiction sur le nombre des manifestants. Au premier jour de la manifestation, le Premier ministre Saleh Kebzabo a évoqué plus de 50 morts. Quatre mois après le porte-parole du gouvernement parlent de 73 morts et la CNDH affirme dans son rapport qu’il y a eu 128 morts. « La crédibilité du gouvernement est entamée par rapport à cette contradiction interne. Quelle image allons-nous donner à la communauté internationale? ». La répression a une raison : la confiscation du pouvoir. Il affirme aussi que l'institution s'est discréditée avec 8 commissaires membres de la CNDH qui ont attribué la responsabilité du rapport à leur président. Ce rapport met sur la place publique la faiblesse de l'institution CNDH, car le rapport fait un jeu d'équilibre en condamnant les forces de l'ordre et les initiateurs de la manifestation.

Noël Adoum

La session budgétaire 2023 de la commune du 8e arrondissement a été ouverte ce matin 28 février 2023 au palais des Arts et de la Culture. Reportage.

La session était prévue à 9h 00, mais a démarré avec un retard de 2h dû au délestage qui s'est survenue dans la salle de la rencontre. La cérémonie d'ouverture a vu la présence de l'administrateur délégué auprès de la commune, des conseillers municipaux, des responsables de force de défense et de la sécurité et aussi de délégués des quartiers. La maire de la commune du 8e arrondissement, madame Fatimé Yaya affirme que cette session budgétaire vise « à scruter le projet du budget primitif pour l'exercice 2023 qui se présente en recettes et dépenses à l'ordre de 1.926.760.000 FCFA », a-t-elle précisé. Elle soutient que contrairement à 2022, le budget de 2023 pour sa commune a connu une augmentation de 727 790 452 FCFA. Selon la maire, cette augmentation est importante pour la vie de la commune du 8e. Elle invite ses collègues à se mettre résolument au travail afin d'analyser les différentes lignes budgétaires en vue d'améliorer certains manquements. Elle a aussi tenu a rappelé aux conseillers municipaux que l'adoption du budget de l'année dernière a connus beaucoup de tractations, « pour cette année, je vous invite à travailler avec lucidité et clairvoyance afin qu'ensemble nous participions au succès de nos travaux », a-t-elle dit. 

Mahadine Ibrahim Abdoulaye, délégué auprès de la commune du 8e arrondissement estime pour sa part qu'après la lecture de la liste de présence, ⅔ des membres du quorum, « 28 personnes sont présentes, le quorum est largement atteint pour démarrer la session budgétaire. La population attend de vous des solutions idoines à ses problèmes », a-t-il confié. Il rajoute, « il faut se poser les vraies questions pour que le budget 2023 puisse satisfaire les concernés. Que fait-il faire ? Qu'attend la population ? Qu'avons-nous fait l'année dernière et quelle leçon peut-on en tirer? ». Selon lui, même si la session prend un mois, il estime qu'il est très important de mettre la population au cœur du budget, « il faut que la population puisse être au cœur et gagnante de ce budget », a-t-il martelé.

Abderamane Moussa Amadaye

L'opération de contrôle physique et biométrique des fonctionnaires permanents et des contractuels a commencé à l'Office National des Examens et Concours du Supérieur (ONECS). Des fonctionnaires se lamentent et soutiennent que le traitement des dossiers est lent. Reportage.

Sur place à l’Onecs plusieurs fonctionnaires et contractuels attendent désespérément leur tour sous un soleil ardent. Les uns espèrent récupérer leurs diplômes authentifiés et les autres comptent pouvoir obtenir un autre délai. Ceux qui ont payé, l'ONECS authentifie les exemplaires les deux dossiers. Cependant, ceux qui ont déposé pour authentification gratuite n’ont droit qu’à un seul exemplaire de dossier.

Remadji Viviane affirme qu'elle vient de Kélo pour authentifier ses diplômes, elle a déposé son dossier depuis 2 semaines maximum. « 10 jours à Ndjamena, la lenteur du traitement des dossiers m’inquiète ».

Un autre contractuel déplore le non-respect du délai. Il vient de Farcha, « j'ai fait l'école normale supérieure de l'enseignement technique de Sarh dont le concours a été organisé par l'ONECS lui-même », dit-il. Il ajoute que les personnels entassent les récépissés en faisant attendre ceux qui ont écrit leurs noms sur la liste, ils servent d’abord leurs connaissances en coulisses en quelques minutes. Il ajoute, « le personnel de l'ONECS créé ce désordre eux-mêmes ».

Mamadjibey Guy affirme, « mon dossier traîne, je ne comprends rien du tout ». Il affirme avoir passé des longues années comme enseignant vacataire avant d’arriver à la Fonction publique. Pour lui, il faut que l'ONECS augmente son personnel, on ne peut pas aller en pause pour une heure et faire 1h 20 min, dit-il. « J'ai déposé depuis le 14 février, ils m'ont dit de venir dans une semaine, je suis au rendez-vous et ils m'ont donné pour un autre délai de 4 jours ». Le dossier traîne parce que l'authentification est gratuite, a-t-il martelé.

Par une note circulaire, signée ce vendredi 24 février 2023, le secrétaire général du ministère de l'Éducation nationale et de la promotion civique, M. Mahamat Seïd Farah, demande aux délégués provinciaux, aux inspecteurs départementaux, aux inspecteurs pédagogiques, de faire parvenir, par voie hiérarchique, au secrétariat général, les listes nominatives de leurs agents effectivement présents à leurs postes, ceux partis pour les études à l’étranger et en évacuation sanitaire avant la fin du mois de février.

Noël Adoum

Wakit Tamma dénonce l'attitude néocolonialiste et paternaliste de la France lors d’un point de presse tenu cet après-midi 25 février. Reportage.

C’est en présence de plus d'une vingtaine des jeunes de différentes associations de la société civile, des ADH et des partis politiques réunis sous la plateforme citoyenne, Wakit Tamma à leur tête Ordjei Abderahim Chacha, président du Parti, Rassemblement pour la Justice, l'Égalité au Tchad (RAJET). Il pointe du doigt la politique de la France au Tchad. Et estime que l'ingérence française dans les affaires internes tchadiennes est un sérieux problème. « Cette politique machiavélique orchestrée par la France est à l'origine directe du sentiment anti-français. La manipulation de la France à assurer à ses amis le pouvoir, contre le bon sens de plus de 99,9% de la population crée un sentiment anti-français », a-t-il confié.

Pour M. Ordjei la souveraineté du Tchad est foulée aux pieds et profanée par l'ancien colon. « La France persiste dans ses pratiques colonialistes, sans tenir compte de la volonté souveraine du peuple », a-t-il précisé. Selon M. Ordjei, le comportement de la France au Tchad est irrévérencieux et méprisant.

Le leader de Wakit Tamma affirme que la jeunesse tchadienne est aujourd'hui éveillée et animée par le panafricanisme malien et burkinabè, « désormais, nous ne laisserons aucun acte qui piétine notre souveraineté. Les mentalités ont évolué, si la France fonce sur cette épineuse route, elle va mordre la poussière ».

Dans la même verve, le président du RAJET demande au président de Transition à revoir sa copie avant qu’il ne soit tard, dit-il. « Si le président se contente d'être sous les ailes légères et fragiles de la France, il va le regretter un jour. Elle ne l'aide pas, mais lui fraye le chemin pour une chute déshonorante », a-t-il exprimé.

Pour finir, au nom de Wakit Tamma, M. Ordjei exige à la junte la libération immédiate et sans condition des prisonniers du 20 octobre. « Nos compatriotes injustement arrêtés doivent être libérés dans un délai d'une semaine. Passé ce délai, nous allons marcher pour la justice ».  

Abderamane Moussa Amadaye

Le carême catholique a commencé depuis mercredi 22 février, les chrétiens de l’église romaine observent 40 jours de jeûne, de prière, de pénitence et de partage. La rédaction a échangé avec le curé de la paroisse cathédrale Notre-Dame de la Paix de N'Djamena Achille Djimwoï Teldjim sur ce temps fort de carême. Reportage.

Selon Achille Djimwoï Teldjim, « le carême vient du mot quarante qui est une période de 40 jours de jeûne et de privation. 40 jours pour revenir au seigneur et de temps de grâce ». Il affirme que le carême est marqué par le cendre qui commence par le mercredi de cendre et s'achève au triduum Pascal de la semaine sainte (jeudi saint, Vendredi saint et samedi saint). Le cendre est fait pour marquer la volonté d'une repentance, traduit la précarité, la fragilité et explique également l'humilité dont le seigneur nous parle.

Pour l’Église catholique, les 40 jours font référence au temps de la traversée du désert entrepris par le peuple d'Israël durant 40 jours et se sont heurtés à des tentations. Cette période est une période où le malin peut tenter, on se ressaisit pour que le seigneur nous accompagne pour qu'il nous parle. C'est une période pour revenir au seigneur comme le disait le prophète Joël.

Pour lui, les cendres viennent de rameaux bénis que les fidèles ont ramené chez eux, ensuite ils les ramènent à l'église pour les brûler et faire du cendre afin d'appliquer aux fronts des fidèles pour la conversion, car c'est une période de précarité pour entrer au temps de carême.  

Durant le mercredi de cendre, les fidèles sont appelés à faire le jeûne comme le dit dans la bible Mathieu chapitre 6 versets 1 -18, «si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer ».

Le curé Achille explique le sens de jeûne en disant, « le jeûne chrétien ne se fait pas à sec, mais il est observé de privation qu'on donne à un acte de charité pour partager avec ceux qui n'en ont pas du tout ».

Pendant le jeûne chrétien, on ne peut pas consommer la viande fraîche qui est considérée comme un luxe, car avec cet argent on peut acheter d'autres nourritures pour partager aux démunis. « L'élan de jeûne chrétien est une façon d'élever notre corps et laisser l'esprit de Dieu élever notre être », dit-il. Durant le jeûne chrétien, les excitants tels que la boisson, la cigarette ne sont pas conseillés pour la consommation.

Pour le triduum Pascal, les jours qui précèdent l'avènement de la pâque sont bien structurés. La semaine sainte commence dès le dimanche de rameau, le jeudi saint marqué par l'onction d'huile le Vendredi saint quant à lui est une journée de deuil où le Christ a rendu l'âme et le samedi saint c'est la veillée pascale où le Christ est ressuscité le matin, a-t-il conclu.

Noël Adoum

La semaine nationale de la paix organisée par le ministère de la Réconciliation Nationale du 21 au 27 février se veut une semaine de brassage et d'entente entre les Tchadiens à travers la culture et le sport. Mais elle divise et suscite le débat. La rédaction a fait réagir quelques leaders politiques, religieux et de la société civile. Reportage.

Pour le pasteur Djimas Yongar, c'est une bonne chose de promouvoir la paix, mais il se demande, « a-t-on besoin d'une paix d'une semaine ? ». Il poursuit, « la paix d'une semaine ne veut rien dire. La paix, ce n'est pas l'organisation des matchs de football. Elle n'est pas l'organisation des activités culturelles ». Pour lui, la paix va au-delà de ce folklore, « nous pouvons avoir un pays sans la guerre, mais ne pas avoir la paix », précise-t-il. Toujours selon lui, la paix est multiforme, vaste. « Dans les écritures, le seigneur Jésus nous a parlé de la paix, il dit qu'il donne la paix, mais pas celle que le monde nous donne », a-t-il signalé. Selon le pasteur Djimas, la culture de la paix doit-être enseigné à la société tchadienne, par le comportement de ses dirigeants à être juste, équitable, droit et non par des matchs de football, « un match ne dure que 90 minutes, au trop 120 minutes. Cela veut dire qu'au travers de ces matchs nous voulons accorder une paix de 90 minutes ou de 120 min? Et alors après quelle serait la suite ? », se demande-t-il. Pour lui, les Tchadiens dorment mal, sont pris dans la spirale de flambée des prix sur le marché, etc. « Comment un affamé peut être en paix quand il est en conflit avec son ventre ? C'est impossible », a-t-il confié. Pour le pasteur, la paix c'est éduquer la population, l’instruire sur les véritables concepts de la paix.

L'opposant Natoi-Allah Ringar du Parti des Intellectuelles et Socialistes Tchadiens pour l'Évolution (PISTE) est du même avis. Pour lui, il n'y a pas seulement la semaine de la paix, mais aussi la journée de la paix, les heures de la paix et le mois de la paix. « En réalité elle n'existe pas, la paix c’est un comportement, c'est l’attitude d'une personne, un art. Il faut que ceux qui ont instauré cette semaine connaissent d’abord le sens étymologique », a-t-il déclaré. Selon lui, au Tchad, la paix est devenue une démagogie utilisée par la transition pour endormir les Tchadiens. « Le président de transition a promis qu'après le dialogue il y aura la paix, mais désolé c'est le pire. Les événements du 20 octobre en sont de parfaites illustrations », a-t-il confié. M. Natoi-Allah ajoute, « si le président aimait la paix, il ne devait pas ordonner qu'on tire sur la population. Il devait plutôt laisser les gens manifester, exprimer leur opinion. Réprimer, tuer plus de 300 personnes, déporter...et parler de la paix, c'est de la duperie, du mensonge. La paix reviendra lorsqu’il décidera de se retirer du pouvoir ».

Pour le conseiller aux droits de l'Homme du président de transition, Makaïla Nguebla, « c'est une initiative encourageante. Nous sommes en période de transition qui appelle à un sursaut national de tous les acteurs pour faire en sorte que la paix se concrétise ». Il ajoute, « nous sortons d'un dialogue national et c’est le moment où les Tchadiens se réunissent autour des activités liées à la paix, le sport, la musique, etc. afin de relancer une nouvelle perspective de cohésion sociale, d'unité nationale et d'une réconciliation nationale actée ».

Abdallah Chidi Djorkodei, président du Parti pour la Réforme et l'Indépendance Économique (PRIE), la paix doit être chaque jour et par chaque partie.  Il affirme, « La recherche de la paix nécessite la confiance réciproque, le respect de la parole donnée surtout les engagements donnés devant la communauté internationale et devant le peuple bien sûr ». Selon lui, beaucoup reste à faire pour que la paix ne soit plus mot, mais le quotidien des Tchadiens.

Abderamane Moussa Amadaye

La ministre du Genre et de la Solidarité Nationale Amina Priscille Longoh a fixé le prix de vente du pagne de la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET) qui aura lieu du 1er au 08 mars 2023. Reportage.

« Les pagnes sont subventionnés par le chef de l'État, le prix unitaire d'un pagne est fixé à 5000 F sur toute l'étendue du territoire », a dit la ministre. Elle souhaite comme l’année dernière que le cap soit maintenu en encourageant les femmes et hommes engagés pour intensifier les activités préparatoires par des analyses et refléter ainsi le thème national : femmes, paix, sécurité, justice et réconciliation pour un Tchad égalitaire, a-t-elle déclaré.

Le pagne est au cœur de tout en cette journée. Plusieurs pagnes des différentes couleurs bleus, jaunes, verts et marrons à l'effigie de Kélou sur lesquels sont écrits « Journée internationale de la Femme (JIF), et Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET) ».

La priorité pour la distribution est accordée aux institutions et aux associations inscrits pour le défilé du 8 Mars. Mme la ministre a indiqué aussi les points de retraits, « le ministère de la Femme, pour les institutions, la Maison de la Femme pour les associations, et dans certains points de ventes sur les grandes artères de la ville pour des particuliers ».

Mme Longoh revient sur le prix, «si on vous vend le pagne à plus de 5000 F, refusez simplement d'acheter. Si vous achetez, vous contribuerez à la surenchère qui alimentera les réseaux malveillants », mettant en garde ceux qui tenteront d'acheter le pagne à plus de 5000 F.

Noël Adoum

Ce lundi, 20 février a eu lieu l'exposition temporaire des legs infrastructurel colonial en présence du ministre des Affaires Culturelles, du Patrimoine Historique, du Tourisme et de l’Artisanat Abakar Rozi Teguil au Musée National. Mais l’ombre des 9 556 objets d’art volés par la France a plané sur la cérémonie. Reportage.

« L’évènement qui nous réunit aujourd’hui est celui d’une rencontre entre la France et le Tchad. Ce fut une histoire tragique et dramatique, mais aussi bénéfique et salvatrice. En ce sens qu’elle est faite des heurts et des malheurs, des attirances et des rejets », a martelé le ministre. Il ajoute ensuite que pour connaître cette histoire, il faut convoquer le passé notamment le patrimoine bâti, c’est-à-dire l’histoire commune du Tchad et de la France, qui en effet n’est pas un long fleuve tranquille.

Selon lui, nous ne devons pas seulement nous contenter de raconter les histoires croisées avec la France, mais évoquer la force des liens qui nous unissent et notre volonté d’un destin partagé. Le destin qui a commencé depuis la fin du 18e siècle jusqu’à nos jours. Nous devons le regarder avec respect et beaucoup d’attention pour tirer des enseignements d’enrichissement mutuel, de partage et de confiance.

Dans le sous-sol du musée, on y voit des affiches des anciens édifices coloniales notamment la Cathédrale Notre-Dame de la paix, la première rue aménagée à N’Djamena, l'abattoir frigorifique de Farcha, la chambre de commerce, le laboratoire de Farcha, l'aérodrome-aéroport de Fort Lamy, le Canal Saint Martin, le Monument Lamy, la Base Sergent Adji Kosseï, le pont de Chagoua,le lycée Félix Éboué, le cinéma Normandie et l'ancien musée national du Tchad.

Mme Goïdjé Berambaï est gestionnaire du patrimoine à la Maison de la Culture, « il y a des bâtiments qui ont servi de logements, de bureau, etc. C’est tout cela qui est l'héritage laissé par la colonisation. Ces bâtiments ont été construits pour asseoir la politique de la colonisation, car ils ne devraient pas venir s'installer dans le néant, il fallait des maisons qu'ils puissent habiter, des bureaux pour travailler et des édifices religieux pour prier », a-t-elle dit. Elle affirme que cette exposition est thématique.

Mais les colons à leur départ et même avant ont pillé des objets culturels appartenant aux Tchadiens. « 9556 objets d'art ont été emportés par les colons. Ils sont dans les musées français, une équipe doit être mise sur pied par le ministère pour aller faire une visite prospective. Et voir comment ces objets sont conservés là-bas? Lesquels vont être ramenés au Tchad, car le musée ne peut contenir tous ces objets », dit Mme Barambaï.

Pour le coordonnateur Netcho Abbo, 63 ans après notre l’indépendance, il faut convoquer l'histoire pour valoriser les liens séculaires entre la France et le Tchad, a-t-il affirmé. Selon le coordonnateur, à travers ces infrastructures, des identités françaises et tchadiennes se sont construites parce qu’il continue à alimenter et éclairer les relations séculaires entre les deux pays, a-t-il relevé. « C’est notre façon de célébrer une relation fructueuse et une coopération agissante », dit-il. Il ajoute que le ministère entend continuer ses travaux de recherche afin de faire l’inventaire et la documentation des bâtiments et monuments construits de 1960 à nos jours.

Noël Adoum

Le Rassemblement National pour la Démocratie et le Progrès (VIVA-RNDP) a fêté son 31e anniversaire cet après-midi, 19 février dans un grand hôtel à Sabangali dans la commune du 3e arrondissement de N'Djamena. Reportage.

Prévue à 14h, la cérémonie a démarré avec un léger retard. C'était dans une ambiance électrique et en présence d'un nombre important de ses militants, la salle, pleine à craquer que VIVA-RNDP a soufflé sur ses 31 ans d'existence. Il est placé sous le thème, « Le VIVA-RNDP soutient la transition pour une paix durable ».

Après l'arrivée du président dudit parti, Dr Nouradine Delwa Kassiré Koumakoye, l'hymne national tchadien et celui du parti ont été exécutés.

Le Président dit fêter le 31ème anniversaire de son parti en état de convalescence, « il y a plusieurs mois de cela j'étais menacé par les maladies, par la grâce de Dieu je viens de recouvrer la santé à 75%, aujourd'hui », a-t-il confié à ses militants. Il dit aussi que beaucoup de ses militants s'interrogent sur son silence depuis ces dernières années, Kassiré affirme haut et fort qu'il va reprendre l'action politique nationale et redresser le Tchad, qui lui est cher, dit-il. « Je pense que nous sommes capables de redresser le Tchad dans l'espoir de tous les Tchadiens et dans l'esprit de fraternité », souligne Dr Kassiré sous les applaudissements de ses camarades. Il promet d'éliminer toutes les formes d'injustices, « vous m'avez interrogé, partout pourquoi je n'ai pas réagi au sujet des différentes crises qui ont secoué notre pays ? Chers camarades le moment à commencer, je vais parler à haute voix à vous », précise-t-il.

Le président du VIVA-RNDP invite ses militants à se retrouver autour des idéaux du parti afin « de redresser les grands problèmes du Tchad », exclame Dr Kassiré tout fatigué, mais avec courage et détermination. « Nous allons avancer, nous allons faire mieux qu'aujourd'hui. Répétez cela à nos parents qui n'ont pas la chance de venir ce soir », a-t-il lancé à la foule. Au vu de l'actualité, du mal vivre-ensemble et des recrudescences des conflits, le numéro 1 de VIVA-RNDP exhorte les Tchadiens à cultiver l'amour du prochain, « aimez-vous les uns, les autres, ne faites pas de mal, jamais de mal. Tous les Tchadiens sont utiles pour la patrie. Ne prenons pas de petits problèmes pour les poser comme des problèmes nationaux, je vous encourage à vous ressaisir, à vous pardonner et Dieu vous aidera et aidera le Tchad », a-t-il conclu sous l’ovation de plus de 500 personnes venues pour la circonstance.

Abderamane Moussa Amadaye

Ce lundi 13 février, une nouvelle alliance composée de 8 partis politiques de l’opposition dénommée Fédération de l’Opposition crédible (FOC) est née. Elle est composée du Parti Socialiste Sans Frontière (PSF), de Yaya Dillo Djérou Betchi, qui est désigné coordinateur, de 8 autres partis politiques le PISTE, PNGT, ALTAKHADOUM, CDS, AL NADJA, CPPT et ASSALAM. L’annonce a eu lieu au siège du PSF dans le 7e arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena. Reportage.

« Le paysage politique de notre pays est infecté par les manipulations, les manœuvres dilatoires, les infiltrations et les achats des consciences du régime passé », dit le coordonnateur Yaya Dillo. Pour le FOC la junte a réussi à créer la confusion et le doute dans la tête des Tchadiens en inondant l’environnement politique par des pseudo partis politiques créés de toutes pièces par les services des renseignements afin d’empêcher l’émergence d’une opposition crédible. Pire encore, avec l’avènement de la junte, les partis politiques de l’opposition subissent toutes sortes de pression, a-t-il déclaré. Menaces judiciaires, intimidations des militants de la vraie opposition et les restrictions permanentes des libertés publiques sont monnaies courantes.

Selon Yaya Dillo Djérou Betchi, la prolifération des tendances politiques, la lutte de positionnement pour le partage du gâteau a rendu difficile l’unité d’actions des opposants sincères, sérieux et engagés pour le changement démocratique du Tchad. Il ajoute que le pouvoir, dans sa logique de caporaliser les partis politiques, a toujours su subtilement mettre en place un cadre de manipulation politique dit « Cadre National de Dialogue Politique (CNDP) » où les hommes politiques se battent pour entrer dans le bureau de ce machin qui offre des traitements salariaux conséquents. « C’est une sorte d’achat des consciences. C’est un instrument de manipulation qui n’existe nulle part au monde », a t'il dit.

Toujours selon lui, c’est dans ce climat délétère qu'une partie importante des partis de l’opposition crédible, ont décidé de mettre sur pieds une nouvelle fédération autour des valeurs de crédibilité politique, d’honnêteté et de sincérité dans l’engagement politique pour le changement démocratique et de la préservation de l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout calcul politicien.  

La nouvelle alliance FOC ambitionne parler d’une seule voix et d’adopter une position commune vis-à-vis de l'opinion nationale et internationale et mener des actions diplomatiques communes auprès des partenaires du Tchad.

La FOC exige de la junte de surseoir à son macabre projet de dévolution du pouvoir par la force et la fraude électorale avec la mise en place des institutions aux ordres. Au cas contraire, dit-elle, le peuple sera sur son chemin. Pour apaiser le climat politique pollué par les très nombreuses dérives de la junte, il importe que celle-ci mette la pendule à zéro et arrête la mise en œuvre des résolutions de son monologue dont la finalité a été la répression sanglante du 20 octobre 2022.

Les Partis politiques membres de la FOC, demandent aux autorités de la transition, la dissolution pure et simple de l’actuel Conseil National de Transition (CNT) et de la Commission Nationale d’Organisation du Référendum constitutionnel (CONEREC), la reconfiguration de la Cour Suprême actuelle, la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et d’opinion. Notamment les manifestants civils arrêtés le 20 octobre 2022, l’arrêt de tous les harcèlements judiciaires et politiques à l’endroit des militants et sympathisants des partis de l’opposition, le retour sans préjudice de l'opposant Masra Succès, le président des Transformateurs, la mise en place de nouvelles institutions de la transition dotées de réels pouvoirs d’autonomie et d’indépendance en vue d’organiser des élections libres, justes, transparentes et démocratiques, le déclenchement de nouveaux pourparlers avec les mouvements politico-militaires non signataires de l’Accord de Doha et tous les mouvements en gestation en vue de parvenir à une paix définitive.

Enfin, le coordonnateur de la FOC affirme qu'aucune paix n’est possible sans la justice. « La communauté internationale de procéder à la mise en place d’une nouvelle Commission d’Enquête internationale sur les événements du 20 octobre et sanctionner la junte pour ses crimes contre l’humanité ».

Noël Adoum

  1. Arts & Culture
  2. Musique
  3. Mode-Beauté

-Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

  1. Divertissement
  2. Sports
  3. Mon Pays