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Les rites sexuels d’origine préhistoriques ne sont jamais regardés en face. Nul n’osait et n’ose le faire tant ils sont mystérieux, choquant et affreux. La prostitution sacrée, le droit de cuissage (femme confiée à un monarque pour un temps avant de regagner son futur conjoint),  le culte de lingam et du yoni, la circoncision sont les vestiges les plus connus de ces pratiques mystérieuses dont la propagation a été universelle et dont le rôle, dans la formation des religions et des sociétés, a été capital. L’accouplement bestial (entre Eve et le serpent) fait apparaître une hypothèse surprenante sur les origines de l’humanité. L’accouplement rituel entre une prêtresse et un prêtre (ainsi que les fidèles entre eux) a été un usage si répandu que, au temps d’Hérodote, « sauf les grecs et les égyptiens, tous les peuples faisaient l’amour dans les temples.» En 1877 le clergé orthodoxe tolérait encore - une fois par an- des accouplements de fidèles dans une église chrétienne.
  Ne faut-il alors survoler  une foule de croyances, superstitions, usages sociaux ou religieux pour édifier les esprits sur l’arlequinade de ces pratiques ?

1 - les cultes sexuels : la femme et l’animal.

Pendant une période certainement très longue, il a existé partout une cérémonie consistant à livrer les femmes vierges à des animaux, en vue de défloration.
          * le bouc de Mendès : la ville de Mendès en Égypte vénérait le bouc et ses habitants avaient une cérémonie religieuse au cours de laquelle une femme et un bouc étaient accouplés.
          * le rite de Kenelcunnil (Irlande) : dans cette partie de l’Irlande, près de l’Ulster, les païens de l’époque procédaient à un accouplement d’un homme et un animal. A l’occasion d’une intronisation du roi, la tribu se réunissait autour d’une jument blanche. L’homme destiné à devenir roi devait s’accoupler en public avec la jument. Ensuite l’animal était égorgé et la viande cuite. Le futur roi devait prendre un bain dans le bouillon (rite de baptême) tandis que la chair était partagée (communion) entre lui et les membres de la tribu. Cette cérémonie regroupait quatre rites : accouplement, meurtre, baptême et communion.
          * de nos jours chez certaines peuplades totéistes d’Afrique ou d’ailleurs, le jeune homme doit avoir commerce avec un animal vivant ou avec le premier gibier tué, lors de l’initiation.
          *l’asvamedha dans l’Inde ancienne : l’on sacrifiait un cheval en l’étranglant (sans égorger) ou étouffé par des étoffes précieuses. Les femmes du roi faisaient  une procession autour du cadavre, trois fois vers la droite et trois fois à gauche. La première épouse s’approchait du corps de l’animal, saisissait le membre viril du cheval et le faisait entrer dans son …vagin.
         *Stavorinus, un hollandais qui voyagea dans l’Inde entre 1768 et 1771 notait que les femmes et les hommes s’accouplaient aux animaux dans la localité de Batna. Une femme indigène avait voulu assouvir sa fureur érotique avec un étalon. Cela lui coûta la vie quelques heures plus tard.

2 - l’accouplement rituel :

    Le mot harem dériverait du HRM selon Pierre Gordon et désignait le lieu sacré, le sanctuaire en plein air. D’où la notion de la présence des femmes dans les sanctuaires en vue de l’accouplement rituel.
  En Afrique, chez les Yorouba du Nigeria du Sud, la cérémonie de l’accouplement rituel commence par l’union entre le prêtre et la prêtresse. Ensuite les fidèles s’isolent par couples dans les ténèbres. Les hommes doivent prendre autant des partenaires qu’ils le peuvent. Dans une secte de la tribu de Balouba, les femmes doivent se livrer à tous les hommes présents à la réunion.
   La « danse des chefs » chez les bushmen : au cours de cette danse les femmes se rangent en cercle. Le « chef », le sorcier et le magicien se place au centre. Lorsque la danse commence, le chef se met à sauter à quatre pattes comme un animal. Les danseuses s’agitent alors en prenant les postions les plus licencieuses. Au bout d’un moment le chef bondit sur la femme la plus avantageuse sur le point de vue de la lascivité. 

3 - la défloration rituelle : (la défloration = faire perdre la virginité d’une fille)

    Pendant une longue période, les hommes reçurent leurs épouses des animaux. La défloration rituelle a continué, l’animal étant remplacé par un prêtre, un roi, un étranger etc.

-  La nuit de noces : dans de nombreuses traditions anciennes appartenant à toutes les religions de la terre, il fut jadis une époque où les filles étaient obligées d’aller se faire déflorer par des religieux vivant dans les forêts, revêtus de peaux de bêtes et de cornes d’animaux. Ces religieux préhistoriques appartenaient à des confréries initiatiques. Ils étaient hommes-taureaux, hommes-chevaux, hommes-loups, hommes-lions. Ils revêtaient pour l’occasion selon le cas la dépouille de l’un ou de l’autre de ces animaux. Les hommes-lions existent de nos jours dans le Sud du Tchad mais l’on ne sait s’ils jouent aux rites de défloration !

-  La défloration matriarcale : c’est la défloration rituelle par les femmes dans le matriarcat. L’animal, la femme et l’homme ont exercé tour à tour la fonction de déflorateur, dont le mari est devenu le titulaire dans les sociétés

Musulmanes et chrétiennes patriarcales. À une époque reculée, la défloration de la jeune fille par une femme constituait un rite très répandu.
      Au Pérou, la mère déflore sa fille dans un lieu public. C’est également le cas au Kamtchatka et à Madagascar. Aux Philippines et en Afrique centrale, la défloration est effectuée par les vieilles femmes du clan. Elle est souvent suivie de la dilatation forcée du vagin.
Au Béloutchistan, elle est pratiquée avec un rasoir.
    Diodore de Sicile parla des mœurs des habitants des îles de Baléares : « pendant le festin de noces, les parents et les amis vont l’un après l’autre, depuis le premier jusqu’au dernier, d’après le rang d’âge, jouir des faveurs de la mariée. Le jeune époux est toujours le dernier qui reçoive cet honneur.

En Océanie, chez les tribus Aruntas, le fiancé confie sa future épouse à plusieurs de ses amis qui l’entraînent dans la brousse où ils la déflorent avec un couteau de pierre, avant d’avoir des relations sexuelles avec elle. Les autres hommes de la tribu peuvent se satisfaire autant. Le jour de la cérémonie, la fille vient s’asseoir sur les genoux de sa mère et pleure. Le fiancé la demande en mariage. La mère prend la main de sa fille et celle de son futur gendre, les met l’une dans l’autre. Le mariage est considéré comme conclu. La fiancée passe sa nuit de noce… chez sa maman !
  Aux îles Marquises, les invités participent à la nuit nuptiale, du plus vieux aux plus jeunes.
  La défloration avant la puberté est une coutume plus particulière à l’Inde. Chez les Todas, elle est pratiquée par un homme venu d’une tribu voisine et qui passe la nuit avec la fillette.
 Au Cambodge, c’était le prêtre qui déflorait la fille pendant la cérémonie avec son doigt trempé dans du vin. Ensuite le vin est bu par la famille du mari.
   La défloration aux enchères : actuellement la défloration rituelle est pratiquée en Afrique. Elle s’est occidentalisée, donc commercialisée. Quelquefois le jeune époux noir, après la cérémonie du mariage met la défloration de sa femme aux enchères. Le bénéficiaire de l’adjudication est enfermé dans une case avec la jeune femme et le mari attend à la porte.

4 - Le mariage par le rapt et violence

   Autrefois, quand la bête déflorait les filles, celles-ci, effrayées, prenaient la fuite. Une rejointe, on devait user de violence pour la ramener et on la contraignait à subir l’assaut de la bête qui, probablement, était quelquefois mortel.
   La fuite de la femme et sa capture ont dû tellement impressionner nos lointains ancêtres qu’à une époque récente il se pratiquait la fuite de la femme, la poursuite de l’homme et la résistance simulée de la fuyarde. Une vierge prend toujours la fuite. Il s’en toujours une poursuite et parfois une lutte.
   Dans les régions du Nord du Tchad, chez les Toubous (Gorane) ce rite est toujours d’actualité. La fille est d’abord prise par un enlèvement socialement accepté après la « fatiha » ou dot. Le fiancé et les siens doivent impérativement veiller sur elle pour l’empêcher de s’évader. Au moment du rapt il peut s’en suivre une violence, si la jeune fille est entourée de ses amies ou parents collatéraux.

   En Laponie, il n’existait naguère de mariage que par enlèvement et la plus grande violence y présidait. De même qu’en Océanie.
  Chez les Araucans, le mariage traditionnel consiste en un rapt d’une rare violence.
    En Russie, en milieu chrétien, le fouet jouait un rôle important au siècle dernier. Il figurait dans chaque foyer et c’était un devoir pour le mari de fouetter son épouse. Au BET qui est trop loin de la Russie, « angouli-karah », la cravache en cuir d’hippopotame est très souvent employée pour mener la fiancée récalcitrante. Elle est l'emblème qui accompagne tout nouveau marié qui la brandit en toute circonstance.

5 - la prostitution rituelle :

    Les cités sacerdotales et les temples ont pris la suite des anciens cultes en plein air. Il y eut des accouplements rituels. C’était la prostitution sacrée !
    Hérodote disait : « il y avait à Babylone un temple de Mylitta. Toute femme née dans le pays était obligée, une fois dans sa vie de se rendre à ce temple pour s’y livrer à un étranger. »
     Chez les arméniens les filles de gens distingués se prostituaient dans les temples d’Anaitis pendant très longtemps avant de se marier.
    En Lydie, les filles s’adonnaient dans les temples à la prostitution, puis se mariaient en apportant comme dot le fruit de leur prostitution.  Dans ce royaume de Lydie, au II° siècle, Aurélia Aemilia reçut d’un Oracle le conseil impératif d’aller se prostituer dans le temple comme c’avait été la coutume de ses ancêtres (coutume tombé en désuétude à son époque.)
     À Babylone, le mariage consistait en une vente aux enchères. Les plus jolies femmes trouvaient sur-le-champ des maris opulents qui payaient le prix fort. Le produit de la vente était partagé entre les hommes qui consentaient à prendre pour épouses les plus laides et celles qui n’avaient pas trouvé acheteur. Ce marché de filles avait lieu dans chaque ville deux fois par an ; il était présidé par trois habitants connus pour leur honnêteté.

Les Sonah du proche orient étaient des prostituées au service de sa grande déesse.
À Jérusalem, dans l’enceinte du temple, des femmes devaient vivre confinées dans des cellules. Elles tissaient des vêtements pour les pieux sacrés qui étaient des piliers, colonnes, obélisques et phalles qui reproduisent l’organe sexuel masculin. Il y avait dans les temples des hommes consacrés  qui s’acquittaient d’une fonction religieuse : défloration des vierges. Ces hommes furent chassés du temple à une époque où fut publiée la défense d’y apporter le prix de la prostitution.

6 - la dot

  La dot apportée par l’épouse au mari est constituée à l’origine par le salaire de prostitution de jeunes filles. Ce genre de tribut, quand les mœurs évoluent, sera versé par un cadeau fait par le beau-père.
   Le tombeau du père de crésus – Alyatte- avait été payé avec la contribution des marchands, des artisans et des prostituées. La part de celles-ci était la plus considérable.
   A Hiérapolis, près de l’Euphrate, des femmes se tenaient assises devant le temple pour faire commerce de leurs corps. Le gain était soit utilisé  pour obtenir la protection de la déesse soit pour se constituer une dot en vue de se marier.
   Dans la nouvelle Numidie, à Cicca, existait une colonie phénicienne qui se rendait dans les temples pour se prostituer et amasser une dot. La coutume fut supprimée par l’empereur Constantin.
    Dans l’île de Chypre, le soir venu, les femmes avaient coutume d’errer sur les rivages dans le but  de séduire les étrangers. Toutes les filles qui naissaient à Chypre étaient vouées au service de la déesse et devaient s’offrir aux hommes.
     En Grèce,  pour le culte d’Aphrodite à Corinthe, les femmes libres venaient se prostituer dans le temple du Mont Eryix qui était aussi ancien que riche, dans l’enceinte duquel d’innombrables colombes, oiseaux consacrés à Aphrodite étaient nourris.

7 - La prostitution hospitalière

Si les grands de ce monde peuvent bénéficier du droit de cuissage, la prostitution hospitalière est une adaptation à l’usage des gens communs.
    En Perse, une coutume existait à l’époque où Alexandre Le Grand envahit la Perse. Lors d’une invitation, quand un mari organisait un dîner, pendant le festin et le vin,  ses épouses se déshabillaient. C’était une invite à l’accouplement.
   La tribu africaine des Wagogo, on pratique l’échange des femmes entre les amis. C’est également le cas des  Basouto.
   Chez les gallois, dans la confrérie de chevalerie, quand un membre de la secte visite un autre, celui-ci laisse son hôte avec sa femme, prétextant aller donner de l’avoine au cheval du visiteur. Celui-ci consomme alors la femme.
En Suisse, en juillet  1760, il subsistait un genre de prostitution hospitalière.

Parler des rites sexuels dans le monde est une tâche titanesque. La liste des bizarreries sexuelles est longue, très longue. En apportant ces quelques repères, j’ose croire que beaucoup auront compris que la sexualité est multiple dans ses rites. Ce qui est une infamie ou une outrance dans certains milieux demeure une vertu dans d’autres endroits. Comme quoi à chacun son passé et surtout à chacun ses coutumes et ses convenances. Les hommes du passé lointain nous auraient huée s’ils apprennent que l’on fait l’amour le sexe enveloppé dans des caoutchoucs (condom) ou l’on s’échange des salives lors de kiss french. Cependant il n’est pas interdit  de jeter un regard dans la préhistoire de nos rites sexuels qui subjuguent par leurs singularités et leurs monstruosités.

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi

L’Amicale des Tchadiens(nes) est morte. Quelques temps après, sont nées à sa place, deux associations. L’ACTE (Association communautaire tchadienne d’entraide) et l’ARTQ (Association des ressortissants tchadiens du Québec), comme pour signifier qu’est venu le temps des inimitiés pour le sacre de l’absurdité. Paradoxalement, les textes régissant les dites associations sont à saluer mais la réalité est tout autre, car, le clivage Nord/Sud est une vérité patente.

     En effet, dans une même communauté plusieurs associations peuvent exister et collaborer mais avec des objectifs différents. Il peut y  avoir par exemple : l’association des ingénieurs tchadiens du Canada et du Québec, l’association des aînés (ées) tchadiens du Canada et du Québec etc.  D’autres communautés le font. La communauté tchadienne à Montréal n’est ni moins, ni plus intelligente pour le faire. Cependant, compte tenu de notre nombre peu significatif et de notre récente immigration; est-il utile d’avoir deux associations? Qui de surcroît, poursuivent les mêmes objectifs comme l’entraide, l’accueil des nouveaux arrivants etc.

Les esprits extrêmes et malins diront oui. Pour notre part c’est non. Le hic, est que ces deux associations ont colporté ici à Montréal, nos idioties Nord/Sud, musulmans/chrétiens, une manière de confirmer que nordistes et sudistes ne peuvent réussir à faire des choses ensemble. Ce qui est faux. Il est donc clair que dans ces deux associations la majorité des nordistes se sont retrouvés d’un côté dans l’ARTQ, et la plupart des sudistes de l’autre côté dans l’ACTE. Et, du coup, c’est la hantise et les rancœurs éternelles. Pourtant, tous les sudistes ne sont pas chrétiens et tous les nordistes ne sont pas musulmans. Où peut-on placer les adeptes des religions africaines? Les agnostiques? Les hâtés? Etc. Qui entre ces « militants de la méfiance » a choisi où naître? Qui a choisi sa famille? Sa région? Sinon le mystère de la Nature et de la puissance divine, décidèrent où chacun devrait voir le jour. Partout, il y a un Nord, un Sud, un Est, un Ouest, un Centre, un Haut et un Bas. Mais il semble qu’au Tchad il y a seulement un Nord et un Sud. Deux blocs monolithiques, uniformes qui se disputent jusqu’à l’étranger un gâteau qui n’existe que dans le fantasme imaginaire de deux camps. L’ironie dans tout cela, est que, ceux qui s’étaient disputer le gâteau ont longtemps fait la paix et profitent aujourd’hui de la vie au nez et à la barbe de tous. Les belligérants de jadis, se consacrent présentement à éduquer leurs enfants, leurs proches immédiats, certainement dans le but de pérenniser leur suprématie sur le Tchad où l’anarchie, l’impunité, l’injustice et l’insécurité sont devenues les poutres soutenant leur système, et où seuls ceux-ci s’y reconnaissent et s’y plaisent allégrement les poches et les bouches pleines.

De plus, certains de ces « militants de la méfiance », se pavanent de part et d’autres, le torse bombé, claironnant à qui veut l’entendre le montant de la caisse de l’une ou l’autre association; et les succès ou les difficultés du frère ennemi. Lorsque l’on imagine, que certains d’entre eux seront appelés, peut-être demain, à représenter les intérêts de leur pays où ils œuvreront ; vont-ils travailler sans discriminer ? Ne créeront ils pas de la méfiance ? Ne réprimanderont-ils pas, ceux qui ne sont pas de leur région ? De leur village ? De leur famille ? De leur quartier ?

Le plus troublant dans ces deux associations, c’est qu’elles insèrent, ici et là, quelques vieilles amitiés ou connaissances, méridionales ou septentrionales; une pirouette pour se dédouaner la conscience. Et de répondre : « non, il y a des nordistes et des musulmans chez nous. Il y a des sudistes et des chrétiens également chez nous.» Quelle schizophrénie collective!

Les plus malheureux dans cette triste aventure, ce sont les familles mixtes. C’est à dire marié à un ou une sudiste, vise versa; ou encore les enfants issues de telles unions. Ils sont soit obligés de se tenir à l’écart, soit choisir entre le cœur et les tripes. Ou bien encore, satisfaire les deux associations en s’impliquant. Le fait même qu'elles (associations) existent, pousse au choix. Personne n’a le droit, d’obliger de façon aussi subtile l’autre à choisir entre son père ou sa mère. Quel gâchis! Quelle bigoterie!

Où sont passés ces aînés, ces mères et ces pères de familles, ceux qui, comme dirait Amadou Hampâté Bah, ont l’expérience de « l’École de la Vie ». C’est eux qui en principe, devaient guider les pas de la communauté et conseiller son esprit. Hélas, ils préfèrent garder le silence ou tirer les ficelles de part et d’autre. Sommes-nous maudits ou habités par tous les démons du mal? Nous n’y croyons pas. Car, nous sommes une communauté normale, avec sa réalité et sa fiction, sa part de gentillesse et de méchanceté, d’altruisme et d’égoïsme, de vérité et de mensonge, ses hauts et ses bas, ses hypocrisies et ses franchises. Rien d’anormal.

Toutefois, il n’est jamais trop tard. Il faudrait que le débat se fasse. Que le dialogue sincère, s’amorce. Que les langues se délient et dénoncent cette aberration. Que les querelles personnelles entre compatriotes ne prennent pas le pas sur l’intérêt communautaire. Que les jeunes dans les dites associations, militent pour un rapprochement et rejettent le statut quo.

Nous estimons sans aucune prétention, qu’une solution mitoyenne existe. Elle pourra permettre de sauver la face de tous. Cette solution consiste à créer une Superstructure qui coiffera les deux entités. Appelons celle-ci, par exemple : Fédération des associations tchadiennes. Il n’est pas question ici de dissoudre l’une ou l’autre association. Elles continueront d’exister et d’évoluer de manière autonome. Les membres dirigeants seront désignés, de part et d’autre. Ils organiseront ensemble des activités festives, de retrouvailles, d’entraides, de solidarité, de deuil et surtout d’accueil aux nouveaux arrivants. Après cela, les choses humaines reprendront le dessus. Et, c’est seulement à ce moment qu’une fusion peut être envisageable. Il est temps que les responsables de deux associations jettent les bases d’un dialogue et d’une écoute sincère des uns et des autres. Faisons-le, non pas pour nos ego mais pour nos enfants ici en Amérique et pour notre petite histoire sur cette Terre, quoiqu’on dise, si accueillante. Que cette dernière nous inspire et adoucisse nos cœurs.

Par Bakary, Mana Bello

Étant un document de voyage internationalement reconnu, le passeport est de nos jours une attestation authentique de la citoyenneté et le document d’identité officiel des tchadiens à l’étranger.

L’introduction du nouveau passeport  tchadien a amené plus d'un tchadien à se poser ces questions : pourquoi dois-je repayer pour un nouveau passeport ou pourquoi dois-je payer mon passeport au prix actuel que cela coûte ?

En effet, par décret N° 182 du 12 avril 2005, l’État tchadien vient d’introduire sur le marché un nouveau passeport dit «sécurisé». Le nouveau passeport semble très élaboré au niveau de sa confection et répond également aux normes les plus récentes destinées à éviter les falsifications. Afin que le passeport reste dans les années à venir un document de voyage très fiable, il a été décidé, dans la phase de développement, de produire un passeport à la fine pointe de la technologie qui réponde aux standards de sécurité actuels.

Par ailleurs, d’un point de vue politique et diplomatique, l’État a toutes les raisons de vouloir que ses ressortissants possèdent un document d’identité de grande qualité afin que ceux-ci puissent rencontrer les nouvelles prescriptions d’entrée dans la plupart des pays occidentaux.

Or, là où le bât blesse, c’est que ce document qui ne fait qu’attester la nationalité tchadienne de sa ou son titulaire est très coûteux (85. 300 FCFA), surtout pour les étudiants et pour les familles à faible revenu. L’État via le département en charge de ce document devrait tenir compte du pouvoir d’achat réel du tchadien moyen. Ensuite, le Décret N° 182 du 12 Avril 2005 impose la date du 18 octobre 2005 à tous les détenteurs du présent passeport comme date butoir de l’invalidation de leur passeport. Même ceux qui viennent à peine de se le procurer et malgré la durée de validité légalement acquise lors de l’établissement ou de la prorogation dudit passeport sont pénalisés par cette mesure.

Dans une optique gouvernétique. L’État tchadien devrait tenir compte de la situation des pauvres étudiants dans la formulation des règles qui régissent ce passeport. Le fait de demander aux tchadiens vivants à l’extérieur de venir à N’Djamena avant de s’en procurer leurs nouveaux passeports surtout les étudiant(e)s est qu’à même trop demander. Dans de telle politique publique il faut toujours tenir compte des étudiant(e)s.

Au vu de ce qui précède, il y a lieu de se poser ces questions :

  • l’État n’estime-t-il pas que le prix des nouveaux passeports est très coûteux, voire trop élevé?
  • l’État a-t-il tenu compte du prix des passeports délivrés dans les pays qui nous entourent ou (limitrophes)?
  • est-ce que ces prix sont fixés sur la simple base du principe du recouvrement des frais d’exploitation ?

Advenant que c’est le cas, l’État devrait être plus réaliste et raisonnable dans la fixation du prix du nouveau passeport et surtout d’en tenir compte de la validité des anciens passeports. Même si les nouveaux passeports ont nécessité beaucoup de frais, les autorités devraient tout de même laisser les anciens passeports arrivés à leurs premières échéances avant de s’en procurer le nouveau passeport dit «sécurisé».

Nous pensons qu’une campagne d’information et de sensibilisation s’imposait en plus de prolonger les délais. L’autre handicape, c’est la durée du nouveau passeport dit «sécurisé» qui est de 5 années non renouvelable. Nous estimons que de telles procédures devraient normalement suivre une certaine logique du point de vue procédurale et relation publique.

Au prix que le nouveau passeport coûte, pourquoi l’État ne prolongera-t-il pas la durée ou la validité du passeport à 6 ans ou au plus non renouvelable ?  Ceci aura plus de sens et donnera plus d’argument à l’État.

Lona Ouaïdou, Ramadan

Qu'y a-t-il, sur la surface de la terre, de plus vile? La Bêtise. La Bêtise brute. Le Tchad en regorge. Le Tchad est un pays qui n'existe en réalité que géographiquement et historiquement. À un moment donné, Certains Hommes ont lutté pour ce pays.

Qu'en est-il aujourd'hui? Il est dirigé par des gloutons obnubilés par leur ventre et tout ce qu'ils peuvent y engouffrer. Aujourd'hui, personne n'aime le Tchad. Tout le monde a faim. Voilà d'où vient la tragédie du Tchad. Sinon comment expliquer qu'un gouvernement puisse se laisser humilier, avilir et huer sans le moindre gène? Tout simplement parce que les Politiques sont trop occupés à roter!

De Russie en Algérie et puis du Maroc au Ghana, en passant par le Gabon et le Niger et en revenant au Tchad, le gouvernement Deby est interpellé par des étudiants affamés. Il semble que la magie de la gourmandise a assourdi les cris de ces voix qui piaillent et demandent le minimum pour leur subsistance. Tout ceci est une question de faim sans fin. La loi dit qu'une bourse doit être octroyée à tout étudiant qu'il soit à l'étranger ou au pays. Mais que se passe-t-il donc? Ceux qui doivent construire le Tchad de demain sont sacrifiés sur l'autel de l'avidité. Ils sont abandonnés et orphelins d'un pays qui ne les porte plus dans sa mémoire. Tels des " all laro " maudits sillonnant les sentiers du monde; portant la teigne d'être tchadiens...

J'ai dit plus haut que la bêtise est le pire fléau sur terre parce qu'on ne peut rien en tirer. C'est un trou noir intellectuel. Et quand elle règne sur la classe dirigeante, c'est le chaos et l'anarchie. Un avant-goût de la déchéance humaine. En effet comment discuter, raisonner, plaider le sort de cet étudiant tchadien quand on sait que l'interlocuteur en face de nous ne sait pas de quoi il retourne? Quand le mot responsabilité est étranger à son vocabulaire?

De nos jours, "diviser pour mieux régner" est une formule désuète. Le credo aujourd'hui est "affamer pour mieux régner". Quant toute dignité et tout respect de soi sont dominés par une faim despotique et brutale; tout homme et toute femme vendra son âme au diable. L'opposition tchadienne en est un exemple flagrant.

Tchad aux maintes promesses rompues. Le Mensonge et la Cupidité règnent en maîtres absolus sur la classe supposée dirigeante. Qui alors se soucie du sort d'un pauvre étudiant?

Quand acheter des armes est une priorité pour un gouvernement, cela éclaire fortement sur son degré de quotient intellectuel. La honte ne tue jamais au Tchad. Les autres Nations bossent et au Pouvoir à N’Djamena, on s'empiffre!

Sachez chers Messieurs du Pouvoir, que pour prévenir une émeute, il n'est point besoin de s'entourer de kalachnikovs à tout va. Offrir le minimum décent est tout ce que l'étudiant et les Tchadiens demandent. Ils vous seront reconnaissants et, de par la même, ne tenteront pas de se voir enlever le pain de la bouche. Mais affamer semble être la ligne politique adoptée par le gouvernement Deby depuis plus d'une décennie.

L'Espoir d'un avenir meilleur ne luira pas sur la destinée du Tchad. Tant que la classe dirigeante sera ce qu'elle est: Bête et Bestiale. Il ne faut pas que la guerre pour engendrer un génocide. L'abrutissement et l'analphabétisme sont des armes tout aussi redoutables et meurtrières. Parce que c'est alors l'Esprit et l'âme créatrice de tout un peuple qui se meurent. Nous ne serons plus un pays mais un rassemblement de Troglodytes à la merci d'un quelconque chef de guerre.

Qu'y pouvons-nous? Personne n'aime le Tchad. Tout le monde a faim et l'on sait fort bien que "ventre affamé n'a point d'oreilles". Qui sortira du lot pour l'amour de ce Pays? Personne à l'horizon.

Au Tchad le sentiment d'héroïsme, de générosité et d'appartenance à une nation est consumé par ce besoin vital, permanent: manger. Et pour cela, le Gouvernement Deby est coupable face à l'Histoire. Coupable d'avoir englouti l'Esprit Tchadien. Coupable de l'anéantissement du génie tchadien. Il est coupable d'avoir dévoré les enfants du Tchad. Coupable de Cannibalisme.

Nafée Nelly Faigou,

Tout abandonner derrière soi, c’est accepter de mourir à soi-même. Cependant, la vie est si forte et si pressente en nous que nous renaissons par l’esprit. La naissance première réclame les efforts de la mère et les encouragements des péripatéticiens. Sans aucun besoin de l’effort de l’enfant qui s’est seulement donne la peine de naître. Aujourd’hui, nous sommes notre propre mère et par conséquent, notre propre enfant. Nous en semons la gésine de nos souvenirs de notre volonté de vivre; et nous nous renouvelons! Comme à chaque enfantement, la peur, le doute et l’incompréhension d’une si grande douleur; pourtant porteuse de vie, nous accompagnent, nous suivent, nous frôlent. Uniques et fidèles compagnons d’une douloureuse renaissance.
Mort à lui-même avec le désir de renaître de ses cendres, pareil à l’oiseau mythique; le nouvel arrivant est assoiffé de vie et de curiosité. Pour commencer sa nouvelle vie, il faut apprendre à connaître le pays qui nous accueille si généreusement, apprendre à le comprendre, à l’aimer et à s’intégrer. Il est judicieux et conseillé selon la formule consacrée, “d’entrer dans le système”.

C’est apprendre à produire dans et pour la société- une société de consommation-; à savoir s’y prendre pour chercher, obtenir et garder un emploi, un logement, un véhicule. Tache ardues pour le nouvel arrivant, qui, généralement ne parle pas la langue du pays hôte. Il doit, simultanément, apprendre, comprendre et assimiler afin de s’intégrer économiquement, politiquement et culturellement.
En d’autres termes, il est tenu, d’étudier la langue, manger nouveau se vêtir nouveau, compte tenu des rigueurs climatiques, être accessible à un nouveau système de valeurs: vivre près et avec plusieurs cultures différentes de la sienne. Contrairement au nouveau-né qui vient au monde avec seulement un actif génétique pour souvenirs, le réfugié ou l’immigrant porte en lui, en plus de ses gènes, sa culture qui influence toute sa conception du monde. Il est voué à côtoyer, quotidiennement, du nouveau. Cela devient partie prenante de sa vie. Il doit apprendre jusqu’au comment faire ses courses (avec une carte bancaire, le plus souvent); à être payer à l’heure pour l’effort fourni etc.
Mais avant de vivre de son effort, il est pris en charge par l’assistance sociale. Sa nouvelle vie lui présente tant de possibilités de se cultiver et de s’épanouir! Seulement, il doit taire ses envies, ses élans, ses folies. Parce qu’il ne peut se les offrir.
En effet, se divertir est le plus souvent hors de prix pour lui. Comment poursuivre ses études universitaires, aller au théâtre, au concert, aux festivités? Comment s’offrir ce dont on rêve quand l’argent fait défaut? Car, il faut de l’argent pour tout.. Pour en avoir, il faut travailler. Seuls des diplômes d’études assez avancées (collège, université) permettent d’accéder à un emploi convenable et permanent.
Or, tant que les diplômes ne sont pas nord-américains, ils perdent de leur valeur. Il est requis de les faire équivaloir, par des tests ou en payant des sommes astronomiques. Ou, tout simplement, en changeant de carrière, en renouant avec le collège pour une nouvelle formation accélérée. Les plus audacieux, atteignent l’université après plusieurs années de persévérance. Et le temps passe. Quand, envers et contre tout, on décroche un emploi- le plus souvent temporaire- l’employeur quatre fois sur cinq exige que le futur employé ait un moyen de transport personnel.
Pour avoir un véhicule, un permis de conduire est indispensable. Le permis de conduire suit les mêmes rigueurs que celles des diplômes le permis de conduire international n’ayant pas grande valeur, il est obligatoire de repasser le permis de conduire. Moyennant finance bien évidement!  Avec tous les risques de ne pas l’obtenir du premier coup!  L’expérience du conducteur importe fort peu.
Ensuite, il y a la ronde des assurances. Ou trouver tout cet argent quand on dépend de l’assistance sociale?  Et comment se sortir de cette équation: pas d’emploi, pas de véhicule; pas de véhicule, pas d’emploi?  Cercle vicieux. Parfois encore, quand en dépit de tout; certains arrivent à dégoter un emploi -mal payé et précaire- l’assistance s’en mêle et coupe les vivres: décrétant que le nouvel arrivant est capable de se prendre en charge. Ce qui n’est pas encore vérifié!
Si par malheur, il perd son emploi, il se retrouve plus démuni que jamais. A ces moments-la, on désire tout arrêter et se laisser mourir. Car, le nouvel enfant que nous sommes se retrouve vieux sans avoir connu l’adolescence ni l’age adulte. C’est un vieillard amer et désabusé qui n’a plus rien à perdre.
Que faire?
Bien sur, il y a différents centres et agences qui aident à l’intégration du nouvel arrivant. Il est lieu ici de louer leurs efforts non négligeables dans l’intégration du nouvel arrivant. Pourtant, chaque partie croit que ce n’est pas encore assez. Jamais assez loin dans sa quête d’aider l’autre. Jamais assez loin dans sa requête d’être écouté et compris de l’autre. D’être reconnu par l’autre; en égal. Ceci ne doit pas être. Écrire, discuter ensemble aident à lever les malentendus, à faire émerger et à effacer peur et rancœurs, frustrations et insatisfactions. Il faut lutter. Envers et contre tout.
Renaître, c’est aussi passer par tous les états de croissances. Par tous les stades de l’attente et de la frustration. C’est aussi, par-dessus tout, les dépasser et vivre en paix avec soi-même. C’est être debout et prêt pour cette nouvelle vie à laquelle nous avons tant sacrifié.

Nafée Nelly Faigou

L’attaque meurtrière perpétrée le dimanche 21 mars par un groupe d’éleveurs contre le village de Mandoul dénote une fois de plus le manque de volonté du gouvernement à concevoir une réelle politique de lutte contre l’insécurité. Voilà ce qui s'est passé à Mandoul: des cavaliers armés de fusils de guerre, ont tué 21 personnes et blessé plusieurs autres. À qui profite ce massacre des paisibles citoyens? Pourquoi ne peut-on pas arrêter ces phénomènes intermittents ?

Ces actes barbares qu’aucun raisonnement ne peut justifier doivent être condamnés énergiquement ! S’il est vrai que l'accès et la gestion des ressources naturelles comme les couloirs de transhumance et les infrastructures d'accompagnement tels que les points d'eau pastoraux ont toujours généré de conflits entre éleveurs et agriculteurs, sommes-nous pas en droit de se demander qui arme souvent ces éleveurs? Comment circulent ces armes? Qui sont ces marchands d’armes? Pourquoi celui qui veut venger son frère pille et massacre?
Le gouvernement dans sa fuite en avant, ingurgite à l’opinion nationale, la même litanie : « C’est le sempiternel problème entre deux groupes de populations, et, le gouvernement prendra les moyens pour résoudre le problème. » Quand et comment? Secret de polichinelle. C’est de la poudre aux yeux, il est plutôt question ici d'insécurité. S’il faut croire malgré tout cet ignoble Cheik DELIL qui massacre sans distinguer ses victimes (homme, femmes, enfants), pour la mort d’un frère, c’est encore affirmer qu’il y a des vies qui en valent plus que d’autres, et qu’on pourrait aisément se faire justice. Où est donc l’État?

Ces éleveurs armés, ces malfaiteurs de temps moderne sous le ciel tchadien accomplissent leurs sales besognes sans décidément être inquiétés. On ne les retrouve que dans un pays comme le nôtre où l’État n’existe que de nom, et où l’insécurité, l’impunité sont le bonus quotidien des paisibles citoyens.

Pires sont ces « mesures brouillons » annoncées par le Premier ministre Moussa Faki. Même si elles seraient effectives cela reste une promesse de trop. Et, une promesse ne lie que ceux qui croient en elle. Ce laisser-aller ne peut continuer. Il faut des mesures concrètes et rapides pour juguler ce phénomène afin d'atténuer les souffrances de ceux qui ont perdu lâchement les leurs. Il n’est un secret pour personne, que, même les mesures extrajudiciaires de circonstance appliquées par le gouvernement l’année dernière n’ont pas empêché certains criminels de circuler librement sans être inquiété. Et si demain, on rencontre ce criminel de Cheik DELIL ALBDELHALIF, auteur ou organisateur de cet odieux « Aube Noir de Mandoul », libre, ça ne sera sûrement pas son sosie.
Ces crimes viennent corroborer le fait qu’au Tchad, il y a une justice à vitesses variables ! Sinon comment comprendre cette barbarie. Enfin, parler de justice au Tchad, c’est demander que le soleil se couche à l’Est. Mais il faut se battre pour son droit, le droit à la vie. Que Dieu apaise les cœurs des parents affligés !

Moussa Yayami, Hamid

Cinquième plus grand pays du continent africain, indépendant le 11 août 1960, le Tchad, après 43 ans de gestion par ses fils, va-t-il bien ? La réponse est non ! Parce que le Tchad souffre d’un handicap économique et politique important.

Handicap économique à cause de son enclavement. Il se situe en effet à plus de 1500 km de la côte la plus proche, Douala, au Cameroun. Cette position géographique constitue, certes, un handicap économique important mais, vu la potentialité des paysages, de la faune, de la flore, des arts, de la culture et des gisements pétroliers de ce beau pays, toutes les prévisions au lendemain de l’indépendance laissaient croire au comblement du déficit géographique, mais hélas! Le manque de la responsabilité du père de l’indépendance, François Tombalbaye, au lieu d’être un bâtisseur comme Amadou Ahidjo au Cameroun ou Léopold S. Senghor au Sénégal, a choisi la mégalomanie à la Mobutu jetant ainsi le Tchad dans un deuxième handicap aussi important que le premier. Celui-ci est d’ordre politique.

Ce handicap politique, fruit des tensions politiques et des luttes armées permanentes, empêche ce pays fascinant, de développer son potentiel touristique. Le Tibesti, l’un des déserts les plus merveilleux du monde, offre le visage d’une région montagneuse, aux paysages spectaculaires avec des massifs volcaniques, des cratères lunaires, des lacs du désert, des peintures rupestres et gravures préhistoriques. Ajouter à tous ceux-ci les sources thermales, aux vertus thérapeutiques, de Soboroum, avec ses geysers et ses eaux sulfureuses chaudes. Cette richesse culturelle malheureusement, à l’heure actuelle, ne réjouit que l’œil des nomades, des rebelles et de quelques baroudeurs qui s’aventurent dans cette région fabuleuse, malgré les risques.  

Si les morts pouvaient parler, que dira le général Charles Degaule du Tchad après 43 ans d’indépendance ? Lui qui a souhaité au nom de la France « le bonheur et la liberté à la jeune république tchadienne », le 11 août 1960, dans un discours lu par André Malraux. Ces vœux confiant fait par cet homme d’État est loin de se réaliser, à cause de l’immature du peuple tchadien et de l’ingérence politique de la France au Tchad. Pourtant, au jour d’héroïque, le Tchad n’a pas fait défaut à la France. M. Degaule reconnaissant le sacrifice disait : « le Tchad peut être assuré aujourd’hui, le 11 août 1960, que la France ne lui fera pas défaut ! »  Est-ce le général Degaule, dans cette phrase faisait allusion à l’ingérence politique qu’aura son pays sur le nôtre ? Inutile de polémiquer là-dessus, car cet homme d’État n’y est plus.

Au-delà des préjugés, le vrai mal dont souffre le Tchad est le tchadien lui-même. À l’aube de l’indépendance, le Tchad était gouverné par un civil. Ce civil nommé François Tombalbaye, considéré à l’époque comme l’homme du compromis entre le nord et le sud, n’a pas été à la hauteur des attentes. Préférant la dictature et la mégalomanie à la démocratie, le régime de feu Tombalbaye avait commis des graves erreurs politiques dont l’ombre des conséquences plane encore aujourd’hui sur le Tchad. Cependant, malgré les graves erreurs politiques commises, notamment, la révolte de Mangalmé en 1966 et la création de Frolinat, les acquis de la république ont été préservés par le régime civil. Les premières infrastructures économiques se réalisaient comme ils se devaient (contontchad, sonasut, mct, ondr, stt, omvsd, stee, brasserie du logone, abattoir frigorifique, grand moulin, etc.), jusqu’au bon matin du 13 avril 1975 où les militaires décidèrent de changer à jamais le destin du Tchad, en prenant le pouvoir.  

Depuis cet avènement et la succession des militaires au pouvoir, tout semble reculé. Le sang coule sans pitié en permanence. Les droits à l’éducation et à l’environnement sain sont bafoués. Les écoles, lieux par excellence de savoir-faire et de savoir être se trouvent transformées en de véritables jungles par les rejetons des dignitaires intouchables des régimes. Les établissements scolaires manquent de clôture, des latrines, d’eau potable et d’électricité. Certains servent même de dépotoirs et de lieux privilégiés pour « se soulager » à un grand nombre de personnes inciviques. Le lac Tchad, fleuve aux eaux boueuses, fut, à l’époque, le centre du marché du sel de l’Afrique centrale, rétrécit aujourd’hui à une vitesse inquiétante et se dépeuple. Le Parc national de Zakouma situé dans une immense plaine traversée du nord au sud par la rivière Bahr Salamat et ses affluents sont vidés de sa faune sauvage, à cause des perturbations de l’équilibre écologique du lieu par les braconniers. Les sociétés existent au règne de Tombalbaye sont réduites à l’unité ou n’existent plus. Les infrastructures touristiques et le réseau des transports sont peu développés, ce qui empêche l’émergence du tourisme, à la plus grande joie des aventuriers et des baroudeurs, mais sûrement au détriment de l’économie!

Avec le vent de la démocratie où le Tchad espérait être bien assis, en observant les partis politiques franchement qui, parmi ces opportunistes politicards endurcis peut avoir le souci de te donner un souffle de vie Oh ! Tchad mon pays ! chantait le défunt artiste, Ahmat Pécosse.

L’opposition politique n’existe qu’à la veille des élections; la société civile est encore embryonnaire. Qu’est-ce que le Tchad a fait pour mériter un tel châtiment ?  Le châtiment dont la sentence semble être à vie. Pourtant, ce pays est un cadeau de Dieu, car, immense en richesse culturelle et économique. Il suffisait de les mettre en valeur et les exploiter. Malheureusement, cette solution ne semble guère plaire à ses fils qui, s’apprêtent à ouvrir les premiers robinets de l’or noir (le pétrole) dans cette mauvaise gestion devenue symptomatique.

Après 43 ans d’indépendance, le Tchad est toujours sur une route desserte et vaste, à la recherche d’un homme qui peut le libérer !

Armand Djedouboum Nadjibé

Une fois de plus, les tchadiennes et tchadiens viennent d’assister à une démonstration de l’incompétence notoire des autorités tchadiennes face un problème aussi minime que la situation des étudiants tchadiens en Russie.

Ayant cru à l’intelligence et au sens de responsabilité de nos gouvernants, les étudiants Tchadiens en Russie ont patienté et attendu deux bonnes années le complément de leur bourse d’étude. Mais fort est de constater qu’ils ont à faire à une bande des mafias au pouvoir que, même le diable implore sa pitié, animée d’aucun souci face à la dégradation de la couche sociale tchadienne et moins encore de la situation financière dans laquelle se trouvent les étudiants tchadiens à l’étranger.  

En remettant une enveloppe de 10 millions de FCFA à son excellence Djibrine Abdoul, Ambassadeur du Tchad en Russie, pour les étudiants boursiers en Russie, qu’est-ce que le président Idriss Deby voudrait prouver à l’opinion nationale et internationale? Qu’il est à l’écoute et est sensible à la souffrance de ses compatriotes? La souffrance dont il doit assumer une bonne part de responsabilité.

Les tchadiens ont été fort longtemps dupés, enroulés dans le mensonge par le politique. Nous disons trop c’est trop. La jeunesse d’aujourd’hui ne veut être complice et refuse de participer à la mendicité. Elle ne réclame rien d’autre que son droit. C’est pourquoi les étudiants tchadiens boursiers en Russie ne devraient pas voir dans le geste du président Deby un signe de gratitude mais, plutôt une insulte à leur intelligence. Ils ont droit au paiement régulier du complément de leur bourse, étant donné qu’ils sont détenteurs des arrêtés de bourse. Et aussi, le montant annuel du complément de leur bourse a été comptabilisé dans les autres dépenses (charges diverses) et incorporé dans le budget de dépenses de l’état. Nous ne voyons pas la raison pour laquelle son excellence Djibrine Abdoul ait parti réclamer auprès de Deby pour le compte des étudiants en Russie et lui soutiré 10 millions de FCFA, au lieu d’obtenir une garantie suivi de paiement régulier de dudit complément de la part du ministère de finances chargé d’exécuter les dépenses budgétisées de l’état.

Ce geste confirme une fois de plus « l’intouchabilité » du ministre de finances, et la confusion de gestion de bien public au patrimoine personnel.

Le ministre de finances doit comprendre que lorsqu’on élabore un budget annuel d’un pays, il sert à la réalisation des engagements inscrits dans le cahier de chaque ministère y compris celui de l’éducation et enseignement supérieur. Et étant que ministre de finances, il n’a que le simple mandat d’assurer la bonne distribution de ce budget au moment et au temps voulu par chaque ministère.

Si le président Idriss Deby par le passé réglait des problèmes en remettant personnellement des enveloppes contenant des sommes minables, que le partage donnerait 135 $ par personne, au lieu de rappeler le ministère de finances à l’exécution véritable de ses tâches, ce qui serait de nature responsable, nous dirons que le problème des étudiants tchadiens en Russie, est loin d’être résolu.

Ces étudiants n’ont jamais inscrit à leur ordre du jour « une démarche d’assistance financière auprès d’Idriss Deby par le biais de la mendicité ». Tout ce qu’ils réclamaient, que le complément de leur bourse soit versé de façon continuelle et conformément à la durée de leur formation. Cette revendication ne peut être comprise que si, le président de la république, le ministre de finance, et le gouvernement dans son ensemble ont la volonté politique de s’occuper des tchadiens, ce qui n’est pas le cas jusqu’à nos jours.

Armand Djedouboum Nadjibé

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