L'association humanitaire Al Moussa'ada a lancé officiellement une opération dénommée « inscrivons les orphelins à l’école », hier 20 septembre à l'école communale de Farcha Guinebor dans le 1er arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djaména. Reportage.

La cours de l'école primaire communale était remplie des élèves. L’opération a pour objectif d'inscrire les orphelins dans les différents établissements de la ville de N'Djamena. Pour la présidente du comité d'organisation du projet, Saada Tata Alifa affirme qu'Il est de leur devoir de garantir l'inscription des élèves, « l'éducation est un droit pour tous les enfants y compris les vulnérables. Ces orphelins se trouvent sans soutien familier. Ils ont besoin de l'éducation pour leur bien-être social ».

Le coordonnateur de l'association, Moussa Abdoulaye, estime que cette première opération vise la prise en charge de frais. Il poursuit, « nous n'allons pas nous arrêter ici à Farcha. Nous allons continuer dans d'autres arrondissements afin de donner de la joie aux enfants démunies ».

Selon l’association, parfois le père décède et laisse derrière lui 5 à 6 enfants, ce qui rend la prise en charge difficile. Il faut aider les mamans en payant les frais d'inscription de leurs enfants à l'école et les accompagnerons avec des fournitures scolaires, disent les membres de l’association.

Le chef de carré 12 de Farcha Guinebor et responsable des parents d'élèves, Mahamat Moussa Hassan soutient que l'école communale de Guinebor reçoit plus de 1000 personnes par an. Il déplore le manque des tables banc dans plusieurs salles de classes et appelle le gouvernement à leur venir en aide.

Après avoir payé une enveloppe contenant une somme de 195 000 FCFA à la direction pour l'inscription de 65 élèves démunis, l'association humanitaire al Moussa'ada compte prendre en charge des droits scolaires de 1000 orphelins dans la capitale et dans d'autres provinces du pays dans les jours à venir. « Joignez-vous à nous pour contribuer à la joie des enfants orphelins afin de donner pour une bonne cause », dit le slogan de l’association.

Noël Adoum

Quelques semaines après que le Tribunal d’Arbitrage de Paris, en France, a jugé recevable sur la forme, la plainte de Savannah au sujet de la nationalisation de ses actifs, une autre tuile vient de s’abattre sur la tête des autorités de la transition. La justice américaine a ordonné vendredi dernier le gel de fonds de Cotco à la City Banque, filiale gabonaise où sont déposés les revenus du pétrole des puits de Doba. Cette décision est immédiate. Plus de mouvements de fonds jusqu’au dénouement final du contentieux. Selon plusieurs sources proches de la City, 150 millions de dollars appartenant au Tchad sont présentement gelés.

A l’époque, les autorités de la transition avaient décidé de passer en force, sous tambours et trompettes, en clamant sur la place publique que la nationalisation des actifs de l’entreprise britannique relevait de la souveraineté nationale. Et affirmaient partout que c’était une bonne décision flattant l’égo patriotique primaire de plusieurs compatriotes. Tout avis contraire leur rappelant que le débat n’est pas sur la nationalisation mais sur la méthode ou la manière sauvage de procéder au mépris de toutes les règles élémentaires. Et en dehors de toute réflexion et proposition des experts. C’était une nationalisation « Ab goudoura, goudoura » (aux forceps).

Aujourd’hui dans la capitale tchadienne, N’Djamena, les autorités ont adopté deux attitudes. Celle du carpe et de l’Autruche. Au sommet de l’État, le président de transition et son Premier ministre sont muets comme des carpes sur le dossier. Au second palier de la transition, ceux qui ont mené l’assaut de la nationalisation, le ministre d’État, Secrétaire Général de la présidence (SGP), le ministre de l’Énergie, le ministre des Finances et toute l’équipe font l’Autruche en enfouissant leurs têtes dans les puits pétroliers de Doba. Bref, c’est silence radio à tous les niveaux. Est-ce la solution ? Non.

D’abord, il faudra se résoudre à sortir du déni et à parler publiquement de ce dossier pour éclairer les Tchadiens en expliquant la stratégie à adopter et les raisons qui la soutiennent. Parce que c’est simplement d’intérêt public.

Ensuite, le Président de transition doit sanctionner ceux qui l’ont encouragé à emprunter le chemin de cette nationalisation sauvage. Au minimum, la décoration et l’élévation au grade de « machin machin » de la « task force pétrole » comme dirait le professeur de Droit et Maître de conférences à l’Université d’Orléans Abdoulaye Boitaingar dans un excellent papier titré : Affaire Savannah : Et la loi d’Airain frappa le Tchad publié dans nos colonnes, doivent être annulées.

Enfin, au moment de publier cet éditorial, personne ne peut mesurer les conséquences financières de cette décision sur les Finances publiques, sur l’économie et sur les projets d’intérêts publics. Chose certaine, cette sentence conservatoire ressemble, par ses implications financières, à la gifle infligée par l’entreprise suisse Glencore en 2014 au sujet d’un montage financier bidon qui a plongé le pays dans une forte crise économique. À l’époque le Maréchal a puni, même si c’était symbolique, les responsables. Le PT devrait lui aussi punir responsables et conseillers dans ce dossier. Les Tchadiens lui sauront gré.

Bello Bakary Mana

Annoncée officiellement depuis le 15 septembre sur l’ensemble du territoire national tchadien, la rentrée administrative a débuté ce lundi 18 septembre dans tous établissements publics et privés pour procéder à l'inscription et réinscription des élèves afin de préparer la rentrée pédagogique 2023-2024 fixée pour le 2 octobre. La rédaction s'est rendue dans plusieurs établissements de la ville de N'Djamena pour faire réagir les responsables. Reportage.

La rentrée administrative est le moment durant lequel se prépare la rentrée académique des classes. En cette matinée du lundi 18 septembre, les administrateurs de sont mobilisés pour ouvrir les portes de leurs établissements respectifs. Du lycée d'Abena, au lycée-collège Entente, au lycée d'Amtoukoui en passant par le lycée Ndjari, les administrateurs étaient présents bien que les cours de certains établissements soient inondées par les eaux de pluie.

Le proviseur du lycée Entente Koultembé Bernard affirme qu'ils ont fini les réfections de bâtiments, le nettoyage de la cour afin de procéder à l'inscription et anticiper la rentrée scolaire avec les salles prêtes à temps. Il ajoute que les difficultés sont énormes comme l'absence de la bibliothèque et d'un terrain de sport pour l'éducation physique.

Le proviseur scientifique du lycée d'Amtoukoui, Nguedjita Alladoumadji soutient que tous les administrateurs et les enseignants ont respecté la rentrée administrative. Il affirme que quelques élèves sont venus s'inscrire. Certaines tables-bancs cassées doivent être réparées en attendant la rentrée scolaire, a-t-il dit. Il dit être satisfait par le prix d'inscription fixé à 6000 FCFA par le ministre de l'Éducation nationale. Il déplore que la bibliothèque soit pauvre en livres et appelle l'État à l’équiper pour que les élèves puissent effectuer leur recherche.

Le censeur du Complexe Scolaire Le Prestige Mahamat Adoum Brahim relève qu'une réunion a eu lieu entre les administrateurs et les enseignants sur les emplois du temps, le remplissage de la fiche de prise de service et le règlement intérieur de l'établissement. Pour lui, les inscriptions et réinscription sont difficile au milieu du mois, c’est à la fin du mois que les parents d'élèves vont inscrire leurs enfants. « Chaque année, nous rectifions nos erreurs passées pour améliorer notre établissement afin d'instaurer la discipline ».

Noël Adoum

L'association de Droit de l'Homme Sans Frontières (DHSF) a organisé un atelier de renforcement de capacités des journalistes ce jeudi 14 septembre au Centre d'Étude pour la Formation et le Développement (CEFOD). Reportage.

Pour le Secrétaire Général (SG) de DHSF Djonkissam Kalandi, ce projet est mis en œuvre par Droits de l'Homme Sans Frontières (DSF) sur financement National Endwment for Democracy (NED).

La formation a trait sur les techniques d'investigation et documentation des cas de violation et abus des Droits de l'Homme pendant la transition et le processus électoral au Tchad.

Elle vise à renforcer les capacités des journalistes dans le cadre de leur travail quotidien de collecte et de traitement de l'information en matière des droits de l'homme, a-t-il dit le Secrétaire Général (SG) de DHSF, M. Djonkissam Kalandi.

Il relève que le journaliste indépendant est nécessaire pour que la démocratie soit forte. Car, en tant que pilier du système démocratique, le journaliste assume une responsabilité sociétale élémentaire pour défendre les valeurs démocratiques fondamentales. C’est pourquoi le DHSF organise pour la deuxième fois une telle formation à l'attention des journalistes.

 Selon lui, ce noble métier exige d'abord un travail professionnel, le respect de l'éthique et la déontologie, les soucis de la vérité, ne jamais perdre de vue la dignité humaine et l'exactitude d'une information complète. C’est dans cette optique que Droits de l'Homme Sans Frontières les participants à suivre attentivement les différents modules qui seront développés par les consultants.

 Le secrétaire général renchérit que le Tchad se trouve dans une situation des violations graves des droits de l'homme et c'est grâce aux journalistes indépendants que le public tchadien est informé. Pour que cela soit une réalité au Tchad, « Les journalistes doivent s'imposer dans plusieurs domaines notamment celui des Droits Humains, et c'est à juste titre que depuis la création de Droits de l'Homme Sans Frontières ses dirigeants ont toujours œuvré pour une presse tchadienne libre et diversifiée ».

M. Djonkossim Kalandi a profité de cette occasion pour condamner fermement les menaces sur les médias et les journalistes notamment celles récentes sur le journal Alwihda ainsi que son directeur de publication, victime de tentative d'enlèvement.

Noël Adoum

La pluie se fait rare dans la capitale tchadienne, N'Djamena. Les récoltes ne seront pas au rendez-vous à l’allure où même durant le mois d’août, pique de pluie, il n’a pas assez plu. Les agriculteurs sont confrontés à un défi, celui de trouver d’autres façons d’irriguer leurs champs. La rédaction a rencontré des agriculteurs qui soutiennent que la saison avait mal commencé. Et tire aussi mal vers la fin. Reportage.

Les agriculteurs de certaines banlieues autour de N'Djamena, Toukra, Ras Al fil en passant par Koundoul, disent que les sols sont de plus en plus moins humides et les plantes ont du mal à produire. Notamment le maïs, le mil, l'arachide, etc. Dans la communauté des agriculteurs, certains ont perdu espoir, mais d'autres espèrent encore l'arrivée de la saison des pluies au mois de septembre.

Mahamat Saleh Bineye, un sexagénaire et père de 12 ans, cultive du mil, maïs et du gombo frais sur l'axe Ras Al fil- Koundoul affirme, « on a labouré, on s'est battu comme les années précédentes, mais on verra ce que Dieu fera ». Le manque des pluies fait incliner le mil vers le sol et se fane. Pareil pour le gombo frais, « il n'a pas du tout produit. C’est grâce à l’agriculture que je nourris mes enfants. Je vis ici depuis 16 ans. Avant je m'en sortais avec 6 à 7 sacs de mil, mais cette année, la saison pluvieuse est différente. Je n'espère même pas avoir 10 « koro » de mil ». M Bineye affirme qu'il n'a pas reçu l'aide du gouvernement notamment les engrais chimiques et des pesticides depuis qu'il travaille.

Mahamoud Goni, cultivateur âgé de quarantaines d'années espère que la saison de pluie n'est pas encore finie, « Dieux décidera, les mauvais moments ne manquent pas. Parfois, l'homme se plaint de ses récoltes, mais Dieu l'aide à s'en sortir avec plusieurs sacs du mil, mais parfois l'homme dit que la récolte est bonne et à la fin, il récolte peu ». Le maïs n'a pas beaucoup produit à cause du grand retard de la saison pluvieuse, a-t-il dit.

Saladine Djarma, agriculteur aussi craint la famine, « cette année la famine semble déjà visible dans notre pays. S’il a plu en province, le pays sera sauvé de la famine, mais s'il n'a pas beaucoup plu là-bas, on se dirige tout droit vers la famine ». Pendant le mois d’août, il y a eu que 2 ou 3 grosses pluies pourtant dans des années précédentes, il pleuvait normalement pendant ce mois. M. Djarma a perdu l'espoir, car depuis plusieurs semaines les pluies manquent les plantes fleurissent à peine et produisent, a-t-il souligné. « Je suis obligé de pratiquer la culture irriguée, j'utilise les eaux des pluies stagnées pour arroser certaines plantes telles que le gombo frais, l'oseille ainsi que l'arachide, mais je ne suis pas satisfait du résultat ».

Noël Adoum

12 mois sur les 24 mois sont presque épuisés depuis que la seconde phase de la transition s’est enclenchée. Il ne reste plus qu’une année pour clore cette seconde phase de transition. En attendant les échéances électorales prochaines, quel est le bilan à mi-parcours?

Globalement il n’y a pas de grandes réalisations qui ont changé la vie des Tchadiens pour leurs faire sentir les prémices de la refondation du pays. Il n’y a que du « parlage » comme diraient les « tirailleurs sénégalais ». Il n’y a que de la politique « politicienne » dans un Tchad de plus en plus fragile. Le tout sur un ton guerrier du président de transition (PT), et un autre ton mi-moqueur mi-ironique de son Premier ministre.

Le premier, le PT Mahamat Idriss Deby s’est fendu d’un direct, sur la page Facebook de la présidence, en plein désert pour démentir, sur un ton guerrier, les nouvelles sur les combats entre l’armée tchadienne et la rébellion du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) aux confins nord du pays. Dans ce qui se ressemble à une base arrière aux bâtiments climatisés, on voit le PT entouré de ses généraux, son Chef d’État-major, du chef des Renseignements généraux, du ministre de la Défense et de son puissant ministre et Directeur de cabinet civil, expliquant en Arabe locale les raisons de son déplacement. Et surtout affirmant attendre de pied ferme les rebelles. « Vous avez 2 options à votre choix. Si vous voulez la paix, la porte est ouverte. Si vous voulez la guerre, je vous attends ici à Kouri. », dit-il. Cela annonce une transition sur le pied de guerre et une paix qui s’éloigne, premier signe annonciateur, peut-être, d’une transition qui va s’éterniser.

Le second, le Premier ministre de transition (PMT) Saleh Kebzabo a démontré, il y a quelques jours lors d’une entrevue à nos confrères camerounais de la télévision Équinoxe que le bilan de la transition est négatif en esquivant la question, tout en reconnaissant la difficulté pour lui, de parler de bilan. D’abord, il récuse le titre « de principal opposant » au chef des Transformateurs Succès Masra, en ironisant sur son retour, le moquant, en le désignant de « communicant » et non d’homme politique. Ensuite, il a reconnu qu’il y a eu trop des morts le 20 octobre 2022 en qualifiant toujours la manifestation d’insurrection populaire. Enfin, il s’est lancé, pour justifier ce bilan négatif, en s’appuyant sur les 50 ans de guerre fratricide. Deuxième signe d’une transition qui va jouer, peut-être, les prolongations.

Entre temps, les Tchadiens sont fatigués de cette transition qui a un bilan négatif à mi-parcours. Parce que leur quotidien est difficile : pas de perspectives, pas d’électricité, pas d’emplois, mal gouvernance, inondations, guerre en perspectives, nominations claniques et fantaisistes, conditions du futur referendum contestées, etc. Alors qu’est-ce qu’il y a de positif sous la transition? Rien, sauf l’air que les Tchadiens respirent, mais jusqu’à quand? La perspective d’une guerre est presque inévitable d’autant plus que les voisinages sont en déliquescence. La guerre. Encore la guerre. Toujours la guerre et la guerre.

Bello Bakary Mana

Dans les rues de N'Djamena, les étudiants et élèves exercent en cette période de vacances des activités génératrices de revenus pendant la journée et parfois dans la nuit. Ialtchad Presse a sillonné les marchés publics et certains carrefours de la ville. Reportage

Élèves et étudiants s’adonnent à plusieurs petits boulots, durant les grandes vacances, pour se prendre en charge. Ils sortent tôt le matin pour envahir les grands carrefours, les devantures des agences de voyages, les marchés sous le soleil et la pluie.

Mbaïrané Kevin est étudiant en droit Master 1 à l'université de Ngaoundéré, il est vendeur ambulant des câbles électriques, écouteurs et chargeurs de téléphone. Il affirme, « le commerce est comme un jeu de hasard, parfois on gagne, quelquefois on perd. Par exemple quand je vends mes marchandises j'encaisses des bénéfices de 10 à 15 000 FCFA, mais il y a des jours je ne fais pas de bénéfice ». Il dit refuser de rester à la maison pendant les vacances, « c'est ennuyant ». Durant l’année scolaire, M. Kévin soutient que ce sont ses parents qui paient ses études pendant les vacances il fait ce petit commerce pour les aider.

Yacoub Djengué, élève et vendeur de cola et de cigarettes. Nous l’avons rencontré devant le rond-point fontaine, « je viens d’une famille de classe moyenne, mais pendant les vacances, je n’ai pas d’autres choix que de me plonger dans le commerce pour économiser et payer pension de ma scolarité et les fournitures scolaires. Je n'ai pas un lieu fixe, je suis ambulant ».

Tomnayal Gabin, élève en classe de 1re S vend des bonbons, des œufs et des mouchoirs jetables. Il dit que son petit commerce lui permet d'acheter des fournitures scolaires. « Je suis au carrefour espace vert, je vends aussi de l'eau fraîche et ça rapporte plus que les bonbons et les mouchoirs jetables. J'achète 3 bidons d'eau de 20 litres à 100F accompagnés d'une barre de glace à 1000 FCFA, je filtre l'eau dans des bouteilles pour le vendre à 50F ».

Noël Adoum

A l'occasion de la fête de l'indépendance, Wakit Tama, section politique, a animé un point de presse ce 11 août pour dénoncer les ingérences politiques françaises dans les affaires internes du Tchad. Et lance une alerte pour disent les membres « bouter hors du Tchad », les forces françaises qui sont stationnées à N'Djamena et en provinces. Reportage.

Pour le coordonnateur de Wakit Tama section politique Ordjeï Abderrahim Chaha, les forces françaises qui garantissent et sécurisent l'exploitation de nos richesses sont les facteurs qui freinent notre développement. « L’ingérence violente et menaçante des autorités françaises est faite depuis plusieurs décennies par leurs forces armées. Nous n'avons ni l'indépendance ni la souveraineté, c'est la France qui décide de notre sort », dit-il.

Le coordonnateur affirme qu'économiquement le Tchad est à la queue sur le rang des pays, qui se grouillent pour sortir du seuil de la pauvreté. Les ajustements structurels qui nous ont été imposés par la France, n'ont rien apporté de positif pour le Tchad, toute conception structurelle des ajustements dictés, est au profit de la France, dit M. Ordjeï. « Nous appelons les Tchadiens à une révolte populaire, pour notre dignité, pour le développement de notre pays. Tant que nous acceptons la domination française, tant que nous observons la guignolisation des institutions républicaines, nous faisons applaudir notre propre régression ».

M. Ordjeï déclare que la France vit des pillages discrets de nos ressources. Elle détient parfois 50% ou plus de 50% de notre argent. Ces pillages ont un impact direct sur le développement. Toujours selon, M. Ordjeï tant que les bases sont implantées sur le territoire tchadien, il n’y aura ni la paix, ni la sécurité et moins encore le développement. La France est une menace à la démocratie, à la justice et elle nous maintient dans le sous-développement.

Selon lui, nous avons des soucis pour avoir en permanence l'électricité pour pouvoir contribuer à notre développement. « L’électricité est le moteur du développement, sans l'électricité pas le développement », conclu le coordonnateur.

Noël Adoum

À l'occasion de la fête de l'indépendance, une cérémonie de prise d'armes a eu lieu le matin du 11 août à la place de la nation dans le 2e arrondissement de N'Djamena. Reportage.

Cette cérémonie a vu la présence du président bissau-guinéen, Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo, du Premier ministre de Sao Tomé et Principe, Patrice Trovoada, du vice-président libyen de transition Moussa Al-Kouni et bien d'autres représentants diplomatiques et consulaires résidants au Tchad.

C'est à 10h30 minutes que la cérémonie a démarré après l'arrivée du président de transition Mahamat Idriss Deby, suivi du dépôt de germe de fleurs aux martyrs. Démarré dans une ambiance chaleureuse, le défilé est marqué par le passage aérien des aéronefs, puis le défilé pédestre militaire et elle s'est clôturée par le passage des blindés, des chars, dont quelques-uns sont dans un état délabré dégageant de la fumée. Cette fête de l'indépendance a été appréciée par certains et désapprouvée par d'autres.

Pour Takilal Ndolassem, conseiller national, le bilan des 63 années de souveraineté nationale est négatif. « Nous sommes indépendants que sur la parole, mais pas sur les faits », a-t-il confié. Toujours selon M.   Takilal, la souveraineté devrait s'expliquer par l'indépendance militaire, économique, culturelle, etc. « Nous sommes dépendants de la France. Malgré qu'aujourd'hui, nous avons tous nos 1.284.000 km². On n’a pas besoin d'un autre pays pour cultiver, pour avoir du blé, du maïs », dit-il. Il rajoute, « il faut que la France nous laisse tranquillement s'occuper de notre pays. Aujourd'hui, elle est responsable de 70% de nos problèmes ».

Pour Netoi-Allah Ringard, président du Parti des Intellectuels et Socialistes Tchadiens pour l'Évolution (PISTE), l'indépendance politique n’est pas une réalité. « Que la France sache que nous sommes assez mûrs, nous n'avons plus besoin qu'on nous dicte quoi que ce soit ». Il estime que depuis l'accession du pays à l'indépendance, la France s'ingère et voit le Tchad comme un quartier français. « Non, nous sommes un pays libre et indépendant », a-t-il lancé. M. Ringard souhaiterait que dès l'année prochaine, le Tchad soit totalement indépendant et fédéré. Et que la prochaine célébration de l'indépendance soit la dernière dans un état unitaire, « chacun célébrera dans sa région et dans l'amour et la bonté », dit-il.

Contrairement aux deux intervenants, M. Daoud Mahamat Abakar, coordonnateur du Conseil national des jeunes du Tchad (CNJT) du Ouaddaï affirme que le Tchad est totalement indépendant. « C’est cette indépendance qui nous a permis de nous retrouver et de fêter cette journée avec faste. Aucun État, même la France ne s'est jamais ingérée pour dicter ou décider à la place des Tchadiens ou du Tchad », a-t-il assuré. M. Daoud explique aussi qu'il y a eu des avancées considérables en matière de développement. S'agissant des indices de développement humain publiés par certaines organisations internationales, M. Daoud soutient qu’elles sont biaisées, « elles ont pour seul objectif de traîner le Tchad dans la boue du sous-développement ».

Abderamane Moussa Amadaye

À la veille de la célébration du 63e anniversaire de l'indépendance du Tchad, ce vendredi 11 août 2023. La rédaction a interrogé deux acteurs de la vie politique tchadienne. Il s’agit entre autres du président du parti Rassemblement pour la Justice et l'Equité (RJE) Ordjeï Abderrahim Chaha et Caman Oumar Bédaou de Wakit Tama. Réactions.

Le président du parti RAJET Ordjeï Abderrahim Chaha affirme lui que le 11 août est une date répugnante pour les nationalistes qui souffrent de voir que leur pays n’a pas encore l’entièreté de sa souveraineté est une déception. « Cette date n'est jamais mémorielle, elle est festive et cérémoniale pour les tchadiens qui baignent dans l'inconscience et la manipulation française », a-t-il souligné. La véritable date qui sera mémorable, c'est lorsque nous arriverons contre vent et marée à arracher notre indépendance. Il ajoute, « nous ne sommes pas libres économiquement. Cette fête est une tâche honteuse pour ceux qui résistent pour leur dignité, ceux-là qui veulent effacer cette honte ».

Enfin pour Caman Oumar Bédaou le pays n'a jamais été indépendant depuis 1960 jusqu'à nos jours. « Après cette indépendance factice, il y a des déchirures qui ont mis à mal le vivre-ensemble entre les Tchadiens », dit-il. Faisant référence au passé, il déclare que la France a parachuté les armes aux rebelles du défunt président Hisseine Habré lors de l'affaire Claustre. La dernière gouvernance, celle du défunt président Idriss Deby Itno, a baigné dans le népotisme, le clanisme et les détournements des deniers publics. « Le Tchad n'a jamais été indépendant parce que c'est la France qui le pilote. C'est elle qui a adoubé l'actuel président de transition ».

Noël Adoum

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